BULLETIN ABC Dijon #11 Janvier 2000 SOUTENONS LES PRISONNIER-E-S RÉVOLUTIONNAIRES ! Salut ! A nouveau sorti un peu à l'arrache, ce bulletin. Pas grand chose de neuf à part de modestes actions de solidarité avec Silvano Pelissero et Thomas Meyer-Falk le 16 décembre à Dijon dans le cadre des "journées du local". Nous avons pu en ce début de mois de janvier envoyer 1200 F à Ali Khalid Abdullah et à la Political Prisonners of War Coalition. Meilleures voeux à tou-te-s... POLOGNE : L'AFFAIRE "SCRUBA" Jaroslaw Irzykowski "Scruba", Andrzej Siekanowicz "Siekan" et Andrzej Porucznik ont été jugés pour avoir soit disant agressé et volé un agent de police en 1998. Les deux derniers ont pris chacun 2 ans et demi et Scruba, quant à lui, se retrouve pour une durée de 3 ans et demi derrière les barreaux. Scruba est un des antifascistes les plus actifs dans la ville de Wroclaw, et il est évident que l'affaire est un coup monté pour se débarrasser de lui et de ses camarades. ll y a des grandes différences (endroit et heure des faits, les vêtements des 'bandits'...) entre les versions des faits de Scruba et de la police. Les trois ont été frappés dans le commissariat pendant leur interrogatoire. Scruba s'est presque fait étouffer avec un sac en plastique. Les trois s'ajoutent à la liste de prisonnier-e-s politiques polonais-es. Comme dans d'autres pays de l'ex-bloc soviétique, on préfère enfermer et chasser les antifascistes pour ne pas être confronté a la montée de l'extrème droite, puisqu'elle avance grâce à la déroute sur tout les plans de ces nouvelles démocraties capitalistes. Heureusement le soutien aux prisonnier-e-s s'organise aussi en Pologne, entre autre par des groupes Anarchist Black Cross. Bien sûr il reste important de faire savoir à ces prisonniers que la solidarité ne s'arrête pas aux frontières, ecrivez-leur: - Jaroslaw "Scruba" Izykowski - Andrzej "Siekan" Siekanowicz - Andrzej Porucznik tous les trois incarcérés à la même adresse : Areszt Sledczy, ul. Swiebodzka, Wroclaw, Pologne CHILI : MUTINERIE À LA PRISON DE COLINA Le 19 décembre, environ 300 prisonniers de la prison de haute sécurité de Colina, située à une trentaine de kilomètres de Santiago, se sont révoltés et ont pris 2 gardiens en otage. Les détenus demandaient la restitution de certains droits qui leur avait récemment été supprimé avec l'introduction d'un nouveau règlement plus dur. Le droit de recevoir à nouveau des visites des membres de leur famille était une des revendications des prisonniers. Les négociations ont mis fin au mouvement après 15 heures, et les otages ont été relâchés. Hugo Espinoza, directeur de la police des prison, a assuré que les détenus impliqués dans la mutinerie ne feraient pas l'objet de représailles une fois le mouvement stoppé et les otages relachés. Le 21 décembre, le ministre de la justice a déclaré qu'une enquête serait menée et que les meneurs de la révolte seraient punis. 1300 prisonnier-e-s sont enfermé-e-s à Colina, dont 20 prisonnier-e-s politiques du Mouvement de la Gauche Revolutionnaire (MIR). (Source : Weekly Update News On The Americas) 7 ANS DE PRISON REQUIS CONTRE SILVANO ! Le texte qui suit nous vient du CASAIE (3 rue de Pelleterie, 26000 Valence) et rend compte des derniers évenements en cour avec le procès de Silvano. La prochaine journée, le 21 janvier, sera consacrée à la défense. Le procureur a demandé une peine de 7 ans contre Silvano. "Pour ce procès le spectacle va en se terminant, les juges gigognes vont rentrer dans leur bureau au milieu de la poussière de leurs paperasses en essayant de garder leurs vêtements propres à l'emploi pour une nouvelle représentation. Tout le personnel de piste a bien tenu son rôle. OH ! Il y a bien eu quelques innovations dans ce drame, il faut bien surprendre pour que le public puisse applaudir. Le canevas avait pourtant été tracé dès les années de plomb : le terroriste fasciste, l'idéaliste, il ne manquait que la repentie. Et là, elle a vécu l'horreur sans jamais tomber dans la bassesse, héroïne des temps modernes et de l'antiquité, dans une vie qui fut dans le temps. La bassesse elle l'a laissé aux autres. De sa souffrance elle en a fait du cristal pour trancher l'oeil du spectateur. Mais c'est la vie d'un humain qui parle dont il est question là bas en Italie dans cette communauté glaciale de Maestro Pietro. Le procureur a demandé sept ans d'enfer contre l'anarchiste. Pour le magistrat, les années, les heures, le temps n'est qu'une idée dont il faut se débarrasser. Ce charognard est pour le TGV. Il n'a pas de preuve, sauf la mauvaise pensée de l'inculpé et cela lui suffit. Le but semble atteint. L'opposition anti-TAV, silencieuse depuis les arrestations, laisse la place aux aménageurs de la vie des autres pour leur bien être. Messieurs de la coordination RHONES ALPES contre le TGV allez expliquer aux gens du VAL DE SUSA votre envie de Ferroutage, maintenant ils ne peuvent plus vous parler, la flicaille à votre service les en empêche; aménageurs de l'espace et du temps des autres allez lui dire le progrès. La condamnation de Silvano est à ce prix, la condamnation des habitants ruisselle de vos bonnes pensées, vous pourrez mettre dans vos TGV les photos d'époque. Mais il serait facile de parler des autres sans se soucier de nos propres cohérence. Concerné-e-s par ce monde qui n'en finit pas de se mettre en place, où la résignation côtoit l'incohérence, la fatalité conseille la faiblesse de nos réactions, on pourrait dire "ne rien faire c'est laisser faire". Depuis les quelques manifestations de solidarité autour des ambassades et consulats italiens (Dijon, Grenoble, Paris, Guimgamp, Marseille, Lyon) le procès a suivi son cours sans apparemment être troublé, le ministre des transports Gayssot a officialisé le TGV Lyon Turin en septembre à Nîmes, le coordination Rhônes Alpes contre le train à haute vitesse est restée silencieuse. La solidarité avec les populations opposées au projet de TGV Lyon Turin, la solidarité aux trois anarchistes de Turin, peuvent peut-être se manifester, soit en organisant une délégation dans les villages de Monpantero, de Bussoleno, de Caprie, soit en allant au prochain procès le 21 janvier, soit en participant à des "solidarité active" autour des intérêts industriels et financiers des promoteurs du TGV. En anecdote on pourrait dire aux amis de Silvano qu'ils arrivent à la fouille pour les procès en Italie avec des objets usuels inefficaces mais en fer pour entendre le doux bruit des détecteurs de métaux. La prochaine journée du procès, le 21 janvier 2000, sera la journée pour la plaidoirie de la défense. Mais déjà ce 31 décembre à Turin musiques pétards et cortèges seront dans et hors des squatts pour en finir avec ce siècle. Les personnes intéressées peuvent y aller. Pour enfoncer le clou il faut parler du procès des dirigeants des BR qui à Turin en ce temps là a duré fort longtemps tellement était grande la Peur de cette bourgeoisie là". EXIGEONS LA LIBERTÉ IMMÉDIATE DE CHRISTEL FRÔHLICH ! Le 22 avril 1982, un attentat à la voiture piégée a lieu devant le siège du journal libanais en exil "Al Watan al arabi". Cette voiture avait été louée 3 jours auparavant en Slovénie par une femme portant le nom de Stadelmann. Le 18 juin 1982, Christel Fröhlich est arrêtée à l'aéroport de Rome avec des explosifs dans sa valise. Elle se déclare prisonnière politique, ne fait aucune déposition et est condamnée en avril 1984 à 7 ans de prison en Italie. En décembre 1988, une fois sa peine purgée, elle retourne en Allemagne. Depuis 1982, la justice française poursuit une instruction contre Christel, étant bien décidé à voir en elle la personne ayant loué la voiture à Ljubljana. Pourtant, aucun des témoins yougoslaves n'a pu clairement l'identifier comme étant la locataire de la voiture. Entre le 7 et le 13 octobre 1982, des enquêteurs français l'intérrogèrent et lui signifièrent son inculpation dans l'attentat contre le journal. Le 25 octobre 1995, Christel Fröhlich est de nouveau arrêtée en Italie sur ordre du juge Bruguière pui s extradée vers la France. Elle est actuellement incarcérée à la MAF de Fleury-Mérogis et ce depuis le 21 novembre 1996. Depuis, aucune accusation n'a été formulée et la date du procès reste incertaine. Elle est donc maintenue depuis plus de trois ans en prison par la justice française sans preuves. Sa détention préventive est prolongée tout les 6 mois lors de l'examen de validité de sa détention. Le juge Jean-Louis Bruguière, qui dirige l'équipe d'enquêteurs sur cette affaire, s'appuie essentiellement sur le mutisme de Christel lors des interrogatoires pour prolonger sa détention alors que celle-ci ne fait qu'usage de son droit à refuser de déposer. L'enquête est menée par la 14 ème section du parquet de Paris, Christel Fröhlich tombe donc sous le coup d'une juridiction d'exception qui permet toute sorte de pratiques irrégulières, comme le chantage qui lui est fait par rapport à sa déposition etsa mise en liberté. C'est bien sûr son passé politique de communiste révolutionnaire active qui lui est reproché. On assiste en ce moment à des arrestations de nombreux ex-militant-e-s de la gauche radicale, souvent menées suite à un travail de coopération entre les divers polices européennes. Ce fut le cas récemment en Autriche avec le meurtre et l'arrestation de deux anciens militants de la RAF. L'arrestation de Christel est le résultat de la coopération étroite entre les polices allemandes, italiennes et françaises. La ligue Internationale des Droits de l'Homme et d'autres organisations demandent la libération immédiate de Chritel Fröhlich. Vous pouvez contacter le groupe de soutien à Christel Fröhlich, C° annabee Buchladen Gerbers, 30169 hannover, Allemagne ou lui écrire directement à Christel Fröhlich, MAF D2E, 9 av. des Peupliers, 91705 Fleury Mérogis. ROBERT THAXTON CONDAMNÉ À 7 ANS ET 4 MOIS POUR AVOIR LANCÉ UNE PIERRE SUR UN FLIC Le 13 octobre la sentence, sans surprise, est tombée pour Rob. C'est une condamnation exemplaire pour un activiste investit dans le mouvement radical à Eugene. Rob était déjà actif depuis plusieurs années dans des projets et des groupes comme Earth first!, un infoshop à Portland ou les journaux Anarchy: A Journal of Desire Armed et Alternative Press Review. De plus, Rob est d'origine Chicano alors que le flic qui a porté plainte est connu pour ses idées xénophobes par rapport aux Latinos. A partir de là, Rob a tout l'air d'une victime parfaite. Rappelons les faits en vitesse. Comme dans plusieurs villes du monde, le 18 juin a été une journée d'action contre le capitalisme. A Eugene, la fête de rue a vite tourné à l'émeute quand la police a commencé à charger la foule. Pour se défendre et pouvoir s'échapper, Rob a balancé une pierre sur un flic, le sergent Larry Blackwell, qui n'a pas attendu pour porter plainte. Après un procès lamentable, Rob a été jugé pour coups et blessures de niveau 1 & 2 (les chiffres correspondent au critère de gravité), délit pour lequel une peine minimum de 70 mois est requise. Pendant le procès une pluie de diffamations s'est abbatue sur les anarchistes. Une défense n'a pas été admise... le fait d'être anarchiste non plus. Une bonne chose est que Rob est soutenu par un mouvement décidé de le supporter lui, mais aussi la lutte pour laquelle il se retrouve en taule. Les gens de Anti-Authoritarians Anonymous ont monté un groupe de soutien et viennent de sortir une brochure sur le déroulement du procès avec en plus des textes écrits par Rob depuis sa cellule. Une copie du livret (en anglais) est dispo contre quelque timbres pour les frais d'envoi chez ABC-Dijon ou directement a l'adresse de Anti-Authoritarians Anonymous: PO box 11331 Eugene, Oregon 97440 USA. Ecrivez directement à Rob : Robert Lee Thaxton #12112716, O.S.P. 2605 State St. Salem, OR 97310, USA RÉPONSE DE JEAN-MARC ROUILLAN AU MONDE Voici la réponse formulée par Jean-Marc Rouillan au petit article paru dans le Monde du 28 septembre. Nous avions déjà publié les réponses de Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron dans l'avant dernier bulletin. Ce texte aurait du être publié plus tôt. Il nous a paru essentiel de publier chacune des réponses des militant-e-s d'Action Directe afin de lever toute ambiguïté sur le soutien dont ils/elles bénéficient. Espéront que ce triste chapitre est clos. Souvenons-nous que le succès de la moblilisation actuelle en leur faveur grâce aux efforts du collectif "Ne Laissons Pas Faire" en gêne plus d'un, et pas uniquement les fafs. D'autres attaques ou calomnies sont à envisager de leur part. "Votre journal, dans son édition du mardi 28 septembre, a odieusement glissé, dans un article rendant compte de la fête Bleu Blanc Rouge, un encadré ayant pour titre "Soutien à Action Directe et à Carlos". Cet amalgame, à l'odeur nauséabonde, est une insulte non seulement envers les personnes citées, leurs idées fondamentales et internationalistes sur la liberté et l'égalité, envers les combats qu'elles ont mené et qu'on leur fait inhumainement payer aujourd'hui, mais également envers tout ceux et toutes celles qui s'élèvent et s'opposent selon leurs forces et leur moyens contre le fascisme. Parce que cet encart est une ignominie, parce qu'il apparaît comme une manipulation et une attaque visant à semer le discrédit, parce que je suis nommément cité comme mes camarades, je vous adresse ce droit de réponse. La première manipulation de cet écrit réside dans sa présentation. Le FN soutiendrait les prisonniers d'AD ? Le titre le laisse supposer mais en prenant connaissance du propos, on s'aperçoit que le journaliste (nom) part du Front de la Jeunesse pour dégringoler une pyramide de groupuscules fascistes et arriver à une sombre officine solidariste : l'Union de Défense des Etudiants et des Lycéens et leur fanzine "jusqu'à nouvel ordre" dans lequel elle a lu le fameux appel en faveur des prisonniers révolutionnaires. La seconde manipulation se situe dans la malhonnêteté ou bien n'est ce que de l'ignorance ? Depuis 30 ans, les forces de la gauche révolutionnaire impliquées dans la solidarité avec les peuples combattant l'impérialisme et le colonialisme ont toujours dû se démarquer du soutien pourri des nationalistes "révolutionnaires". Ce fut le cas des comités Irlande, des comités pour le Kurdistan ou la Palestine, et des comités Euskadi. Les solidaristes ont toujours joué la carte de la confusion nationaliste et de la sympathie de la jeunesse pour les révoltes radicales afin de masquer leur véritable projet. Il n'y a pas là matière à scoop. Nous n'avons rien à voir ni de près ni de loin avec cette chapelle fasciste. Si nous soutenons la lutte du peuple palestinien, c'est toujours à partir d'une position communiste et internationaliste. Nous représentons ce que justement ces officines abhorrent le plus puisque pour nous le socialisme est la seule patrie des prolétaires et le seul combat fondamental est celui-là et pas un autre. L'amalgame est d'autant plus scandaleux qu'à la tribune de cette même fête fasciste, la peine de mort était une nouvelle fois réclamée pour les combattants révolutionnaires emprisonnés. A moins bien sûr que (nom de la journaliste) ait une telle crtique de la "mort lente" carcérale actuelle, qu'elle pense que cette revendication constitue un soutien puisque son application abrègerait nos souffrances ! Si votre journal a passé sous silence la présence bien réelle celle-là aux fêtes de LO et de l'Humanité du comité "Ne laissons pas faire" revendiquant sa solidarité avec les militants emprisonnés d'AD, il a choisi d'être aujourd'hui l'instrument d'une attaque contre le progrès de cette mobilisation. Et insidieusement, vous faites votre le très vieil adage de l'ordre selon lequel s'ourdirait perpétuellement un complot mariant l'extrême gauche à l'extrême droite. De nos jours, ce mensonge grossier a deux usages contre-révolutionnaires. Tout d'abord, il permet au système des partis institutionnels de maintenir les jeunes prolétaires antifascistes prisonniers du seul front républicain bourgeois. Secondo, il sert d'alibi au protestataire BCBG, autoproclamé d'extrême gauche , pour ne pas soutenir les prisonniers d'AD mais plus pour se désintéresser des problèmes actuels de le détention politique. Le silence complice et l'apathie sur cette question est l'enjeu de toutes les manipulations de ce type. Se préoccupent-ils concrètement de tout les prisonniers communistes, anarchistes et anti-impérialistes subissant dans les cachots de la République des conditions jamais atteintes depuis la guerre de libération algérienne : torture blanche par l'isolement total, arbitraires, tabassages, censure ? Savez-vous que non seulement les prisonniers politiques sont exempts de toute grâce exeptionnelle mais pire qu'ils sont désormais exclus de toute les mesures légales de l'application des peines ? Pas de conditionnelle, pas de permission de sortir, pas de parloir entre mari et femme, pas de grâce médicale pour les détenus gravement malades, pire des dizaines de PP n'ont pas de date de libération, certains sont encore détenus après la fin de leur peine comme c'est le cas pour une douzaine de militants basques aujourd'hui". Enfin, revoici les adresses des trois prisonnier-e-s du groupe qui étaient incomplètes dans les derniers bulletins : - Nathalie Ménigon, 2173 N, C.D. Bapaume, Chemin des Anzacs, 62451 Bapaume - Joëlle Aubron, 2174K N108, C.D. Bapaume, Chemin des Anzacs, 62451 Bapaume - Jean-Marc Rouillan, 1379 B 202, BP 166, rue des Saligues, 65300 Lannemezan LETTRE DE LA PRISON DE NOVARA Nous avons reçu au dernier moment la traduction d'une lettre envoyée par un détenu de l'infâme prison de Novara, où croupissent de nombreux/ses prisonnier-e-s politiques italien-ne-s. A l'intérieur de cette prison sévit la répression la plus dure à l'encontre des prisonnier-e-s : "bavures", privations, isolement, indifférence envers les détenus malades, passage à tabac... Un simple timbre a une valeur inestimable dans ces murs. Ce texte nous vient du Carmelo Camenish et de sa correspondance avec le détenu Pedalino Salavatore, dont le frères s'ajoutent à la liste des morts de la prison de haute sécurité de Novara. "Sur la mort de Pietro Pedalino en prison, on observe mieux les autres que soi-même et si on veut on peut aider les autres ainsi que soi-même. Aidez-nous à diffuser la nouvelle de cette mort absurde afin que les bourreaux soient démasqués. Nous, prisonniers, avons appris à ne pas croire les mass médias, nous avons appris à ne pas aimer la "justice", à subir et accepter les violences d'Etat : mais pour une fois, une seule fois faites quelque chose vous autres ! Solidarité avec le frère Salvatore et sa famille de la part de quelques prisonniers, sales brutes et méchants, de la prison de Novara. Dans le journal "La Stampa" du dimanche 31/10/99 sur la chronique de Novara je lis "un détenu meurt à l'hôpital, transporté depuis la prison de Novara" Aujourd'hui je reçois cette triste lettre... "Salut Carmelo Je suis un détenu dans la maison d'arrêt de Novara, je m'adresse à toi pour te faire entendre notre voix par rapport à un fait très grave arrivé il y a quelques jours, à l'intérieur de ce lieu qui n'est pas l'enfer, mais qui est géré par des éléments qui peuvent être comparés par la méchanceté de l'âme et la cupidité du coeur. Je n'ai pas vécu dans ma chair cet évenement mais je l'ai vécu de si près et avec tant d'affectivité que mon coeur gronde des larmes de sang, pour la perte de mon frère Pietro Pedalino, mort de la main d'être abjects. Je désire reconstruire le réel passé de cette affaire, de te la pleurer, non parce que je cherche quelque chose mais pour que notre voix ne suffoque pas par l'injustice et l'hypocrisie du système. Je suis immobilisé dans une cellule de la maison d'arrêt avec d'autres compagnons, il y a quelques jours mon frère fut arrêté, installé dans la même cellule et je me rendis compte que son état de santé était déplorable. Mon frère, en crise d'abstinence, est toxico dépendant depuis plusieurs années. Je ne l'avais jamais vu ni entendu aussi désespéré. Je suis resté peu de jours avec lui mais je n'ai jamais vécu une telle abjection : me laisser impuissant avec l'impossibilité de me faire entendre par quiconque pour demander des soins. Mon frère était livide, on ne pouvait pas le toucher, il avait mal jusqu'à la pointe des doigts (il avait été sauvagement tabassé par les carabiniers avant d'être transporté dans ce lieu). Il rejetait du sang, son visage était triste et éteint, de le voir allongé sur ce lit de campétait insupportable. Je pleurais en criant, en hurlant aux docteurs, à l'inspecteur sa grave situation. La réponse, la nuit, de l'inspecteur Valetta : "Si vous n'arrêtez pas d'appeler, je vous met ensemble à l'isolement". Et le docteur Farina "arrêtez autrement nous le portons en cellule." Un docteur de ce genre, après l'avoir visité, constaté la gravité de son état, se comporter ainsi n'est pas digne de son serment d'Hypocrate. Le fait reste, cher Carmelo, que mon frère Pietro est mort après des jours d'agonies suite aux coups reçus. Mon angoisse s'est arrêtée en laissant un grand espace vide en moi, un vide qui maintenant peut seulement se remplir de haine et de rancoeur et si maintenant mes yeux ne pleurent plus, mon coeur pleure énormément. Avec foi. Pedalino Salvatore BAHIYA SHAKUR A BESOIN DE NOTRE SOUTIEN Voici à nouveau un texte d'Ali Khalid Abdullah qui a été diffusé sur le bulletin d'octobre/novembre du Political Prisoners Of War Coalition. "Amelia Johnson (alias Bahiya Shakur) est une femme afro-américaine qui croupit dans le Département de Correction du Texas (TDH) pour avoir soit disant kidnappé et assassiné son mari décédé. Elle a été condamné à perpétuité pour ces deux crimes sur la base des faux témoignages des responsables de ce meurtre, qui ont déclaré être témoins visuels de ce crime. Le troisième soit disant témoin (qui n'était pas impliqué dans le meurtre) a été menacé et forcé par le bureau de l'avocat du District (D.A.) à appuyer les dépositions des deux autres pour éviter des poursuites judiciaires. Le cas d'Amélia nous a été présenté par le camarade Heman (Hooks) Wallace, l'un des trois de Angola , qui est lui-même retenu en détention depuis 28 ans dans des conditions dangereuses à cause de son rôle actif et révolutionnaire en temps que Black Panther dans la prison d'Angola en Louisiane, à propos de qui Mumia Abu-Jamal a écrit pour le soutenir, et dont nous, du PPWC, parlions dans nos bulletins de juillet/août 1999 et octobre/novembre 1999. Par conséquend, nous prenons les informations du camarade Hooks au sérieux et nous (à partir des renseignements dont nous disposons) prenons la situation de notre soeur Amelia au sérieux en vous demandant votre soutien. En 1991, Amelia fut accusée du kidnapping/meurtre de son mari Darius Leon Powell. Elle a été condamnée à partir de preuves douteuses. De fait, l'Etat du Texas tient compte des preuves douteuses de la même façon que de preuves directes. Les droits constitutionnels d'Amelia ont été violés depuis le début de son affaire lors de son arrestation jusqu'à sa condamnation. Elle a été défendue par un avocat commis d'office qui n'a même pas pris la peine d'interroger l'un des témoins ou l'un des membres de la famille d'Amelia pour témoigner de son coté et l'exonérer de ce crime haineux. Les autres soit disant témoins de l'affaire (...) ont menti pour se protéger de poursuites judiciaires et le bureau du DA les ont accepté pour obtenir une condamnation solide. Selon Amelia, le bureau du DA savait qu'elle n'était pas coupable mais ils avaient besoin d'une condamnation car son mari était un militaire et sa famille exigeait une solution sans se soucier que la priorité soit donnée au faits. Ils réclamaient justice... n'importe quelle justice car ils étaient touchées émotionellement et ne pouvaient pas se calmer pour observer et enquêter sur les faits. Le bureau du DA a annulé les poursuites judiciaires contre deux témoins et le troisième a été menacé et forcé de soutenir les témoignages des deux autres. Même le fils d'Amelia a été approché et mouillé à l'affaire et poussé à faire des aveux contre sa mère ou à risquer de 15 à 99 ans de prison si il ne coopérait pas. Selon Amelia, elle a consulté son fils et l'a conseillé, si c'était nécessaire, de l'accuser du crime pour l'empêcher de tomber dans le piège et éviter qu'il ne passe le reste de sa vie en prison.(...) Dans le cadre du système judiciaire criminel d'aujourd'hui, des gens comme Amelia sont représentés par des avocats commis d'office inadéquats, mal-préparés, sous-payés qui, la plupart du temps, ne se soucient même pas de donner l'apparence d'une représentation adéquate et équitable, alors qu'ils laissent des preuves cruciales, des faits, des droits constitutionnels s'évaporer. Ils rendent l'appel quasiment impossible pour obtenir un semblant de justice dans l'affaire, l'appel étant souvent rejeté. Nous savons également que la race est un facteur majeur dans chacune des affaires qui passent devant la cour, et c'est également un facteur dans le cas d'Amelia. Nous savons que l'immense majorité des gens incarcérés sont des gens de couleur, pour la plupart des afro-américains, suivis des latinos etc. Nous savons que 80 % des exécutions en Amérikkke ont lieu dans des états ayant une longue tradition raciste à l'encontre des afro-américains. Le Texas figure parmi les nations records en matière d'exécution et d'incarcération. Nous devons voir ceci s'arrêter et exposer l'injustice dont le gouvernement et le système judiciaire criminel sont responsables. Depuis son incarcération, Amelia a continué à lutter pour sa liberté, pour l'annulation des charges à son encontre. Sa lutte pour la justice (étant isolé dans le Departement de Correction du Texas) n'a pas été facile. Essayer d'obtenir du soutien et quelqu'un pour être écouté tout en étant isolé est un processus très long, mais elle continue de se battre.(...) Ainsi, nous travaillons avec cette soeur pour l'aider à obtenir le soutien dont elle a besoin afin d'avoir un procès équitable et impartial. Nous voulons également l'aider à démarrer une campagne de pétitions à envoyer au président Clinton et au gouverneur du Texas Georges Bush, pour demander justice dans son affaire. Nous avons besoin de dons pour assurer sa défense légale et pour payer des enquêteurs, des tracts, le courrier, et si possible, des messages à la radio ou dans les journaux. Le PPWC veut aider Amelia mais NOUS NE POUVONS PAS LE FAIRE TOUT SEUL! Nous avons besoin du soutien de tous. Les dons peuvent être envoyés à Bahiya Shakur (Amelia Johnson Legal Defense Committee), PO Box 2032, Temple Texas 76503, USA. Vous pouvez écrire directement à Amelia à : Bahiya Shakur ( Amelia Johnson n°640983), 1401 State School Rd., Gatesville Texas 76503, USA BREVES - GRECE : quelque nouvelles du pays où le mouvement anarchiste est probablement le plus dynamique(ite?) au monde. Ca date un peu mais l'anarchiste Kostas Mitropetros est passé en procès le 1er novembre 1999. Il était en préventive depuis juin 1998. Il avait été arrêté à cette époque lors d'une contre- manifestation organisée spontanément suite à l'agression de militants par des néo-nazis. Il était inculpé d'"usage et possession de matériels explosifs (cocktails molotovs)" et de l'attaque d'un siège du PASOK, bien que l'action ait eu lieu 20 min. après son arrestation. Il a été condamné à 5 ans et demi de prison. Il a fait appel. Depuis son incarcération, Kostas a poursuivi la lutte et a écrit plusieurs textes et pamphlets. Avec la condamnation à 15 ans de Nikos Maziotis, l'état grec semble bien décidé à dissuader les anarchistes de poursuivre leurs nombreuses actions. - BRESIL : il y a 2 ans, José Rainha, leader du Mouvement des Sans Terres du Bresil (= organisation de masse du Brésil qui occupe sans droit ni titre des terres inutilisées afin de les cultiver et vivre en autonomie) a été condamné à 26 ans et 6 mois pour un crime qu'il n'a pas commis. Son procès en appel a eu lieu le 13 décembre dernier. Nous ne connaissons toujours pas le résultat. Ce procès se déroule dans un contexte de crise grave entre les différents pouvoirs. Les juges se croient incontrôlables et exerce leur pouvoir en toute impunité. L'introduction d'une commission d'enquête sur la corruption au sein de la justicene fait qu'agacer et rendre encore plus arrogants les juges. C'est donc par un système pourri jusqu'à l'os, qui a relaxé les policiers assassins de 19 paysans sans-terres en 1996 que José a été jugé. En appel, il risquait entre 26 et 40 ans de prison. A suivre... - MUMIA ABU-JAMAL : Nous avons reçu deux compte-rendu d'action de solidarité avec Mumia à Oslo et Copenhague : Norvège : le comité de soutien à Mumia Abu-Jamal d'Oslo basé au célèbre centre autonome squatté "Blitz", a organisé une manifestation le13décembre, jour anniversaire de son arrestation il y a 18 ans. Pour la première fois, l'Union des Journalistes Norvégiens a participé à cette manif et donc clairement montré leur soutien envers leur collègue afro-américain condamné à mort. Suite à la partie "légale" du rassemblement, environ 250 personnes se sont dirigées vers l'ambassade américaine. La police n'a pas réussi à les en empêcher mais les manifestant-e-s n'ont pas pu pénétrer à l'intérieur. Ils/elles ont alors fait exploser une fausse chaise électrique devant le bâtiment. Les flics ont laissé faire, probablement pour éviter que les émeutes en soutien à Mumia que la visite du président Clinton un mois plus tôt à Oslo avait déclenché ne se reproduise. Danemark : une manifestation qui faisait partie de la campagne internationale de soutien à Mumia a été attaquée par la police quelques centaines de mètres après le début. A ce moment, les manifestant-e-s voulaient arrêter leur marche symboliquement pendant 17 minutes (= 1 min par année que Mumia a passé dans les couloirs de la mort). Avant la fin des 17 minutes, un van de police a roulé à travers la manifestation. 3 autres véhicules ont encerclé la manif. Les manifestant-e-s ont répondu à cette dangereuse provocation. La police anti-émeute est presque immédiatemment arrivée et a dispersé le rassemblement. La plupart des manifestant-e-s ont alors tenté de marcher vers le centre de Copenhague mais ne sont pas allé-e-s loin. Ils/elles ont été une nouvelle fois été attaquées par les CRS locaux à coup de matraques et de nouveau de charges de véhicules. Environ 10 personnes ont été arrêtées et bien plus ont été frappées Par ailleurs, l'adresse de la prison de Mumia a changé, écrivez maintenant à : Mumia Abu-Jamal, AM 8335, SCI Greene, 175 Progress Drive, Waynesburg PA 15370-8090, USA LES DEUXTRACTS QUI SUIVENT ONT ÉTÉ DISTRIBUÉS LE 16 DECEMBRE 1999 LORS D'UNE VISITE-OCCUPATION DU BUREAU CONSULAIRE ITALIEN PAR UNE VINGTAINE DE PERSONNES, SUIVI DE CELLE DE LA MAISON DE RHÉNANIE-PALATINAT QUI ABRITE ÉGALEMENT LE CONSUL ALLEMAND. DES MESSAGES ONT ÉTÉ FAXÉS EN ALLEMAGNE FAISANT ÉTAT DE L'OCCUPATION AFIN DE RÉCLAMER LE CHANGEMENT IMMÉDIAT DES CONDITIONS DE DÉTENTIONS DE THOMAS MEYER-FALK. IDEM POUR L'ITALIE, EN PLEIN PROCÈS DE SILVANO. NOUS AVONS EU LE CONSUL 10 MINUTES AU TÉLÉPHONE. SON BLA-BLA DE POLITICIEN NE MÉRITE PAS DE COMPTE-RENDU... Nouvelle occupation du consulat d'Italie en soutien aux anarchistes incarcéré-e-s. - ----------------------------------------- - Pour la seconde fois, nous occupons le consulat italien de Dijon afin d'exprimer notre solidarité envers les nombreux/ses anarchistes incarcéré-e-s dans ce pays et afin de rappeler aux juges, magistrats et autres "services" affiliés à cette enquête qu'il y a des gens, en France comme ailleurs, qui observent le déroulement scandaleux de ces affaires. Depuis maintenant plus de trois ans, les procès truqués, les sentences disproportionnées, les arrestations et perquisitions arbitraires sont le pain quotidien de centaines de militant-e-s libertaires. Alors que rien ne pourrait laisser croire à un semblant de menace de déstabilisation de l'Etat, il semble bien que c'est à l'existence même des l'idées anarchiste qu'une poignée de juges ambitieux et démagogues, épaulés par une bande de carabiniers et de journalistes, ont décidé de s'attaquer. Une précédente occupation de ce consulat le 09.10.98 avait été effectuée pour attirer l'attention en particulier sur le cas de deux détenu-e-s : Silvano Pelissero et Patrizia Cadeddu. Aujourd'hui, ni l'un ni l'autre n'ont été libéré-e-s. Bien qu'ayant toujours clamé son innocence après un procès parfaitement inéquitable et truffé d'irrégularités, bien que souffrant d'anorexie et d'une tumeur au sein, Patrizia n'a encore pas bénéficié de la liberté conditionnelle. Elle croupit depuis maintenant deux ans et demi en prison pour un crime qu'elle n'a pas commis. Elle refuse l'assignation à résidence car, étant innocente, elle n'a pas à subir une forme quelconque de privation de liberté et doit être acquittée. Son état de santé et le mutisme dans lequel elle s'est plongée sont très inquiétants. Silvano Pelissero est actuellement assigné à résidence dans une "communauté" (= alternative à la prison pour freiner la surpopulation carcérale) près de Turin. La justice semble bel et bien décidée à le désigner comme le coupable des attentats commis contre la ligne de train à grande vitesse Lyon-Turin et revendiqué par le groupe "Lupi Gripi". Alors que les deux compagnons avec lesquels il s'est fait arrêter en mars 1998 sont mort-e-s en détention dans des circonstances plus que louches, alors que les témoignages contradictoires de l'accusation s'accumulent, révélant ainsi l'acharnement judiciaire à son encontre, il est toujours en préventive et risque 15 ans de prison. Aucune preuve concrète contre ces deux personnes n'est apparue. Leur inculpation dans des affaires auxquelles il et elle sont étranger-e-s est simplement dû à leur grande implication dans les milieux anarchistes et squatteurs de Turin et Milan. Et c'est le sort de milliers d'autres libertaires et/ou squatteurs italien-ne-s qui nous préoccupe actuellement, que ce soit à cause des lois anti-terroristes clairement utilisées contre les milieux un tant soit peu contestataires, ou simplement du fait des nombreuses arrestations et inculpations qui ont eu lieu au cour de cette année 1999, notamment à Pise, Bologne et dans le Piémont. LIBERTÉ POUR LES PRISONNIER-E-S POLITIQUES ITALIEN-NE-S! HALTE À LA CRIMINALISATION DES MILIEUX LIBERTAIRES ET DES ESPACES AUTONOMES! ABC c/o Maloka, BP 536, 21014 Dijon Cedex Occupation du consulat d'Allemagne en solidarité avec Thomas Meyer-Falk - ----------------------------------------------------------------------- - Thomas Meyer-Falk est un prisonnier antifasciste allemand de 28 ans incarcéré depuis 1996 pour un braquage de banque. Cette action qui l'a conduit en prison reflète ses convictions anticapitalistes radicales, convictions auxquelles il n'a pas renoncé et qui lui valent aujourd'hui une vengeance et un acharnement de la part de l'administration pénitentiaire dépassant largement les limites du tolérable. Il est depuis 1996 l'objet d'un traitement arbitraire et humiliant destiné à le casser physiquement et psychologiquement : long séjour en isolement carcéral, interdiction de recevoir des colis postaux, placement dans une cellule toute en fer, censure stricte de son courrier, interdiction de suivre des études universitaires, fouille quotidienne de sa cellule, fouille au corps plusieurs fois par semaine, obligation de rester seul lors de la promenade dans la cour, limitation de la quantité de journaux et magazines qu'il peut recevoir etc. Thomas a continué à communiquer avec des militant-e-s à l'extérieur et à dénoncer ses conditions de détention. Son moral est resté bon et il a continué la lutte derrière les barreaux. L'administration a récemment décidé de franchir un seuil supplémentaire dans la torture en limitant le temps pendant lequel sa cellule est chauffée : elle ne l'est plus que de 6h à 7h le matin et 16h30 à 18h30 le soir. Le reste du temps, Thomas doit rester dans une cellule gelée, il ne peut s'asseoir pour lire, écrire ou poursuivre des activités simples et vivre une détention normale. La cellule étant en fer, la fenêtre ne fermant pas et l'hiver étant froid, il n'est pas difficile d'imaginer la torture que doit être son quotidien en prison. Nous avons donc décidé de rendre visite au consulat d'Allemagne de Dijon afin que notre message soit faxé aux autorités compétentes et afin que Thomas soit immédiatement replacé dans une cellule aménagée et chauffée selon les normes. Nous sommes complètement solidaires du sort de Thomas et nous savons qu'il est à bout. Nous poursuivons un travail d'observation des abus en tout genre commis à l'encontre des détenu-e-s dans les pays "démocratiques" ou ailleurs, et le cas de Thomas nous a particulièrement alerté. Sa libération, qui était programmée pour 2010, a été repoussée ultérieurement par une peine de sûreté car il n'a pas renoncé à ses idées. Plus de 14 ans de privation de liberté devraient satisfaire les désirs sadiques de l'administration pénitentiaire, nous exigeons l'arrêt des harcèlements en tout genre dont il fait l'objet ! Dans un monde où toujours plus de richesses s'accumulent entre les mains d'un petit nombre de privilégiés, nous nous solidarisons avec les actions de Thomas et le considérons comme un prisonnier politique. Encore une fois, des pays "démocratiques", où la torture n'existe pas, où les prisonnier-e-s d'opinion n'existent pas, violent leurs propres règles pour briser des prisonnier-e-s dont les convictions et la pratique représentent une trop grande menace. LIBERTÉ POUR THOMAS MEYER-FALK ! ABC c/o Maloka, BP 536, 21014 Dijon Cedex