BULLETIN ABC-Dijon #19 Septembre 2000 "SI L'INNOCENT-E MÉRITE NOTRE SOLIDARITÉ, LE COUPABLE LA MÉRITE ENCORE PLUS" Salut ! On a été bombardé d'infos pendant ce mois comme vous pourrez le constater. Nous avons également consacré une petite partie de ce bulletin à cette infâmie nommée mitard. Si des détenu-e-s veulent contribuer, envoyer leur témoignage sur le sujet, nous le poursuirons dans le prochain numéro. Les problèmes avec les Tanneries Occupées ont pris une tournure moins menacante en ce qui concerne l'expulsion, mais nous n'avons encore aucune certitude. Le mercredi 30 juillet, une cinquantaine de squatteu-rs/ses et sympathisant-e-s ont envahi les bureaux de l'EDF qui, depuis 2 mois, refusait de remettre le jus. Ces pratique arbitraires où l'EDF se prend pour le TGI sont très courantes à l'encontre des occupant-e-s "sans droits ni titres". Comme la plupart des actions d'occupations de locaux, celle-ci s'est avérée fructueuse. A par cela, on remercie chaleureusement les nombreuses personnes qui ont organisé des soirées de soutien à l'ABC cet été. Nous avons déjà pu envoyer 1000 F à l'ABC tchèque, 1200 F à Chris Plummer (@ américain en prison) et nous nous préparons à faire d'autres envois. On se retrouve dans un mois, tâchez de revenir intacte de Prague pour ceux/celles qui y vont car, comme en Amérique du Sud au temps des dictatures militaires, les ricains dispensent des cours de répression de manifestations aux CRS et policiers locaux... @ bientôt! PHILADELPHIE : DÉCLARATION DES PRISONNIERS DU 6 AOÛT Plus de 480 personnes ont été arrêtées à Philadelphie lors de la convention des Républicains. Les manifestant-e-s menaient des actions pacifiques (sittings, blocages d'axes de circulation...). Quelques clashs ont eu lieu entre manifestant-e-s et forces de l'ordre, près de l'hôtel où résidait George W. Bush. Six jours plus tard, une journée de solidarité avec les 155 personnes toujours incarcérées a été organisée avec des rassemblements à New-York, à Baltimore et dans d'autres villes. Tout comme à Seattle ou à Washington, des traitements brutaux et arbitraires à l'encontre des détenu-e-s ont été relevés, y compris des violences sexuelles. Les inculpations qui pourraient tomber sur les détenu-e-s vont droit dans la ligne de la phraséologie ultra-paranoïaque de l'Etat yankee qui voit des conspirations partout. Le texte qui suit est un témoignage de 24 de ces prisonniers. Comme ils le soulignent eux-mêmes, le traitement qu'ils subissent est relativement souple compte tenu de leur couleur de peau blanche et de leur catégorie sociale. La résistance des prisonniers s'est manifestée par des grèves de la faim et de la soif, mais nous manquons d'informations précises. Enfin, nous reproduisons une déclaration d'un militant impliqué dans le soutien aux prisonniers politiques du 6 Août : ""La durée de leur incarcération n'attente pas seulement de manière flagrante à leurs droits, elle vaut comme test pour une nouvelle stratégie policière, parfaitement illégale, visant à couper court au mouvement anti-raciste et anti-capitaliste de la jeunesse qui est en train d'émerger, partout, dans ce pays. Les prisonniers sont en grève de la faim contre les mauvais traitements dont ils sont victimes. Tous ceux qui croient encore dans leur droit de manifester, sans tomber immédiatement sous les coups de la répression étatique et de la prison préventive, doivent maintenant manifester leur solidarité avec ces soeurs et ces frères." "Nous sommes 24 prisonniers, incarcérés à la prison de Curras-Fromhold, pour notre participation ou, plus exactement, tentative de participer aux actions pacifiques contre la Convention des Républicains qui se tenait à Philadelphie à partir du 1er Août. Les conventions des deux grands partis américains n'ont rien à voir avec la démocratie, elles sont de fastueuses parades, financées par les gros consortiums et légitimant un système de domination capitaliste... Nos actions dans les rues de Philadelphie visaient à attirer l'attention sur les 2 millions de prisonniers, l'utilisation systématique des brutalités policières pour intimider des communautés entières et la peine de mort raciste et barbare, sur les nombreux prisonniers politiques, parmi eux Mumia Abu-Jamal, qui croupissent derrière les barreaux parce qu'ils ont pris fait et cause pour la justice sociale... Dès les premières minutes de notre arrestation, nous fûmes témoins des agissements de ce système inhumain et les subissons nous-mêmes. Nombre d'entre nous ont été maltraités lors de l'arrestation, menottés, certains furent battus, d'autres aspergés de gaz au poivre... Pour certains, ce fut d'avoir les pieds et les mains enchaînés ensemble, pour d'autres les menottes étaient si serrées qu'ils ne sentaient plus leurs mains ou qu'elles saignaient... Dans la prison de Curran, nous avons été placés dans un secteur isolé, avec quasiment pas de contact avec les autres prisonniers. Tout en considérant ces conditions comme inhumaines, nous constatons être privilégiés, en ayant par exemple droit à plus de nourriture que les autres. Jusqu'ici, le personnel pénitentiaire ne nous a pas maltraité physiquement. Tout au long de ces jours, nous avons essayé de résister et de nous comporter de manière solidaire, autant que les conditions le permettaient... Nous avons développé des moyens pour communiquer et pour décider ensemble. Nombre d'entre nous ont déchiré leurs bracelets d'identification, nous refusions de nous prêter aux procédures d'identification et 30 d'entre nous ont commencé une grève de la faim. Dans la prison, nous retirons nos vêtements pour rendre plus difficile l'identification... Si notre accès à l'information est limité, nous avons cependant connaissance des efforts menés à l'extérieur pour nous soutenir. En tant que groupe d'hommes, majoritairement blancs, de la classe moyenne, nous sommes conscients que les pauvres, les non-blancs et autres marginalisés sont couramment traités beaucoup plus mal que nous... Les rares contacts que nous avons avec d'autres prisonniers sont extraordinairement positifs. Ils savent pourquoi nous sommes ici ; de différentes manières, ils soutiennent nos actions et respectent nos convictions et notre solidarité... Nous sommes des prisonniers politiques. Nous sommes incarcérés sous des prétextes scandaleux... Les cautions demandées (1) n'ont aucun rapport avec les délits présumés... Nous avons des parcours différents et venons de différentes structures. Mais nous sommes unis dans notre lutte pour une vraie démocratie et pour la fin de la domination des consortiums, comme, en particulier, la lutte contre un système pénal injuste." (1) les cautions demandées ont été fixées entre 2500 et 100000 $ et, dans 2 cas, à 2 millions de $ ! GRÈVE DE LA FAIM D'UNE MILITANTE ANTI-IMPÉRIALISTE EMPRISONNÉE EN BELGIQUE Fehriyde Erdal ( 23 ans ), militante antifasciste et membre de l'organisation turque DHKP-C est emprisonnée depuis 10 mois. Depuis le 14 juillet, celle-ci a entamé une grève de la faim. En solidarité et afin de demander sa libération, une quinzaine de personnes ont entreprise une grève de la faim. Voici un communiqué de Pierre Carette, prisonnier des Cellules Communistes Combattantes : " DÉCLARATION DE GRÈVE DE LA FAIM Depuis le vendredi 14 juillet 2000, FEHRIYE ERDAL, militante de l'organisation révolutionnaire turque DHKP-C, Parti-Front Révolutionnaire du Peuple, est en grève de la faim à la prison de Brugge pour dénoncer son maintien en détention et les projets du ministère de l'intérieur qui, par le biais d'une expulsion vers un pays tiers, l'expose à une extradition vers la Turquie, son régime fasciste et ses tortionnaires. Ce vendredi 18 juillet, à la prison de Louvain, j'entre en grève de la faim en solidarité avec Fehriye ERDAL. C'est dans l'esprit de la solidarité internationale et de l'internationalisme prolétarien, que j'entre dans cette lutte au côté de la camarade Erdal. C'est aussi pour moi une manière de mettre en pratique les principes de la plate-forme du 19 juin 1999, à laquelle ont déjà adhéré une centaine de prisonniers révolutionnaires, antifascistes, anarchistes, communistes et anti-impérialistes originaires d'une dizaine de pays, dans l'intention de constituer une communauté de lutte contre la prison impérialiste. L'expérience de l'occupation nazie en Belgique n'est pas si lointaine qu'il faille rappeler que la lutte contre le fascisme n'est pas un crime mais un devoir. C'est ce devoir que remplissent avec héroïsme les camarades du DHKP-C dans les villes, les montagnes et les prisons de Turquie. Il ne faut pas être révolutionnaire pour mesurer à quel point il serait honteux de laisser une poignée de fonctionnaires aux ordres de l'OTAN livrer directement ou indirectement Fehriye à ses tortionnaires. Fehriye Erdal, qui accepte une mesure d'assignation à résidence, doit pouvoir rester en Belgique. Liberté pour Fehriye ! Lutter contre le fascisme n'est pas un crime, c'est un devoir ! Vive la solidarité internationale ! Vive l'internationalisme prolétarien ! Pierre Carette, prisonnier des CCC, Prison de Louvain , le 16 août 2000" (Pierre Carette, Geldenaakse Vest 68, 3000 Leuven )" Vous pouvez la soutenir en lui envoyant vos mots de solidarité : Nese Yildirim ( pseudonyme de Fehriye Erdal ), complexe pénitentiaire de Bruges, Lege Weg 2000, 8000 Bruges, Belgique. E-mail : Fehriye@mail.be - le mitard, la prison dans la prison - Nous proposons ici de présenter ce qu'est le "mitard" dont nous parlons souvent et qui est probablement quelque chose de peu connu des lecteurs connaissant peu l'univers carcéral ou qui s'imaginent naïvement que "la prison n'est que la privation de liberté". Le mitard, c'est la prison dans la prison, le cachot dans lequel on peut enfermer jusqu'à 45 jours des êtres humains qui ont enfreint le règlement de la prison et sont punis pour cela. Le nombre annuel de sanctions disciplinaires prononcées derrière les murs des prisons avoisinnait les 50000 en 1994, et on peut supposer que ce chiffre est en augmentation, comme toutes les mesures visant à maintenir les détenu-e-s incarcéré-e-s (quasi-disparition de la conditionnelle, allongement des périodes de sureté). Les témoignages sont tirés du premier numéro du vieux (et regretté) magazine abolitionniste "Otages". Ce magazine "pour l'expression des détenu-e-s"" recueillait les témoignages des prisonnier-e-s et appuyait la lutte anti-carcérale menée à l'intérieur comme à l'extérieur des tôles. QUELQUES EXPLICATIONS ET FAITS La condamnation à la cellule disciplinaire (ou "mitard" ou "frigidaire") est le placement du détenu dans une cellule qu'il doit occuper seul. Les punitions supplémentaires, en plus de la solitude, comprennent la privation d'achats en cantine (à l'exception des cigarettes, allumettes et matériel servant à assurer la correspondance) ; la privation de visites, d'activités ; l'enfermement 23/24 H (la "promenade" s'effectue dans une minuscule cour individuelle) ; l'interdiction de correspondre avec d'autres personnes que les membres de la famille, les autorités administratives et judiciaires, l'aumônier ou le défenseur ; le retrait de la literie pendant la journée. "En langage de détenus, cela s'appelle le "frigidaire". Parce qu'on y gèle, hiver comme été. Le principe est simple : pour ôter tout moyen de se suicider à des détenus considérés comme "suicidaires", on leur ôte tout vêtements et on les laisse entièrement nus en cellule disciplinaire. La nuit, pour éviter qu'ils ne se pendent avec des lambeaux de couverture, on leur donne un deuxième matelas de mousse. Cela peut durer quelques heures à quelques jours. La pratique n'est pas généralisée mais, néanmoins, suffisamment fréquente pour qu'une note de l'administration pénitentiaire datant de 1984 rappelle aux chefs d'établissements que "même guidé par un souci de prévenir tout risque suicidaire, la pratique de dénuder complètement un détenu n'est pas compatible avec le respect de la dignité humaine". A la maison d'arrêt de Nanterre, le "frigidaire" a failli faire une victime. Un jeune détenu, S.M., a été retrouvé par une infirmière dans le coma et froid. Donné pour mort, il était en état d'hypothermie avancé. Transporté d'urgence au service de réanimation de l'hôpital Foch à Suresnes, il a survécu et rejoint l'hôpital pénitentiaire de Fresnes, hors de danger. (...) S.M. et deux copains sont placés dans la même cellule où apparemment ils s'agitent et "cassent tout". Ont-ils été tabassés ? Toujours est-il qu'ils sont placés au mitard ou plus exactement au "frigidaire", nus et le carreau de la fenêtre cassé. Il fait -1°C cette nuit-là. Ils n'ont pas de couvertures mais "les cellules sont chauffées par le sol" dit l'administration" Source : Libération (18-19 juin 1994 et 4 février 1996) ; Le Guide du Prisonnier, par l'Observatoire International des Prisons. TÉMOIGNAGES La torture en France ? Il ne faut tout de même pas exagérer ! C'est la réflexion de beaucoup. Quant au QHS ? Ils sont supprimés. Face au discours qu'en est-il de la réalité ? Ces témoignages soulèvent un peu le voile. "C'est vrai que les quartier de sécurité n'existaient plus en tant que tels au 1.3.82. Seulement, lorsque je suis arrivé à Evreux en juin 82 venant de Rouen, j'ai de suite été mis en cellule de plus grande sécurité. Il en existe quatre au sein de la détention normale. On les cache et là j'ai connu des conditions de détention pire qu'au QSR de ce même établissement en 1980. J'ai quitté cet établissement en grève de la faim et de la soif afin de revenir à Fresnes. Je suis resté 3 semaines à l'hôpital et on m'a mis au 2° étage en cellule de sécurité, la 265. J'ai été transféré le 25.1.83 après les évènements de Fleury au quartier de sécurité de Lorient Ploemeur. Lorsqu'on me portait ma cantine et les journaux à ma comptabilité, ils marquaient : Cel 1 QHS... Ceci pour dire que je suis conscient que les QSR sont transformés en MCEL (maison centrale à effectif limité) et les QHS et QPGS en quartiers d'isolement, sans pour cela que les structures des cellules aient changé en dehors du fait que le tabouret n'est plus scellé et que la grille doit rester ouverte la journée". "Le mitard, une véritable machine à broyer les détenu-e-s à l'intérieur de la prison. On est enfermé dans une cellule à l'intérieur de laquelle il y a une cage en grille, sans lit, sans matelas, sans lavabo, sans fenêtre. Une véritable cage pour fauves au sous-sol ou au rez-de-chaussée des prisons. On est soumis pendant toute la journée à l'obscurité, le soir on nous jette par terre un matelas en mousse avec une couverture, le matin, au petit jour, on l'enlève. De 7h à 18h30, le détenu tourne en rond dans sa cage. Seul dans sa solitude, il y a deux trous à la base du plafond, de la dimension d'une brique chacun pour aérer la cage. En hiver le froid est insupportable, si bien qu'on a mal dans les os". Maison d'arrêt de Douai. Le 23.1.84 "J'ai vu samedi dernier une cellule de force au Bâtiment B, au rez-de-chaussée, N°9... C'est une véritable machine à assassiner. Il n'y a pas de lit, celui-ci est remplacé par une plaque de béton de 15 cm d'épaisseur environ, le tabouret est une plaque de béton arrondi sur lequel on peut s'asseoir, pas de placard, pas de table... J'insiste sur le fait que ce n'est pas au quartier du mitard, c'est une cellule de force où on peut isoler des détenu-e-s pour trois mois renouvelables (NDLR : la durée maximale d'enfermement au mitard a été raménée de 90 à 45 jours depuis, et à 15 jours maximum pour les mineurs de moins de 16 ans.). Il doit y avoir plusieurs cellules de ce type. J'ai remarqué qu'elles ne se trouvaient pas aux extrémités, ceci afin d'éviter les désagréments d'une commission quelconque. Les QHS sont abolis sous l'étiquette de QHS, les locaux sont conservés sous d'autres appelations et l'on continue le cours de la machine à détruire instantanément les hommes." H. Samba Toujours à propos du mitard, un détenu de Loos poursuit : "Depuis quelques temps on peut fumer. Mais il y a toujours des problèmes lorsqu'on a besoin du matériel de correspondance ou de cigarettes. Les surveillants n'étant pas toujours bien disposés. Pour ma part j'ai attendu 3 jours avant d'avoir enfin mes enveloppes et un stylo. Soit le surveillant n'avait pas le temps, soit (soit-disant) il n'avait pas la clef du vestiaire où sont disposés les paquetages. La douche, deux fois par semaine comme en section, mais avec juste un savon et une serviette. Pas de shampoing, pas de peigne, pas de linge de rechange ! Une fois la douche prise on retourne dans la cellule frigo juste ce qu'il faut pour attraper la crève. Surtout en ce moment. Ca n'est pas pour la cellule par elle-même. Mais le mitard ce n'est pas que cela. Il y a une suite de répercussions qui découlent de cette punition. D'abord on passe une ou plusieurs journées dans ces cellules mais les grâces en prennent un coup aussi suivant la durée de la punition infligée. Ca repousse aussi une conditionnelle quant elle est acceptée. Et dernière nouveauté que j'ai apprise en remontant en section, on est déclassé lorsqu'on travaille et on est puni de 30 jours sans travail lorsqu'on revient du mitard. Alors celui qui ne reçoit pas d'aide extérieur a des problèmes de cantine pour les cigarettes, le café, les papiers, les timbres, etc... Et celui qui travaille pour payer son avocat ? C'est ça le mitard. Je pensais que la prison c'était la punition pour payer ses crimes et délits eh bien il existe aussi une prison dans la prison, une punition élastique qui vient en cours de punition. Difficile de trouver pire ! Comment s'étonner ensuite que des gens ayant traversé tout cela pendant X années sortent avec une vision de la société complètement déformée. Avec une sensibilité réduite à zéro et la rage au ventre !" PROCÈS DES ANARCHISTES ET ANTIFASCISTES TCHÈQUES Une autre journée d'audience du procès de Zlin s'est déroulée le 1er Août. Bref rappel : en avril 1998, un groupe de 12 néonazis membres de l'organisation d'extrème-droite "Front Patriotique" ont agressé une dizaine d'anarchistes dans la ville de Zlin (dans l'est de la Tchéquie). Un des nazis a été sévèrement blessé lors de la confrontation. Les flics ont couvert les fachos et ont rapidement arrêté les anarchistes les plus connus. Un procès spectaculaire a été construit présentant l'affaire comme "l'attaque d'innocents citoyens par un groupe de dangereux extrémistes". Ils sont toujours accusés de coups et blessures motivés par des convictions politiques et commis par un groupe organisé. Ils risquent pour cela jusqu'à 10 ans de prison. L'avocate de David Srott, l'un des inculpés et l'une des cibles habituelles de la police, s'est révélée très capable et a très bien défendu le camarade en cette journée du 1er Août. Le procès n'est donc toujours pas terminé, contrairement aux attentes. Le précédent avocat de David s'était retiré en annoncant qu'il ne pouvait le défendre équitablement car les sentences s'étaient déjà décidées en coulisse. La nouvelle avocate a notemment mis en évidence l'absurdité de certains des derniers témoignages : le fait que 2 nouveaux témoins - des néonazis locaux - se sont brusquement souvenus qu'ils "étaient présents sur les lieux de l'incident et ont vu de près des personnes qui attaquaient des gens normaux". Ces fameux témoignages tardifs ont été soigneusement fabriqués puis receuillis par le procureur d'Etat et la police. La prochaine - et sans doute la dernière - journée audience se tiendra le 5 septembre. L'ABC tchèque et la FSA-IWA (CNT-AIT) continuent d'appeler à la solidarité internationale... L'Anarchist Black Cross de Tchéquie propose une série d'actions de solidarité à entreprendre. N'oublions pas l'affaire Michal Patera (voir plus bas) lors de laquelle le compagnon a été libéré grâce à la pression internationale (avec des actions contre les ambassades tchèques à Paris et à Moscou). - agissez auprès des représentations tchèques locales (consulats, ambassade), envoyez des lettres/fax de protestation en insistant sur le coté inéquitable de ce procès, sur les persécutions qui visent David et Vladimir, sur le fait que les antifascistes ont agi en toute légitime défense, que des milliers de nazis menacent continuellement l'intégrité physique des antifascistes en République Tchèque, et qu'il est légitime de se défendre lorsque sa vie est en danger. Demandez la levée de toutes les charges à leur encontre. - Ambassade de la République Tchèque, 15 av. Charles Floquet, 75007 Paris, Tel : 01 40 65 13 00/ fax : 01 47 83 50 78. - Consulat de la République Tchèque, 18 rue Bonaparte, 75006 Paris. - Envoyez une copie de vos lettres de protestation à CNT AIT, BP 186, 89003 Auxerre cedex. - aidez financièrement la Croix Noire Anarchiste en envoyant de l'argent. Sachez qu'ils/elles ont dépensé plus de 65000 FF pour les frais de justice des divers procès contre les anarchistes depuis novembre 1998 (affaire Patera). Le fric leur fait cruellement défaut. Le plus simple est d'envoyer des chèques à l'adresse de la CNT d'Auxerre qui coordonne l'envoi de fonds. Chèque à l'ordre de CNT avec mention "solidarité Tchéquie" au dos. Le procès d'Andre Krystufek, militant anarchosyndicaliste s'est terminé par une condamnation de 6 mois avec sursis, ce qui est tout de même "rassurant" étant donné que le compagnon risquait jusqu'à 3 ans de prison ferme. Il faisait face à 2 accusations lorsqu'il a été arrêté le 28 octobre 1999 : port d'arme prohibé lors de la manifestation antifasciste qui s'est terminée pour lui avec son arrestation (cette accusation a été levée) et violence à agent lorsqu'il s'est défendu de l'attaque des policiers anti-émeute le 1er mai à Prague. C'est ce dernier chef d'inculpation qui lui a valu les 6 mois de sursis et c'est ce dernier procès qui a vidé la caisse de soutien de l'ABC. Pour en revenir à Michal Patera, il est toujours faussement accusé de "tentative d'assassinat" car, attaqué par un groupe de combat néonazi, il a fait usage de son arme à feu au moment où sa vie était en danger. Il portait son arme légalement. Il était seul face à un petit groupe de fachos surentraînés. Il risque toujours 15 ans de prison. C'est grâce aux nombreuses initiatives de solidarité en Europe qu'il avait été relâché de sa détention préventive. L'enquêteur veut toujours l'inculper pour "tentative de meurtre" alors que le procureur maintient que Michal a agi dans le cadre de la légitime défense. Si la légitime défense est reconnue, Michal ne sera pas condamné à de la prison ferme. GRÈCE : DE NOUVEAUX ANARCHISTES EN PRISON Cet été deux anarchistes se sont retrouvés derrière les barreaux : Kostas Nikolaidis et Simos Seisidis. Kostas N. est accusé d'émeute au concert de "Rage Against The Machine" et Simos S. de braquage de banque. Kostas N. est l'une des douzaines de personnes qui se sont faites arrêter lors des affrontements entre des groupes et les forces de l'ordre en dehors d'une salle de concert. La police a lancé du gaz lacrymogène sans réussir à arrêter qui que ce soit dans un premier temps. A la fin du concert la police anti-émeute s'est placée en rang de façon à ce que le public doive passer à leur niveau pour quitter la salle. 8000 personnes étaient présentes. Une vingtaine de persones ont donc été sélectionées arbitrairement à ce moment, tabassées au commissariat, présentées devant le procureur et inculpées. La plupart ont été relâchées en attente de leur procès à l'exception de V. Panousis (libéré depuis) et de Kostas (actuellement détenu à la prison de Karidallos), considérés comme "trop dangereux" pour être remis en liberté. Les flics se sont occupés des preuves : il a été reconnu pendant les émeutes. En vérité, Kostas N. est maintenu en prison à cause de son refus de coopérer avec la police au commissariat, de son casier judiciaire, et du matériel de propagande anarchiste qui a été retrouvé sur lui lors de son arrestation. Tout cela est bien suffisant pour le rendre coupable. Le 15 juin (lendemain du concert), la police a déclaré être à la recherche de 6 autres individus accusés d'avoir participé à l'émeute. Les 6 personnes sont toutes connues pour leur implication dans la lutte anti-autoritaire et leur gravitation autour des milieux anarchistes. Simos Seisidis, l'un d'entre eux, est une cible permanente des procureurs depuis quelques années. Tout comme les 5 autres, il a été arrêté et relâché assez vite sous certaines conditions. Son histoire ne s'arrête pas là. Le 1er Août alors qu'il se rendait au commissariat pour pointer (l'une des conditions de sa remise en liberté), il s'est fait de nouveau arrêter. Prétexte : on a retrouvé ses empreintes digitales sur un sac en plastique à environ 500 mètres d'une banque expropriée le 29 juin. Il fut donc arrêté pour braquage. Ca sent le coup tordu coté flic à plein nez. Et pour étayer la participation de Simos, la police signale dans son rapport : "Seisidis, né à Athènes en 1976, à déjà été arrêté à plusieurs reprises, et inculpé de destruction de propriété, incendie, et possession de matériel explosif." Maintenant il se retrouve emprisonné pour un braquage "commis par 2 inconnus" sans la moindre preuve sérieuse, à part qu'il est anarchiste. En 1995, il avait déjà été arrêté et accusé avec 3 autres personnes de tentative d'incendie d'une voiture assurant la distribution des journaux. Il était alors resté 2 mois dans une prison pour mineurs et la police, à cette époque, avait déjà profité de son arrestation pour lui coller plusieurs autres inculpations sur le dos (en l'occurence 3 autres incendies commis en 1994). Cette même année il avait de nouveau été arrêté avec 504 personnes lors de la célèbre occupation de l'École Polytechnique à Athènes en solidarité avec les mutins de la prison de Koridalos et avec des prisonnier-e-s anarchistes en grève de la faim. NON AU HARCÈLEMENT ET A LA BRUTALITÉ CONTRE MARC BARNSLEY Marc Barnsley, dont nous avons exposé le cas à plusieurs reprises, totalise un record de transferts arbitraires depuis le début de l'année. Les méthodes brutales appliquées par l'Etat anglais contre ce prisonnier anarchiste soutenu depuis longtemps par le réseau ABC sont à mettre sur le compte de son attitude offensive depuis son incarcération, il y a plus de 6 ans, et sur son refus de tout compromis visant à le libérer sous certaines conditions. Marc est innocent, il a été condamné à 12 ans ferme là où n'importe qui s'en serait tiré avec du sursis. Mais "l'incident de Pomona" a fourni un bon prétexte pour incarcérer ce militant libertaire qui troublait l'Ordre voulu par les autorités anglaise. Un tract en anglais résumant son affaire est à votre disposition à notre adresse. La campagne "Freedom for Mark Barnsley" continue de se développer. Des actions ont eu lieu le 8 juin pour marquer le 6ième anniversaire de son incarcération et demander sa libération immédiate. Voici un rappel des derniers évènements le concernant : - 19 janvier : Mark est soudainement transféré de la prison de Full Sutton vers le centre pénitentier très répressif de Long Lartin. Une grosse partie de son courrier (surtout la correspondance concernant sa campagne de soutien) est retenu ou "perdu". - 22 avril : après avoir été enfermé avec 6 autres détenus dans une cellule pendant 9 heures sans explication, les 7 prisonniers sont attaqués et tabassés par des matons suréquipés. Il n'a droit à aucun soins médicaux, ses vêtements lui sont retirés. Il est accusé sans preuve d'avoir tenté de barricader sa cellule. L'accès à ses affaires personnelles lui est refusé. - 26 avril : transfert vers la prison de Cardiff. "J'ai été transféré vers l'Unité d'Isolement de la prison de Cardiff, ceci étant la première étape d'un "circuit" punitif (les prisonniers l'appelent le "manège" ou le "train fantôme"). Cette pratique consiste à transférer les détenus constamment d'une prison à une autre à peu près chaque mois de façon à les maintenir isolés et dans une situation instable. Mon transfert vers Cardiff a été mon quinzième en 6 ans". Il reste 5 semaines à Cardiff dans des conditions abominables, enfermé 23 H par jour sans ses affaires et sans accès à ses documents juridiques. De nombreuses lettres de ses sympathisant-e-s et de divers organisations le soutenant ont été confisquées illégalement. "Ce qui m'a causé le plus de tort a peut-être été la confiscation d'une lettre d'Adam James, un journaliste qui enquête sur mon cas et qui voulait me rendre visite à Cardiff en compagnie de Rob Cave, l'éditeur de "Big Isue In The North". Une lettre de Mr James a été confisquée illégalement afin d'empêcher la tenue de cette visite. Le maintien de cette interférence dans ma correspondance représente la plus grosse attaque menée par les despotes de l'administration pénitentiaire contre la campagne en ma faveur". - 30 mai : Mark est transféré vers la prison de Woodhill soit disant pour une durée de 28 jours. Il y restera 7 semaines. On lui a notifié qu'il serait à nouveau transféré d'un moment à l'autre pour le stresser et dissuader les visiteurs. Ses affaires lui ont finalement été remises, elles n'avaient encore pas bougé de Long Lartin. Il signale de nombreuses disparitions et le saccage de lettres et de documents. - 11 juillet : fouille de sa cellule à Woodhill. Après divers humiliations, il refuse de coopérer. En gage de punition, son poste de radio est détruit. Tentative d'inculper Mark et les 6 autres prisonniers avec lesquels il avait été enfermé dans une cellule le 22 avril à Long Lartin pour "mutinerie", "désordre violent" et pour la prétendue tentative de barricadage de la cellule. "Cela a pris 3 mois à nos avocats pour obtenir de maigres preuves de Long Lartin en rapport avec nos inculpations relatives à la discipline. La plupart des preuves (par ex. des extraits de bande des caméras de vidéosurveillance sur lesquels nous nous faisons tabasser) sont toujours retenues, mais nous disposons maintenant de témoignages de membres du personnel de la prison impliqués dans la première partie de l'incident. Non seulement je ne suis mentionné dans aucun des témoignages, mais il n'y a absolument aucune allusion à un barricadage, et il est clair que ce sont les gardiens qui nous ont enfermé dans la cellule lors d'une sorte d'opération de sécurité. Voilà sur quoi repose les preuves de l'Etat et les prétextes légers qui m'ont conduit à être isolé pendant 6 semaines, à ne pas avoir accès à mes affaires (...)." Entre temps, Mark et les 6 autres détenus ont porté plainte pour le traitement dont ils ont fait l'objet. Leur but est d'exposer publiquement la brutalité extrème et le traitement arbitraire dont sont systématiquement victimes les prisonniers. Des centaines de lettres sont parvenues aux Ministère de la Justice, mais le harcèlement contre Mark n'a pas cessé. "Malgré les tentatives ignobles de l'Etat anglais de me casser, je reste fort et offensif. Je demande à tou-te-s les sympathisant-e-s à travers le monde de protester avec force contre la façon dont je suis traité et d'exiger un arrêt de l'injustice qui m'est faite". - 20 juillet : transfert vers la prison de Parkhurst. Il a été placé une semaine en isolement, où ses seuls droits sont une heure d'exercice OU une douche par jour, et une rapide communication téléphonique quotidienne. Ce quatrième transfert de l'année est à nouveau une claire punition et à nouveau une tentative de le casser moralement en l'isolant de ses proches : la prison de Parkhurst est située sur une petite île au large de la côte sud de l'Angleterre (sa famille et ses sympathisants habitent dans le nord). "A un endroit bien en vue dans chaque prison britanique, on trouve un panneau sur lequel figure la légende suivante : "L'administration Pénitentiaire de Sa Majesté sert la population en maintenant incarcérées les personnes condamnées par les tribunaux. Notre devoir est de les surveiller humainement et de les aider à vivre conformément au règlement en détention jusqu'à leur libération". Donc, compagnons otages, souvenez-vous, la prochaine fois que vous serez fouillés, insultés, humiliés, menacés, attaqués, déportés à travers le pays dans une petite boîte en acier, obligés d'uriner dans une tasse en plastique, obligés de vous nourrir dans des toilettes, ou enfermés dans une cellule 23H30/24H, vous serez traités avec "humanité". Ici, la prison de Parkhurst est tellement "humaine" que les visiteur-se-s qui ont réussi à franchir le système régulant les visites, et qui parviennent à arriver ici, passent au travers de nombreuses fouilles et humiliations, et une fois au parloir peuvent si ils/elles le désirent et si il s'agit d'une "visite ouverte" (open visit), embrasser le détenu à qui ils/elles rendent visite pendant 6 secondes entières ! Ils/elles doivent toutefois savoir que si leur geste est mal interprété par les très zélés gardiens du "traitement humain", ils/elles seront attaqué-e-s, étranglé-e-s, assaillis, arrêté-e-s, fouillé-e-s corporellement et/ou renvoyé-e-s. Tout cela sous la bénédiction de ce que l'administration appelle cyniquement le "traitement humain". Le seul aspect humain qui existe ici est la dignité de coeur que les prisonnier-e-s réussissent à conserver, l'humanité de ceux/celles qui refusent d'être anéanti-e-s par un système qui est tout sauf humain. Comme la plupart des proclamations de l'administration pénitentiaire britanique, leur "déclaration de mission" n'est que pure foutaise. Officiellement, l'attitude de l'administration pénitentiaire par rapport aux erreurs judiciaires se veut entièrement neutre, leur rôle n'est que de maintenir en "détention légale" ceux/celles qui ont été condamné-e-s à la prison par les tribunaux, à juste titre ou à tort. Mais tout comme chaque victime d'une erreur judiciaire le sait bien, la prétendue impartialité de l'administration pénitentiaire sur cette question est tout autant une falsification de la réalité que le mythe de leur pseudo "humanité". En fait, ceux/celles qui protestent contre des erreurs judiciaires sont vu-e-s comme des subversif/ves (ce qui est vrai dans mon cas), ils/elles sont incessamment criminalisé-e-s, et tout le pouvoir de l'administration pénitentiaire est utilisé pour faire obstacle à leur droit à contester leur condamnation. Dans mon cas la criminalisation a commencé avant que les flics aient fini l'enquête. Alors que j'étais toujours en détention préventive, et le jour même où je devais recevoir la visite de mon avocat, et peu après des experts médicaux, j'ai été transféré de la prison de Doncaster à celle de Lincoln. Avant ce transfert j'ai réussi à communiquer avec mon avocat, qui a envoyé un fax à la prison avertissant que tout transfert aurait un effet néfaste sur la préparation de ma défense, mais ce fax a été ignoré. En ce qui concerne ma défense, ce transfert a été dévastateur, mon avocat basé à Londres a refusé de me rendre visite à Lincoln, tout comme les médecins-légistes, d'autres rapports ont été considérablement retardés, les visites de mon avocat ont été plus rares, et biensûr cela a bien plus compliqué les choses pour ma famille. D'autre part, avant ce transfert, une preuve a été volée dans ma cellule de Doncaster (ainsi que des affaires pour une valeur de 10000 FF.) Ceci n'était qu'un avant-goût de ce qui allait arriver après ma condamnation injuste. A la prison de Full Sutton, par exemple, des documents juridiques qui figuraient sur une disquette d'ordinateur ont été détruits à plus d'une occasion par mesure de Sécurité. Mes dossiers relatifs à mon procès ont été fréquemment fouillés, endommagés, des documents ont été volés, et ont été retenus pendant des semaines ou des mois. Mon courrier juridique a non seulement été ouvert au mépris du Réglement Pénitentier 39, mais il a été retardé, retenu ou simplement a en grande partie disparu. Et bien sûr tout les coups de téléphone concernant mon affaire sont enregistrés illégalement. En ce qui concerne ma campagne, l'administration pénitentiaire a fait tout son possible pour m'empêcher de lutter contre cette erreur judiciaire. Aux prisons de Full Sutton, de Long Lartin, de Cardiff il y a eu un grand nombre d'interférences dans le courrier entrant et sortant. A Full Sutton il m'a été interdit d'écrire quoi que ce soit concernant mon cas destiné à être publié, ce qui est en contradiction directe avec le Prison Standing Order (5b). A Long Lartin tout matériel en rapport avec la campagne qui entrait était tout simplement confisqué, même si il était envoyé en recommandé. A Cardiff tout était systématiquement mis en place pour m'empêcher de communiquer avec les gens s'occupant de la campagne, avec mes sympathisant-e-s, et avec les journalistes qui enquêtaient sur mon cas. Rien que cette année j'ai été transféré 4 fois, vers des prisons de moins en moins accessibles à ma famille, mon avocat et dans le cas de la prison de Parkhurst à tout le monde. Je venais à peine de quitter le statut de prisonnier de catégorie A lorsque, interrogé à propos de la campagne, les dossiers de défense m'ont été confisqué pendant plus de 3 mois, ce qui a rendu impossible tout travail sur mon affaire. Ce ne sont que quelques exemples qui me concernent, mais je sais que de nombreuses autres victimes d'erreurs judiciaires ont été l'objet de traitements similaires de la part de la soit-disant neutre administration pénitentiaire. Une chose qui nous affecte certainement tous est la soit-disant "plan incitant à obtenir des privilège" (incentives and earned privileges scheme) qui discrimine spécifiquement ceux/celles qui continuent d'affirmer leur innocence (...) nous avons droit à moins de temps de visite, à recevoir moins d'argent, et nous sommes désavantagés d'un grand nombre de manières. La conditionnelle est un autre terrain sur lequel les victimes d'erreurs judiciaires sont discriminées. Le système est ainsi fait que la plupart d'entre nous vont parser plus de temps en prison que si nous étions "coupables". Personne ne devrait se faire la moindre illusion sur l'équité ou l'impartialité de l'Administration Pénitentiaire, pilier de l'Etat. Elle n'est qu'une partie de ce système frauduleux, comme les flics, le ministère public, les juges et elle utilisera n'hlportd leqtel des pouvoirs scélérats qu'elle trouve dans ses codes pour refuser de nous rendre justice tout comme ses associés. Nous sommes des otages de la guerre des classes, et nous n'avons aucune faveur à attendre des laquais cachés du côté opposé. En revanche, ce que nous sommes en mesure d'espérer est au moins un certain niveau d'honnêteté plutôt que de nous voir sans cesse insultés par ces "déclarations de mission" qui vont à l'encontre de l'évidence même, et qui ont tout autant d'intégrité que la fameuse phrase placardée au dessus des murs d'Auschwitz affirmant "Arbeit Macht Frei" (Le travail rend libre) que je soupçonne Jack Straw de vouloir introduire d'ici peu. Et sans aucun doute dans un souci d'humanité." Mark Barnsley, 10 Août 2000 ESPAGNE, CHRONIQUE DE RÉPRESSION ORDINAIRE Nous proposons une traduction d'un texte reçu sur internet sur la répression qui sévie contre les détenu-e-s FIES de la prison de Soto del Real. Une fois de plus la répression s'est accentuée à l'intérieur des murs des prisons. Les camarades incarcéré-e-s à la prison madrilène de Soto del Real subissent depuis des mois la répression et les tortures psychologiques des matons. Toutes leurs communications sont surveillées, leurs contacts avec l'extérieur sont censurés et tronqués systématiquement : les cartes postales n'arrivent pas ou avec beaucoup de retard, les parloirs sont également surveillés et il est interdit aux détenu-e-s d'avoir un quelconque écrit sur eux/elles sans qu'il soit préalablement lu par les matons, les conversations téléphoniques sont enregistrées à l'aide d'un magnétophone installé sur le téléphone à chaque fois qu'un-e des détenu-e-s veut appeler. On leur interdit de discuter avec leur fiancé-e, et les communications avec les avocats sont surveillées. Dans certains cas, les matons refusent que des détenu-e-s remettent certains documents écrits à leurs avocats. Les cellules ne sont pas équipées d'étagères pour installer la télévision, les prisonnier-e-s sont contraint-e-s de la poser sur la chaise et doivent ainsi se passer de celle-ci pour écrire, lire... Il s'agit là d'une infraction aux articles 141 R.P. et 19.2 de la L.O.P.G. . En outre, on leur interdit l'accès à l'information en omettant de leur proposer tous les jours un journal bien qu'il existe un arrêté judiciaire qui oblige à remettre un journal quotidiennement dans chaque couloir. Les cours manquent d'équipement sportif et les éducateurs arrivent en retard, et parfois ne viennent pas du tout. Hier, lorsqu'un prisonnier placé en cellule d'isolement a demandé qu'on lui ouvre afin qu'il puisse passer ses 5 coups de fil hebdomadaires, on lui a refusé sans aucun motifs, en lui répondant simplement qu'on avait pas envie. Aujourd'hui, le 17 Août 2000, fatigués de tant d'abus et d'absence d'intérêt de la part des institutions, 3 prisonniers qui se sont retrouvés en isolement dans le quartier FIES se sont rebellés en détruisant leur cellule afin de protester contre le traitement inhumain et dégradant auquel ils sont quotidiennement soumis dans cette prison. Dans l'après-midi, les matons se sont remis à refuser d'ouvrir quand on leur demandait et lorsque finalement ils ont ouvert, les détenus ont dû supporter les insultes et humiliations des matons qui ont refusé de leur restituer les cinq minutes d'attente qu'ils leur ont volé. Ils ne les ont laissé téléphoner que très brièvement sans même laisser le temps aux prisonniers de dire au revoir. Ceci n'est qu'une réponse de quelques-un-e-s qui subissent tous les jours les procédés arbitraires des matons agissant en toute impunité. Quant à nous, nous ne pouvons pas rester passi-f/ve-s devant ces faits : faisons leur savoir dans la rue que nous soutenons nos camarades prisonnier-e-s et qu'aucune agression ne restera sans réponse. ABATTONS LES MURS DES PRISONS !!! Si vous vous débrouillez bien en espagnol, vous pouvez protester par écrit en écrivant à : Centro Penitenciaro Soto del Real, Ctra Comarcal 611, 28791 Soto del Real, Espagne ou par téléphone : + 918447700 Pous plus d'infos : Apartado 24103, 08080 Barcelona, Espagne. E-mail : maldoror@pangea.org COMMUNIQUÉ DE PRESSE - SITUATION DES PP DANS LES PRISONS DE L'ETAT TURC A l'opinion publique et à la presse démocratique Les autorités turques envisageaient depuis longtemps de mettre en place, dans toutes les prisons de Turquie et du Kurdistan, un système d'incarcération inhumain basé sur les cellules individuelles. Jusqu'à aujourd'hui, des centaines de prisonniers politiques ont perdu la vie dans les prisons à cause de cette politique raciste du gouvernement. La première mise en place de ce type de prison a été réalisée en 1996. Depuis cette date, les autorités turques ont perpétré de nombreux massacres dans les prisons. Le bilan très lourd de ces massacres en terme de vies humaines montre la dimension tragique de la sauvagerie des autorités pénitentiaires et des forces de sécurité turques. De nombreux juristes et responsables d'associations telles que l'IHD (Insan Haklari Dernegi / Association des droits de l'homme) avaient déjà désigné les cellules individuelles de la prison d'Eskisehir, la première prison de ce type, comme "tabutluk" (sarcophage). A cette époque, pour résister au projet criminel du gouvernement, les prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim. Les autorités turques ont refusé la négociation. A la fin, 12 prisonniers politiques ont perdu la vie et des dizaines d'autres sont restés handicapés. Parmi ces derniers, 3 prisonniers politiques ont perdu la vie plus tard à cause de l'absence de soins médicaux qu'exigeait leur situation. La dernière victime fut Murat Dil qui est mort il y a quelques semaines, plus précisemment le 6 juillet. Car les autorités pénitentiaires turques ont longtemps refusé qu'il bénéficie d'un traitement médical. Encore en 1996, 10 prisonniers politiques ont été sauvagement massacrés dans la prison de Diyarbakir. En 1999, les forces de l'ordre ont organisé cette fois un assault contre la prison d'Ulucanlar Ankara. Cinquante prisonniers politiques ont été cruellement torturés. Dix d'entre eux ont perdu la vie sous les armes à feu des policiers et des soldats. Des dizaines d'autres ont été condamnés à vivre comme des handicapés. Après le massacre, les médecins légistes et les proches des prisonniers assassinés ont déclaré que les corps n'étaient pas reconnaissables à cause de traces de torture. La dernière fois, c'était le tour de la prison de Burdur. Le jour du 5 juillet 2000, à 8H du matin, les forces de l'ordre ont donné l'assault visant les prisonniers politiques. Dix d'entre eux ont été grièvement blessés. Dans le but d'asphyxier les prisonniers, les forces de l'ordre ont incendié certaines parties de la prison. Deux prisonniers ont été hospitalisés avec des brûlures graves. Une prisonnière, Azime Arzu Torun, a été violée par les gardiens de la prison. Une autre prisonnière a été hospitalisée à cause d'une hémorragie interne causée par la violence des forces de sécurité. Cinq prisonniers politiques ont été poussés de 3 mètres de haut et ils ont été gravement blessés. Les médecins ont diagnostiqué chez les deux prisonniers des contusions pulmonaires sérieuses causées par les coups de bâtons. Deux autres prisonniers politiques ont leurs jambes cassées. Une autre prisonnière politique, Asiye Güden, a été gravement blessée à la mâchoire. Le bras d'un prisonnier a été sectionné, un autre a perdu sa main, encore un autre a des fractures crâniennes. Les forces de l'ordre continuent toujours à torturer dans cette prison les 17 prisonniers politiques enfermés dans leurs cellules. Pire encore, les autorités turques envisagent d'autres massacres. En ce moment, dans la prison de Kirklareli, les prisonniers politiques ont entamé leur cinquante sixième jour de grève de la faim. La politique de la haine et de la rancune de l'Etat turc les a déjà condamné à une mort définitive. Pour protester contre cette politique inhumaine et cruelle des autorités turques, pour empêcher la mort lente des grévistes de la faim, pour arrêter tous ces massacres, nous avons décidé d'entamer une grève de la faim dans diverses villes Européennes. Voici nos revendications : - Fermeture de toutes les prisons basées sur les cellules individuelles, - Application de traitement médical urgent pour les prisonniers malades et blessés, - Libération des prisonniers gravement malades pour qu'ils puisset avoir accès aux soins médicaux, - Transfert des prisonniers qui font la grève de la faim dans ce but. Le 8 Juillet 2000 Confédération des Droits Démocratiques en Europe (ADHK), Fédération des Droits Démocratiques en Allemagne (ADHP), Fédération des Droits Démocratiques en France ((FDHKF), Mouvement de la Jeunesse Démocratique (DGH), Bureau Extérieur de la Démocratie Révolutionnaire BRÈVES - MARSEILLE, AGRESSION CONTRE LA CARAVANE ANTICAPITALISTE : C'est un départ en fanfare puisque une trentaine de flics, civiles, CRS ont déboulé à l'endroit où avait lieu un sound system ainsi qu'une diffusion de tracts et d'infos. Les insultes puis les coups de matraques ont eu pour résulat 5 arrestations. À l'heure où nous avions l'info ( 31 août ) 3 des 5 personnes étaient sorties de garde à vue, les 2 autres étaient sur le point de sortir. - BARCELONE : 48 JOURS DE GRÈVE DE LA FAIM : Amadeu Casellas Ramon est emprisonné au centre pénitentiaire de Quatre Camins à Barcelone. Sa situation est alarmante, il en était Jeudi 31 Août à son 48ème jour de grève de la faim, dans le but d'obtenir une limitation de sa peine à 20 ans. Il a perdu 20 kilos, sa tension se situe à environ à 8.5 et ses pulsations cardiaques à 60. L'administration pénitentiaire et la justice espagnole sont restées sourdes à son appel. Vous pouvez lui envoyer un mot de solidarité : Amadeu Casellas Ramon, CP Quatre Camins, Apdo Oficial 335, La Roca del Vallés, Granollers, Barcelona, Espagne. - SANS-PAPIERS : sur F3 Nord-Pas-de-Calais le vendredi 21 juillet: viol d'une jeune réfugiée soudanaise agée de 16 ans par un policier de la PAF à Coquelle ( Calais ). Au soir du 22 juillet le policier était placé en garde à vue. La jeune Soudanaise a été arrêtée au terminal de Calais. Elle a été emmenée par deux policiers qui l'ont déposé dans le centre ville de Coquelle et non au centre d'acceuil géré par la Croix Rouge. Son service terminé un des deux policiers est revenu la chercher, l'a conduite dans la campagne et l'a violée. Le policier (comme l'on peut s'en douter) déclare qu'elle était consentente, contre une aide pour passer en Grande-Bretagne. Elle déclare qu'il l'a violé. Une personne membre du centre de la Croix Rouge interviewée déclare qu'elle a été violée à la vue des coups, des marques qu'elle avait sur le corps. - SQUATT RENNES : le centre autogéré squatté situé au 5 rue de juillet a été expulsé pour la seconde fois le 26 juillet (au petit matin du 1er mars, pas moins de 120 CRS avaient procédé à la première expulsion) par une trentaine de flics du GIPN dans la plus stricte illégalité. Aucune procédure n'a été suivi, notemment, l'avis d'expulsion n'a pas été communiqué aux occupant-e-s, l'huissier n'est pas passé. 6 d'entre eux/elles ont eu droit à un procès verbal et passeront devant le Tribunal de Grande Instance de Rennes le 8 juillet pour occupation illégale. Ils/elles risquent 5000 FF d'amende. Un rassemblement est prévu devant le tribunal le 08/09 à 9H00 pour soutenir les squatteur/ses. Un concert de soutien aura lieu la veille. Renseignement : Izvestia, BP 10634, 31106 Rennes cedex 3 (Tel : 06 86 02 52 62). - SOUTIEN MUMIA : une compilation en soutien à Mumia Abu-Jamal est disponible pour 100 F port compris (à l'ordre de Conscience et Culture) avec Assassin, Baobab, l'ONB, etc. Contact : Librairie Envie de Lire, 16 rue Gabriel Péri, 94200 Ivry Sur Seine - POLOGNE : actuellement il y a 2 prisonniers antifascistes incarcérés en Pologne : Tomek Wilkoszewski et Klaudiusz Gliklich, dont nous avions déjà exposé les cas. Tomek a été condamné à 15 ans de prison pour avoir tué un membre d'un groupe nazi qui l'attaquait dans la petite ville de Radomsko. Il passera devant la cour de cassation le 27 septembre. Une grosse campagne de soutien est actuellement menée en Pologne car il s'agit de sa dernière possibilité légale de se retrouver en liberté. Le 26 juin 2000, 3 membres de la section de Poznan de la Fédération Anarchiste ont été condamnés chacun à 1 mois de TIG pour une action d'occupation du siège de la Motorway Agency en solidarité avec un compagnon inculpé. Ils demandaient la relaxation de Damian Kaczmarek et ont été expulsés au bout d'une heure par la police puis inculpés. Infos : ABC/ACK-Poznan, PO Box 5, 60-966 Poznan 31, Pologne. - ITALIE : à en croire certains grands quotidiens italiens, les prisons de la péninsule se sont révoltées en juillet. A Gorizia, les détenus ont manifesté leur mécontentement en faisant du tapage avec leurs casseroles et autres objets métalliques contre les barreaux, à Pavia, près de Milan, les prisonniers se sont révoltés dans leurs cellules et ont endommagé/brûlé beaucoup de matériel, à Bologne les détenus ont déclaré qu'à partir du 5 juillet ils s'abstiendraient de tout travail, à Matera les 178 détenus ont refusé leur repas pendant 3 jours, ont protesté bruyamment et ont brûlé des papiers, à Rome, les prisonnières du QHS de Camerotti ont brûlé draps et matelas et ont balancé des objets sur les pompiers, à Trapani, 2 matons ont été blessés. Des petits mouvements de révolte ont également été signalés à Civitavecchia, Udine, Foggia, San Vittore, Milan, Fossombre, Pesaro (où les détenus ont refusé tout repas et toute coopération avec les gardiens). Tous ces mouvements ont fait suite à des déclarations de Jean Paul 2 qui demandait des prisons plus humaines "Le détenu est toujours un homme, et comme tout fils de dieu, à n'importe quel moment de sa vie toujours appelé à se reconvertir". Le croulant a demandé "un geste de clémence" envers les chefs d'Etat... Toujours en Italie, une bombe non amorcée avait été déposé sous la basilique San Ambrogio à Milan. L'action avait été revendiquée par "Solidarieta Internazionale et demandait la fermeture des FIES en Espagne, sinon, ça se passerait mal à Rome lors du Jubilé de JP 2... - FTP N°3 : "Le 15 octobre 1999, 2 militants antifascistes marseillais, Yves, 40 ans, infirmier, et William, 38 ans, technicien-journaliste ont été arrêtés et écroués pour une série d'attentats contre des locaux d'extrème-droite commis au cours de ces dernières années. Une troisième personne, mise en examen, a été laissée en liberté. Ces actions, revendiquées FTP (Francs-Tireurs-Partisants), s'inscrivaient dans le contexte politique particulier de la région PACA, comme expression d'une opposition radicale à l'idéologie de haine, de racisme et de discrimination sociale du Front National. Faut-il rappeler l'élection de 4 municipalités FN et la banalisation des violences racistes ? Faut-il rappeler aussi l'assassinat du jeune Ibrahim Ali en 1995 par des militants FN et l'abjecte campagne de dénégation de ce parti ; les abus de pouvoir commis par la municipalité FN de Vitrolles ou ses représentants depuis 3 ans ; la manifestation marseillaise contre le FN du 11 mars 1997 réprimée à coups de matraque par les forces de l'ordre, etc. C'est dans ce contexte que sont intervenues les actions revendiquées FTP qui en tout état de cause, comme l'a reconnu la police, ne visaient aucunement les personnes. Sans pour autant partager le choix de l'action clandestine et illégale, ni forcement approuver le recours au sigle historique des FTP, nous tenons à exprimer notre solidarité avec ces militants antifascistes et les assurer de nntrd soutien. Nous demandons aujourd'hui la mise en liberté provisoire de Yves Peirat." Cela fait maintenant plus de 10 mois que Yves est emprisonné en attendant son procès qui devrait se tenir en septembre ou octobre. Le troisième numéro du journal FTP dn soutien à ces militants antifasciste est sorti avec un texte de Yves, la liste des signataires du texte ci-dessus et un texte de Robert Bret dont on se serait volontier passé étant donné qu'on se fout pas mal de l'opinion d'un sénateur/consehlldr municipal PC "respecteux de l'Etat de droit", qui "n'approuve aucunement ce type de méthode contraire à l'action démocratique et au rassemblement le plus large des forces progressistds". Apparemment il y croit... C'est bien de se rallier sa signature, ca pourrait avoir un intérêt médiatique, mais les antifascistes qui comprennent les actions des FTP n'ont nullement besoin de ses conseils qui n'ont jamais freîné l'avancée du FN. Contact : SRA et Collectif Parisien de Solidarité avec Yves et William, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris. http://www.altern.org/solidarriteftp - PROCÈS TRANSGÉNIQUE : le 2 juin 1999, 300 personnes ont attaqué et fauché en grande partie des champs de colza transgénique à Gaudiès, en Ariège, détruisant ainsi les dangereuses expérimentations du Centre Technique Interfrofessionel des Oléagineux Métropolitains (CETIOM, dirigé par des industriels des oléagineux). Le débat sur les OGM étant suffisamment fourni, nous n'allons pas nous attarder sur le bien-fondé de ce geste que nous ne nommerons surtout pas "citoyen". Toujours est-il que la police nazionale, a arbitrairement désigné 4 personnes (les responsables des organisations qui appelaient à l'action) censées endosser devant les tribunaux cette action collective. Les 4 militant-e-s passeront devant le tribunal correctionnel de Foix le 5 septembre 2000 à 14 H. Une journée de solidarité avec les inculpé-e-s est prévue avec forums, débats, échanges, concerts. En bref, ce sera peut-être une grande kermesse comme à Millau, avec gauche caviard au menu. Si vous ne voulez pas écouter Bové José ou les dirigeants d'ATTAC vous expliquer ce que vous devez faire et que la lutte anti-mondialisation, c'est eux, sachez que la caravane anticapitaliste (résolumment anticapitaliste) fera une étape le 5/9 à Foix dans le cadre de sa tournée d'information/action en pleine période de préparation des manifestations anti-FMI et anti-Banque Mondiale à Prague... - LIBAN : oui, l'occupation et le contrôle du Liban-Sud par Israël est officiellement terminé, oui, le camp de concentration de Khiam a fermé ses portes, mais cette guerre n'est encore pas terminée pour de nombreu-x/ses prisonnier-e-s libanais-es. Khiam n'existe plus, mais il existe toujours plusieurs prisons dispersées sur le territoire d'Israël où les otages libanais-es sont retenu-e-s sans procès, sans inculpation, au mépris des lois internationales régissant le traitement des prisonnier-e-s de guerre. La mère d'Anwar Yassin, otage libanais incarcéré à Nafla, a ainsi entrepris une grève de la faim devant le siège des Nation-Unies pour attirer l'attention sur le sort de son fils et de ses camarades de lutte. Le Comité de Lutte Contre la Barbarie et l'Arbitraire a envoyé une lettre de solidarité à cette femme pour la soutenir dans sa lutte pour la libération des PP libanais-es. "Anwar est notre camarade. Nous lui évrivons et nous savons que sa lutte n'est pas vaine puisque le Liban est libre ; mais le combat, pour nous, ne sera terminé que lorsque vous aurez retrouvé vos enfants, et que la lumière sera faite sur le sort réservé aux disparus et aux martyrs." Si vous voulez témoigner votre solidarité envers Anwar ou envers sa mère, vous pouvez envoyer votre texte et votre adresse, et le Comité retransmettra : CLCBA, 777 Bd des Nations Unies, 13300 Salon-de-Provence. --- L'Anarchist Black Cross est une fédération internationale de groupes autonomes dont le but est l'abolition définitive du système carcéral. Nous n'y arriverons pas du jour au lendemain et l'ABC propose dans un premier temps une soutien aux prisonnier-e-s anarchistes, gauchistes, révolutionnaires, sans-papiers, victimes d'agressions racistes, sexistes, policières (emprisonnées pour s'être défendues), victimes de faux témoignages ou de machinations politico-judiciaires, etc. Nous encourageons les lectrices et lecteurs à écrire aux prisonnier-e-s, nous collectons des fonds pour apporter un soutien financier aux détenu-e-s ou pour les aider à couvrir les frais de défense, nous diffusons des infos sur un bulletin mensuel et sur la feuille d'info Maloka. ABC-Dijon, Maloka, BP 536, 21014 Dijon Cedex, France E-mail : ABC.dijon@net-up.com Site Web : http://www.chez.com/maloka/ --- en compl‚ment du bulletin #19 : TEXTE D'ALI KHALID ABDULLAH POURQUOI Y A T-IL SI PEU DE PERSONNES DE COULEURS DANS LE MOUVEMENT ANARCHISTE ? Le mouvement Anarchiste dans le monde entier est composé de plus de blancs que de personnes de couleurs. La grande majorité des textes Anarchistes sont écrits et publiés par des blancs. De plus, l'ensemble du mouvement anarchiste, bien qu'affirmant être représentatif de tout le monde, s'est révélé être moins que ce qu'il prétend. Le mouvement Anarchiste doit commencer à s'autocritiquer si nous voulons construire un mouvement qui représente vraiment tout le monde - si nous projettons sincèrement de combattre et renverser toute forme de racisme, de kapitalisme, la société de classe. Le mouvement Anarchiste doit s'élargir en direction des communautés NéoAfricaines d'Amérikkke, des communautés noirs en Afrique et partout où l'on trouve des gens de couleur, que ce soit en Grande-Bretagne, en Amérique du Sud et Amérique Centrale, dans les îles des Carraïbes, ou à d'autres endroits. Ceci doit être effectué sinon le mouvement Anarchiste ne peut pas et ne va pas se développer et ne restera qu'un petit mémorial de ce qu'il aurait pu devenir. En Amérikkke, les Peuples Noirs, Latinos, Indigènes (Amérindiens) sont sujets à des traitements bien pires que les autres populations, pourtant, le mouvement Anarchiste ne se manifeste pas dans ces communautés. Les Anarchistes ne développent par de relations avec les leaders, les activistes ou les groupes d'action politique noirs, et le manque de pratique de la part des Anarchistes montre une contradiction claire avec les principes directeurs de leur pensée. Les communautés Noires, Latinos, Indigènes ne sont pas invitées aux meetings anarchistes, et ne recoivent plus généralement pas de soutien de la part des anarchistes. Pourquoi ? Pourquoi des gens se définissant comme anarchistes ou Anti-autoritaires mènent-ils des vies séparées des gens qui sont quotidiennement victimes des abus du gouvernement et de la société qu'ils prétendent haïr ? Il y a là un problème. L'Anarchist Action Collective à Eugene, dans l'Oregon, aux USA, m'a envoyé un flyer intitulé "Pourquoi l'Anarchie ?" qui expliquait en dix points le besoin de changements libertaires. Dans ce tract, le fait qu'il existe "une crise de plus en plus profonde à tous les niveaux" était mentionné, mais pas le fait que les Anarchistes doivent se tenir prêts et s'impliquer dans les luttes des personnes de couleurs. Le texte n'expliquait pas ouvertement comment les anarchistes doivent se confronter aux pratiques raciales de la politique raciste amérikkkaine, qui se concrêtise par des attaques contre des adultes et des jeunes noirs par le système policier et le système judiciaire. Il ne déclarait pas que les Anarchistes ont le DEVOIR et la RESPONSABILITÉ de s'unir avec les gens de couleur et vivre loin des riches banlieues blanches où si peu de noirs et autres gens de couleurs vivent. Les Anarchistes doivent faire cela si ils veulent lutter quotidiennement aux côté des gens dans le besoin. Connaître ce problème et ne pas agir CONCRÊTEMENT individuellement ou collectivement revient au même que de s'en foutre. Pourquoi est ce que les populations Noires, Latinos, Indigènes ou Asiatiques devraient soutenir, lutter et travailler au côté des anarchistes si leur avis n'est pas pris en compte, si elles ne sont pas reconnues, aidées, soutenues dans leur misère et estimées pour ce qu'elles sont ? En temps qu'Anarchiste et NéoAfricain, je trouve tout à fait regrettable le fait que le mouvement Anarchiste ne soit pas complètement impliqué dans la lutte et la coopération main dans la main avec mon peuple. Je trouve triste le fait que les Anarchistes adhèrent à telle ou telle idée sans compter un nombre significatif de Noirs, de Latinos, d'Indiens ou d'Asiatiques à l'intérieur de leurs collectifs. Pourquoi ce mouvement n'a-t-il pas adopté des mesures plus progressives et plus efficaces pour toucher ces gens ? Ces gens de couleur ? Et pourquoi ne lit-on et ne s'intéresse-t-on qu'à ce que de vieux anarchistes ont lu ou réalisé alors qu'il en axiste actuellement qui s'expriment bien, qui sont intéressant-e-s, dont on pourrait s'inspirer, lire les textes et mettre en pratique les idées et méthodes ? Si nous ne sortons pas de ce cercle de groupes à ultra-majorité blanche pour rassembler des individus de toutes les races et représenter tous les intérêts, nous ne serons pas un mouvement efficace et nous allons nous refouler sur des anciennes valeurs en excluant des personnes qui pourraient contribuer et apprendre du mouvement Anarchiste ici en Amérikkke et dans le monde. Nous devons repenser notre approche et notre vision globale. Les anarchistes devraient se situer là où l'oppression est la plus grande. Les anarchistes devraient construire leur base et diffuser leurs idées - rallier des opinions à notre cause, nos buts et nos objectifs - là où l'oppression est la plus terrible. Nous ne devons pas fuir la réalité en nous isolant des plus malheureu-x/ses et des plus dépossédé-e-s. Ce qui a rendu l'Anarchisme étranger à de nombreuses personnes de couleurs est le manque d'action dont j'ai parlé. Biensûr il y a des personnes de couleur qui sont anarchistes et croient en ses principes, mais nous sommes relativement peu nombreu-x/ses. Cela doit changer ! On laisse souvent entendre que "les Anarchistes sont incroyablement plus militant-e-s". De toute manière, lorsque je vois la police raciste tirer sur des noirs - des Néo-Africains - je pose la question : "Où sont les anarchistes lors des manifestations massives ?" Pourtant, je lis ou j'entend constamment parler dans les infos de blancs masqués, se revendiquant anarchistes, qui jettent des briques ou des bouteilles sur des McDonald's. Je peux souvent lire des articles sur des grands groupes de personnes se revendiquant anti-autoritaire qui pratiquent l'Action Directe pour sauver des arbres, des espèces sauvages menacées ou des écosystèmes en danger (ce qui est important), mais pourquoi ne mettent-ils pas autant de passion lorsque l'on touche à la question du traitement inhumain de gens à qui on reproche d'être de couleur ? Il y a quelque chose de fondamentalement contradictoire dans ce tableau. C'est étrange. Mais si je peux le constater, alors des millions d'autres noirs, latinos et indiens le constatent également. La marginalisation des populations non-blanches dans la société comme dans les milieux militants n'est pas une spécialité des Etats-Unis. Ce texte ne s'adresse donc pas qu'aux blanc-he-s américain-e-s mais bien à l'ensemble des libertaires des pays riches qui tombent trop souvent dans l'autocongratulation et oublient les discriminations du capitalisme auxquelles ils/elles ne sont pas soumis-es. Ali est un prisonnier politique qui a été condamné à l'image de centaines de militant-e-s noirs américain-e-s à une longue peine de prison ferme. L'échec de l'administration pénitentiaire dans sa tentative de le détruire dans son intégrité physique et politique lui barre le chemin de la liberté conditionnelle accordée aux détenu-e-s dociles. Ali est le fondateur d'une organisation militante de prisonniers politiques et est toujours resté actifs derrière les barreaux comme dehors. Vous pouvez lui répondre (en anglais) ou lui témoigner votre solidarité : Ali Khalid Abdullah, # 148130, Thumb Correctional Facility, 3225 John Conley Drive, Lapeer MI 48446, USA