BULLETIN ABC-Dijon #15 Mai 2000 "SI L'INNOCENT-E MERITE NOTRE SOLIDARITE, LE/LA COUPABLE LA MERITE ENCORE PLUS" Salut à tou-te-s ! Les choses n'ont pas traîné ici. Une manifestation anticapitaliste a eu lieu à Dijon dans le cadre des "journées des Tanneries", diverses actions ont eu lieu sur le trajet (dont une occupation des voies de chemin de fer en solidarité avec les nombreux-ses sans-papiers expulsé-e-s grâce aux services de la SNCF. Un manifestant a été violemment pris à par les policiers. Anciennement squatteur du "Saumaise", il était dûment fiché et a commis l'imprudence de s'éloigner du gros de la manifestation. Les manifestant-e-s ont heureusement bien réagi en courant sur le groupe de policiers qui ont dû renoncer à l'arrestation totalement arbitraire. A nouveau blessés dans leur honneur, les flics ont dû se contenter d'une maigre revanche en gazant une partie des manifestant-e-s venu-e-s secourir notre compagnon. Le 3 juin prochain, Jacques Lesage de la Haye viendra animer une conférence sur la détention à l'Espace Autogéré des Tanneries (13-15 Bd de Chicago, 21000 Dijon). Il viendra nous faire partager son expérience d'ex- détenu, incarcéré pendant 10 ans dans les prisons de France. Il est devenu anar en prison et est auteur de plusieurs livres sur le sujet. Téléphonez au 03 80 66 81 49 pour plus d'infos sur cette conférence. Sinon, merci encore aux personnes qui nous envoient de l'argent. Sachez que 2000 F seront reversés au cour de ce mois à divers prisonnier-e-s (dont les antifascistes polonais). On se retrouve dans un mois... UN PRIX ATTRIBUE A UN PRISONNIER MEXICAIN Le 5 avril dernier, des représentant-e-s de la Fondation Goldman (San Francisco), du Club Sierra et d'Amnesty International ont attribué le Prix de l'Environnement Goldman au militant écologiste emprisonné Rodolfo Montiel Flores. Celui-ci était le leader d'un groupe écolo radical basé dans l'état du Guerrero. Il a été arrêté en mai 1999, inculpé dans une affaire d'arme et de drogue et est incarcéré depuis à la prison fédérale de Cereso à Iguala, dans le Guerrero. Antonio Cabrera Garcia, un autre membre de l'organisation, est également emprisonné. Montiel a reçu le prix d'un montant de 125000 $ dans le bureau du directeur de la prison. Il a déclaré qu'il reverserait la somme pour financer un projet d'irrigation dans les régions de Sierra de Petatlan et de Coyuca, toujours dans l'état du Guerrero. Montiel est un paysan qui, après avoir suivi des études, a commencé à organiser des blocages de circulation et d'autres actions dès 1988 pour lutter contre l'abattage en masse des arbres des forêts vierges. En 1995, l'organisation a entamé une campagne d'actions contre l'entreprise américaine Boise Cascade, qui s'est retirée du Guerrero en 1998. Plusieurs membres de l'organisation ont été assassiné-e-s et Digna Ochoa, l'avocat de Montiel (et militant pour les droits de l'Homme) a été retenu otage dans son domicile à Mexico pendant 9 heures par des inconnus en octobre dernier. ARRESTATION DE MASSE A WASHINGTON LORS DE LA REUNION DE LA BANQUE MONDIALE ET L'OMC Des milliers d'activistes se sont rassemblé-e-s du 9 au 17 avril à Washington pour protester contre le meeting annuel de l'Organisation Mondiale du Commerce et de la Banque Mondiale. La "Mobilisation pour une Justice Globale" rassemblait plus de 500 organisations. Les participant-e-s étant issu-e-s de groupes réformistes ou révolutionnaires, les mots de ralliement étaient "la solidarité avec les peuples du Sud et de l'ancien bloc soviétique en lutte pour la survie et la dignité face aux politiques économiques injustes et impérialistes", et "le bien-être pour tous, y compris les peuples et les ecosystèmes les plus vulnérables" qui doivent "être prioritaires par rapport au profit des entreprises". La veille des grandes manifestations contre la mondialisation, une manifestation non autorisée contre l'industrie carcérale et pour la libération de Mumia Abu-Jamal a été agressée par la police : sans avertissement, la police a chargé le groupe entier et a arrêté tout le monde, soit 637 personnes, y compris des touristes, des journalistes et un conseiller de la Banque mondiale, dont nous n'allons pas plaindre le sort (ce pauvre minable s'est par la suite déclaré outré et même compatissant envers les manifestant-e-s). Les manifestant-e-s arrêté-e-s ont été retenu-e-s 23 heures dans des conditions difficiles et sans nourriture pour la plupart d'entre eux/elles, et relâché-e-s trop tard pour qu'ils/elles puissent participer aux manifestations du 16 avril. Les actions principales ont eu lieu les 16 et 17 avril (réunion de la BM et de l'OMC). Dans la matinée du 16, plus de 2000 personnes se sont livrées à des actions de désobéissance civile, et de 15 à 20000 personnes se sont rendues à la manifestation officielle. Le nombre total de personnes arrêtées a avoisiné les 1300, soit quasimment le double de Seattle. "A Washington, tout comme à Seattle, la répression est la seule réponse qu'obtiennent les opposant-e-s aux politiques du Fond Monétaire International et de la Banque Mondiale". La police a utilisé du gaz lacrymogène, du "pepper-spray" (gaz à base de poivre) et des matraques pour disperser les manifestant-e-s. Le 17, ce sont environ 600 personnes qui se sont faites arrêter et qui ont rejoind les interpellé-e-s de l'avant-veille ayant pratiqué la "solidarité carcérale" (donc qui n'ont pas été relâché-e-s dès le 16), c'est à dire ayant refusé de donner leur nom ou de coopérer d'une façon ou d'une autre avec les autorités. Les 156 dernières personnes arrêtées ont été relâchées le 22 avril. Un petit nombre de manifestant-e-s a été inculpé pour résistance. Les manifestant-e-s arrêté-e-s se sont plaint-e-s des mauvais traitements subis pendant leur détention, ils/elles ont notamment été l'objet de diverses menaces et de violences physiques... "PLATE-FORME DU 19 JUIN 1999" Des prisonniers révolutionnaires, communistes, anarchistes antifascistes et anti-impérialistes Nous avions déjà depuis quelques temps l'intention de diffuser cette Plate-forme. Nous la diffuserons désormais tous les 6 mois, en espérant ainsi contribuer à sa diffusion maximale, et peut-être amener certain-e-s prisonnier-e-s politiques à connaître et à signer ce texte. 1. Les signataires de cette plate-forme sont tous et toutes des militants révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes ou anti- impérialistes détenus dans les prisons de la bourgeoisie impérialiste pour leurs activités politiques et/ou politico-militaires. Au-delà de leurs divergences politiques et idéologiques, ils entendent constituer une communauté de lutte dans et contre la prison impérialiste, et ils espèrent que cette initiative rencontre un écho dans les forces extérieures à la prison. La solidarité est une arme ! 2. Les signataires constatent que les raisons qui les ont amenés à lutter contre la bourgeoisie impérialiste, ses Etats, ses alliances, ses fractions nationales, ses compradores, ses forces armées et policières, etc., loin d'avoir disparues, sont plus impératives que jamais. Jamais l'injustice, la misère et l'oppression n'ont régné à ce point en maître de l'humanité. Les lois de l'économie de marché plongent chaque jour plus profondément les peuples du monde dans la misère. La négation des droits nationaux de nombreux peuples, le racisme, le sexisme et la dévastation de l'écosystème participent de cet écrasement général de l'humanité au profit d'une poignée de nantis. On a raison de se révolter ! 3. Les signataires réaffirment par cette plate-forme leur attachement à la cause des peuples et à la lutte contre l'oppression et l'exploitation. Que l'organisation à laquelle ils appartenaient au moment de leur arrestation existe encore ou non, ils confirment la légitimité de son combat. Au-delà de toutes les divergences possibles de stratégie et de tactique, au-delà de toutes les discussions sur l'opportunité de telle ou telle forme de lutte à tel ou tel moment, les signataires affirment que le recours à la violence est légitime contre l'exploitaion et l'oppression, pour la libération sociale et populaire, pour la conquête d'une société juste et fraternelle. "Pas de justice, pas de paix !" 4. Par conséquent, les signataires refusent et dénoncent tout chantage du type "libération contre repentir", "libération contre dissociation", "libération contre collaboration", etc. Les signataires peuvent avoir un regard critique sur leur expérience militante, mais ce regard critique ne concerne et ne doit servir que le mouvement de libération sociale et populaire. Ils refusent donc de faire de cet eventuel regard critique l'objet d'une transaction avec l'appareil bourgeois, dans la mesure où celui-ci ne pourra que s'en servir contre le mouvement de libération sociale et populaire. Ni repentir, ni capitulation ! 5. Les signataires ont tous bénéficié d'un soutien extérieur, d'une solidarité active avec leurs pays respectifs et parfois au-delà. Ils appelent toutes les forces et toutes les personnes solidaires à prendre acte de la communauté de lutte qu'ils constituent, à refléter cette communauté de lutte dans leur propre activité de soutien, à développer la coopération et l'unité entre elles. Défendre un de nous, c'est nous défendre tous ! Attaquer l'un de nous, c'est nous attaquer tous ! Liste des prisonnier-e-s signataires de la plate-forme (Nom, Organisation dans laquelle ils ont milité ou militent, peine, lieu de détention). Si vous voulez contacter n'importe lequel/laquelle de ces prisonnier-e-s, écrivez nous et nous vous enverrons directement l'adresse des prisons et les numéros d'ecrou si besoin est. ABDALLAH Georges Ibrahim (FARL, perpétuité, Lannemezan) ; ALEXANDRE Annie (OCL, 6 mois, libérée) ; AUBRON Jo'lle (AD, Perpétuité, Bapaume) ; AYDIN Dogan (DHKC-DHG, non-jugé, Fleury-Mérogis) ; BALMON CASTELL José (PCE(r), 30 ans, Sevilla 2 - Espagne) ; BLAIR John (Militant républicain socialiste irlandais, non-jugé, Blakenhurst - Angleterre) ; BROTONS BENEYTO Francisco (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Sevilla 2) ; CABEZA MATO Luis (PCE (r) & GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha - Espagne) ; CALCERRADA FORNIELES Javier (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Ocana 1 - Espagne) ; CALCERRADA FORNELIES Leoncio (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Ocana1) ; CALERO ARCONES Joaquin (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; CAMENISCH Marco (Militant anarchiste, 10 ans + en attente d'un autre jugement, Novara - italie) ; CARETTE Pierre (CCC, Perpétuité, Leuven - Belgique) ; CARMONA TEJEDOR Manuel ((PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Salamanca - Espagne) ; CAYETANO NAVARRO Carmen (PCE (r) & GRAPO, 30 ans, libérée) ; CELA SEOANE Francisco (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; CELA SEOANE Jesus (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Badajoz - Espagne) ; CUADRA ETXEANDIA Enrique (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Sevilla 2) ; DEMIR Emrah (DHKC-DHG, non-jugé, Fleury-Mérogis) ; DIEGUEZ SILVEIRA Elvira (PCE(r) & GRAPO, 16 ans, Sevilla 2) ; DONOSO PULIDO José Juan (GRAPO, 24 ans, Herrera de la Mancha) ; DORIGO PAOLO (militant communiste, 13 ans et 6 mois, Opera - Italie) ; GARCIA ARAMBURU Josefina (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Soto del Real - Espagne) ; GARCIA RUEDA Ana (GRAPO, 30 ans, Avila - Espagne) ; GARRIDO GONZALEZ Joaquin (PCE(r) & GRAPO, 30 ans Sevilla 2) ; GHIRINGHELLI Marcello (BR, Perpétuité, Sevilla 2) ; GONZALEZ CAMBEIRO Alfonso (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Salamanca) ; GONZALEZ RODRIGUEZ Conception (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Soto del Real) ; GONZALEZ RODRIGUEZ Teresa (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Soto del Real); GUBKIN Igor (CMR & PTCR, non-jugé, Lefortovo - Russie) ; JIMENEZ FERNANDEZ José (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, libéré) ; LEON LARA Encarnacion (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Avila) ; MENIGON Nathalie (AD, Perpétuité, Bapaume) ; MOUESCA (IPARRETARRAK (27 + procès en attente, Lannemezan) ; NARVAEZ TERNERO Rosario (GRAPO, 30 ans, Avila) ; OLIVEIRA ALONSO Olga (GRAPO, 30 ans, Avila) ; ORTEGA ORTEGA Laureano (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Madrid 2 Meco - Espagne) ; ORTIN MARTINEZ José (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Madrid 3 Valdemoro) ; PADROS COROMINAS Mercedes (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Avila) ; RADCHENKO Vladimir (CMR, non jugé, Lefortovo) ; ROMERO VEGA Maria Jesus (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Avila) ; ROS DIAZ Francisco Javier (GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; ROUILLAN Jean Marc (AD, Perpétuité, Lannemezan) ; SASSOYE Bertrand (CCC, perpétuité, Lantin - Belgique) ; SCHIPTSOVA-ROMANOVA Larisa ( Club anarchiste de Moscou, 4 ans, Krasnodar - Russie) ; SCHLEICHER Régis (ex-AD, Perpétuité, Moulin-Yzeure) ; SIMON QUINTELA (GRAPO, 30 ans, Puerto de Santa Maria 2 - Espagne); SKLYAR (Vakhroméev) Valery (CMR & PTCR, Lefortovo) ; VANDEGEERDE Pascale (CCC, Perpétuité, libérée) ; VAZQUEZ BAUTISTA Guillermo (GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; VAZQUEZ GOMEZ Roxelio (PCE(r) & GRAPO, 27 ans, Valdemoro - Espagne). FARL : Fraction Armées Révolutionnaires Libanaises AD : Action Directe DHKC-DHG : Front Révolutionnaire de Libération du Peuple - Forces Révolutionnaires du Peuple) PCE(r) : Parti Communiste d'Espagne (reconstitué) GRAPO : Groupe de Résistance Antifasciste du Premier Octobre CCC : Cellules Communistes Combattantes BR : Brigades Rouges CMR : Conseil Militaire révolutionnaire PTCR : Parti du Travail Communiste de Russie OCL : Organisation Communiste Libertaire DES NOUVELLES DE SILVANO PELISSERO Nous avons reçu trois textes du CASAIE à propos des suites du procès de Silvano et de la répression qui tourne autour de ses compagnons et sympathisant-e-s, en Italie comme ailleurs. Tout est actuellement fait en vue de le détruire. Ayant fait appel de son procès, il n'a pas été intégré dans une prison "classique" et est toujours enfermé dans la communauté-prison de Mastro pietro. Il n'est plus possible de lui téléphoner et ce depuis de nombreuses semaines. Son courrier est ouvert et photocopié. Il a de sérieuses difficultés pour trouver un avocat acceptant de le défendre s'il refuse de se déclarer coupable pour le procès en appel. Les avocats veulent lui faire avouer sa culpabilité en échange d'une réduction de peine de 10 mois. Aucune preuve n'a pu appuyer le verdict tombé le 31 janvier contre Silvano. La justice sort toujours avec une image légèrement moins pourrie si le condamné se déclare coupable. Ca arrangerait tout le monde... Silvano nous a expliqué que le milieu des avocats en Italie fonctionne de façon très mafieuse : si un avocat refuse de te défendre, alors tous les autres te claquent la porte au nez. Si l'on ajoute les tracas dont il est victime depuis quelques temps, alors ça fait beaucoup de problèmes pour une seule personnes. Le CASAIE a envoyé une lettre de protestation auprès du procureur de la République à cause du harcèlement et des pressions que Silvano subi actuellement de la part des carabiniers. "Silvano Pelissero a été arrêté en 1998 pour avoir selon l'accusation, effectué avec deux de ses compagnons divers sabotages contre le projet de TGV Lyon Turin. Lors du procès où il a été condamné sans preuves à une peine de SIX ANS ET DIX MOIS de prison grâce à la loi d'urgence 270 bis des "années de plomb" (association subversive en vue de renverser l'état) et comble d'ironie morbide ces deux présumés associés ont été déclarés innocents (Eduardo CONDAMNATION ET DECLARATION DE LUCA BERTOLA Il y a quelques temps déjà, nous avions parlé du cas des trois anarchistes italiens Luca, Drew et Arturo inculpés pour le tabassage du journaliste informateur de la police et grand calomniateur d'Edo, Solé et Silvano Daniele Genco (Luca revient sur cette affaire dans la déclaration qui suit). Luca a été condamné à 3 ans et 2 mois, Arturo à 3 ans et 5 mois. Le dernier est en cavale depuis le début de l'enquête. Bonne chance à lui. Luca, dans la nuit précédent le verdict tombé le lundi 20 mars, a été arrêté par une patrouille de carabiniers en compagnie de Andrea Ventrella dans une voiture qui contenait du matériel servant à forcer des portes ainsi que des banderolles relatives à son procès. Ils risquent des poursuites pour cette affaire. DEVANT LES JUGES - aux femmes et aux hommes de coeur et de courage - Plus d'un an et demi est passé depuis que cette affaire a commencé; On a dit et écrit beaucoup - surtout des mensonges - à propos de mes compagnons et de moi : je crois le moment venu de commencer à exprimer moi-même ce que je pense. J'ai eu pas mal de doutes sur le bien fondé de faire une déclaration dans cette sale d'audience. Aux juges je n'ai rien à dire, mais vu la tournure prise par ce procès, je ne me sens pas de me taire. La mise en scène médiatique, l'acharnement policier et toute la farce judiciaire qui a commencé dès le jour de mon arrestation, m'ont poussé à tirer quelques conclusions. Donc, messieurs qui vous arrogez le droit de me juger, que devrais-je vous dire ? Que je me proclame innocent ou coupable, cela n'a aucun sens. Vous avez déjà décidé depuis le début. Vous vous êtes servis des témoins fantoches, qui plus est, carrément myopes ; vous avez utilisé votre police afin d'exercer des pressions continues et vos amis journalistes pour nous criminaliser, mes compagnons et moi ; Maintenant, je viens dans cette salle et j'attend ma condamnation. Mais même si vous réussissez à nouveau à m'enlever ma liberté, vous ne réussirez jamais à m'enlever ma dignité ni la conviction de lutter du bon côté de la barricade. Je suis ici non pas pour me défendre, mais pour vous attaquer ; je suis ici pour réaffirmer une fois de plus que Genco est une charogne ; je suis ici pour dévoiler aux gens qui ont encore un cerveau et un coeur votre honte ; pour montrer à tout le monde que la magistrature, les forces de l'ordre et les médias sont responsables de la mort des compagons Edoardo et Soledad, ainsi que de celle de millions d'autres exploités, à l'extérieur comme à l'intérieur des prisons. Tous les jours les journalistes nous montrent une réalité falsifiée, pour le seul intérêt des patrons et des puissants. Ils nous éduquent à l'acceptation d'un monde bâti sur la misère et l'oppression en nous le présentant comme le seul possible. Ils fomentent la haine entre les exploités et justifient toute sorte de vexations et de violences accomplies par leurs puissants maîtres (les exemples sont sous les yeux de tout le monde). Ces pisse-copies, ces faiseurs d'opinions détruisent pour leur carrière l'existence de millions d'êtres humains auxquels il n'est point permis d'avoir une voix. Voilà, Genco est tout cela, et plus encore. Genco a versé plus d'encre que quiconque pour calomnier les anarchistes et notemment "Baleno". Ce nécrophile n'a même pas eu la pudeur de rester chez lui le jour de l'enterrement de l'une de ses victimes. Ce vautour est arrivé à Brosso pour nous provoquer, se fichant de la douleur des amis, camarades et proches ; il a obtenu pour prix de son insulte une riposte prompte, digne et collective. Genco n'a eu que ce qu'il méritait. Si je ne peux pas me vanter d'avoir fait payer quelques dettes à ce personnage immonde, je peux au moins dire que j'ai participé à son éloignement. J'affirme mon plein soutien et ma solidarité totale avec ce qui s'est passé à Brosso. De plus, je pense que ce qui s'est passé à l'enterrement d'Edoardo, même si c'est une petite chose, peut servir de démonstration pour tous les exclus qui subissent chaque jour les supercheries des puissants ou de leurs émissaires ; la démonstration qu'il est possible de se révolter - ne fût-ce qu'avec de petits gestes comme celui-ci - pour se réapproprier la dignité qu'ils essayent de nous arracher quotidiennement, entre mille violence et mille obligations. A vous, messieurs les juges, vous qui prétendez me condamner et qui, cela est presque certain, me condamnerez ; à vous qui tous les jours allez dîner après avoir ruiné une, deux ou dix vies sans jamais penser un seul instant d'être vous-même du côté du tort, du côté de l'injustice ; à vous qui êtes partie intégrante de cette société infâme et qui défendez et perpétuez cette horreur sociale à travers votre rôle ; à vous qui réprimez tout élan légitime de révolte en vous assujettissant toujours au plus fort : à vous je veux dire que je ne vous reconnais aucun droit de me juger et que je continuerai à lutter - bien que le rapport de force entre nous soit inégal et que vous gagnerez probablement cette fois encore - afin que vous soyez écrasés, vous et le triste monde que vous défendez, sous le poid de vos victimes, par la main de tous les gens qui doivent subir et se soumettre jour après jour. Pour conclure : vue l'activité acharnée des journalistes afin de nous diviser, je vous fait remarquer que moi et mes co-inculpés et camarades, nous n'avons aucune intention d'accepter les séparations que l'on a cherché à créer entre nous par le biais d'une campagne continue de criminalisation. Nous vous montrerons encore une fois que la solidarité est plus forte que toutes vos lois et tous vos tribunaux. Pour la destruction de ce misérable ordre social. Pour l'Egalité et pour la Liberté Luca Bertola REPRESSION ARBITRAIRE CONTRE UN CEGETISTE Gérard Florenson, responsable CGT à l'Office des Céréales à reçu il y a peu une lettre presque comique du tribunal correctionnel : "Je vous fait connaître que vous êtes poursuivi pour avoir, depuis temps non-prescrit, commis les faits rapporté ci-dessous : d'avoir à Saint Nazaire en Royans (26), le 21 juin 1999, détruit, abattu, mutilé, dégradé ou détérioré des panneaux de signalisation routière et divers objets d'utilité publique, objets destinés à l'utilité ou la décoration publique et élevés par l'autorité publique ou avec son autorisation, au préjudice de la mairie de Saint Nazaire en Royans et de la DDE de Saint Jean en Royans". On pourrait croire à la lecture de cette inculpation qu'il s'est déroulé une émeute insurrectionnelle que les médias se seraient bien gardés de nous rapporter, et que Gérard, au coeur de cette révolte populaire, s'est fait reconnaitre alors qu'il prenait d'assault des bâtiment représentatifs de l'autorité. Ce n'est pas le cas. En réalité, Gérard est accusé d'avoir collé des autocollants sur un panneau de circulation. L'inculpation repose sur le témoignage d'un policier municipal qui a déclaré l'avoir parfaitement reconnu. Ce policier a selon les enquêteurs (la gendarmerie) d'autant plus raison qu'il est un ancien gendarme. Son service pendant 13 ans dans la gendarmerie a été dûment mentionné pour appuyer sa qualité de témoin impartial. Ce témoignage unique contre Gérard devient dans le procès-verbal "les témoignages probants recueillis à son encontre". Gérard est un militant politique et syndical qui n'a jamais caché ses engagements. Il a été actif lors des grèves de novembre/décembre1995, lors des manifs contre le plan Jupé etc. Il est commode de l'identifier étant donné que son nom et son adresse figurent sur des tracts diffusés dans le canton. Bien qu'il soit en mesure de fournir un alibi le disculpant, il a pu constater que sa culpabilité ne faisait aucun doute aux yeux de l'adjudant OPJ qui lui a déclaré qu'il aurait pu le mettre en garde à vue. Ainsi un collage d'affichette se voit taxé de "dégradation d'édifices publics", il semble que l'on veuille mettre sur le dos de Gérard tous les collages sauvages du coin. On n'entend jamais parler d'inculpation de colleurs du FN dont les affiches recouvrent massivement les panneaux de signalisation de toutes les routes de France. L'inculpation pourrait valoir à Gérard 3 ans de prison et 300000 ff d'amende(!). Vous pouvez vous procurer des pétitions en écrivant à : CGT ONIC, 21 avenue Bosquet, 75007 Paris. GREVE DE LA FAIM DU PRISONNIER BASQUE INAKI ETXEBERRIA-MARTIN Inaki, incarcéré à la centrale de Châteaudun, a entamé une grève de la faim le 4 avril dernier. C'est depuis 1996 qu'il croupit dans les geôles de l'Etat français et qu'à l'image de nombreux PP basques, il attend une hypothétique extradition vers l'Espagne tortionnaire. Inaki est arrivé en 1987 en Bretagne. 9 ans plus tard, il est interpellé par la police du ministère de l'intérieur et soupçonné d'avoir participé à un attentat à Madrid en décembre 1995. Le chef d'inculpation est bien sûr le fameux passe-partout "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". En moins d'un mois l'Espagne formule une demande d'extradition argumentant un attentat perpétré à Madrid le 23/2/92, date à laquelle il n'y a pas eu d'attentat. En octobre de la même année, l'Espagne envoie une seconde demande d'extradition pour un autre attentat. Tout les prétextes sont bons pour ramener un militant basque dans les prisons espagnoles dès lors qu'il/elle a été arrêté-e à l'étranger. Dans leur empressement, les autorités espagnoles attribuent une nouvelle inculpation à l'occasion de l'arrestation de deux personnes dans une voiture volée chargée d'explosifs. Dans leurs déclarations, ces deux personnes n'ont jamais fait la moindre allusion à Inaki. Elles ont par contre dénoncé la torture et les mauvais traitements infligés par la Guardia Civile. Les 7 Août 1997, l'Espagne demande pour la troisième fois l'extradition d'Inaki. Cette fois-ci, les "enquêteurs" espagnols affirment avoir trouvé les empreintes digitales d'Inaki dans un appartement de Madrid où une allemande arrêtée en novembre 96 pour "association de malfaiteur" aurait vécu. Conclusion de la police : Inaki a été actif à Madrid de 91 à 94 (période pendant laquelle cette femme aurait vécu dans l'appartement). Ceci est la première "preuve" des autorités espagnoles quant à la présence d'Inaki à Madrid en 1992. Les demandes d'extradition précédentes ne reposaient donc sur rien. Inutile donc de démontrer le caractère fallacieux des demandes d'extradition de l'Espagne qui s'empresse systématiquement de faire extrader les basques dès lors qu'ils sont arrêtés, peu importe les preuves. La chambre d'accusation de Paris a donné son avis favorable aux 3 demandes d'extradition. En février 1998, Inaki s'est marié à la prison de Fresnes, il étudie la botanique et la biologie des plantes en vue de travailler dans ce secteur. Il est maintenu dans les maisons d'arrêts de France depuis 4 ans, sans preuves retenues contre lui, si ce n'est les maladroits montage des services espagnols en vue de lui faire regretter d'être basque et de le revendiquer. Vous pouvez envoyer des lettres ou autre mots de solidarité à Inaki : Inaki Etxeberria- Martin, 5252J A102W, CD route d'Orléans, BP 129, 28205 Châteaudun. COMMUNIQUE DE PRESSE DU COSIMAPP, D'ACT UP-Paris, du SCALP/REFLEX ET DU GROUPE DE SOUTIEN A LEONARD PELTIER Aujourd'hui, une centaine de militants du Cosimapp, d'Act Up-Paris, de Scalp Reflex et du groupe de soutien à Léonard Peltier ont investi les locaux à Rungis du laboratoire Abott afin de dénoncer la participation de cette industrie au processus de la peine de mort aux Etats-Unis. Parmi les différentes méthodes utilisées pour la peine de mort, l'injection létale consiste en l'injection au condamné à mort de 3 produits chimiques : le sodium thiopental produit par Abbott, le Pavulon (paneuronium bromide) produit par Organon et le potassium chloride, produit par Roxane. Le sodium thiopental, plus connu sous le nom de Penthodal, est couramment utilisé en anesthésie, car il endort et fait perdre les sensations douloureuses. C'est cette molécule qui crée l'illusion d'humanité de ces exécutions car elle les rend "indolores" en mettant le condamné en "sommeil". Les deux autres drogues injectées ensuite sont celles qui provoquent l'arrêt du coeur et entraînent la mort du condamné. Ces trois laboratoires sont complices de la peine de mort et participent à la logique des Etats américains qui continuent à exécuter les détenus condamnés à mort. Toutes les entreprises, personnes, institutions qui participent de près ou de loin au processus de la peine de mort doivent être dénoncées, combattues et boycottées. L'industrie pharmaceutique, et notamment les laboratoires Abbott, Roxane, Organon, ne peuvent pas se réfugier derrière des prétextes thérapeutiques et de respect de l'Etat pour fournir aux Etats bourreaux leurs produits. Leur participation est aussi condamnable que les refus des gouverneurs de prononcer des moratoires contre la peine de mort. Aujourd'hui nous nous attaquons à Abbott. Demain se sera le tour d'Organon et de Roxane. "Il n'y a pas de façon humaine d'être humain" a dit Me Leonard Weinglass, avocat de Mumia Abu-Jamal, lors de son récent séjour à Paris. Cette action s'inscrit dans le cadre de la campagne internationale pour la libération de Mumia Abu-Jamal etplus précisément dans le cadre de la semaine d'action "Justice et liberté immédiate pour Mumia" du 8 au 15 avril, initié par la coordination hexagonale des comités Mumia. Mumia Abu-Jamal, journaliste afro-américain, ancien responsable de l'information du Parti des panthères noires à Philadelphie, clame son innocence depuis 19 ans dans le couloir. Il attend depuis 1982 son exécution par injection létale. Nous exigeons : - que les laboratoires Abbott, Roxane et Organon cessent de fournir leurs produits utilisés pour l'injection létale aux Etats américains qui exécutent ; - qu'ils s'engagent à dénoncer la peine de mort et cessent toute participation à ce processus ; - l'abolition de la peine de mort ; - la libération immédiate de Mumia Abu-Jamal et de Leonard Peltier et de tous les prisonniers politiques. HOLLANDE : LA REPRESSION SE DECHAINE CONTRE GROEN FRONT ! Après avoir mené de très nombreuses actions partout sur le territoire hollandais, en particulier contre les chantiers de la ligne de train à grande vitesse devant relier la Ruhr (Allemagne) à Rotterdam, le groupe activiste radical Groen Front ! s'est attiré les foudres de l'état hollandais, à tel point que celui-ci va faillir à son habitude de préserver à tout prix la paix sociale. En hollande, la méthode employée (en apparence moins répressive) consiste à institutionaliser les luttes radicales pour les faire rentrer dans le moule de la contestation acceptable. Le/la bon-ne citoyen-ne mécontent-e peut donc se retrouver devant une panoplie de groupes/collectifs contestataires, mais qui acceptent tacitement les limites fixées par l'Etat. La contestation ne représente donc en général pas un gros problème. Seulement, les écolo radicaux ont dépassé les frontières sacrées. Suite à l'expulsion de 8 maisons squattées sur le tracé de la "Betuwelijn" (cette fameuse ligne de TGV, qui fait partie du même projet européen que le TAV/TGV Lyon-Turin, qui a déjà valu à l'anarchiste italien Silvano Pelissero une peine de 7 ans de prison), un grand procès va débuter à la mi-mai contre 72 personnes qui ont résisté par divers moyens non-violents à l'expulsion. La mobilisation policières et l'équipement ont coûté 6 millions de francs pour déloger les occupant-e-s des 8 maisons. Le procureur a déclaré qu'un peine de 3 mois de prison ferme serait systématiquement requise contre les militant-e-s de GF!, soit le maximum possible selon la loi néerlandaise. 8 militant-e-s de GF! ont été arrêté-e-s au cour du mois d'Avril lors d'une action contre un chantier de la Betuwelijn. Ils/elles ont été condamné-e-s en comparution immédiate à 8 jours de prison (3 mois requis par le procureur). D'autres activistes risquent jusqu'à 20 jours de prison pour une manifestation sonore qui a eu lieu en solidarité avec les 8 militant-e-s mentionné-e-s précédemment devant la prison où ils/elles étaient retenu-e-s. Enfin, 2 maisons occupées dans lesquelles vivaient des activistes de GF! ont été expulsées, pour harceler les membres de l'organisation. LIBERTE POUR LES 4 JEUNES "PUNKS" D'AGEN ! On vous avait rapidement parlé de ce "jugement ordinaire" dans le dernier numéro. Voici plus d'infos et les adresses des 4 détenus victimes de la justice de classe. Le 18 décembre dernier, Boris, Florent, Micha'l et Fred rentrent tranquillement chez eux lorsqu'ils se font provoquer par une bande de fachos locaux. Une bagarre s'en suit. Un des fafs finit avec quelques points de suture bien mérités alors que ses copains fuient et essayent d'écraser Boris avec leur voiture. Le 6 janvier, les 4 se font arrêter, au bout de 24 heures de garde à vue, ils passent en comparution immédiate pour "violence en réunion". Verdict : 10 mois de prison ferme pour chacun. Ils sont depuis incarcérés à la maison d'arrêt d'Agen. Les 4 jeunes étaient depuis longtemps la cible des flics, des fafs, des notables et autres petits commercants du coin qu'ils dérangent par leur mode de vie, par leur dégaine. Nombreux sont donc les gens qui pensaient que leur présence à Agen compromettait l'opération "ville propre" lancée par la municipalité, et ces mêmes personnes ont sans doute appris la nouvelle de l'incarcération de quatre jeunes de 18 ans à de la prison ferme comme un soulagement. La répression contre ceux et celles qui se sont trop écarté de la norme a été finement menée : comparution immédiate, mais après le 1er janvier pour éviter les "risques" d'amnistie ; choix de la chambre correctionnelle la plus dure... Le procureur a demandé 6 mois et le juge a avec zèle quasimment doublé la mise. Ce genre d'affaire ne débouche généralement dans le pire des cas que sur quelques mois de sursis. Solidarité avec Boris, Florent, Micha'l et Fred ! L'autodéfense contre la peste fasciste est un droit. Les Jeunes contre le Racisme en Europe soutiennent le 4 condamnés et ont publié des tracts informatifs. Un concert de soutien a normalement eu lieu à Toulouse en Avril, les condamnés ainsi que leur famille étant dans une situation précaire. Ils exigent leur regroupement immédiat en cellule. Infos : JRE c/o CSPL, BP 4010, 31028 Toulouse cedex 4. E-mail : riposteantiraciste@caramail.com Pour écrire aux 4 (numéro d'écrou inutile) : - Boris Derbesse, Florent Gaube, Micka'l Defer, Frédéric Lagarde, Maison d'Arrêt d'Agen, 44 rue Montaigne, 47000 Agen BREVES - ISRAèL : La Haute Cour a décidé la libération de 8 détenu-e-s libanais-e-s. Ceux/celles-ci avaient fait appel pour protester contre la validité de leur détention. Les juges ont décidé que la loi spéciale concernant les cas d'urgence, qui servait jusque-là de base légale pour justifier le maintien en détention d'otages, n'autorise pas en réalité cette pratique. Ces otages libanais-es, dont nous avons parlé à plusieurs reprises, servent de monnaie d'échange à l'Etat d'Isra'l pour obtenir des informations sur les soldats disparus au cours des opérations d'aggression à l'encontre du Liban. Déjà en 1994 des groupes de détenu-e-s libanais-e-s avaient fait appel de la décision de la Cour spéciale de les incarcérer. L'appel avait été rejeté. - MUMIA : Un rassemblement de solidarité avec Mumia Abu-Jamal a eu lieu devant l'hôtel de ville de Lyon vendredi 14 Avril à l'occasion de l'inauguration de la ligne d'avion New York - Lyon avec l'ambassadeur américain. Plus d'une centaine de personnes étaient présentes. Les flics et autres CRS étaient plus nombreux que les manifestant-e-s et bien décidés à empêcher dès le début tout ce qui était trop sonore ou visuel (banderoles arrachées sauvagement, mégaphone confisqué, manifestant-e-s malmené-e-s/frappé-e-s) avant de s'attaquer au rassemblement et de le disperser. Le message était clair : hors de question que les invités d'honneur yankees aient connaissance de la tenue d'une manif en solidarité avec Mumia Abu-Jamal et les PP américains. 4 jours plus tôt s'était déjà tenu un rassemblement devant le consulat, rassemblant plusieurs dizaines de personnes, qui avait ensuite convergé vers un second rassemblement, cette fois ci à l'appel de l'Association des Familles en Luttes Contre l'Insécurité et les Décès en Détention. - LEONARD PELTIER a été à nouveau transféré au pénitencier de Leavenworth au Kansas qu'il avait quitté afin de se faire opérer. Le transfert a eu lieu le jeudi 13 avril. Selon son comité de défense, il va bien et devrait recevoir à nouveau des visites. Il prépare son prochain passage devant la commission des libérations conditionnelles prévu pour le 12 juin. Léonard Peltier, USLP, #89637-132, PO Box 1000, Leavenworth KS 66048, USA. - DIJON : condamnation exemplaire des 2 squatteurs dont nous parlions précedemment : 3 mois de sursis + 14000 F d'amende pour celui qui s'est fait tabasser, et un mois de sursis pour l'autre qui s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Tout cela dans le but d'intimider le mouvement squatteur qui s'est largement dynamisé depuis octobre 1999. Suite à cette condamnation le 4 avril, la maison occupée du Saumaise a été expulsée tôt le matin par une centaine de gendarmes mobiles (pour 5 personnes à l'intérieur). Les médias ont continué à orchestrer une campagne axée sur l'amalgame squatteur/euses = malfaisant-e-s. L'aventure n'est pas terminée et une nouvelle maison a déjà été ouverte. - Familles en Luttes Contre l'Insécurité et les Décès en Détention : "La multiplication des décès en détention et le désarroi dans lequel sont plongées les familles des victimes, l'absence de tout soutien et de prise en charge de leurs affaires, l'opacité de l'administration pénitentiaire et le peu d'empressement de la justice à établir la Vérité, a poussé les familles, pour plus d'efficacité, à s'organiser et à travailler en se constituant en association. Celle-ci s'est donné pour objectif : le soutien et la défense des familles dont un des membres a subi des mauvais traitements en détention ; de tout mettre en oeuvre pour faire la lumière sur la disparition, la mort d'un détenu ; oeuvrer pour que la justice soit rendue équitablement quelque soit l'âge, le délit, les origines, les convictions, les croyances du détenu ; se constituer partie civile le cas échéant conformémént aux lois et règlements en vigueur ; honorer la mémoire des détenus disparus... " L'AFLCIDD publie un journal et agit de différentes manière : prise de contact avec des avocats, receuil de témoignages, organisation de manifs/rassemblements. Contactez les à Agora, 4 chemin du Mont Pilat, 69120 Vaulx en Velin ou MIB, 46 rue de Montreuil, 75011 Paris - CONCERT : samedi 27 mai à 17 H, concert de soutien à Léonard Peltier au "Centre International des Cultures Populaires" (21 ter rue Voltaire, 75011 Paris Metro : Nation- Rue des Boulets) avec NFI (HXC ?), Kochise (légendaire Punk - Rock politisé) et Stratford Mercenaries (Punk-Rock londonien). Alors, si vous êtes dans le coin, faîtes-y dont un tour... -COLOMBIE : une attaque des paramilitaires emprisonnés à la prison Modelo National à Bogota a fait au moins 25 morts et au moins 16 blessés. C'est la première fois que des violences d'une telle ampleur se produisent depuis la signature d'une trêve entre les prisonniers de la gauche révolutionnaire et les paramilitaires. Les détenus issus des guérillas marxistes n'étaient pas impliqués dans ces troubles, et toutes les victimes de la violence aveugle des paramilitaires étaient des prisonniers de droit commun. Les autorités ont mis cette flambée de violence sur le compte de la surpopulation carcérale (5000 prisonniers s'entassent dans une taule prévue pour 1900). L'attaque, d'une durée de 12 heures, a été déclenchée suite à la découverte du corps d'un leader paramilitaire et de celui d'un autre détenu. Les prisonniers révolutionnaires ont nié dans un communiqué toute responsabilité avec les meurtres. Une fois la nouvelle de la mort parvenue aux autres prisonniers paramilitaires, ceux-ci se sont vengés sur les détenus sociaux du bloc voisin. Le 29 avril, 2 jours après les évenements, 2000 militaires et policiers ont repris le contrôle de la prison lors d'une gigantesque opération. - ITALIE : la Cour de Cassation de Rome a confirmé la peine de 3 ans et 9 mois à laquelle a été condamné l'anarchiste Patrizia Cadeddu. L'affaire de Patrizia est à replacer dans le contexte de l'affaire Marini visant à incarcérer à tout prix un maximum d'anarchistes. Patrizia a déjà purgé 2 ans et demi et devrait bientôt sortir en conditionnelle. !!!!!! Nouvelle adresse électronique !!!!!! L'Anarchist Black Cross est une fédération internationale de groupes autonomes dont le but est l'abolition définitive du système carcéral. Nous n'y arriverons pas du jour au lendemain et l'ABC propose dans un oremier temps une soutien aux prisonniers anarchistes, gauchistes, révolutionnaires, sans-papiers, victimes d'agressions racistes, sexistes, policières (emprisonnées pour s'être défendues), victimes de faux témoignages ou de machinations politico-judiciaires etc. Nous encourageons les lecteurs à écrire aux prisonnier-e-s, nous collectons des fonds pour apporter un soutien financier aux détenu-e-s ou pour les aider à couvrir les frais de défense, nous diffusons des infos sur un bulletin hebdomadaire et sur la feuille d'info Maloka, nous organisons des actions de solidarité. Contactez-nous pour recevoir des tracts de présentation, des bulletins précédents, ou tout simplement pour en savoir plus. ABC-Dijon, Maloka, BP 536, 21014 Dijon Cedex, France E-mail : ABC.dijon@net-up.com Site Web : http://www.chez.com/maloka/ABC