BULLETIN ABC Dijon #17 Juillet 2000 "SI L'INNOCENT-E MÉRITE NOTRE SOLIDARITÉ, LE/LA COUPABLE LA MÉRITE ENCORE PLUS." Salut ! voilà le bulletin n°17. C'est pas parce que c'est les "vacances d'été" qu'on ne va pas sortir de bulletin. Les prisonnier-e-s ne sont pas en vacances et la mobilisation pour les soutenir ne doit pas ralentir. Vous avez sûrement du apprendre récemment que le camp de concentration de Khiam ( Liban ) était fermé. Nous vous avions exposé dans les numéros précédents la situation à l'intérieur de la prison et les tortures que subissaient régulièrement les prisonnièr-e-s. Nous ne pouvons bien sûr que nous réjouir qu'un lieu comme celui-ci, symbole de toutes les oppressions, n'existe plus, mais des camps comme Khiam, il en existe encore. Le travail pour faire connaître ces prisons et les conditions à l'intérieur est un travail dans le long terme et nous ne pouvons qu'encourager très fortement toutes les initiatives visant à dénoncer ces pratiques arbitraires. À bientôt ! LIBERTÉ POUR JAMIL AL-AMIN ! Jamil Abdullah Al-Amin a été arrêté il y a 3 mois pour le meurtre de l'adjoint du sheriff du comté de Fulton et d'une autre personne. Il est né en 1943 à Baton Rouge, dans le sud des USA. Inutile de faire une biographie détaillée sur son parcours. En 1962 il se rend à Washington DC pour rendre visite à son frère Ed qui était un des leaders du mouvement étudiant à la faculté de Howard. Il admirait déjà à cette époque l'activisme politique de son frère et il intègre en 1964 le Student non-violent Coordinating Committe, qui fut l'une des organisations les plus impliquées dans les mouvements des droits civiques et contre la ségrégation raciale. A ce moment il laisse tomber ses études pour se consacrer pleinement au SNCC, dont il devient président en 1967. En juillet 1967, le SNCC et le Black Panthers Party se rapprochent. Jamil accède au poste de Ministre de la justice du BPP et devient plus tard l'un des membres du comité centrale du BPP. Sa vie est à ce moment entièrement dédiée au mouvement de libération des noirs. Comme la plupart des prisonniers politiques afro-américains, indiens ou latinos dont nous avons eu l'occasion de parler dans ce bulletin, il devient l'une des cibles du programme du FBI nommé COINTELPRO (Counter intelligence programme) qui vise à pulvériser tout élan de contestation contre l'ordre établi. Ce programme comprend des assassinats et des montages policiers destinés à incarcérer la plupart des leaders des divers mouvements révolutionnaires qui se propogent rapidement aux USA. "En Août 1967, le FBI a lancé un programme secret - le COINTELPRO - pour perturber et "neutraliser" les organisations considérés comme "des groupes nationalistes noirs haineux". Les cibles de ce programme nationale comprenaient des groupes tels que... le SNCC... Il était spécifiquement créé contre des leaders tels que... H. Rap Brown...". H. Rap Brown était le nom de Jamil à cette époque. En 1967 et il accusé d'avoir été initiateur d'un incendie et d'une émeute à Cambridge. Il ne se rend pas à son procès et devient l'une des personnes les plus recherchées par le FBI. Il est arrêté à New York et est incarcéré pendant 5 ans. C'est à ce moment qu'il se converti à l'islam et qu'il prend le nom de Jamil Abdullah Al-Amin. "... Ils disent que je suis un hors-la-loi... Je suis un prisonnier politique, emprisonné à cause de mes idées - comme quoi le peuple noir devrait être libre... Je fais ce que je dois faire par amour pour mon peuple... L'histoire démontre que lorsque la conscience d'un homme est éveillée, lorsqu'un homme croit véritablement en ce qu'il fait, les menaces d'incarcération ou de mort ne peuvent pas le changer..." Les problèmes de Jamil avec la justice raciste américaine ne s'arrêtent pas là. En 1976 il est liberé en conditionnelle et part vivre à Atlanta où il a habité jusqu'à sa récente arrestation le 16 mars 2000. Selon le journal Atlanta journal constitution il aurait été l'objet d'un certain nombre d'enquête de la part du FBI et de la police d'Atlanta. Des infitrateurs ont été dépêchés par les flics pour l'observer. Il a été arrêté en mars pour 2 affaires : - il aurait soi-disant tiré sur un homme noir, alors qu'il a été démontré que la police a fait pression sur cet homme afin qu'il témoigne contre Jamil en échange d'une remise de peine. - la police a arrêté un groupe de soit disant de braqueurs de banques musulmans qui recouraient à des expropriations et du trafic d'arme. La police prétend que Jamil est mié à ce groupe. Bien qu'il n'ait pas été officiellement inculpé, les médias se sont chargés de le faire passer pour coupable aux yeux de l'opinion; Actuellement jamil est incarcéré à la prison d'Atlanta " et attend son procès. Il risque la peine de mort. Etant donné le déchaînement de la presse à son encontre, son procès promet de ne pas être équitable. Le Comité pour la Vérité pour Jamil Abdullah Al-Amin, qui regroupe des anciens militants des Blacks Panthers et du SNCC coordonne une campagne d'information et de soutien (entre autre financier) pour que Jamil, qui a été pendant la moitié de sa vie un grand défenseur des noirs et des minorités oppressées aux USA retrouve immédiatemment la liberté. Contact : - pour le soutien financier : Imam Jamil Al-Amin Legal Defense Fund, 547 West End Place SW, Atlanta, GA 30310. E-mail : ImamJamil@hotmail.com - comité de soutien : Committee for the Truth About Jamil Abdullah Al-Amin c/o Black Autonomy Network of Community Organizers (BANCO), P.O. Box 19962, Kalamazoo, MI 49019. E-mail : banco_midwest@hotmail.com JEAN-NOËL, UN MILITANT DE L'O.C.L., INCARCÉRÉ LE 4 JUIN À LA PRISON DE REIMS Le 14 février 1998 avait lieu à Reims une manifestation contre la venue de bruno mégret, à cette époque n°2 du front national. Vers 22h30, au moment où les premiers militants du F.N. quittaient leur meeting, les passagers d'une voiture non identifiée ont pris violemment à parti des manifestants isolés : Jean-Noël fut alors nommément menacé, une autre manifestante matraquée. Devant l'arrivée d'autres manifestants, les occupants de la voiture ont été contraint physiquement de prendre la fuite tout en tentant à deux reprises d'écraser les personnes qui se trouvaient face à eux. Le 6 mars 1998, Jean-Noël est convoqué par la police pour "affaire vous concernant". Il passe 24 heures en garde à vue et est mis en examen pour "dégradation volontaire de véhicule de police". Le véhicule non identifié était en fait une voiture de la police politique, c'est à dire des renseignements généraux... Il s'agissait bien d'une provocation de cette police afin de "faire tomber" une personne qui venait de participer activement au mouvement des chômeurs sur Reims. En juin 1998, le tribunal correctionnel de Reims prononce la relaxe pour Jean-Noël et déboute les 2 RG...(attitude incompréhensible des RG, dépositions contradictoires, témoins contredisant la version policière, absence de ces 2 flics au tribunal). Mais l'appareil juridico-policier rémois n'en reste pas là! Les 2 RG font appel... suivi par le procureur de la république. Le 3 mars 1999, cette affaire passe devant la cour d'appel de Reims. Mais là, les dés sont jetés! Cette juridiction est connue de tout avocat pour êtres des plus répressives. Le procureur est impitoyable et le président a déjà un avis sur la question puisque sa femme est... commissaire de police à Nancy ! Le 31 mars 1999, le verdict tombe, Jean-Noël est condamné à : -3 mois ferme + 5 mois avec sursis -3 ans de mise à l'épreuve -1 an de suspension des droits civiques, civils et familiaux -30000 frs de frais (amendes, parties civiles, réparations du véhicule) Il se pourvoit en cassation... En décembre 1999, alors que les dossiers présentés en cour de cassation mettent en général plus d'un an (voir 3 ans) avant d'être éxaminés, cette cour éxamine ce dossier en une dizaine de minutes : son recours est rejeté. Les recours au niveau des juridictions françaises sont terminés, il ne reste plus qu'à attendre les décisions du juge d'application des peines. Fin avril 2000, le juge d'application des peines (JAP) décide d'incarcérer Jean-Noël le 4 juin à 9 heures à la prison de reims pour 1 mois car il bénéficie de la remise de peine de 2 mois décidée par l'état français lors du passage à l'an 2000. De plus, pendant 2 ans, Jean-Noël devra subir une mise à l'épreuve (il devra ëtre disponible aux réquisitions de la JAP, demander l'autorisation de quitter le territoire,...). Au niveau juridique, cette affaire n'est pas terminée puisque Jean-Noël a décidé de porter l'affaire devant la cour européenne qui vient d'accepter l'étude de ce dossier. Ce recours n'est pas suspensif mais peut aboutir à une condamnation de la France. Jean-noël n'est pas un cas isolé en France. Si c'est la première fois, depuis des décennies, qu'un militant politique rémois va être incarcéré; nous ne devons pas oublié que les cas de répression d'acteurs ou d'actrices de mouvements sociaux tendent à se multiplier ces dernières années. Les exemples ne manquent pas! Cette répression sociale et politique touche tous ceux et toutes celles qui refusent de collaborer avec l'état dans sa gestion de la misère (comme par exemple les sans-papiers... sujet sensible parmi d'autres). Plus globalement, cette répression réellement politique dans le cas de Jean-Noël est à restituer dans le cadre du contrôle social qui criminalise et enferme de plus en plus de pauvres! La prison devient pour l'état le moyen de gérer et de casser toutes vélléités de révolte; comme aux U.S.A. avec la "tolérance zéro" qui va faire, et commence déjà à en faire, de plus en plus d'émules dans la classe politique française quelque soit sa soi-disante couleur... SOYONS SOLIDAIRES ! pour toutes infos : ORGANISATION COMMUNISTE LIBERTAIRE Egregore, BP 1213 51058 REIMS cedex email : ocl_relex@hotmail.com Voici un communiqué de l'association des parents et amis des prisonniers communistes (APAPC) "Le 16 mai 2000, Pierre Carette, militant des cellules communistes combatantes a été entendu par la commission de libération conditionnelle. Voilà plus de quatre ans que Pierre Carette est libérable. Sous l'autorité d'un comité spécial, toutes les instances dépendants directement de la hiérarchie du ministère de la justice (direction de prison, administration des prisons, etc.) bloquent soigneusement toute perspective de libération. C'est ainsi que toutes les demandes de congé sont refusées, même-surtout ? -celles qui doivent servir à la constitution d'un dossier de libération (rencontre avec un employeur, etc.). Ces manoeuvres se greffent sur des conditions de détention exeptionnelles : espionnage constant, transfert avec camisole de force et cagoule et refus systématique de toutes les demandes de permis de visite malgré l'engagement du ministère (suite à une longue grève de la faim) de lui accorder un permis de visite extra-familiale. La motivation de ces conditions de détention est clairement politique. Voici plus de huit mois que Pierre Carette aurait dut comparaître devant la nouvelle commission de libération conditionnelle. Celle-ci avait à résorber un retard de très nombreux dossiers... et a résorbé son retard avec le dossier de Pierre Carette opportunément placé en dessous de la pile. Les manoeuvres du ministère et ses pressions sur la commission ont été grossières: le ministère a d'abord prétendu que la commission devait se rendre à la prison de Leuven parce qu'il était hors de question de transférer Pierre Carette à la prison de Forest " pour des raisons de sécurité " ; la première audience a tourné court et a fait l'objet d'une remise parce que le parquet n'avait pas versé les documents requis pour l'examen du dossier, etc. Manoeuvres grossières mais efficaces : le 17 mai, la commission a refusé la libération et fixé un réexamen du dossier à six mois, et non pas par elle mais par les instances dépendant du ministère (conférence de prison etc.). Ce qui signifie un retour à la case départ et, au mieux, un nouvel examen du dossier par une commission dans un an et demi. La commission a bien exprimé son souhait que des congés soient accordés à Pierre Carette pour qu'il puisse préparer son dossier de libération, mais il s'agit d'une pure hypocrisie en ce sens que la commisssion n'a rien à dire sur l'octroi de congés : ceux-ci relève exclusivement du comité spécial du ministère. Comité qui ne fait pas mystère de son opposition totale à tout ce qui pourrait contribuer à une libération du révolutionnaire emprisonné. Remarquons enfin que si le ministère avait savamment provoqué des fuites vers les médias lors des passages en commission de Didier Chevolet et de Pascal Vandegeerde, il avait pris ici des dispositions pour perpétrer son mauvais coup dans un silence général et complice qui a depuis longtemps cessé d'étonner notre association. " APAPC BP 6 SAINT-GILLES 1 1060 BRUXELLES L'édition mai 2000 de la brochure FIES en lutte a dans sa liste de prisons beaucoup d'omissions et d'erreurs. Voici une liste d'adresses de prisonnierEs en régime F.I.E.S. en Espagne complétées et corrigées. La meilleur façon de se renseigner sur les conditions de détention de ces prisonniers est de leur écrire. Avoir une correpondance avec un ou des prisonnierEs c'est briser l'isolement ! # Andres Llamosas Sanchez : C.P. Valdemoro (m° infermeria) C. ra Pinto san Martin de la Vega 28340 Valdemoro (Madrid) # Claudio Lavazza, Jose Maria Moreno Lindez, Roberto Gilbert Ghislain : C.P. Picassent III - M°9 bis (preventivos) - Apdo 1002 - 46225 Valencia # Collectif des prisonniers de Soto de Real : Carlos Alberto Rios Gonzales, José Francisco Valle Molina, Roberto Gomez Fernandez, Jaime de la Cruz Jimenez, Francisco José Blesa Pintado : C.P. Soto del Real - C.ra comarcal, 61 - 28791 Madrid # Farid Halifa Belaim : Villanubla (m°FIES) - C.ra Madrid-Gijon - 47014 Valladolid # Fernando Ramos Alvarez : C.P. Aranjuez (m°1) - 28300 Aranjuez # Giovanni Barcia : C.P. Badajoz - C.ra Olivenza km 7,300 - 06010 Badajoz # Gerardo Casanova : apdo of.500 - 08760 Martorell # Giorgio Eduardo Rodriguez : C.P. Topas (m°4) - 37799 Salamanca # Gabriel Pombo da Silva : C.P. Nanclares de la oca (m°4) - barrio camino garabo - 01230 Gasteiz (araba) # Gabriel Bea Sampedro : C.P. texeiro (m°FIES) - 15310 Curtis a coruna - Galizia # Jesus Serrano Moren : C.P. Ocana I. - C/ martires, 4 Ac : 7 - 45300 Ocana - Toledo # Juan Manuel Perez Llorente : C.P. Valdemoro (m°4 FIES) - C.ra pinto san martin de la vega - 28340 Madrid # Juan Antonio Lucas Garcia : C.P Daroca - C.ra nombrevilla s/n. - 50360 Daroca - Aragon # José Gallan Ortega : C.P. Navalcarnero Madrid IV (m°5). Ac : 195 - 28600 Madrid # José Choro Leal : C.P. Valdemoro (m°4. 1° fase FIES) - C.ra pinto san martin de la vega - 28340 Madrid # Manuel Gomez Lindon : C.P. Jaen II - C.ra Bailen/Motril Km 28 - 23071 Jaen # Michele Pontolillo : C.P. Villabona - finca Tablaidelo - 33271 Gijon # Sacuador Estarlich Moran, Sergio Sampedro Espinoza : C.P. La Moroleja - 34210 Duena Palencia # Santiago Cobos Fernandez C.P. La Moraleja (m°isolamento) - 34210 duena Palencia # Suso Cela Seoane : C.P. Badajoz - C.ra Olivenza Km 7,300 - 06010 Badajoz # Oscar Rull Martin : C.P. Alcala Meco (m°5) - C.ra de meco km 5 - 28800 Alcala de Henares - Madrid # Xosé Tarrio Gonzales : C.P. Teixeiro (m°8) - 15310 Curtis a la Coruna - Galizia d'autres détenus : # Angel Marco Bernard, Agustin Marco Ornad : C.P. Nanclares de la Oca (m°2) - Barrio Camino Garabo s/n. - 01230 Nanclares de la Oca - Gasteiz (Araba) # Juan Antonio Caballero Gordillo : C.P. de Martutene - Martutene 55 - 20071 San Sebastian # Alberto Naya, Joseph Ghanime, Taxio Ardanaz, Rafael Fernandez Ferrete, Raul Alonco, Javier Gomez Sanchez : Prison Militar de Alcala de Henares - C.ra de Meco km 5 - 28805 Alcala de Henares (Madrid) CENTRE DE DÉTENTION DE BAPAUME - quartier femmes " Le 13 juin 2000 Depuis le jeudi 8 juin, ma camarade, Nathalie Ménigon a "disparu" . Notre avocat, sa famille, des membres du collectif "ne laissons pas faire" ont essayé de savoir où elle est. Ils ne l'ont pas trouvée. Quand elle est partie, on lui a parlé d'une consultation hospitalière. Il s'agit d'un bilan médical. Suite à un accident vasculaire-cérébral en décembre 1996, la santé de Nathalie est très fragile. Dans les conséquences de cet accident, il ya une dépression mais les traitements contre celle-ci viennent renforcer ses problèmes de concentration, de mémoire, voire carrément atteignent les fonctions de commande du bras et de la jambe gauches, touchées lors de l'accident de 96. Elle a également de graves problèmes de dos, suite à un accident de voiture en 1982 ; une de ses vertèbres ayant été fracturées. 18 heures. Nathalie est revenue au C.D. de Bapaume. Pendant 5 jours, elle a été détenue dans une cage ; lit fixé au sol, peinture métallique, strictement aucun objet dans la pièce, obligée d'appeler même pour demander à boire, interdiction d'avoir des journaux, une radio, une T.V., interdiction d'écrire à quiconque, on lui avait même pris sa montre. Ces mesures ont été imposées au médecin par le préfet du Nord-Pas-de-Calais. Tout porte à croire que le médecin a refusé de considérer Nathalie comme une patiente dans de telles conditions. Et l'alerte lancée quand à la disparition de cette camarade a contribué à sa réapparition. Il n'empêche, pendant 5 jours, une militante d'action directe, incarcérée depuis 13 ans, et en très mauvais état de santé, a été placée au secret, précisement sous le prétexte d'un bilan médical. Comment peut-on en arriver là ? Le pire est que c'est très simple d'en arriver là. Il suffit d'un médecin, responsable du cabinet médical ici, qui croit que nous sommes des "prisonniers comme les autres", d'une direction d'établissement pénitentiaire qui ne pense qu'à se décharger de toute responsabilité sur ce dossier délicat et d'un préfet qui coche les cases de la sécurité renforcée parce que lui non plus ne veut pas de mauvais point sur son plan de carrière. Aussi bête que ça! et cela fait 13 ans que ça dure ! 13 ans que nous sommes coincés dans cette logique "imparable" ou le programme de destruction est enfoui sous la bonne conscience d'un prétexte sécuritaire. Quand elle est rentrée, Nathalie était furieuse. Elle est sortie dans la cour de promenade. Elle a commencé à monter sur la première grille. La seconde est électrifiée ; son idée était de s'y électrocuter. Des détenus l'ont faite descendre de force. De tout façon, alerté par la caméra, le personnel arrivait déjà. Mardi prochain, elle doit passer au prétoire pour "tentative d'évasion, empêchée par des co-détenus et visualisée par la caméra". Logique imparable encore ! Dans l'état de faiblesse dans lequel est Nathalie, c'est parfaitement indécent. Mais essayer de grimper sur une grille, en précédant une autre électrifiée et surmontée de condomniums, elle-même entourée d'un mur d'enceinte, le tout dans l'alignement de tir d'un mirador, c'est selon les critères de la pénitentiaire, une tentative d'évasion. Lui appliquera t-on jusqu'au bout ces critères ? Ce n'est pas sûr. Non que le facteur humain viendrait mettre son grain de sel. Juste de la même manière qu'ils se sont couverts en expédiant Nath sous la responsabilité du préfet, ils se couvrent en faisant ce rapport et cherchent encore à se couvrir quant aux mesures à prendre. ça a un avantage : le ministre reste en ligne de mire." Joëlle Aubron, prisonnière politique. LES CONDITIONS DE DÉTENTION DE THOMAS MEYER-FALK SE DÉGRADENT DE PLUS EN PLUS Thomas Meyer-Falk continue de purger sa peine de prison en isolement stricte. Un avocat a définit le comportement des institutions judiciaires comme "de plus en plus irrationnel". Peu de temps après, cet avocat a reçu un coup de fil d'un fonctionnaire du ministère de la justice qui proposait d'adoucir les conditions de détention de Thomas s'il promettait, dans le futur, de n'utiliser que des moyens conformes à la législation et pacifiques et s'il effectuait pendant quelques mois du travail forcé dans sa cellule ( Thomas a publié dans divers journaux des articles dénonçant le travail forcé en prison). En ce moment il vit dans des conditions très strictes : L'isolement et donc l'interdiction de contacts avec les autres détenus, une censure du courrier souvent abusive, de nombreuses lettres sont confisquées, les contacts par courriers avec certaines personnes ou organisations politiques sont interdits ; Plusieurs fois par semaine il doit se mettre à poil, il a droit aux menottes avant de quitter sa cellule, il lui est interdit de recevoir des colis ou d'acheter de la nourriture outre la nourriture que fournit la prison. De plus, plusieurs procès ont été mis en route contre Thomas (pour insultes envers les juges et la police par exemple). Le même fonctionnaire du ministère de la justice a fait comprendre à l'avocat de Thomas qu'ils seraient prêts à arrêter ces procès si Thomas était prêt à faire des efforts. Thomas en réponse a écrit au ministère qu'il n'était pas à vendre et qu'il les remerciait quand même pour avoir vue le fonctionnement du système pénal dit indépendant. Souvent, certaines personnes demandent à Thomas de raconter ce que l'administration de la prison voudrait entendre pour qu'il puisse échapper à l'isolement. Pour Thomas se serait une trahison à ses principes et ne plus être en accord avec ses idées. Vous pouvez apporter votre soutien en lui écrivant : Thomas Meyer-Falk, JVA Bruchsal, Zelle 3117, Snönbornstr.32, D-76646 Bruchsal, Allemagne. JUSTICE RACISTE EN AUTRICHE "Mon nom est John Achu, je suis né au Soudan le 19 décembre 1960. Je suis venu dans ce pays 'Autriche) le premier octobre 1998 et demandé l'asile. J'ai été arrêté le 27 mai 1999 avec d'autres personnes noires et j'ai été accusé d'être membre d'une organisation criminelle noire (john parle de "l'opération printemps", un raid anti-drogue motivé par des considérations racistes, durant lequel plus de 100 personnes noires furent arrêtées). J'ai été condamné à 5 ans de prison avec aucune preuves contre moi. Je n'ai pas été trouvé avec de la drogue ou quoi que ce soit de criminel sur moi. À mon procès ils ont fait comparaitre 3 témoins contre moi et ces personnes je ne les ai jamais vue de toutes ma vie. Le premier témoin, Régina Jarjue, a dit qu'elle m'avait vue dans un restaurant chinois, mais elle a dit aussi que je ne lui avait jamais donné de drogues. L'autre témoin, Christian Rabl, a dit qu'il ne me connaissait pas et qu'il ne m'avait jamais vue non plus. Le dernier témoin, Mathias Helmer, a dit qu'il me connaissait et quand il lui a été demandé quand est ce qu'il m'a connut, il a répondu de juin 1998 à octobre 1998. Ce n'est pas possible car j'étais en prison en Allemagne de février 1998 au premier octobre 1998. Lors du délibéré le juge m'a dit qu'il me reconnaissait coupable car j'avais vendu de la drogue à l'intérieur de la prison en Allemagne. Avant de passer au tribunal j'ai été appellé par le juge qui enquêtait qui m'a dit qu'ils avaient reçus un message d'Allemagne disant que j'était en prison depuis février 1999 à octobre 1999 ce que j'ai accepté comme la vérité. Comment peuvent ils m'accuser maintenant de quelquechose que je n'ai pas fait? Je n'ai pas été reconnu coupable d'organisation criminelle, pourtant j'ai été arrêté et condamné à 5 ans de prison. À la court on m'a demandé si je faisais parti des personnes qui ont manifesté contre l'assassinat de Marcus Omofuma et j'ai dit oui (le premier mai 1999 Marcus Omofuma a été tué par les officiers de police pendant son expulsion de l'Autriche vers le Nigéria). J'ai du expliquer au juge pourquoi je faisais parti des manifestants. Je ne pouvais pas répondre à cela et je ne comprends pas pourquoi une manifestation fait parti des choses pour lesquels je suis jugé. Après le verdict le juge m'a demandé de me repentir et de témoigner contre d'autres personnes, en échange de quoi il réduirai ma peine. Comment est ce que je peux faire cela ? Est ce que j'ai a témoigner contre des personnes que je ne connais même pas pour réduir ma peine ? Est ce que l'on m'a condamné à 5 ans parce que j'ai refusé de témoigner contre d'autres personnes ? Est ce que c'est ça la justice ? Est ce que ce sont les droits de l'homme ? C'est juste de la moquerie ! Je n'ai pas eut un procès équitable, on m'a demandé de dire ce qu'ils voulaient entendre mais on ne m'a jamais autorisé à parler. Je n'accepterai jamais cette peine car j'ai été victime d'un coup monté. J'espère que le monde regarde mon cas, j'espère que le monde jétera un oeil sur les pièces contre moi, et verra tous ce qui m'arrive. J'ai été condamné à 5 ans sans méchanceté, mais surtout à cause de la couleur de ma peau. S'il vous plaît, je demande à toutes les personnes concernées par les droits de l'homme à me venir en aide. Faites savoir au monde que ce n'est pas un cas de dealer de drogues. Combien de temps vont ils cacher tous ces mauvais traitements avec la drogue ? 80 % de toutes les personnes arrêtées durant l'opération printemps n'avaient rien à voir avec la drogue. Je ne suis pas un dealer et je ne témoignerai jamais contre des personnes innocentes pour me sauver. J'espère que vous interviendrez pour mon cas et tous les cas allant à l'encontre de noirEs innocentEs et apporter la justice à qui la justice est due." Vous pouvez lui écrire à : pour plus de renseignements : John Achu ABC Innsbruck Justizanstalt Wien-Josefstadt LOM Wickenburggasse 18-20 Postlagernd 1080 Wien 6024 Innsbruck Austria Austria e-mail : abcibk@hotmail.com Dans le bulletin précédent nous avons publié une lettre d'un prisonnier, Zolo Agona Azania, se trouvant dans le couloir de la mort dans l'état de l'Indiana. Dans cette lettre il dénonce ouvertement la peine de mort. Voici donc une présentation, envoyée par Zolo Agona Azania, du déroulement de l'injection létale utilisée pour l'exécution des condamné-e-s à mort dans l'état de l'Indiana. Personnes pouvant être présentes à l'éxécution : Le directeur et les assistants nécessaires pour l'éxécution ; le médecin de la prison ; un autre médecin ; le conseiller spirituel du prisonnier ; l'aumônier de la prison ; pas plus de dix amis ou proches du prisonnier sont invités par la personne qui va être éxécutée pour l'assister. Procédure de l'éxécution : L'éxécution se déroule en général entre minuit et une heure du matin, mais jamais plus tard qu'une heure avant le lever du soleil selon la date fixée par la court des condamnations. L'éxécution ne peut avoir lieu que dans les 100 jours qui suivent la condamnation. Déroulement de l'éxécution : Une fois que le condamné est placé sur la table, le technicien insère une sonde à aiguille dans chaque bras, attache les tuyaux et démarre l'injection. Le produit injecté est une solution saline. L'ordre d'éxécution est alors lu au condamné par un assistant du directeur ou une personne qu'il aura désignée. Une fois terminé l'assistant ou la personne désignée demande au condamné s'il a une dernière parole. Une fois que le processus sera lancé, la procédure de l'injection continuera jusqu'à ce que tous les produits chimiques, les 5 seringues, soient injectés et que la personne soit reconnue morte. À la suite de l'injection et 5 minutes d'attente, de la pièce des témoins il n'est plus possible de regarder la salle, le médecin regarde si le coeur du condamné bat encore. Si son coeur ne s'est pas arrêté, les témoins peuvent à nouveau regarder la scène et l'assistant du directeur redemande une injection. Après, les témoins ne peuvent de nouveau plus regarder dans la salle et le médecin constate si le condamné donne encore des signes de vie. Le médecin raporte à l'assistant du directeur de la prison ses observations. Après que la mort du condamné est été constatée et que les témoins soient partis, les empreintes digitales sont prélevées, le corps est pris en charge par le médecin légiste et amené à la morgue. Le prisonnier condamné est attaché à la table. La première drogue est du sodium pentothal. Une solution saline qui permet de nettoyer, donc les drogues ne pourront pas se mélanger car des fois cela provoque des réactions chimiques. La troisième drogue est du bromide pancuronium. C'est ce qui relaxe les muscles. La quatrième seringue envoie une soution saline. La cinquième seringue est du cloride de potassium. C'est la drogue qui fait arrêter le coeur. A.P.L.A.N. (Anarchist Prisoners' Legal Aid Network) Le réseau d'aide légale aux prisonniers anarchistes (APLAN) est une initiative pour guider les prisonniers, constituée pour fournir une aide légale et un soutien extérieur pour les anarchistes emprisonnés. Nous pensons que les anarchistes ont besoin de soutenir ceux qui ont été arrêtés et ceux qui sont en prison. Ce n'est pas toujours facile, c'est un défi que notre mouvement doit relever. Il y a des douzaines d'anarchistes en prison, beaucoup d'entre eux sont l'objet d'abus de la part des autorités de la prison. Certains sont mis dans les unités de ségrégation avec des fascistes violents (suprématie blanche),qui sont une menace pour leurs vies. Nous pouvons combattre la répression envers les prisonniers anarchistes, mais c'est un effort de l'extérieur et de l'intérieur de la prison pour le faire. Les prisonniers anarchistes peucent continuer à lutter dehors, mais pour cela ils ont besoin de contacts à l'extérieur. APLAN a pour but de faciliter ces efforts et cette pratique anarchiste très forte. Nous espérons fournir des conseils légaux et de l'aide pour les prisonniers anarchistes. Ce soutien pour les camarades emprisonnés n'est pas basé sur le respect de l'appareil judiciaire, mais il provient de l'esprit d'aide mutuelle et de solidarité dans la lutte. La recherche de matériels et de fonds est le tout premier but. Nous acceuillons les contacts de ceux qui ont des connaissances en problèmes juridiques. Nous espérons une large participation, dans diverses directions, de partout dans le mouvement anarchiste. écrivez pour recevoir des informations sur nos activités actuelles et comment participer. APLAN : 818 SW 3rd Avenue PMB #354 Portland OR 97204 USA aplan69@hotmail.com BRÈVES -USA : La commission des libertés conditionnelles a refusé la remise en liberté d'Ali Khalid Abdullah. Pour recevoir plus d'infos sur Ali ou d'autres prisonniers politiques américains vous pouvez visiter le cite du PPWC (Political Prisonners of War Coalition) : http://www.geocities.com/ppwc_uk/links.html ; http://www.geocities.com/ppwc_uk/intro.html ; ppwc_uk@yahoo.co.uk -MARK BARNSLEY, a été transféré le 29 mai de la HMP Cardiff vers la prison de Woodhill pour 28 jours. Le harcèlement pénitentiaire à son encontre ne cesse pas. Il est important de réagir pour montrer que les pressions à son encontre ne passent pas inaperçues. Pour cela des cartes postales ont été faites pour être envoyée au ministre d'état en Angleterre. Vous pouvez vous les procurer en envoyant un message à l'adresse suivante : soy4life@yahoo.com Pour contacter la campagne pour Mark Barnsley : barnsleycampaign@hotmail.com Vous pouvez envoyer votre solidarité (pour l'instant) : Mark Barnsley, WA2897, HMP Woodhill, Tattenhoe road, Milton, Keynes MK44DA, UK. -LILLE : Le 23 mai, un huissier et une trentaine de policiers procèdent à l'expulsion d'un squatt au 122 rue paul Lafargue à Lille. Aucune violence ni opposition à l'expulsion ne sont commises par les squatteurs et soutiens présents. Suite à des échanges verbaux avec l'huissier pendant la récupération des affaires, la police décide d'interpeller une des personnes présente, Olivier. Sans explications sur les motifs de l'interpellation, cinq policiers le saisissent brutalement, lui passent les menottes dans le dos, le jettent sans ménagement dans le fourgon, et le conduisent en garde à vue. Olivier est appelé à comparaitre au tribunal correctionnel pour avoir " volontairement commis des violences sur fonctionnaire de police " et avoir " outragé par paroles et menaces " un huissier de justice. Violences et menaces qu'il n'a pas commises. Par contre, accusé de solidarité, il sera jugé pour son soutien. La prochaine fois, à qui le tour ? Vous pouvez vous procurer des pétitions et obtenir des informations à : Les imposteurs, 28 bis rue de trévise, 59000 Lille Moulins. Site oueb : http:/altern.org/squattalille E-mail : sqattalille@altern.org