BULLETIN ABC-Dijon # 20 Octobre 2000 "SI L'INNOCENT-E MÉRITE NOTRE SOLIDARITÉ, LE/LA COUPABLE LA MÉRITE ENCORE PLUS !" Salut ! Voici une nouvelle édition du bulletin qui porte encore une fois largement sur les USA. Suivez l'info sur la répression de la manifestation anticapitaliste à Prague. Nous espérons que ce bulletin suscite une part active des lecteurs/lectrices en fonction des informations, par exemple dans des petits gestes comme la participation aux campagnes d'envoi de lettres/fax/e-mail. Utilisez l'information ! Nous recherchons des éditeurs sympas (et pas chers) pour la réalisation d'un livre rassemblant des textes écrits pour la plupart par des détenu-e-s. Bonne lecture et @ bientôt ! LIBERTÉ POUR LES PRISONNIERS POLITIQUES BRETONS ! Nous publions ici une liste remise à jour des adresses des bretons emprisonnés suite au vol d'explosif de Plévin et au pseudo-attentat du McDo de Quévert. Cette dernière affaire a, comme on le sait, mené une grande partie des militants derrière les barreaux. Emgann a été l'organisation la plus criminalisée. Depuis peu, 2 des militant-e-s d'Emgann mis-es en examen ont été libéré-e-s et placée-e-s sous contrôle judiciaire. La mise en examen de l'une d'entre eux ne repose que sur la possession du tract grand public "Qui se cache derrière McDonald's ?" diffusé à des centaines de milliers d'exemplaires depuis plusieurs années. Rappelons que l'ARB a démenti toute implication dans l'accident de Quévert, mais que la 14e section du Parquet de Paris, à grand renfort de journalistes et de flics, a sauté sur l'occasion pour épingler tous ce qui dérange en Bretagne. Depuis le 29 septembre, 8 bretons sont toujours incarcérés après des gardes à vue et des interrogatoires qui se sont déroulés dans des conditions scandaleuses et qui ont poussé les avocats à porter plainte auprès de la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Skoazell Vreizh (Secours Breton) a récemment attiré l'attention sur l'état de santé fortement altéré par la détention d'Alain Solé. Il est emprisonné depuis maintenant 1 ans (mis en examen pour le vol de Plévin). Il est diabétique et est devenu dépendant de l'insuline. Il était déjà tombé dans un coma diabétique au début de son incarcération et son traitement "médical" actuel, basé sur des injections de fortes doses d'insuline, peut entraîner un nouveau coma qui pourrait lui être fatal. Les prisonniers entendent bien sûr dénoncer le sort que leur réserve l'Etat français pour leur militantisme en Bretagne. Voici leur revendications prioritaires : - le rapprochement vers la Bretagne - la libération des prisonniers malades qui vivent une détention particulièrement précaire et même dangereuse pour leur vie. - le statut de "prisonnier politique" La coordination Anti Répressive de Bretagne a sorti un tract d'information sur le sujet, et, pour reprendre la conclusion du texte, "Qui a ordonné le massacre des Kanaks à Ouvéa ? Qui a fait couler le Rainbow Warrior ? Qui a monté l'affaire des Irlandais de Vincennes ? Qui a brûlé la paillote chez Francis en Corse ? Qui a posé la bombe de Quévert ?". Ecrivez aux prisonnier-e-s ! - Arnaud Vannier, 272336 T 2/246, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Gaël Roblin, 273 196 A 215, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Pascal Laizé, 273 195 D 119, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Stéphane Philippe, 273 209 B 117, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Christian Georgeault, 890 826, 3/179, MAH, 94261 Fresnes Cedex - Denis Riou, 58 979? E-313, MA des Yvelines, 78390 Bois d'Arcy Cedex - Alain Solé, 9045 B2 S 217, MA de la Seine-St-Denis, 93422 Villepinte Cedex - Gérard Bernard, 289 703V G3-46, D4, MAH, 91705 Fleury-Mérogis Cedex Informez-vous ! - Skaozell Vreizh (aide financière aux prisonniers et familles), Feunteun Wenn, 3 straed A. Briand, 44350 Gwenrann. - Solidarité et Lutte (information plus complète) : kengred_ha_krogad@yahoo.fr Dernière minute : Bertrand Grimault vient d'être libéré le vendredi 29 septembre au soir après avoir passé près d'un an en détention préventive (l'affaire de Plévin). Son principale crime était d'être impliqué dans le mouvement culturel et politique breton. Le 23 septembre le Comité Anti-Repressif Bretagne a mené une action de soutien (rassemblement + banderoles devant le tribunal) à Guimgamp afin d'alerter la population sur les restrictions dont font l'objet les détenus bretons, notamment dans les domaines de la santé, des visites, des promenades, des lectures. Le bulletin ABC nous est revenu avec la mention "Interdit/refusé", pour la première fois d'ailleurs, suite à l'envoi à l'un de ces prisonniers. COMMUNIQUÉ DE L'ASSOCIATION DES PARENTS ET AMIS DES PRISONNIERS COMMUNISTES Après 46 jours de lutte, Fehriyde ERDAL, militante du DHKP-C, a été transférée dans un domicile privé de son choix, où elle sera assignée a résidence, et dont l'adresse ne sera pas rendue publique. Elle a donc mis un terme à sa grève de la faim. Pierre Carette, militant des Cellules Communistes Combattantes, qui était depuis 11 jours en grève de la faim en solidarité avec Fehriye, a par conséquent lui aussi mis un terme à sa grève. Notre association remercie tous ceux et toutes celles qui ont montré leur solidarité avec les camarades en lutte. LILLE : PROCÈS DE LA SOLIDARITÉ AVEC LES SANS-PAPIERS Le 7 juin 2000, des centaines de CRS ont procédé à l'expulsion de 25 sans-papiers en grève de la faim depuis 61 jours à la bourse du travail à Lille. Le bâtiment a été occupé par la police pendant une semaine, le quartier véritablement régi par une loi martiale afin d'isoler les sans-papiers en lutte de leurs soutiens/sympathisant-e-s à l'extérieur. Les permanents syndicaux se sont même vus limiter leur droit de circulation dans le bâtiment ! Tous les soirs, des rassemblements pacifiques se sont tenus. Le 11 juin, lors d'un de ces rassemblements solidaires, le groupe de soutien est agressé par les CRS et 3 personnes dont Stéphane sont violemment prises à part. Stéphane est menotté, frappé et placé en garde à vue jusqu'au lendemain à 10H. Il en ressort inculpé pour "outrage à agent dans l'exercice de ses fonctions". Le procès doit se tenir le 17 octobre. Il s'agissait du 9ième mouvement de grève de la faim, la répression a durement frappé pour casser la lutte. Des méthodes d'intimidation sévères ont été employées : insultes, contrôle d'identité musclé/fichage, violence, inculpation. Un rassemblement en solidarité avec Stéphane aura lieu le mardi 17 octobre à 14H devant le palais de Justice de Lille. Info et pétition : CCL, 4 rue Colmar, 59000 Lille. Fax : 03 20 42 82 72. E-mail : Stephanexxl@hotmail.com DEN HAAG (HOLLANDE) : 7 PERSONNES INCULPÉ-E-S POUR LE RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITÉ AVEC MUMIA ABU-JAMAL! Environ 70 personnes s'étaient rassemblées le 22 Septembre dernier devant l'ambassade des Etats-Unis à La Haye à l'appel de la campagne de soutien à Mumia Abu-Jamal pour protester contre le pourissement dont fait l'objet la procédure à son encontre et en opposition à la peine de mort. En effet, Mumia est désespérément en attente d'une réponse concernant l'ultime recours que ses avocats ont déposé devant la Cour Suprême et qui, si le juge Sabo l'accepte, donnerait lieu à un procès prenant en compte tous les éléments avancés par la défense. Jusqu'à présent, de nombreuses preuves et témoignages mettant en avant l'authenticité du coup monté dont Mumia a été victime avaient été ignorés voire interdits lors des procès précédants. Cependant, la présence d'un mouvement de solidarité internationale en faveur de Mumia dérange énormément les autorités américaines qui se gardent bien de donner leur ultime décision et attendent de voir ce que "les parasites rouges" peuvent faire pour mobiliser contre le meurtre légal de Mumia. Elles cherchent entre autre à estimer les dommages que pourrait causer une telle campagne à leur insu et en même temps à en fatiguer les acteurs/trices en restant murées dans le silence. La manif avait commencé dans le calme à La Haye lorsque les participant-e-s se dirigèrent vers l'ambassade en l'absence absolue de force policière. Une fois réuni-e-s devant, une délégation portant de nombreuses pétitions voulut être reçue par Mister l'ambassadeur mais au lieu de cela, un rideau de fer (!) se referma devant son nez. Pas content-e-s du tout, les manifestant-e-s commencèrent à jeter oeufs et tomates sur la façade tandis que Mister l'am- bassadeur, pas content du tout non plus, appela le ministre des affaires étrangères pour lui faire remarquer qu'une bande de parasites rouges manifestaient "en soutien à un tueur de flic". Quelques minutes plus tard, une centaine de flics, qui apparemment avaient bien reçu le message, débarqua sur le lieu de la manif en furie, déclara celle-ci illégale (ce qui n'était pas le cas) et vint interpeler l'un des manifestants (qui par ailleurs n'avait pas plus de raisons que d'autres d'être arrêté). Deux ou trois camarades solidaires s'interposèrent alors et semble-t-il firent offense par cet acte à l'arrogance des flics. Ceux-ci laissèrent donc leurs instincts les guider et dispersèrent la manif en un temps record, battant au passage des passant-e-s et des manifestant-e-s de plus de 60 ans dans leur euphorie, sous l'oeil des photographes. Suite à cet élan de matraques, de nombreuses personnes furent arrêtées et 6 d'entre elles croupirent 50 heures en garde à vue pour finalement écoper d'un procès à leur sortie. Ils sont inculpés sous l'article 141 du code pénal qui avait fait rage lors de l'Eurotop 1996 à Amsterdam et passeront en procès le premier Décembre à la Haye. Ce procès mettant à vif les relations intimement diplomatiques entre les Etats-Unis et les Pays-BAS et considérant par conséquent qu'il ne concerne pas seulement les affaires intérieures de la démocratie sociale hollandaise, nous craignons la machination politico-judiciaire. Une plainte collective a été déposée contre la police de la Haye dans le but d'intenter un procès et de mettre en avant l'illégitimité de la prosécution dont sont victimes les 6 inculpés. Nous diffuserons une lettre modèle à envoyer au procureur de La Haye dans le prochain bulletin pour faire pression sur sa demande de condamnation. La solidarité avec Mumia et contre la peine de mort doit s'appliquer dans tous ses paramètres. Voici une déclaration envoyée à des représentants américains suite à l'attaque et à l'arrestation de nombreux manifestant-e-s venu-e-s soutenir Mumia et réclamer l'abolition de la peine de mort aux USA. De la police aux journalistes, tous sont unanimes pour criminaliser le rassemblement et le faire passer pour une tentative de prise d'otage des employé-e-s de l'ambassade. Ben voyons ! Le squat/collectif EuroDusnie a organisé une contre conférence de presse le lendemain pour rétablir un semblant de vérité. Résumé de l'histoire dans cette déclaration. Samedi 22 septembre dernier, nous avons tenu une manifestation à La Haye, aux Pays-Bas contre l'exécution de Mumia et tous les prisonnier-e-s dans les couloirs de la mort et pour répondre au challenge que vous lui avez lancé à lui et implicitement à nous. En temps que représentants impliqués dans une procédure dont le but est clairement d'exécuter Mumia Abu-Jamal, vous connaissez déjà la réponse du Juge Sabo si nous - le mouvement internationale de solidarité - n'étions pas présent-e-s. Vos intentions sont connues depuis longtemps mais elles sont freinées aujourd'hui par notre lutte incessante qui vous oblige à nous tester. Vous voulez d'abord estimer nos capacités à organiser la résistance et à rester présent avant d'entrer en action. Voilà le challenge que vous avez lancé contre nous en faisant traîner la procédure, et au lieu de nous montrer faibles, notre action samedi dernier était l'expression de notre refus d'y participer. Nous n'allons pas nous cacher en attendant le jour où vous décidez d'exécuter Mumia à l'image des politiciens et des organisations de défense des droits de l'homme. Nous n'allons pas attendre la décision du juge Sabo pour apparaître car nous savons, tout comme vous, quel sera son verdict. Notre intention reste de libérer Mumia et d'abolir la peine de mort et nous n'allons pas attendre une proposition de nous asseoir autour d'une table de négociation. C'était la signification de notre action samedi dernier. Lorsque nous étions en train de repeindre la façade de votre monument sacré car les représentants officiels refusait de prendre en compte notre visite, la police a attaqué les manifestant-e-s et procédé à de nombreuses arrestations. 7 personnes sont inculpées et passeront en procès au cour du mois de décembre 2000, ce qui sera pour nous une nouvelle occasion d'attirer l'attention à propos de votre implication dans l'affaire de Mumia et de la loi relative à l'application de la peine de mort. Cette opération de répression illustre de manière évidente la volonté des gouvernements nationaux d'éviter des incidents diplomathques, ce qui les porte à collaborer avec vos intentions meurtrières. En tant que superpuissance impérialiste, vous les obligez à resserrer l'étau sur notre mouvement en recourant à la brutalité policière au nom de votre domination de fait. Mais cette répression fait ressortir avant tout le conflit entre vous et nous, et, au lieu de nous amener à respecter les maîtres, elle nous apprend à mieux les connaître. Si vous espérez affaiblir notre détermination par de telles agressions contre des manifestations non-violentes, vous devriez réviser votre programme avant que notre gouvernement ici ne se fatigue de défendre vos projets criminels. Au lieu d'acheter notre silence en faisant traîner l'affaire de Mumia, vous alimentez l'agitation à l'extérieur des prisons, vous alimentez la mobilisation anti-américaine, ce qui est regrettable pour vos intérêts (...).Nous voulons vous rappeler que mort ou vivant, la captivité de Mumia Abu-Jamal augmentera la menace qui pèse sur vos intérêts. Mais avec une grande arrogance vous allez probablement considérer qu'emprisonner les éléments les plus nuisibles de la résistance va freiner notre détermination. En effet, vous allez enfermer un maximum de gens pour leur opposition au meurtre légal et à la domination capitaliste. Et c'est ce qui fait l'Histoire, celle des luttes, et celle d'une société qui en hérite. L'abcès qui affecte votre histoire a traversé les océans, j'espère que vous entendez parler tout les jours de son développement. LIBERTÉ POUR MUMIA !!! LIBERTÉ POUR TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES !!! Suit une lettre de Mumia Abu Jamal concernant l'hypocrisie des états pour ne pas reconnaître l'existence de prisonniers politiques dans leurs geôles... parlons-en en France aussi! Nous avons décidé de publier la lettre venant d'un prisonnier malgré notre réticence envers MOVE et des termes comme "prisonniers spirituels"... allez Ni Dieu, Ni Maître et bonne lecture! Selon l'Etat américain, il n'y a pas de prisonniers que l'on puisse qualifier de politiques dans ses prisons. D'ailleurs, beaucoup d'autres pays ont cette position. En fait beaucoup d'individus ont été pris pour cible, poursuivis et jetés dans les goulags américains en raison de leurs opinions, de leurs engagements et/ou de leurs actions politiques. La récente libération de plusieurs indépendantistes portoricains, à l'issue d'une longue détention dans les prisons fédérales, constitue une preuve de la reconnaissance tacite de l'existence de prisonniers de guerre. Ou seraient-ils subitement devenus des prisonniers politiques après une décennie passée dans les prisons américaines? Des dizaines de soldats de la Black Liberation Army sont encore aujourd'hui dans les goulags américains, certains depuis trente années. Sont-ils moins prisonniers politiques que leurs camarades Portoricains seulement parce que le pouvoir politique n'a pas eu le courage de les libérer? Geronimo Ji-Jaga n'est-il pas devenu soudainement un prisonnier politique parce qu'un juge de comté d'Orange en Californie a décidé que ses convictions violaient la constitution de cet état. Que dire de ses 26 années d'emprisonnement politique? Quand Ji-Jaga a tenté d'obtenir sa liberté conditionnelle des années auparavant, malgré un dossier exemplaire, on la lui refusa pour une seul raison: celle d'être "encore un révolutionnaire". Et pourtant, les Etats-Unis prétendent ne détenir aucun prisonnier politique. Il y a aussi les prisonniers politiques de MOVE que l'on peut également appeler, dans le sens exact du terme prisonniers spirituels. Ils ont été condamnés à cent ans de réclusion dans les goulags de Pennsylvanie, malgré leur innocence, pour avoir refusé de renier leur adhésion aux enseignements de John Africa, le révolutionnaire légendaire, fondateur de l'organisation MOVE. Neuf hommes et femmes de MOVE (1) faussement accusés d'avoir tiré collectivement sur un flic de Philadelphie le 8 août 1978 ont reçu la peine maximale tandis que plusieurs autres membres de MOVE, terrifiés par la violence de l'Etat ont désavoué leur allégeance à MOVE. Ce qui leur a valu leur liberté. Pourtant les membres de MOVE sont toujours en prison 22 années après, parce qu'ils ont trop de principes pour renier John Africa! Et non a cause de crime. Ne sont-ils pas des prisonniers politiques, spirituels de l'Etat? Aux Etats-Unis la loyauté est un crime. Lorsque la membre de MOVE Ramona Africa osa survivre à l'holocauste urbain du 13 mai 1985 (2), c'est elle et non les meurtriers d'enfants ou les poseurs de bombes de la ville, de l'Etat et du gouvernement fédéral qui est allée en prison. Durant sept longues années infernales, Ramona a été enfermée dans les cellules de l'Etat alors que les meurtriers d'Osage Avenue obtenaient promotions, avancements et éloges. Etait-elle prisonnière de l'ordre politique? Il y a beaucoup d'hommes et de femmes qui continuent de croupir dans les prisons américaines et dont les noms nous sont inconnus: Sundiata Acoli, les frères et les soeurs Africa, Bashir Hameed, Mondo We Langa, Sekou Odinga, Russell Maroon Shoats, Joan Karl Loaman, Ray Luc Levasseur, Tom Manning, Yi Kikumara et bien d'autres encore. Pourquoi sont-ils inconnus? Car il n'y a pas de prisonniers politiques aux Etats-Unis, n'est-ce pas? Mumia Abu Jamal Notes: (1) Le 13 mars 1998, Merle Africa est morte d'un cancer en prison, dans des circonstances mystérieuses. (2) Mumia fait ici référence au bombardement militaire de la maison de MOVE situé rue Osage à Philadelphie le 13 mai 1985. Source: Comité de Soutient à Mumia Abu Jamal et aux Prisonniers Politiques: http://cosimapp-mumia.org/ SOLIDARITÉ AVEC LES 3 INCULPÉS DE CHATTANOOGA Il y a plus de 2 ans (19 mai 1998), 3 militants activistes noirs américains, Lorenzo Komboa Ervin, Damon McGee et Mikail Musa Muhammad, ont été arrêtés à Chattanooga, dans le Tennessee pour avoir troublé une séance du conseil municipal en organisant un rassemblement contre la brutalité policière. Dans l'Etat du Tennessee, il est illégal de perturber par l'action ou par la parole toute réunion officielle. Ca pourrait coûter aux militants 1 an de prison. Lorenzo est un ex-prisonnier politique qui a déjà passé 15 ans dans les geôles américaines. Leur procès a été monté par l'avocat général du District, par le chef de la police et d'autres officiels dans le but de détruire le mouvement contre la brutalité policière. Cette ville de moins de 200 000 habitants détient le triste record des bavures et brutalités policières. Le rassemblement, lors duquel 150 personnes sont venues exprimer leur colère, fait suite au meurtre de deux noirs en deux semaines par des policiers blancs. Depuis le début des années 80, plus de 40 personnes, pour la plupart noires, ont été abbattues par les balles de la police. Bien entendu aucun d'eux n'a eu à affronter les tribunaux pour ces assassinats légaux. Par contre, les 3 militants noirs qui ont osé s'indigner activement devant cette immonde situation risquent la prison ferme. Lorenzo attend toujours son verdict dans une autre affaire : il avait déjà été inculpé avec 7 autres activistes dans la même ville pour perturbation de l'ordre public pour avoir manifesté pacifiquement dans le centre-ville de Chattanooga contre l'étouffement d'une autre bavure. 8 flics venait d'assassiner par strangulation un noir pour "conduite en état de négritude" (driving while black, viridique !) sans le moindre souci pénal. Dans l'histoire du Tennessee, la loi antiperturbateur n'a été utilisée que dans ces 2 affaires, et Lorenzo, ex-militant des Blacks Panthers, est en train d'en faire doublement les frais. Cette loi relative au trouble des réunions officielles n'a été donc utilisée que pour poursuivre des gens de couleurs en lutte contre les brutalités policières. Lorenzo, Damon et Mikail n'ont pas la moindre chance d'obtenir un procès équitable dans cette ville, pas plus que dans tout le comté d'Hamilton. Les 3 de Chattanooga n'ont reçu aucun soutien d'aucune organisation des droits de l'homme dans tout le pays, il faut dire qu'en plus d'être noirs, ils sont anarchistes. Le procès devait finalement avoir lieu le 12 septembre, mais comme cela c'est déjà produit 7 fois en 2 ans et demi, a été repousé au 11 janvier 2001, le motif officiel étant de nouveau que les flics ne sont pas prêts à passer en procès. Cela donne biensûr du temps à la défence mais surtout à la campagne de soutien aux 3 de Chattanooga et pour le boycott touristique de cette ville. Un site vient d'être mis en place: maxine-j.tripod.com/policemurder.html Continuez donc d'écrire, faxer, e-mailer des lettres de protestation au responsables du district en demandant que les charges contre les 3 de Chattanooga soient levées: Bill Cox, Hamilton County District YM M4I5S3S 24 Attorney General, City County Courts Bldg., 3rd floor, 601 Market street, Chattanooga, TN. 37402, E-mail: Bill_Cox@hcda.cps.k12.tn.us, fax: (423)209-7401 PÉROU : CONDAMNATION DE LORI BERENSON. COMMUNIQUÉ DU MRTA. La décision du Conseil Suprême de Justice Militaire (Consejo Supremo de Justicia Militar), dans l'affaire de la journaliste américaine lori Berenson ne nous surprend pas. Le gouvernement péruvien a l'habitude de prendre des décisions politiques, du moment que celles-ci lui permettent de maintenir son pouvoir et d'améliorer son image devant la Communauté Internationale. C'est cette même dictature qui, dans un acte habituel de vengeance, a condamné cette journaliste à la prison à perpétuité au cours d'un procès militaire lors duquel, comme des milliers de détenus péruviens, elle n'a pas eu le droit de se défendre. Le procès n'a pas été équitable, sinon, il aurait été prouvé clairement qu'elle n'appartenait pas au MRTA, et certainement pas à la Direction Nathonale Tupac Amaru (Direccion Nacional Tupacamarista). Pourquoi déclarons-nous que la sentence à l'encontre de Lori Berenson était un acte de vengeance ? Parce que depuis le moment où elle a été arrêtée ils savaient que la raison de son voyage au Pérou était d'approfondir sa connaissance de ce qu'il s'y passe. On a proposé un deal à lori Berenson : en échange de sa liberté, elle devait déclarer que le MRTA était une organisation terroriste. Etant donné les interviews auxquelles elle a répondu avant les événements qu'elle a pu observer sur tout le territoire du Pérou, elle savait que ce n'était pas vrai, tout comme il n'est pas vrai que le peuple du Pérou considère le MRTA comme une organisation terroriste. Elle n'a pas accepté cette infâme proposition et, malgré l'indignation provoquée par cette proposition et la pression à laquelle elle était soumise, elle a déclaré : "Le MRTA n'est pas une organisation terroriste et je suis condamnée pour mon amour profond pour le peuple du Pérou...". Cette défense publique de la vérité à propos d'une organisation criminalisée par la dictature était et est ce que la dictature ne peut par pardonner à la jeune journaliste nord-américaine. Défendre la vérité dans un pays dont le gouvernement utilise le mensonge comme arme politique a coûté à Lori Berenson 5 ans de sa jeunesse dans les cellules des pires prisons du monde, les prisons péruviennes, qui ne remplissent pas les conditions minimales requises pour y enfermer des êtres humains. Ces cellules sont une torture permanente, et n'avaient pas été utilisées dans le monde depuis l'époque nazi. Ce nouveau procès de la journaliste Lori Berenson n'a qu'une chance de ne pas devenir une autre parodie de justice, si les Organisations des Droits de l'homme et la Communauté Internationale obligent le gouvernement de Fujimori à garantir un procès équitable, un procès publique, avec un jury impartial, le droit de se défendre, avec la présence d'observateurs internationaux qui peuvent répondre de la légalité des procédures et de l'autonomie du pouvoir judiciaire. Le pas franchi par la dictature dans le cas de Lori Berenson ne laisse pas entrevoir l'espoir qu'elle respectera même ses propres lois pour les plus de 3000 prisonniers politiques de la couche populaire qui sont accusés d'être des guérilleros, de façon à les faire taire et, ainsi, de causer la terreur parmi la population, à l'aide d'un programme psychosocial qui rend suspect de guérilla et de terrorisme n'importe quel citoyen, homme ou femme, qui s'oppose au régime. Ceux qui ont été détenus sans raisons ou sans preuves, après avoir été détenus arbitrairement, ont été torturés et condamnés en 72 heures par des tribunaux civils ou militaires avec des juges sans visages, et c'est depuis leurs cellules qu'ils doivent prouver leur "innocence". Nous n'en pensons pas moins de nos frères et de nos soeurs emprisonné-e-s injustement pour défendre leurs idées de liberté et de dignité de notre peuple, qui ont fait usage de leur droit constitutionnel à s'insurger, à combattre un gouvernement qui n'a pas respecté la volonté et les intérêts de son peuple et est devenu une dictature. Les prisonniers de guerre, les militants tupacamaros ont pris les armes pour défendre notre peuple en accord avec le principe constitutionnel du droit à l'insurrection et avec un respect certain des lois de la guerre, comme spécifié dans la convention de Genève et les protocoles additionnels des guerres civiles qui ne sont pas reconnus et qui sont systématiquement violés par cette dictature et ses soutiens. LE PEUPLE TUPACAMARU SE MET EN MARCHE ! C'EST L'HEURE DU PEUPLE, DE LA RÉVOLUTION SOCIALISTE ! TUPAC AMARU VIT ET VAINCRA ! NOUVEAU TRANSFERT DE MARK BARNSLEY Depuis le 13 septembre, Mark Barnsley a une nouvelle adresse. Il se retrouve à nouveau dans le nord de l'Angleterre après avoir été enfermé pendant quelques semaines à Parkhurst, sur une petite île au large de la côte sud de l'Angleterre, loin de ses proches et de ses sympathisant-e-s. Il n'est actuellement pas soumis à un régime de détention spécial. Il a fait une brève "étape" à la prison de Wakefield au début du mois de septembre pour être jugé pour l'incident survenu en Avril à Long Lartin (voir bulletin précédent). En bref, Mark et 6 autres détenus ont été violemment attaqués par des matons suréquipés après avoir été arbitrairement enfermés toute une journée dans une cellule. Tout aussi arbitrairement, ils ont été accusés de vouloir barricader leur cellule et de préparer une mutinerie. Les matons de Long Lartin ont fabriqué l'histoire de toute pièce afin de faire taire des détenus gênants et Mark a été reconnu coupable d'avoir voulu barricader la cellule, ce qui lui coûtera 3 semaines de prison supplémentaire. Dans son empressement visant à condamner Mark, l'administration pénitentiaire de Long Lartin a eu recours à de nombreux moyens douteux. Entre autre, ils ont retenu les preuves qui auraient permi aux avocats des prisonniers de prouver clairement l'innocence de Mark et le fait que les autres détenus ont été en fait enfermés sans raison dans une cellule puis tabassés par l'équipe. Le comité de soutien à Mark travaille afin que cette condamnation soit un jour annulée et que le traitement brutal et inhumain réservé aux prisonniers de Long Lartin soit exposé publiquement. En 1994, un certain nombre de gardiens du Quartier de Haute Sécurité (Special Security Unit) de la prison de Whitemoor à Cambridgeshire, en Angleterre étaient tranquillement en train de jouer au Scrabble. Pendant ce temps, des prisonniers de guerre irlandais, classés parmi les prisonniers les plus surveillés du système carcéral britannique, étaient en train de s'évader. Six mois plus tard, 3 prisonniers sont littéralement sortis de la prison de sécurité maximale de Parkhurst à Isle of Wight, l'Alcatraz d'Angleterre. Ces deux événements ont été les détonateurs d'une vague de répression jamais vue auparavant dans les prisons britanniques, dont le but est de détruire la rérhrtance des prisonniers une bonne fois pour toute. Les graines de la répression avaient été plantées suite à la mutinerie de Strangeways en 1990, la plus grosse révolte de prisonniers de l'histoire anglaise. Alors que quelques concessions d'ordre htmanitaire ont été accordées en temps que mesure stratégique apahsante en plein coeur de la révolte, l'Etat anglais a commencé à développer une série de mesures et à faire des plans destinés à s'assurer qu'il n'y aurait jamais d'autre Strangeways. Après la rébellion initiale, Strangeways est vite devenu une mutinerie avec les prisonniers sur les toits qui, au plus grand embarras de l'Etat, a traîné en longueur pendant des semaines aux grands yeux du public et de la presse. Des révoltes sur les toits s'étaient en fait déroulées dans les prisons anglaises depuis des années, et étaient toujours l'un des actes de résistance des prisonniers les plus spectaculaires. Les changements dans l'architecture des prisons suite à Strangeway en sont fait une chose révolue. Parallèlement aux changements accomp`gnant le notveau profil du toit, et avec l'assurance que les prisons modernes ne pourraient pas être observées depuis l'extérieur, les modifications architecturales sont le reflet des leçons retenues des soulèvements passés. Les "ailes" des prisons (les blocs où se trouvent les cellules) ont été confectionnées avec un souci particulier de l'observation, de la sécurité et du contrôle. L'utilisation massive des caméras de vidéo-surveillance en décould a naturellement accompagné ces modifications. Suite aux évasions de Parkhurst et de Whitemoor, deux rapports ont été commandés, portant les noms de leurs deux auteurs respectifs Woodcock et Learmont. Woodcock avait préalablement été le flic le plus haut gradé d'Angleterre, donc son antipathie envers les prisonniers allait de soi. Learmont était un vieux avec une personnalité du genre "Colonel Blimp", qui a lui-même déclaré n'avoir jamais pensé à la prison ou aux prisonniers avant d'être nommé par le ministère de l'Intérieur. De façon prévisible, les 2 rapports recommandaient l'introduction d'un grand nombre de mesures répressives liées à la "sécurité". Néanmoins, Woodstock et Learmont n'étaient dans une certaine mesure que les larbins d'un programme déjà prévu. Selon Woodstock, ses conseils n'étaient que censés être appliqués au Quartier de Haute Sécurité de la prison de Whitemoor, pourtant, le ministère de l'Intérieur a déclaré qu'ils seraient introduit dans l'ensemble du système pénitentier. Beaucoup de ces mesures, comme une plus grande restriction de la propriété de prisonnier-e-s (appelé le "contrôle volumique") reflètent celles introduites dans les prisons américaines ces dernières années. En fait les prisons de sécurité maximale ont été les dernières prisons où ces règles répressives ont été appliquées, tout simplement du fait qu'il avait été anticipé que ce serait là que la résistance serait la plus importante. Une des premières prisons où les recommandations de Woodcock (dans ce cas surtout en ce qui concerne les visites) ont été mises en place au début de l'année 1995 a été la prison privée de (Wakenhut) Doncaster. Woodcock et Learmont ont en fait visité la prison le jour même où les mesures sont devenues réalité, mais n'ont été accueillis que par une solide grève du travail des détenus, l'incendie d'une des ailes et une série d'autres actes de résistance. L'introduction finale et totale des recommandations répressives de Woodstock, et celler par la suite appliquées au nom de Learmont, a rencontré une résistance importante, notamment avec la mutinerie radicale dd 200 prisonniers incarcérés à la prison de sécurité maximale de Full Sutton en janvier 1997. Il y avait déjà eu des révoltes et des grèves du travail à Full Sutton en réponse à la répression dès 1995, mais celle de 1997 a causé £ 2 000 000 (20 millions de F) de dommage et a réduit de moitié la capacité de fonctionnement de la prison pendant une année entière. Parallèlement aux restrictions physiques de "sécurité", un certain nombre dd mesures savamment calculées d'ordre "psychologiques" sont apparues, la plus connue et absurde étant la dénommée "Incentives and Earned Privileges Scheme", qui a donné un nouvel élan au vieux concept de "diviser pour mieux régner" en introduisant un système de classe à l'intérieur des prisons. Ce plan divise les prisonniers entre les "élémentaires", les "standard" et les "réhaussés" ( ces derniers connus comme les "enchantés") en fonction de leur degré de soumission au système. Au début, il n'y avait que de petites différences entre les catégories, mais elles se rnnt agrandies avec le temps, tout comme le niveau de soumission requis. Les prisonniers "Basiques" sont enfermés dans les quartiers d'isolement, même si ils ou elles n'ont pas commis d'infraction disciplinaire. Ils/elles ne reçoivent aucun "privilèges", ils/elles ont droits à une ou deux visites d'une demi-heure par mois (peut-être derrière une vitre), et à une dépense hebdomadaire de 2.50 £ au maximum (un paquet de 12 grammes de tabac coûte plus de 2 £). D'un autre côté, un prisonnier qui atteint le statut d'"Enchanté", disposera d'une télé, peut-être de matériel de cuisine, au moins 4 visites mensuelles d'une durée pouvant aller jusqu'à 2H30, 15 £ par semaine d'argent à dépenser ainsi que d'un rehaussement de salaire et d'une série d'autres "privilèges". Dans certaines prisons, le plan a tellement bien marché qu'il y a même des niveaux différents d'"enchantés". En terme de résistance des prisonniers, le "Incentives and earned Privileges Scheme" a été catastrophique. L'autre arme destructrice de l'Etat a été l'introduction progressive de télé en cellule (au même moment que le plan mentionné). 6 ans après l'évasion de Whitemoor, et seulement 10 ans après le renouveau de la libéralisation des prisons que Strangeways a inauguré, le cycle de la répression carcérale a encore une fois battu son plein, et la "Phase 1" est presque achevée. Ce plan finement mené dans le but de détruire la résistance des prisonniers ne devait pas être gâché par le déclenchement de grandes mutineries à travers le pays. La répression a été introduite doucement, et elle s'est empirée après le rapatriement des prisonniers de guerre irlandais, qui constituaient la plus grosse entité de prisonniers militants du système carcéral. La tactique employée le plus couramment a été la provocation contrôlée, à cela on ajoute de la répression, et ceux qui résistent sont ciblés et transférés vers des quartiers spéciaux. Par ces méthodes, l'Etat a finalement réussi à reconfisquer toutes les concessions pour lesquelles les prisonniers effectuant des longues peines s'étaient durement battus à l'époque, et il a réussi à rendre la population générale très coopérative et prête pour la phase 2 de l'édification du Complexe Industriel des Prisons Britaniques. Au niveau du rapport avec les prisonniers politiques, l'Etat a évidemment cherché à les isoler et à les punir, en maintenant leur traitement d'exception en temps qu'exemple pour tous ceux qui s'écarteraient du chemin de la soumission totale. Le "gros baton" final était (et d'une certaine façon est toujours) le Quartier de Contrôle de Woodhill, où un certain nombre de prisonniers constamment gênant sont retenus dans des conditions choquantes, inhumaines et brutales. De toute façon, Woodhill n'a pas été sans ses problèmes du point de vue de l'Etat. Il y a eu une résistance continue de la part de ceux qui y ont été placés sans compter la solidarité de la part des autres prisonniers (par exemple une grève du travail à Full Sutton en 1999) et des groupes de soutien à l'extérieur. Woodhill représente une cible symbolique pour le mouvement anticarcéral, et a attiré l'attention des organisations de défense des droits de l'Homme comme "Amnesty Internationale". A cause de cela l'Administration Pénitentiaire tend à revenir à sa politique précédente de dispersion des prisonniers militants vers des quartiers d'isolement éparpillés dans le district de la prison et à les transférer à interval régulier. Un nombre relativement faible de "fauteurs de trouble" sont traités de manière très simple, et aussi brutalement et cruellement que nécessaire, du moment qu'il y ait soumission générale de la population carcérale. Malheureusement, cette pratique s'est actuellement exacerbée jusqu'à un degré jamais atteint auparavant. Bénéficiant du maintien d'une population carcérale incroyablement "enfermée", intimidée, aliénée, abrutie par les postes de télévision, le système carcéral est maintenant en mesure de s'occuper du grand nombre de personnes à l'extérieur que la législation répressive va incarcérer. La Phase 2 de la stratégie carcérale, qui est déjà en cours, va engendrer une plus grande exploitation de cette force de travail détenue comme des esclaves. Les prisonniers seront soit au travail en train de "produire" ou ils seront enfermés derrière leur porte. Travail, Regarde la Télé, Dort. Voilà l'avenir que prévoit l'Etat pour nous. Tout comme en Amérique, l'avenir est Privé. Les mêmes compagnies qui enferment les prisonniers aux USA sont actuellement en train de financer le programme du gouvernement britannique de construction massive de prisons. Bien que nous soyons à un niveau bas en ce qui concerne la lutte contre la prison en Angleterre, la résistance existera toujours et perdurera. L'Histoire nous montre que les révolutions ont l'habitude d'éclater quand le Pouvoir les attend le moins. Même les esclaves se révoltent. SAUVONS ZOLO AGONA AZANIA DE LA PEINE DE MORT Une date d'exécution pour le prisonnier politique noir, Zolo Agona Azania, a été fixée au 25 octobre. Il a été condamné en 1985 pour le meurtre d'un flic pendant la fuite après un braquage. Les 3 complices ont pris 60 ans mais Zolo a eu droit à la peine de mort car il a été défini comme un "New African Terrorist". Zolo est un des nombreux noirs afro-américains dévoués à la libération du peuple noir et qui paie toujours son engagement dans les geôles américaines. Son procès en appel a été refusé il y a peu et son avocat a lancé un appel pour que Zolo ait le droit a un nouveau procès équitable cette fois-ci. On peut juste rappeler ici que pendant son procès 70% des noirs du jury ont mystérieusement été radiés sous prétexte d'une erreur informatique. Bien sûr il a été jugé par un jury composé de blancs, une "manière" parmi tant d'autres de faire disparaître de nombreux militants noirs derrière les barreaux. Il y a plusieurs preuves qui sont restées non examinées pendant le procès mais il serait trop long pour tout vous énumérer.... vous pouvez par contre vous procurer un texte (en anglais) en envoyant un mail à: soy4life@yahoo.com Une campagne d'urgence est mise en place pour forcer la Cour Suprême de l'Indiana a suspendre l'exécution et à revoir le procès. Vous pouvez écrire des lettres à: Randall Shepard, Chief Justice, Indiana Supreme Court, 200 W. Washington St., Indianapolis, Indiana 46204-2732 , USA. Ecrivez à Zolo pour lui faire savoir qu'il n'est pas seul: Zolo Agona Azania # 4969, Indiana State prison, POBox 41, Michigan City, Indiana 46361-0041, USA. Plus d'infos sur la campagne: http://www.dragking.org/freezoloazania.html SOLIDARITÉ AVEC KAREN HORNING Karen est une prisonnière de l'état américain. Voici une lettre expliquant son cas et qu'il est nécessaire de faire circuler, car Karen demande de l'aide notamment par le biais de lettres de soutien. Je suis une prisonnière de l'état fédéral des Etats Unis. Après des années sans diagnostique et maltraitées, j'ai été informée qu'une autre attaque importante de la maladie me laissera amputée d'un pied au niveau de la cheville. Ceci es directement lié à la négligence que j'ai enduré pendant toutes ces années. En 1989, j'ai été brièvement transférée dans les services de FMC Lexington, où les docteurs ont diagnostiqué des rumatismes et de l'arthrite. J'ai continué à être traitée contre cette maladie. Pendant toutes ces années j'ai discuté avec les médecins mais personne ne m'a écouté. Je n'avais jamais été malade auparavant. Il n'y avait aucun doute que les médicaments les plus forts contre l'arthrite n'avait aucun effet sur moi. J'ai essayé de discuter avec les médecins que quelque chose n'allait pas. J'ai continué de répéter que cela pouvait être une autre maladie, mais la réponse fut toujours non. Finalement, je suis tombée sur un article qui disait que 10% des malades atteints d'arthrite étaient soignés par des antibiotiques. Le rhumatologue me les refusa. Après cinq mois de souffrance continue, le directeur de la clinique de FMC Tallahassee m'a prescrit des antibiotiques. j'ai commencé à être soulagée. Le 12 juin 1999, j'ai été transférée au FMC de Carswell où il y a les seuls équipements médicaux pour les détenus fédérales femme, et où PRAGUE : SOUTIEN A TOUTES LES VICTIMES DE LA RÉPRESSION !!! Les 26 et 27 septembre se tenait un sommet du FMI et de la Banque Mondiale à Prague. Plus de 10000 personnes se sont déplacées pour les manifestations. La répression tant annoncée a bien frappé. On savait déjà que l'armée fournissait un grand soutien logistique et matériel à la police, que diverses polices avaient donné des cours aux policiers tchèques (dont le FBI... info à vérifier) sur le contrôle des mouvements de foule et le traitement réservé aux arrêtés. Comme cela s'est passé à Washington, où, suite aux événements de Seattle, les membres du "black bloc" se retrouvaient criminalisés aussi bien par les médias, les flics, que le reste des manifestant-e-s ; la gauche citoyenne est unanime pour dénoncer ce que les organisateurs de la fête ont baptisé "cortège bleu" (cortège antifa/autonome). Voici donc le bloc radical confronté à une gigantesque campagne de calomnie relayée malheureusement par une frange moraliste du mouvement libertaire (entre autres la caravane anticapitaliste)... L'ennemi serait d'avantage ceux qui remettent en cause sans compromis le rôle des institutions économiques que ceux chargés de leur défense. C'est faire le jeu de l'autorité que d'isoler une partie des manifestants sous prétexte qu'ils/elles ne rentrent pas dans le moule de la manifestation "comme il faut". A la manifestation promenade vient maintenant se substituer le concours de la plus grande banderole, de la plus grande poupée ou du blocage le plus symbolique. Normal que de nombreux/ses militant-e-s ne se retrouvent pas dans ces propositions "radicales" de manifestations toutes tracées. Plus de 859 personnes ont été arrêtées à Prague, dont au moins 200 n'étaient pas tchèques. Au moins 20 personnes de nationalité étrangères ont été inculpées. Déjà de nombreux témoignages concordent sur les abus et bavures commises dans les commissariats et les prisons de Prague. Le 30 septembre, de nombreuses personnes ont été relâchées. Nous ne connaissons pas aujourd'hui le nombre de manifestant-e-s toujours retenu-e-s. Les témoignages font état de diverses tortures employées par les flics contre les arrêté-e-s : bras, jambes, côtes ou dents délibérément cassés, abus sexuels, tabassage méthodique contre des manifestant-e-s menotté-e-s etc. Maintenant, c'est la solidarité avec tou-te-s les manifestant-e-s retenu-e-s/inculpé-e-s qui doit jouer. Le groupe Anarchiste Emile-Henry (Québec) nous a fait parvenir un modèle de lettre que chacun-e d'entre nous peut reprendre et envoyer aux autorités concernées : Madame, monsieur, C'est avec consternation et la rage au coeur que nous parviennent les dernières nouvelles de la République Tchèque. En effet, nous avons été informés de la répression massive, des privations de droits, des violences policières et même de cas de tortures qui ont eu lieu dans les prisons de votre état contre les malheureux qui ont eu la malchance de tomber dans les pattes de votre police suite aux manifestations des 26, 27 et 28 septembre contre le FMI, la Banque Mondiale et la mondialisation en général. Nous savions déjà, notamment suite aux cas emblématique des anarchistes Michal Patera de la FSA-AIT , Milan Naplaca et Jindrich Lumbach de l'ORA-Solidarita, que votre état n'était pas tendre avec les opposant-e-s, les dissident-e-s et les révolutionnaires. Nous ne pouvons que protester vivement contre le traitement barbare, digne d'une dictature, que votre état réserve aux manifestant-e-s du 26 septembre. Par conséquent, nous revendiquons la libération immédiate et l'abandon des poursuites contre tous les manifestant-e-s arrêté-e-s dans le cadre des manifestations anti-mondialisation à Prague. Libérez nos camarades !! Nous ne vous saluons pas... Signature A renvoyer à : - Ambassade de la République Tchèque, 15 av. Charles Floquet, 75007 Paris, Tel : 01 40 65 13 00/ fax : 01 47 83 50 78. - Consulat de la République Tchèque, 18 rue Bonaparte, 75006 Paris. Par ailleurs, une action de solidarité avec les manifestant-e-s emprisonné-e-s a été menée le 27 septembre vers 16H30 à Dijon. Une quinzaine de personnes ont occupé la délégation du ministère de l'économie et des finances afin de faxer un message de solidarité avec les victimes de la répression. Le fax a été envoyé à l'ambassade de la République Tchèque, et fut suivi d'une distribution de tracts avec banderole dans le centre-ville. Nous encourageons les groupes, assos ou personnes concernées par la lutte anti-capitaliste à organiser des actions de solidarité, des diffusions de tracts, des réunions d'information ou autre dans leur ville. L'enjeu est important !! Le tract distribué à cette action est disponible via internet (ou via le courrier traditionnel). BRÈVES - SUÈDE : le magazine anarchiste suédois "Brand", qui existe depuis maintenant plus de cent ans est actuellement poursuivi en justice par le ministre de la justice Hans Regner devant le tribunal de Gothenbourg. Le magazine est poursuivi pour incitation à l'insurrection, ce qui est une violation de la liberté de presse selon la loi suédoise. C'est la police secrère (Säpo) qui a préparé le dossier visant à inculper le magazine suite à la parution d'un article dans l'édition de mars qui concernait l'usage de certaines armes et d'actions violentes dans des situations de confrontatiopn avec la police. Selon les autorités, les lecteurs/rices étaient encouragé-e-s à utiliser des molotovs et des pierres contre le polic anti-émeute. Pendant le mois de mars, un squat a été attaqué par la police dans la ville de Linköping. La trentaine de squatteurs/ses ont répondu en jettant des pierres et du matériel incendiaire sur le police. Une certani nombre d'entre eux/elles ont depuis été condamné pour "émeute". Le témoignage de l'un des policiers présents lors de l'opération a été sollicité par le ministère de la justice pour le procès contre Brand. Le ministre a demandé à ce que cette édition soit confisquée. Il a été tiré à au moins 1600 exemplaires. Infos : Brand, box 150 15, 104 65 Stockholm, Suède. E-mail : ksvensson@motkraft.net - Eugene, USA: Les deux anarchistes Free et Critter sont encore toujours emprisonnés en attendant leur procès fixé le 3 octobre. Les deux sont soupçonnés d'être les auteurs de plusieurs attaques et d'incendies sans aucune preuve contre eux. Ils ont beaucoup apprécié le soutien international, mais votre soutien est encore et toujours le bienvenu. Ecrivez leur: Jeffrey Luers (Free) #1306729 et Craig Marshall (Critter) #1340996, 101 W. 5th Street, Eugene, Oregon 97401, USA. Pour plus d'infos contactez le "Free and Critter Defence Committee": eae@enf.org Si vous voulez les soutenir financièrement, envoyez les tunes à: O.U.R. Credit Union, c/o Free and Critter Legal Defence Fund, P.O.Box 11922, Eugene, OR 97402. - USA: Le prisonnier politique anti-impérialiste, Jaan K. Laaman à été transféré de Leavenworth (Kansas) vers Cedar Junction dans le Massachusetts. Ceci est donc son nouvelle adresse: J. Laaman W41514, POBox 100, South Walpole, MA 02071, USA. - CANADA : le 15 septembre, 8 personnes ont été reconnues coupables d'avoir participé à des actions non-violentes contre la déforestation dans la vallée d'Elaho en 1999. Betty Krawczyk et Barney Kern ont été condamné à une peine d'un an de prison, Resha W. à 3 lois, Jurtin P. à 2 mois. Christopher K. a été condamné à un an de prison avec sursis. Enfin, 2 autres militants ont été reconnus coupables des mêmes faits mais ne seront pas condamnés avant l'examen de l'affaire des manifestant-e-s de El`ho par une cour d'appel. Dnvoyez vos lettres de solidarité aux adresses suivantes (en écrivant à chaque prisonnier-e-s individuellement) : Barney Kern, Justin Payne et Chris Nolan (tous à) New Haven Correctional Center, 4250 Marine Drive, Burnaby BC V5J 3E9, Canada. Betty Krawczyk et Reasha Wolfe (toutes à) Burnaby Correctional Center for Women, 7900 Fraser Park Dr., Burnaby BC V5J 5H1, Canada. - USA : Chris Plummer a besoin de notre soutien ! Nous en avons parlé à plusieurs occasions. C'est un prisonnier politique anarchiste américain condamné à une lourde peine pour des actions radicales antifascistes. Il semble qu'il pourrait être libéré d'ici novembre 2001 (peut-être avant). Chris est resté très actif en prison. Depuis quelques temps, il avait fondé avec le prisnnniers anarchiste Robert Thaxton le A-Plan (Anarchist Prisondrr& Legal Aid Network). La solidarité financière est notamment importante actuellement pour préparer cette éventuelle libération. Contact : Christopher Lee Plummer Defense Committee, Po Box 685 136, Austin TX 78768. E-mail : chrislplummer@hotmail.com (pour le soutien), et Christopher Lee Plummer # 677345, Michaels Unit, Po Box 4500, Tennessee Colony TX 75886, USA. - SQUATT-DIJON : 5 squatteuses ont ouvert une maison (abandonnèe par les riches propriétaires depuis 25 ans) dans une des rues les plus bourgeoises de la ville. La riche aristocrate propriétaire des lieu n'a pas tardé du tout à se manifester pour récupérer son bien. Après une tentative infructueuse des flics d'expulser la maison "à l'amiable", la procédure pénale a été lancée. Une semaine après, les squatteuses du 15 Cours du Parc recevaient déjà leur convocation devant le tribunal. Le 2 octobre, elles ont obtenu un report de 2 semaines. Les bourgeois bénéficient d'une accélération jamais vue auparavant dans la procédure judiciaire. - URUGUAY : le 27 septembre 1999, 4 personnes âgées entre 18 et 21 ans (Gerardo Leon Gimenez, Miguel Emiliano Gimenez, Alexander Montero et Alexis Tourné) ainsi qu'un mineur ont été arrêtées puis torturées pendant 48 heures dans le commissariat 17 de Montevideo. Gerardo et Miguel ont été frappés d'autant plus qu'ils étaient des étrangers (tous deux nés en Suède). Miguel souffre toujours de problèmes auditifs dû à son tabassage. Ils ont été obligés de signer des déclarations qu'ils n'ont même pas lu. La police les accuse de 2 braquages dans un bar et dans un magazine sans preuves. Plusieurs d'entre eux étaient impliqués dans des activités politiques (projet de centre autonome pour les jeunes) et étaient les enfants d'exilés politiques. La répression s'est poursuivi dans les murs de la prison, comme le 26 février lorsque Gerardo a été menotté et injecté de tranquilisants, ou 3 jours plus tard lorsque Alexander a été tabassé. Le 14 avril, Miguel a été gazé et menacé pour avoir demandé des soins médicaux. Il les a finalement obtenu après 8 mois de détention. L'accusation a réclamé une peine de 7 ans + 1 mois pour Gerardo, 7 ans et 4 mois pour Alexander, et 8 ans pour Miguel et Alexis. Pour plus d'infos, contactez l'ABC/CNA de Buenos Aires, C.C. 3411, C1000WBI, Buenos Aires, Argentine. E-mail : cnaba@sindominio. Site Web : http://www.sindominio.net/cnaba/ - FTP : le livre Franc-tireur, un combat antifasciste à Marseille vient de paraître avec au sommaire : "peste brune à Marseille" sur le contexte d'implantation du racisme en Provence Alpes Côte d'Azur, "FTP : récit d'un engagement" (chronologie des actions revendiquées FTP, entretien avec Yves Peirat, etc.), "Solidarités Antifascistes" (arrestation de William et Yves, appel pour leur libération) ainsi qu'une présentation de réseau No Pasaran. Vous pouvez le commander pour 40 f port compris aux Éditions Reflex, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris. Si des détenu-e-s veulent le recevoir (gratuitement), contactez l'ABC-Dijon. L'Anarchist Black Cross est une fédération internationale de groupes autonomes dont le but est l'abolition définitive du système carcéral. Nous n'y arriverons pas du jour au lendemain et l'ABC propose dans un premier temps une soutien aux prisonnier-e-s anarchistes, gauchistes, révolutionnaires, sans-papiers, victimes d'agressions racistes, sexistes, policières (emprisonnées pour s'être défendues), victimes de faux témoignages ou de machinations politico-judiciaires, etc. Nous encourageons les lectrices et lecteurs à écrire aux prisonnier-e-s, nous collectons des fonds pour apporter un soutien financier aux détenu-e-s ou pour les aider à couvrir les frais de défense, nous diffusons des infos sur un bulletin mensuel et sur la feuille d'info Maloka, nous organisons des actions de solidarité. Contactez-nous pour recevoir des tracts de présentation, des bulletins précédents, ou tout simplement pour en savoir plus. ABC-Dijon, Maloka, BP 536, 21014 Dijon Cedex, France E-mail : ABC.dijon@net-up.com Site Web : http://www.chez.com/maloka/ Compl‚ment du Bulletin ABC-Dijon #20 Infos re‡ues du collectif "Kengred ha krogad" (kengred_ha_krogad@yahoo.fr) PRISONNIERS POLITIQUES BRETONS : LIBERATION DE BERTRAND GRIMAULT, GREVE DE LA FIN DE GAÓL ROBLIN Bonjour, voici donc quelques infos pour mettre … jour la situation des prisonniers politiques bretons. Tout d'abord une bonne nouvelle avec la remise en libert‚ de Bertrand GRIMAULT le 29 septembre 2000 au soir. Membre d'EMGANN, il avait ‚t‚ arrˆt‚ … Carhaix (FinistŠre) le 5 octobre 1999 et a pass‚ un an en "d‚tention provisoire" … Fresnes (94). Il a bien ‚videmment ‚t‚ plac‚ sous contr“le judiciaire. Nous lui souhaitons un bon retour chez lui en esp‚rant qu'il ne sera pas le dernier et que d'autres remises en libert‚ suivront bient“t. AprŠs cette nouvelle plut“t optimiste, la lutte des prisonniers politiques bretons continue. En effet, Ga‰l ROBLIN, porte- parole du mouvement de gauche ind‚pendantiste EMGANN, a entam‚ une grŠve de la faim le 1er octobre 2000, action m–rement r‚fl‚chie afin de satisfaire les revendications des huit prisonniers politiques bretons : Un statut politique pour les prisonniers politiques bretons, signifiant : 1. le groupement des prisonniers politiques bretons, ce qui sous entend la lev‚e des interdictions de communiquer (y compris pour les inculp‚s libres), 2. le retour en Bretagne, 3. le droit de s'exprimer en langue bretonne lors de l'instruction et du procŠs, 4. la lib‚ration imm‚diate des prisonniers malades. Plus un certain nombre de revendications applicables de suite pour tous les prisonniers (politiques ou sociaux) : 5. une douche par jour, 6. une meilleure alimentation, 7. l'obtention syst‚matique de parloirs doubles, 8. l'abolition du quartier d'isolement. "Kengred ha krogad" apporte son soutien … l'action de Ga‰l ROBLIN, qui s'exprime dans une lettre ci-jointe. La Bretagne c'est la vie ? Bien s–r... la lutte aussi ! Je tiens … m'expliquer sur les raisons qui me poussent … choisir cette forme de lutte qui ne doit en aucun cas ˆtre consid‚r‚e comme un acte de d‚sespoir, au contraire ! C'est une forme de lutte comme une autre, mˆme si c'est la mobilisation ext‚rieure qui sera d‚terminante. tant enferm‚ dans 10mý, 21h30 sur 24 et ‚tant priv‚ de fait de toute activit‚ en raison de mes interdictions de communiquer avec les autres d‚tenus politiques Bretons et Basques, le choix de formes de lutte et de r‚sistance s'offrant … moi est limit‚. Suite … la mort d'une jeune travailleuse bretonne, ce que tout le monde considŠre injustifiable, l'tat fran‡ais en a profit‚ pour criminaliser l'id‚e ind‚pendantiste et, plus largement, tous ceux et celles qui se r‚clament de la lutte pour les droits du peuple breton. Ceci a ‚t‚ fait en incarc‚rant des militants, en pratiquant une chasse aux sorciŠres digne du Maccarthysme. C'est pourquoi cette lutte pour les droits des prisonniers politiques bretons d‚passe, au niveau des enjeux et de la mobilisation que cela m‚rite, les stricts problŠmes carc‚raux et judiciaires. Cette lutte est pour moi indissociable de mon engagement ind‚pendantiste et anti-capitaliste. La justice et la police fran‡aise ont eu recours … des m‚thodes violentes (coups, menaces, insultes, saccages de domiciles...), … des arrestations massives de personnes dont le seul tort est d'ˆtre ind‚pendantiste ou d'en fr‚quenter, … des faux t‚moignages, … l'usage de faux, … la diffamation et le ministre de l'Int‚rieur de l'‚poque a mˆme bafou‚ en public la pr‚somption d'innocence. La classe politique fran‡aise et bretonne dans son immense majorit‚, si prompte … invoquer les Droits de l'Homme, est rest‚e muette, se rendant ainsi complice de ces pratiques. Notre incarc‚ration en France est justifi‚e par la n‚cessit‚ d'ˆtre prŠs g‚ographiquement des magistrats instructeurs. Pourtant, il n'est pas rare qu'il s'‚coule plusieurs mois entre deux entrevues avec le juge d'instruction. Vu la distance, cela constitue, avant toute ‚ventuelle condamnation, une punition pour nos proches et nos familles. De plus, je tiens … indiquer, … titre personnel, qu'en cinq mois de pr‚ventive, je n'ai ‚t‚ entendu qu'une fois pendant 2h30. A aucun moment, on ne m'a questionn‚ sur mon emploi du temps, pourtant connu. Cela permet … certains de continuer … distiller des insinuations par voie de presse. Je rappelle que certains camarades en sont rendus … un an de pr‚ventive ! Malgr‚ les promesses du juge d'instruction, je n'ai toujours pas accŠs … mon dossier. Peut-ˆtre redouterait-on que j'y trouve confirmation d'un autre cafouillage policier que l'on cherche … faire payer … d'autres ? Le maintien en d‚tention de d‚tenus malades n‚cessitant des soins que l'administration p‚nitentiaire se refuse … administrer, constitue une menace pour la vie de ces camarades. Sur ce sujet l… ‚galement, il y a un d‚ficit de mobilisation. Cette grŠve de la faim doit constituer avec les autres mobilisations … venir une occasion de relever la tˆte pour tous ceux et celles diffam‚-es et attaqu‚-es par la police et la justice fran‡aise avec la complicit‚ d'une classe politique de charognards qui souhaiteraient que, lorsque l'on ‚voque la Bretagne, on pense … une r‚gion typique de l'ouest de la France, peupl‚e de gens travailleurs et corv‚ables se contentant de l'avenir radieux que nous pr‚pare Paris et les capitalistes. Pour moi la Bretagne existe d'abord parce qu'il y a un peuple breton priv‚ de ses droits, … qui ont … mˆme enlev‚ sa conscience nationale. Un peuple qui, malgr‚ tout, se bat pour l'am‚lioration de ses conditions de vie dues … une politique ‚conomique impos‚e par Paris et les capitalistes, qui se bat pour le respect de son environnement, qui n'accepte pas la mort programm‚e de la langue bretonne, pas plus que la partition de son territoire. Fort de ce constat, j'ai choisi d'ˆtre de ceux qui d‚fendent l'id‚e d'une Bretagne, libre, ind‚pendante, r‚unifi‚e, brittophone et socialiste. Pour moi, cela ne sera jamais un d‚lit. Malgr‚ la prison je reste un militant et je n'ai plus qu'une chose … dire, battons nous ! Ga‰l Roblin, prisonnier politique breton La sant‚, e dibenn miz gwengolo 2000. Adresses des prisonniers : Arnaud Vannier, 272336 T 2/ 246 Ga‰l Roblin, 273 196 A 215 Pascal Laiz‚, 273 195 D 119 St‚phane Philippe, 273 209 B 117 42 rue de la sant‚, 75674 Paris Cedex 14 Christian Georgeault, 890 826, 3/179, MAH, 94261 Fresnes Cedex Denis Riou, 58 979, E-313, M.A. des Yvelines, 78390 Bois d'Arcy Cedex Alain Sol‚, 9045 B2 S 217, M.A. de la Seine-St-Denis, 93422 Villepinte Cedex G‚rard Bernard, 289 703V G3-46, D4, MAH, 91705 Fleury-M‚rogis Cedex Kengred ha krogad (Solidarit‚ et lutte en fran‡ais) est un collectif sans pr‚tention d'individuEs sympathisantEs de la cause ind‚pendantiste bretonne et impliqu‚Es dans le soutien des prisonnierEs. C'est pour cela que notre action se concentre autour des prisonniers politiques bretons et consiste … informer et sensibiliser. Gravitant autour des mouvements radicaux-squat-libertaires, nous tendons … sensibiliser ces milieux vis-…-vis d'une lutte trop souvent m‚connue ou d‚consid‚r‚e. Pour plus d'info : Coordinnation Anti R‚pressive de Bretagne : http://www.chez.com/carb Skoazell Vreizh (secours breton) : http://www.skoazell-vreizh.org Kengred ha krogad : kengred_ha_krogad@yahoo.fr STATUT POLITIQUE POUR LES PRISONNIERS BRETONS : UN DEUXIEME MILITANT EN GREVE DE LA FAIM Reun Le Diguerher, membre du Bureau National d'Emgann (gauche ind‚pendantiste) dont il est secr‚taire aux affaires sociales, membre du Comit‚ Lorientais Anti-R‚pression, entame aujourd'hui, … Lanester o— il r‚side, une grŠve de la faim en soutien aux revendications des huit prisonniers politiques bretons. Il appuie ainsi la grŠve de la faim que mŠne Ga‰l Roblin depuis dimanche 1er octobre … la prison de La Sant‚ o— il est incarc‚r‚ depuis maintenant 5 mois.