BULLETIN ABC-Dijon # 21 Novembre 2000 "SI L'INNOCENT-E MÉRITE NOTRE SOLIDARITÉ, LE/LA COUPABLE LA MÉRITE ENCORE PLUS !" Bonjour, comme vous pourrez le constater, il y a aura beaucoup de procès en novembre. Nous avons attaché une attention particulière aux grèves de la faim qui se déroulent actuellement à Lannemezan (Eric Minetto) et à La Santé (Gaël Roblin). Ces deux prisonniers en lutte soulèvent les problèmes graves que sont les longues peines et l'existence de prisonniers politiques dans les prisons françaises. S'il est vrai que la question de la détention sort d'une longue période d'amnésie, si le sujet est plus abordé actuellement par des journalistes ou des politiciens, des centaines de détenu-e-s incarcéré-e-s depuis plus de 10 ans attendent toujours les signes concrets de ces fameuses préoccupations humanistes. Eric Minetto et Gaël Roblin sont en grève de la faim depuis plus d'un mois, soutenez-les en répondant aux petites initiatives solidaires que nous proposons ou en utilisant votre imagination. Dans un autre registre, le procès des FTP a été brusquement annoncé au milieu du mois d'octobre. La mobilisation risque d'être difficile faute de temps et du fait que la date (07/11) n'est toujours pas sûre, elle dépend encore du bon vouloir des juges. Plus d'infos plus bas. En ce qui concerne les affaires moins sérieuses d'inculpations de militant-e-s, squatteu-r/se-s ou manifestant-e-s, l'agenda est également assez rempli pour les temps prochains : des procès auront lieu à Dijon, Saint-Etienne, Lille ou encore La Haye (avec même un ABCiste dijonnais parmi les inculpé-e-s, l'article antiterroriste du code pénal néerlandais 141 peut les envoyer en zonzon). Voilà. Profitons de cette vingtième édition pour faire quelques rappels et remarques: ce bulletin est gratuit et si vous voulez le recevoir chez vous, un "abonnement" est possible pour un timbre par numéro (pour les détenu-e-s, tout est gratuit bien entendu). Nous sommes globalement satisfaits de sa parution, surtout pour l'intérêt croissant qu'il a suscité ces derniers mois mais quelques problèmes subsistent : on nous dit que c'est bien mais ce n'est pas nous le dire qui change les choses, nous aimerions entraîner une participation active des lecteurs et lectrices. Encore une fois, c'est bien de lire l'information, c'est mieux d'en faire quelque chose. Nous laissons de côté l'aspect théorique au profit de l'information régulière par manque de temps. Plusieurs personnes ont déjà souligné ce dernier point. Le label "Maloka" étant sur le point de sortir une compilation internationale de musique en soutien à l'ABC, nous avons écrit un texte complet de présentation du réseau et d'idée sur l'abolitionnisme (qui devrait nous servir de base pour un texte plus long), nous l'enverrons à qui le voudra. Vous pouvez aidez l'ABC en participant au bulletin, que vous soyez dedans ou dehors, en soutenant financièrement (dons vite reversés directement aux prisonnier-e-s ou pour les soutenir, chèques à l'ordre de Maloka) ou en soutenant activement en vous impliquant dans l'aide aux détenu-e-s (rassemblements, occupations, barrages de fax/e-mails, actions...). Aidez-nous à diffuser ce bulletin d'info en le photocopiant, en l'envoyant à des groupes ou détenu-e-s susceptibles d'être intéressé-e-s. Faîtes nous parvenir vos informations concernant la répression chez vous. Nous voulons sortir de l'esprit de chapelle, faciliter la communication entre groupes différents et servir d'outil au mouvement antirépressif, antidétention dans une optique clairement abolitionniste, anticapitaliste et révolutionnaire. @ Bientôt ! - Lannemezan : grève de la faim d'Eric Minetto - Eric Minetto, incarcéré depuis maintenant 20 ans dans les geôles françaises, a entamé une grève de la faim illimitée le 28 septembre afin d'obtenir enfin sa mise en liberté conditionnelle, qui lui a été refusée pour la quatrième fois alors que les enquêtes effectuées lui sont favorables. Une pétition circule, vous pouvez vous la procurer à notre adresse. Alors que nous sommes actuellement en France dans un contexte de dénonciation de la détention, des conditions de détention, des longues peines, Guigou ne semble aucunement motivée à suivre la tendance, comme le souligne un groupe de prisonniers solidaires d'Eric de la MC de Lannemezan dans le communiqué suivant : Grève de la faim contre mort lente Ce jour, Eric Minetto, détenu à la Centrale de Lannemezan, engage une grève de la faim illimitée. Il entreprend cette lutte après le rejet de quatre demandes de libération conditionnelle depuis le fin de la période de sûreté. Ce sera un combat jusqu'au bout, si sa libération est encore repoussée. Le jeudi 28 septembre est une date importante pour Eric, vingt ans qu'il est emprisonné. Vingt ans jour pour jour, jour après jour. Lorsqu'il a été arrêté en 1980, la France vivait encore sous les lois "sécurité et liberté" de Peyrefitte, Barre était encore le meilleur économiste et Premier ministre, Mitterand n'avait pas été élu. Dans le 14ème arrondissement de Paris, Eric était un militant bien connu du mouvement autonome. Il vécu dans les squats rue Raymond Losserand, il lutta contre les sociétés immobilières qui ravageaient ce quartier populaire, contre la vie chère, contre la société nucléaire... Il avait vingt ans, il en a aujourd'hui quarante. Vingt ans dans le système pénitentiaire français. Il connut les QHS et leurs héritiers : les quartiers d'isolement. Il endura la torture blanche de la solitude forcée puis l'horreur des bâtiments surpeuplés de Fresnes et de la Santé. Au cours de ces longues années, il fut de toutes les luttes et de tous les combats. Il le paya au prix fort. Vingt ans de prison et il est encore et toujours détenu dans une centrale de Sécurité ! Cette lutte révèle l'état de désespérance et de révolte des longues peines dans les prisons françaises. Elle dépasse largement un cas isolé ou une situation marginale. Elle nous concerne tous, prisonniers sociaux et prisonniers politiques. Depuis les années 80, les peines prononcées par les tribunaux n'ont jamais été aussi lourdes. Pour des faits identiques, elles se sont allongées de plus du tiers quand ce n'est du double. Parallèlement, les mesures d'aménagement de peine tombent en désuétude ou bien sont appliquées pour des gens qui hier encore ne seraient jamais tombés en prison. Les peines de substitution ne permettent aucunement de trouver de nouvelles voies de réinsertion, elles sont simplement utilisées pour mettre sous contrôle plus de pauvres dans les cités de la précarité générale. Pour les longues peines, il n'y a plus de commutation de la peine perpétuelle, il y a moins de confusion, moins de compression à 20 ans et par dessus tout, il n'y a plus de libération conditionnelle. Depuis 6 ans, ici à Lannemezan, dans le bâtiment B où nous sommes les plus nombreux, aucun prisonniers n'a bénéficié d'une libération conditionnelle. Aucun. Ici les détenus ne sortent qu'en fin de peine. Jour pour jour. Pour les perpétuités, la situation est dramatique. Il y aurait en France plus de 600 condamnés à perpétuité. Parmi eux, 200 sont libérables puisque ayant terminé leur peine de sûreté de 15 ans ou de 18 ans. Pourtant depuis son arrivée au ministère, Guigou n'a accordé de libération conditionnelle qu'à six d'entre eux ! Où va-t-on ? Si nous ne réagissons pas, si nous ne luttons pas tous ensemble ? Comme hier Karim Khalki, aujourd'hui Eric Minetto a décidé de s'opposer à la mort lente. Et sa lutte est notre lutte à tous. C'est pourquoi nous le soutiendrons jusqu'au bout ! En luttant pour la libération d'Eric, nous posons une limite ferme à la détention de tous : Vingt ans, ça suffit ! Libération de tous les prisonniers ayant accompli vingt ans. Libération de tous les prisonniers malades. Fermeture des quartiers d'isolement. Des prisonniers Centrale de Lannemezan 28 septembre 2000 45 prisonniers de Lannemezan ont effectué une grève du plateau-repas pendant 3 jours pour soutenir Eric. Nous devons également nous mobiliser à l'extérieur, les détenus soulignent dans cette déclaration la cas de Karim Khalki qui a été littéralement ignoré par les groupes de soutien. Il doit en être autrement. Solidarité avec Eric Minetto !! "PLATE-FORME DU 19 JUIN 1999" Des prisonniers révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes et anti-impérialistes Nouvelle publication de la plate-forme du 19 juin. Quelques changements sont intervenus (libération de Bertrand Sassoye, adhésion d'Yves Peirat, de Gaël Roblin, quelques inévitables transferts). Toutes les adresses sont disponibles en nous écrivant. Notons également la mise en pratique de Pierre Carette de cette plate-forme en septembre lors de sa grève de la faim solidaire avec la militante du DHKP-C Fehriye Erdal en lutte contre son extradition vers la Turquie. Nous espérons pouvoir contribuer à la diffusion de cette plate-forme et qu'elle rencontrera un certain écho parmi les prisonniers politiques qui ne la connaissent pas. 1. Les signataires de cette plate-forme sont tous et toutes des militants révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes ou anti-impérialistes détenus dans les prisons de la bourgeoisie impérialiste pour leurs activités politiques et/ou politico-militaires. Au-delà de leurs divergences politiques et idéologiques, ils entendent constituer une communauté de lutte dans et contre la prison impérialiste, et ils espèrent que cette initiative rencontre un écho dans les forces extérieures à la prison. La solidarité est une arme ! 2. Les signataires constatent que les raisons qui les ont amenés à lutter contre la bourgeoisie impérialiste, ses Etats, ses alliances, ses fractions nationales, ses compradores, ses forces armées et policières, etc., loin d'avoir disparues, sont plus impératives que jamais. Jamais l'injustice, la misère et l'oppression n'ont régné à ce point en maître de l'humanité. Les lois de l'économie de marché plongent chaque jour plus profondément les peuples du monde dans la misère. La négation des droits nationaux de nombreux peuples, le racisme, le sexisme et la dévastation de l'écosystème participent de cet écrasement général de l'humanité au profit d'une poignée de nantis. On a raison de se révolter ! 3. Les signataires réaffirment par cette plate-forme leur attachement à la cause des peuples et à la lutte contre l'oppression et l'exploitation. Que l'organisation à laquelle ils appartenaient au moment de leur arrestation existe encore ou non, ils confirment la légitimité de son combat. Au-delà de toutes les divergences possibles de stratégie et de tactique, au-delà de toutes les discussions sur l'opportunité de telle ou telle forme de lutte à tel ou tel moment, les signataires affirment que le recours à la violence est légitime contre l'exploitation et l'oppression, pour la libération sociale et populaire, pour la conquête d'une société juste et fraternelle. "Pas de justice, pas de paix !" 4. Par conséquent, les signataires refusent et dénoncent tout chantage du type "libération contre repentir", "libération contre dissociation", "libération contre collaboration", etc. Les signataires peuvent avoir un regard critique sur leur expérience militante, mais ce regard critique ne concerne et ne doit servir que le mouvement de libération sociale et populaire. Ils refusent donc de faire de cet éventuel regard critique l'objet d'une transaction avec l'appareil bourgeois, dans la mesure où celui-ci ne pourra que s'en servir contre le mouvement de libération sociale et populaire. Ni repentir, ni capitulation ! 5. Les signataires ont tous bénéficié d'un soutien extérieur, d'une solidarité active avec leurs pays respectifs et parfois au-delà. Ils appellent toutes les forces et toutes les personnes solidaires à prendre acte de la communauté de lutte qu'ils constituent, à refléter cette communauté de lutte dans leur propre activité de soutien, à développer la coopération et l'unité entre elles. Défendre un de nous, c'est nous défendre tous ! Attaquer l'un de nous, c'est nous attaquer tous ! Liste des prisonnier-e-s signataires de la plate-forme (Nom, Organisation dans laquelle ils ont milité ou militent, peine, lieu de détention). Si vous voulez contacter n'importe lequel/laquelle de ces prisonnier-e-s, écrivez nous et nous vous enverrons directement l'adresse des prisons et les numéros d'écrou si besoin est. ABDALLAH Georges Ibrahim (FARL, perpétuité, Lannemezan) ; ALEXANDRE Annie (OCL, 6 mois, libérée) ; AUBRON Joëlle (AD, Perpétuité, Bapaume) ; AYDIN Dogan (DHKC-DHG, non-jugé, Fleury-Mérogis) ; BALMON CASTELL José (PCE(r), 30 ans, Sevilla 2 - Espagne) ; BLAIR John (Militant républicain socialiste irlandais, non-jugé, Worcestershire - Angleterre) ; BROTONS BENEYTO Francisco (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Sevilla 2) ; CABEZA MATO Luis (PCE (r) & GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha - Espagne) ; CALCERRADA FORNIELES Javier (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Ocana 1 - Espagne) ; CALCERRADA FORNELIES Leoncio (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Ocana1) ; CALERO ARCONES Joaquin (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; CAMENISCH Marco (Militant anarchiste, 10 ans + en attente d'un autre jugement, Novara - italie) ; CARETTE Pierre (CCC, Perpétuité, Leuven - Belgique) ; CARMONA TEJEDOR Manuel ((PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Salamanca - Espagne) ; CAYETANO NAVARRO Carmen (PCE (r) & GRAPO, 30 ans, libérée) ; CELA SEOANE Francisco (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; CELA SEOANE Jesus (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Badajoz - Espagne) ; CUADRA ETXEANDIA Enrique (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Sevilla 2) ; DEMIR Emrah (DHKC-DHG, non-jugé, Fleury-Mérogis) ; DIÉGUEZ SILVEIRA Elvira (PCE(r) & GRAPO, 16 ans, Sevilla 2) ; DONOSO PULIDO José Juan (GRAPO, 24 ans, Herrera de la Mancha) ; DORIGO PAOLO (militant communiste, 13 ans et 6 mois, Opera - Italie) ; GARCIA ARAMBURU Josefina (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Soto del Real - Espagne) ; GARCIA RUEDA Ana (GRAPO, 30 ans, Avila - Espagne) ; GARRIDO GONZALEZ Joaquin (PCE(r) & GRAPO, 30 ans Sevilla 2) ; GHIRARDI Bruno (COLP, 23 ans, Opera, italie) ; GHIRINGHELLI Marcello (BR, Perpétuité, Sevilla 2) ; GONZALEZ CAMBEIRO Alfonso (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Salamanca) ; GONZALEZ RODRIGUEZ Conception (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Soto del Real) ; GONZALEZ RODRIGUEZ Teresa (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Soto del Real) ; GUBKIN Igor (CMR & PTCR, non-jugé, Lefortovo - Russie) ; JIMÉNEZ FERNANDEZ José (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, libéré) ; LÉON LARA Encarnacion (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Avila) ; MÉNIGON Nathalie (AD, Perpétuité, Bapaume) ; MOUESCA (IPARRETARRAK (27 + Arles) ; NARVAEZ TERNERO Rosario (GRAPO, 30 ans, Avila) ; OLIVEIRA ALONSO Olga (GRAPO, 30 ans, Avila) ; ORTEGA ORTEGA Laureano (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Madrid 2 Meco - Espagne) ; ORTIN MARTINEZ José (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Madrid 3 Valdemoro) ; PADROS COROMINAS Mercedes (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Avila) ; PEIRAT Yves (militant antifasciste/FTP, préventive, Les Baumettes, Marseille); RADCHENKO Vladimir (CMR, non jugé, Lefortovo) ; Roblin Gaël (Emgann, préventive, Fresnes) ; ROMERO VEGA Maria Jesus (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Avila) ; ROS DIAZ Francisco Javier (GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; ROUILLAN Jean Marc (AD, Perpétuité, Lannemezan) ; SASSOYE Bertrand (CCC, perpétuité, libéré) ; SCHIPTSOVA-ROMANOVA Larisa ( Club anarchiste de Moscou, 4 ans, Krasnodar - Russie) ; SCHLEICHER Régis (ex-AD, Perpétuité, Moulin-Yzeure) ; SIMON QUINTELA (GRAPO, 30 ans, Puerto de Santa Maria 2 - Espagne); SKLYAR (Vakhroméev) Valery (CMR & PTCR, Lefortovo) ; VANDEGEERDE Pascale (CCC, Perpétuité, libérée) ; VAZQUEZ BAUTISTA Guillermo (GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; VAZQUEZ GOMEZ Roxelio (PCE(r) & GRAPO, 27 ans, Valdemoro- Espagne). FARL : Fraction Armées Révolutionnaires Libanaises AD : Action Directe DHKC-DHG : Front Révolutionnaire de Libération du Peuple - Forces Révolutionnaires du Peuple PCE(r) : Parti Communiste d'Espagne (reconstitué) GRAPO : Groupe de Résistance Antifasciste du Premier Octobre CCC : Cellules Communistes Combattantes BR : Brigades Rouges CMR : Conseil Militaire révolutionnaire PTCR : Parti du Travail Communiste de Russie OCL : Organisation Communiste Libertaire COLP : Comunisti Organizzati per la Liberazione del Proletario FTP : Francs Tireurs Partisans (actions revendiquées entre 1991 et 1999) - Lutte des prisonniers politiques bretons, déclaration de grève de la faim de Gaël Roblin - Le mois dernier, nous avions annoncé la libération de Bertrand Grimmault le 29 septembre après 1 an de détention préventive. Deux jours plus tard, Gaël Roblin, porte parole d'Emgann, incarcéré suite à l'affaire du McDo de Plévin, débutait une grève de la faim pour obtenir l'application des revendications prioritaires des PP bretons. Il a été rejoint dans cette grève par Reun Le Diguerher, membre du bureau national d'Emgann et du comité Lorentais Anti Répression. Nous publions ici la déclaration de Gaël, les revendications des détenus et à nouveau la liste des adresses. Soutenez-les ! La Bretagne c'est la vie ? Bien sûr, la lutte aussi ! Je tiens à m'expliquer sur les raisons qui me poussent à choisir cette forme de lutte qui ne doit en aucun cas être considérée comme un acte de désespoir, au contraire ! C'est une forme de lutte comme une autre, même si c'est la mobilisation extérieure qui sera déterminante ! Etant enfermé dans 10 m2, 21h30 sur 24 et étant privé de fait de toute activité en raison de mes interdictions de communiquer avec les autres détenus politiques Bretons et Basques, le choix de forme de lutte et de résistance s'offrant à moi est limité. Suite à la mort d'une jeune travailleuse bretonne, ce que tout le monde considère injustifiable, l'Etat français en a profité pour criminaliser l'idée indépendantiste et, plus largement, tous ceux et celles qui se réclament de la lutte pour les droits du peuple breton. Ceci a été fait en incarcérant des militants, en pratiquant une chasse aux sorcières digne du Maccarthysme. C'est pourquoi cette lutte pour les droits des prisonniers politiques bretons dépasse, au niveau des enjeux et de la mobilisation que cela mérite, les stricts problèmes carcéraux et judiciaires. Cette lutte est pour moi indissociable de mon engagement indépendantiste et anti-capitaliste. La justice et la police française ont eu recours à des méthodes violentes (coups, menaces, insultes, saccages de domicile...), à des arrestations massives de personnes dont le seul tort est d'être indépendantiste ou d'en fréquenter, à des faux témoignages, à l'usage de faux, à la diffamation et le ministre de l'Intérieur de l'époque a même bafoué en public la présomption d'innocence. La classe politique française et bretonne dans son immense majorité, si prompte à invoquer les droits de l'Homme, est restée muette, se rendant ainsi complice de ces pratiques. Notre incarcération en France est justifiée par la nécessité d'être plus près géographiquement des magistrats instructeurs. Pourtant, il n'est pas rare qu'il s'écoule plusieurs mois entre deux entrevues avec le juge d'instruction. Vu la distance, cela constitue, avant toute éventuelle condamnation, une punition pour nos proches et nos familles. De plus, je tiens à indiquer, à titre personnel, qu'en cinq mois de préventive, je n'ai été entendu qu'une fois pendant 2h30. A aucun moment, on ne m'a questionné sur mon emploi du temps, pourtant connu. Cela permet à certains de continuer à distiller des insinuations par voie de presse. Je rappelle que certains camarades en sont rendus à un an de préventive ! Malgré les promesses du juge d'instruction, je n'ai toujours pas accès à mon dossier. Peut-être redouterait-on que j'y trouve confirmation d'un autre cafouillage policier que l'on cherche à faire payer à d'autres ? Le maintien en détention des détenus malades nécessitant des soins que l'administration pénitentiaire se refuse à administrer, constitue une menace pour la vie de ces camarades. Sur ce sujet là également, il y a un déficit de mobilisation. Cette grève de la faim doit constituer avec les autres mobilisations à venir une occasion de relever la tête pour tous ceux et celles diffamé-e-s et attaqué-e-s par la police et la justice française, avec la complicité d'une classe politique de charognards qui souhaiteraient que, lorsque l'on évoque la Bretagne, on pense à une région typique de l'ouest de la France, peuplée de gens travailleurs et corvéables se contentant de l'avenir radieux que nous prépare Paris et les capitalistes. Pour moi la Bretagne existe d'abord parce qu'il y a un peuple breton privé de ses droits, à qui on a même enlevé la conscience nationale. Un peuple qui, malgré tout, se bat pour l'amélioration de ses conditions de vie dues à une politique économique imposée par Paris et les capitalistes, qui se bat pour le respect de son environnement, qui n'accepte pas la mort programmée de la langue bretonne, pas plus que la partition de son territoire. Fort de ce constat, j'ai choisi d'être de ceux qui défendent l'idée d'une Bretagne libre, indépendante, réunifiée, brittophone et socialiste. Pour moi, cela ne sera jamais un délit. Malgré la prison, je reste un militant et je n'ai plus qu'une chose à dire, battons-nous ! Gaël Roblin, prisonnier politique breton La Santé, e dibenn miz gwengolo 2000 La répression contre les militant-e-s breton-ne-s s'est encore accentuée ce mois-ci. La liste des indépendantistes incarcérés s'est allongée de 2 noms en ce mois d'octobre : Philippe Jaumouillé et Pascal Scattolin, arrêtés respectivement les 13 et 16 octobre. Un nouveau coup de filet a eu lieu en Bretagne. Vraisemblablement une quinzaine de personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Les policiers ont perquisitionné de nombreux domiciles, arrêté des gens sur leur lieu de travail, y compris la grand-mère d'un militant âgée de 80 ans qui s'est retrouvée en cellule (info à confirmer). L'association de malfaiteur liée à une entreprise terroriste est le grand gadget des juges du 14e parquet de Paris qui leur permet de faire tout et n'importe quoi. Parmi les arrêté-e-s, deux ont été transférés de la Bretagne vers Paris. Leur préventive risque fort de s'apparenter à celle de Gaël, c'est à dire l'enfermement injustifié avec des interrogatoires très épisodiques. Rappelons le cas de la prisonnière communiste Christel Fröhlich, maintenue en préventive dans les conditions désastreuses qu'offrent Fleury-Mérogis depuis bientôt 5 ans par ce même parquet, une simple signature d'un juge tout les 6 mois suffit. Tout les nouveaux inculpés font parti d'Emgann. Plus que jamais, écrivez votre solidarité aux prisonniers ! En Bretagne, la solidarité s'organise, des actions de solidarité ont eu lieu : le CARB (Comité Anti Répression Bretagne) à Rennes a bloqué un TGV pendant 24 minutes le 7 octobre, 4 militant-e-s ont été arrêté-e-s, photographiés, se sont fait prendre leurs empreintes et soumettre au prélèvement ADN qui sera bientôt illégale. La veille, toujours à l'appel du CARB, une vingtaine de personnes se sont réunies au Centre Culturel Breton à Guingamp pour informer la population sur la situation des PP. Après un rapide défilé en ville, 6 personnes se sont enchaînées aux grilles de la mairie, bloquant l'accès pendant 3/4 d'heure avec banderole "Les prisonniers bretons en grève de la faim", pancarte expliquant les privations de droits pour les détenus, distribution de tracts. L'action s'est terminée dans le calme. Revendication des 8 PP bretons. Leur statut politique signifie : 1. le groupement des prisonniers politiques bretons, ce qui sous entend la levée des interdictions de communiquer (y compris pour les inculpés libres), 2. le retour en Bretagne 3. le droit de s'exprimer en langue bretonne lors de l'instruction et du procès 4. la libération immédiate des prisonniers malades Revendications applicables immédiatement pour tous les prisonniers politiques et sociaux 5. une douche par jour 6. une meilleure alimentation 7. l'obtention systématique de parloirs doubles 8. l'abolition du quartiers d'isolement Ecrivez aux prisonnier-e-s ! - Gérard Bernard, 289 703V G3-46, D4, MAH, 91705 Fleury-Mérogis Cedex - Christian Georgeault, 890 826, 3/179, MAH, 94261 Fresnes Cedex - Philippe Jaumouillé, 274 101 - M C 314, 42 rue de la Santé, 75674 Paris cedex 14 - Pascal Laizé, 273 195 D 119, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Stéphane Philippe, 273 209 B 117, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Denis Riou, 58 979 E-313, MA des Yvelines, 78390 Bois d'Arcy Cedex - Gaël Roblin, 273 196 A 215, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Pascal Scattolin, 274 123 - 1/203, 42 rue de la Santé, 75674 Paris cedex 14 - Alain Solé, 9045 B2 S 217, MA de la Seine-St-Denis, 93422 Villepinte Cedex - Arnaud Vannier, 272336 T 2/246, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 Informez-vous ! - Skaozell Vreizh (aide financière aux prisonniers et familles), Feunteun Wenn, 3 straed A. Briand, 44350 Gwenrann. - Solidarité et Lutte (information plus complète) : kengred_ha_krogad@yahoo.fr - Den Haag (Hollande) : 7 personnes inculpées pour le rassemblement de soutien à Mumia Abu-Jamal - Environ 70 personnes s'étaient rassemblées le 2 Septembre dernier devant l'ambassade des Etats-Unis à La Haye à l'appel de la campagne de soutien à Mumia Abu-Jamal pour protester contre le pourrissement de la procédure à son encontre et contre la peine de mort. En effet, Mumia est désespérément en attente d'une réponse concernant l'ultime recours que ses avocats ont déposé devant la Cour Suprême et qui, si le juge Sabo l'accepte, donnerait lieu à un nouveau procès prenant en compte tous les éléments avancés par la défense. Jusqu'à présent, de nombreuses preuves et témoignages mettant en avant l'authenticité du coup monté dont Mumia a été victime avaient été ignorés et même interdits lors des procès précédents. Cependant, l'existence d'un mouvement de solidarité internationale en faveur de Mumia dérange énormément les autorités américaines qui se gardent bien de donner leur ultime décision et attendent de voir ce que "les parasites rouges" peuvent faire pour mobiliser contre le meurtre légal de Mumia. Elles cherchent entre autre à estimer les dommages que pourraient causer une telle campagne à leur insu et en même temps à en fatiguer les acteurs/trices en restant murées dans le silence. La manif avait commencé dans le calme à La Haye lorsque les participant-e-s se dirigèrent vers l'ambassade en l'absence absolue de force policière. Une fois réuni-e-s devant, une délégation portant de nombreuses pétitions voulut être reçue par Mister l'ambassadeur mais au lieu de cela, un rideau de fer (!) se referma devant son nez. Pas content-e-s du tout, les manifestant-e-s commencèrent à jeter œufs et tomates sur la façade tandis que Mister l'ambassadeur, pas content du tout non plus, appela le ministre des affaires étrangères pour lui faire remarquer qu'une bande de parasites rouges manifestaient "en soutien à un tueur de flic". Quelques minutes plus tard, une centaine de flics, qui apparemment avaient bien reçu le message, débarquèrent sur le lieu de la manif en furie, déclarèrent celle-ci illégale (ce qui n'était pas le cas) et vinrent interpeler l'un des manifestants (qui par ailleurs n'avait pas plus de raisons que d'autres d'être arrêté). Deux ou trois camarades solidaires s'interposèrent alors et semble-t-il firent offense par cet acte à l'arrogance des flics. Ceux-ci laissèrent donc leurs instincts les guider et dispersèrent la manif en un temps record, battant au passage des passant-e-s et des manifestant-e-s de plus de 60 ans dans leur euphorie, sous l'œil des photographes. Suite à cet élan de matraques, de nombreuses personnes furent arrêtées et 6 d'entre elles croupirent 50 heures en garde à vue pour finalement écoper d'un procès à leur sortie. Ils sont inculpés sous l'article 141 du code pénal qui avait fait rage lors de l'Eurotop 1996 à Amsterdam et passeront en procès le premier Décembre à la Haye. Ce procès mettant à vif les relations intimes et diplomatiques entre les Etats-Unis et les Pays-Bas et considérant par conséquent qu'il ne concerne pas seulement les affaires intérieures de la démocratie sociale hollandaise, nous craignons la machination politico-judiciaire. Une plainte collective a été déposée contre la police de la Haye dans le but d'intenter un procès et de mettre en avant l'illégitimité de la prosécution dont sont victimes les 6 inculpés. Nous diffusons ici une lettre modèle à envoyer au procureur de La Haye et au ministre de la justice pour faire pression sur sa demande de condamnation. La solidarité avec Mumia et contre la peine de mort doit s'appliquer dans tous ses paramètres. Nous en appelons donc à tou-te-s ses supporters, comités de soutien et autres opposant-e-s à la peine de mort de se solidariser avec les 6 inculpés : Date To (nom du cher représentant à qui vous vous adressez, voir ci-dessous) I'm writing you regarding the prosecution of the 6 people charged following the demonstration that took place at the US embassy last September 2nd in Den Haag. These 6 people were arrested arbitrarily while the Den Haag police forces without warnings interrupted the protest that was going on peacefully. Unlike what they declared, this demonstration was absolutely legal and the defense will be able to prove it during the trial since it detains the legal papers for it. Let us remind you that many complains were made against the Den Haag police forces because of the brutality to which they resorted (over 60 year-old people were beaten up as well !!), what will lead to a trial in the coming weeks. Furthermore, this demonstration plainly offended the image of the USA as it was opposing death penalty and the prosecution of the political prisoner Mumia Abu-Jamal who has never been recognized as such and who has been awaiting on death row for nearly 20 years now. Considering the importance of diplomatic relations and economic interests your government is having with the american one, we believe this police operation as well as the prosecution of the 6 accused remains a way for your government to apologize and protect the future of those relations. Therefore the trial that will take place on December 1st can be nothing else than politically orientated and only satisfies diplomatic requirements. There is no legitimacy to prosecute these 6 people and there was no legitimacy to ban the demo. We guess at the same time that the spectrum of the US diplomacy will stand in the court room but that your position does not allow you to disregard it. However, collaborating with the american officials explicitly means collaborating with its corruption that brings about the legal murder of dozens of individuals each year. As a member of the european community (which has clearly stated its opposition to death penalty, and more particularly to Mumia's execution), such approach regarding those showing interest for such a statement plainly betrays your european engagements. Your attitude is all the more not politically correct at all as your country is constantly being glorified for its respect towards human rights and legality. Of course, you would say you're acting within legality by resorting to the article 141 of the penal code to charge those 6 individuals... Well, we say : the article 141 is a tool for the dutch government to overlook the political act of the prosecuted activists and thus, to spare yourselves accusations pointing to a compromising question : the fact that your government prosecute and detains political activists. Therefore, if you want to preserve your "politically correct" image, the best thing you could do remains to let the 6 accused walk free out of the court room. But this is upon your decision. This is about the society you're willing to establish, if you consider diplomatic imperatives as being worth to bring about the incarceration of political prisoners. We urge you to recognize the illegitimacy of this trial. We urge you to clear all the charges weighting on the 6 prosecuted demonstrators. Solidarity with these 6 demonstrators, with Mumia Abu-Jamal and against death penalty, Yours sincerely Merci d'envoyer vos lettres de protestation (copiées ou inspirées de ce modèle) avant le premier Décembre aux adresses suivantes : - Minister of justice Mr Korthals : Schedeldoekshaven 100, 2511 EX Den Haag, Hollande - De officier van justitie te 'S-Gravenhage : postbus 20 302, 2500 EH Den Haag, Hollande Pour plus d'infos quant au suivi de cette affaire, contactez la section internationale de l'ABC-Dijon (abcu@dds.nl) ou allez à www.xs4all.nl/-tank - Lettre de Mumia Abu-Jamal - Voilà une lettre de Mumia Abu-Jamal que nous n'avions pas publié en octobre faute de place. Elle concerne l'hypocrisie des états pour ne pas reconnaître l'existence de prisonniers politiques dans leurs geôles... parlons-en en France aussi! Nous avons décidé de la publier malgré notre réticence envers MOVE et des termes comme "prisonniers spirituels"... allez Ni Dieu, Ni Maître et bonne lecture! Selon l'Etat américain, il n'y a pas de prisonniers que l'on puisse qualifier de politiques dans ses prisons. D'ailleurs, beaucoup d'autres pays ont cette position. En fait beaucoup d'individus ont été pris pour cible, poursuivis et jetés dans les goulags américains en raison de leurs opinions, de leurs engagements et/ou de leurs actions politiques. La récente libération de plusieurs indépendantistes portoricains, à l'issue d'une longue détention dans les prisons fédérales, constitue une preuve de la reconnaissance tacite de l'existence de prisonniers de guerre. Ou seraient-ils subitement devenus des prisonniers politiques après une décennie passée dans les prisons américaines? Des dizaines de soldats de la Black Liberation Army sont encore aujourd'hui dans les goulags américains, certains depuis trente années. Sont-ils moins prisonniers politiques que leurs camarades Portoricains seulement parce que le pouvoir politique n'a pas eu le courage de les libérer? Geronimo Ji-Jaga n'est-il pas devenu soudainement un prisonnier politique parce qu'un juge du comté d'Orange en Californie a décidé que ses convictions violaient la constitution de cet état. Que dire de ses 26 années d'emprisonnement politique? Quand Ji-Jaga a tenté d'obtenir sa liberté conditionnelle des années auparavant, malgré un dossier exemplaire, on la lui refusa pour une seule raison: celle d'être "encore un révolutionnaire". Et pourtant, les Etats-Unis prétendent ne détenir aucun prisonnier politique. Il y a aussi les prisonniers politiques de MOVE que l'on peut également appeler, dans le sens exact du terme prisonniers spirituels. Ils ont été condamnés à cent ans de réclusion dans les goulags de Pennsylvanie, malgré leur innocence, pour avoir refusé de renier leur adhésion aux enseignements de John Africa, le révolutionnaire légendaire, fondateur de l'organisation MOVE. Neuf hommes et femmes de MOVE (1) faussement accusés d'avoir tiré collectivement sur un flic de Philadelphie le 8 août 1978 ont reçu la peine maximale tandis que plusieurs autres membres de MOVE, terrifiés par la violence de l'Etat ont désavoué leur allégeance à MOVE. Ce qui leur a valu leur liberté. Pourtant les membres de MOVE sont toujours en prison 22 années après, parce qu'ils ont trop de principes pour renier John Africa! Et non à cause de crime. Ne sont-ils pas des prisonniers politiques, spirituels de l'Etat? Aux Etats-Unis la loyauté est un crime. Lorsque la membre de MOVE Ramona Africa osa survivre à l'holocauste urbain du 13 mai 1985 (2), c'est elle et non les meurtriers d'enfants ou les poseurs de bombes de la ville, de l'Etat et du gouvernement fédéral qui est allée en prison. Durant sept longues années infernales, Ramona a été enfermée dans les cellules de l'Etat alors que les meurtriers d'Osage Avenue obtenaient promotions, avancements et éloges. Etait-elle prisonnière de l'ordre politique? Il y a beaucoup d'hommes et de femmes qui continuent de croupir dans les prisons américaines et dont les noms nous sont inconnus: Sundiata Acoli, les frères et les soeurs Africa, Bashir Hameed, Mondo We Langa, Sekou Odinga, Russell Maroon Shoats, Joan Karl Loaman, Ray Luc Levasseur, Tom Manning, Yi Kikumara et bien d'autres encore. Pourquoi sont-ils inconnus? Car il n'y a pas de prisonniers politiques aux Etats-Unis, n'est-ce pas? Mumia Abu Jamal Notes: (1) Le 13 mars 1998, Merle Africa est morte d'un cancer en prison, dans des circonstances mystérieuses. (2) Mumia fait ici référence au bombardement militaire de la maison de MOVE située rue Osage à Philadelphie le 13 mai 1985. Source: Comité de Soutien à Mumia Abu-Jamal et aux Prisonniers Politiques: http://cosimapp-mumia.org/ A l'appel du Comité de Soutien International à Mumia Abu-Jamal et aux Prisonniers Politiques aux Etats-Unis (COSIMAPP), du Groupe de Soutien à Léonard Peltier (LPSG-France), du Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques, du SCALP/REFLEX et du Collectif Unitaire National "Ensemble Sauvons Mumia" se tiendra une manifestation pour demander justice et libération immédiate de Mumia et de Léonard P. le samedi 2 décembre à 14h place de la République (le cortège se dirigera vers la Place de la Madeleine, près de l'ambassade américaine). - Procès de Stéphane et Laurent- Le 20 mars dernier, à 21h15, la police tentait d'expulser la maison occupée de la rue Saumaise la veille de la date fixée par le TGI (voir bulletin # 14). La maison, située au centre ville, là où les loyers sont chers, avait été squattée en octobre 1999 par une dizaine de personnes en situation précaire. En tout cas, ce 20 mars, l'ambiance est chaude malgré l'hiver : la rue est rapidement bouclée par de nombreux véhicules, les pompiers se tiennent devant la porte avec un bélier, prêts à intervenir (le prétexte officiel de cette intervention musclée était qu'il y avait le feu dans la maison, ce qu'aucune des personnes présentes à l'intérieur n'avait constaté). Laurent, l'un des squatters sort au moment où la tension est la plus forte dans l'espoir de laisser un pompier constater l'absence d'incendie et voir les intrus déguerpir du quartier. Il est immédiatement agressé et tabassé par 4 policiers vexés de n'avoir pu entrer. Un rassemblement spontané a lieu mêlant passant-e-s, squatter/ses et sympathisant-e-s mais Laurent est déjà embarqué, la tête en sang. La flicaille lâche l'affaire, une personne a été tabassée et c'est déjà pas si mal. Le squat de la rue Saumaise avait fait l'objet de provocations policières depuis son ouverture. Un autre habitant du squat, Stéphane, est reconnu et arrêté le lendemain. Laurent restera 36 heures en garde à vue et signera de fausses déclarations, pression psychologique et physique oblige ! A peine 15 jours après l'expulsion avortée, les deux amis passent en procès. Aucun des témoignages des voisins ni celui plus crédible (du point de vue d'un magistrat) d'un pompier haut placé n'influencent le verdict : 3 mois de sursis pour Laurent Nofun et 1 mois de sursis pour Stéphane... pour s'être fait massacré par 4 flics en manque de sensation forte ! Ils ont fait appel et repasseront en procès à la cour d'Appel de Dijon, 3 rue J.B. Liégeard, le mercredi 8 novembre à 14H15. Pour votre information, sachez que le "Saumaise occupé" a été expulsé par une centaine de gendarmes mobiles le lendemain de la condamnation en première instance. Ces événements ont été le détonateur d'une vague de harcèlement visant à freiner le mouvement squat en plein expansion. La chose a été vérifiée par la suite avec l'accélération des procédures d'expulsion ou la présence massive de flics de toute brigade lors des manifs attirant des squatters. A Lille, Rennes, Saint-Etienne ou Dijon, la police outrepasse ses droits dès lors que la résistance devient plus offensive. Si le code civil n'apporte aucune justification à leur comportement, la poulaille n'hésite pas à mentir, monter à la hâte de faux dossiers, tabasser, pour arriver à ses fins. Ya Basta !!! - Liberté pour Francisco Brotons, séquestré depuis 22 ans par l'Etat espagnol - Francisco Bretons Beneyto est né en 1944 à Petrel, en Alicante. Issu d'un milieu modeste, il commence à travailler jeune pour se payer des études. Il acquiert vite une conscience politique en réaction aux inégalités sociales qui rongent le milieu ouvrier de l'Espagne franquiste. Son parcours politique débute avec son investissement dans différentes organisations révolutionnaires : en 73, il milite dans l'Organisation Marxiste-Leniniste d'Espagne ; 2 ans plus tard, il prépare le congrès du Parti Communiste Espagnol (reconstitué) avant d'assurer en 75 la responsabilité des GRAPO (Groupe de Résistance Antifasciste du Premier Octobre). Le 9 octobre de cette même année, il est arrêté par les forces de sécurité, incarcéré et exclu de l'amnistie de 77 en faveur des prisonniers politiques. Le 17 décembre 1979, après avoir creusé pendant 9 mois un tunnel, il s'échappe en compagnie de 4 détenus de la prison de Zamora. Trois de ces prisonniers, Enrique Cerdan, Abelardo Collazo et Martin Luna sont assassinés sous la bénédiction de la "loi sur l'évasion" (ley de fugas). Francisco Brotons va rester presque une année an liberté durant laquelle il s'emploie à réorganiser les GRAPO et à poursuivre la lutte antifasciste. De nouveau arrêté, il poursuit son activité révolutionnaire derrière les barreaux. Avec d'autres camarades incarcérés de son organisation, il commence en 1981 une très dure grève de la faim pour protester contre le régime d'extermination auquel sont soumis les prisonniers de Herrera de la Mancha. Durant cette lutte, le détenu Juan José Crespo Galende meurt après 66 jours de grève de la faim. En décembre 1989, les prisonniers du PCE(r) et des GRAPO entament une nouvelle grève de la faim illimitée contre la dispersion. Elle dure jusqu'en février 1991, les prisonniers étant contraints à l'alimentation forcée : ils sont enchaînés dans des chambres d'hôpital où on les nourri par injection contre leur volonté. Cette forme de torture a été dénoncée lors de conventions médicales. Après 430 jours de grève de la faim, José Manuel Sevilano meurt à son tour. En ce qui concerne les autres prisonniers révolutionnaires, les séquelles physiques déclenchées par la grève de la faim sont irrémédiables. Le mouvement prend fin. Francisco est passé de 72 à 39 kg. Actuellement, Francisco est maintenu isolé dans les centres d'extermination d'Espagne, après 22 ans d'isolement, de privation de dispersion et de torture. Selon la législation pénitentiaire, il aurait dû être libéré après 20 ans de taule, mais son évasion réussie de 1979 fourni un prétexte à l'administration et à l'Etat pour refuser la liberté de ce militant révolutionnaire. Pour le soutenir, la Plataforma de Support a Francisco Brotons Beneyto, propose une petite série d'actes solidaires (envoie de cartes postales, rassemblements/occupations, dons...). Info : PSFBB, Ap. Correus : 36090, 08080 Barcelona, Espagne. E-mail : suportbrotons@mixmail.com Pour lui écrire directement : Francisco Brotons Beneyto, Centro Peniteciario Sevilla 2, 41007 Sevilla, Espagne. - Esteban Murillo déporté - Nous avions parlé dans les bulletins précédents du prisonnier basque Esteban Murillo Zubiri détenu aux Pays-Bas et accusé d'appartenance à ETA (ce qu'il a toujours nié). Esteban avait prêté sa voiture à un commando de l'organisation qui avait assassiné un flic dans la région d'Iruena en 1980. Cela lui avait d'ailleurs valu d'être torturé et placé en détention plusieurs fois et de fait, il s'était réfugié en France. Pendant ce temps, l'Espagne demandait son extradition depuis de nombreuses années et par peur de se retrouver à nouveau dans une cellule d'extermination du territoire espagnol, il se réfugia au Mexique, après déjà plusieurs années de cavale. Un an plus tard, il dût quitter à nouveau fuir car le gouvernement mexicain venait de modifier sa législation sous la pression des autorités espagnoles concernant le statut des réfugiés politiques. Il se rendit alors en Hollande où il demanda immédiatement l'asile, mais au lieu d'être accueilli, il fût arrêté et incarcéré, le temps que sa demande d'asile, mais surtout la demande d'extradition, soient traitées. Après 3 procès successifs, et le passage en revue de "toutes les possibilités légales", le ministre de la justice hollandais (décidément qu'est-ce qu'on entend parler de lui...) approuva son extradition. Une vaste campagne de soutien s'était pourtant manifestée : rassemblement devant la prison, occupation de l'ambassade et du consulat espagnols, grève de la faim de 30 Basques du LAB (syndicat indépendantiste) devant le parlement hollandais pendant 3 jours en solidarité avec celle menée par Esteban lui-même, gros titres dans la presse, collages, etc. Rien ne put troubler la résolution de mister le ministre, à croire que les florins valent de l'or et que la torture, ça fait du lingo, donc autant ne pas compromettre les relations diplomatiques et commerciales... N'oublions pas que l'Espagne a été condamnée à plusieurs reprises par la commission européenne des droits de l'Homme pour ses pratiques systématiques de la torture, et qui plus est lorsqu'elle concerne les étiquetages ETA. Mais bien évidemment, le tribunal international de La Haye a une vision très internationaliste de la justice : on y voit souvent l'occident se taper des Milosevic et autres "dictateurs africains", mais c'est lui qui l'a mis en place pour continuer son rôle de justicier du capitalisme car lui seul est démocratiquement correct. Donc, les occidentaux ne peuvent pas passer en procès devant une cour à laquelle ils ont donné naissance car ils sont l'incarnation même de la bonté sur terre, le pape des grandes puissances, vous comprenez bien voyons... Mais comme chacun-e le sait, le pape caresse le front des bébés pendant que certains de ses sujets leur font autre chose... Ah! quelle bonté cette terre plate hollandaise ! Esteban doit bien se rappeler de ta réputation si humaine et si légaliste, du jour où tu l'as prié de passer sa dernière nuit à poil dans tes prisons toutes équipées de vidéo-surveillance permanente, de chauffage aléatoire, de lit déplaçable, de cachots non-puant, de fenêtres hermétiques garantissant la sécheresse surtout quand on a pas été autorisé à boire pendant presque 24 heures. Ah! Terre de liberté et d'accueil, qu'il y fait bon dans tes prisons où peuvent passer les commissions sans qu'elles t'en fassent un jambon. Tout était prêt pour une extradition sans complication. Même une dernière barricade devant tes portes blindées ne put fausser cette belle journée. Tu parvint même à dégoter pour Esteban une voiture privée et à l'accompagner très courtoisement décoller pour sa destination préférée. Pas de panique ! Tu as bien respecté la légalité !!! En attendant, Esteban se trouve à Madrid. Son courrier est systématiquement ouvert et confisqué. Evidemment après 20 ans de cavale, la Guardia doit lui en vouloir. Aucun de ses supporters n'a réussi à entrer en contact avec lui, d'autant plus que son avocat a été de nouveau arrêté, tradition oblige, accusé d'entretenir des liens avec ETA. Résultat : son comité de soutien aux Pays-Bas est en quête d'un avocat qui accepterait de prendre le risque d'être classifié "terroriste" avec les risques que cela implique. On peut imaginer que les événements qui se sont déroulés au Pays Basque depuis cet été n'aident en rien le traitement dont Esteban est victime et éveillent d'autant plus la hâte des gros juges à l'amener devant un tribunal d'exception, sans défense, probablement pour le mois de janvier, pour commencer l'année en beauté. Vos lettres d'insultes au ministre hollandais de la justice et au directeur de la prison : - Mr Korthals, Schedeldoekshaven 100, 2511 EX Den Haag, Hollande. - Directeur van de Haarlemse gevangenis : Harmenjansweg 4, 2031 WK Haarlem, Hollande. - 7 novembre : procès probable des FTP à Marseille - Willian Ferrari et Yves Peirat seront finalement jugés pour la série d'actions du groupe "Francs Tireur Partisans" menées entre 1991 et 1998. Depuis leur arrestation il y a plus d'un an qui a réjouit flics, magistrats, FN et MNR, Yves Peirat est resté en préventive. William n'a aidé Yves que dans le cadre d'une action. Nous redonnons la liste des actions dont Yves va devoir répondre : - 14 juillet 1991 : attaque au cocktail molotov contre le siège du FN à Marseille - 24 octobre 1992 : destruction à l'explosif du restaurant "La Truffe Noire" la veille d'un meeting FNJ. - 1er mai 1994 : destruction à l'explosif de l'entrée de la Direction Départementale du Travail et de l'Emploi, revendiqué "des chômeurs en pétard". - 6 juin 1994 : destruction à l'explosif du siège départemental du FN des Bouches-du-Rhônes à Marseille (revendiqué "Noyau Autonome d'Action Antifasciste - Unité combattante Marcel Korsec") - 16 décembre 1994 : attaque à l'explosif du consulat d'Italie le jour de la visite de Silvio Berlusconi à Aix-en-Provence ("Brigades Internationales - unité combattante Giuseppe Pinelli") - 3 avril 1995 : tentative d'attaque à l'explosif de la villa de Maurice Gros, secrétaire départemental du FN, en réponse à l'assassinat du jeune Ibrahim Ali par des colleurs d'affiche du FN le 21 février de cette même année. - 21 février 1996 : destruction à l'explosif du local du FN des quartiers Nord de Marseille d'où étaient partis un an plus tôt les assassins d'Ibrahim Ali, toujours en liberté. - 11 mars 1997 : attaque à la grenade d'un local du FN rue Sainte-Cecile à Marseille. - 21 février 1998 : destruction à l'explosif d'un local du FN à Bonneveine - 9 juin 1998 : destruction à l'explosif du nouveau local du FN rue de Sainte-Cecile la veille de l'ouverture du procès des 3 colleurs d'affiche. - 24 octobre 1998 : destruction à l'explosif du local du FN des Bouches-du-Rhônes rue de Rome. Ce local abrite également l'association DGL crée pour soutenir les 3 assassins d'Ibrahim. - 29 octobre 1998 : destruction à l'explosif du générateur du Stadium de Vitrolles une semaine avant la tenue d'un concert Rock Identitaire Français organisé par le FN. Yves Peirat a revendiqué les actions contre les locaux du FN dans 2 textes. Depuis son arrestation, il a déclaré être l'unique membre du groupe FTP. Pour des informations complémentaires sur les FTP, sur leur parcours, sur le contexte politique dans la région de Marseille lors duquel les actions ont pris place, nous vous conseillons la lecture du livre "Francs Tireur, Un combat antifasciste à Marseille" qui vient de paraître aux éditions Reflex (21ter rue Voltaire 75011 Paris, 110 pages, 40 F + port en soutien aux 2 inculpés). En attendant, le procès d'Yves et William fait parti intégrante de la lutte des FTP. Lorsqu'on entreprend ce genre d'action, c'est avec la quasi-certitude de finir arrêté. Le procès représente pour Yves une possibilité d'expliquer publiquement le sens, les raisons et l'optique de ses actions. Selon les dernières informations dont nous disposons, Yves et William passeront devant les tribunaux le mardi 7 novembre à 8h30, mais leurs avocats vont demander un report. Mais si celui-ci a de bonnes chances d'être accepté, la chose ne sera pas sûr avant cette première date de comparution. Le comité de soutien basé à Marseille veut organiser une manifestation nationale en soutien aux FTP, qui aura certainement lieu le 4 novembre. Il y aura également un rassemblement le jour du procès. Dans tout les cas, les 2 antifascistes devraient comparaître au cours du mois de novembre. Pour plus d'infos, dépêchez vous d'aller sur le site http://www.samizdat.net/solidarite/html/kit.html - Solidarité avec les prisonniers en Grèce - Quand on est déprimé par le manque de réactions face à l'accroissement de la misère et des inégalités, rien de tel que de lire @-news, un zine grec en anglais qui fait tout les 4 mois une chronologie des actions militantes qui ont lieu dans le pays. Une chose est sûr : les milieux révolutionnaires ne chôment pas et ne se laissent pas marcher sur les pieds. Nous avons retenu ici les actions réalisées en soutien aux prisonnier-e-s, en particulier Nikos Maziotis, militant anarchiste condamné à 15 ans de prison pour une tentative d'attentat contre le ministère de l'Industrie et du Développement. La bombe n'avait à son grand regret pas explosé, comme il l'a expliqué devant les juges dans une déclaration très combattives (cet excellent texte, "L'Apologie de Nikos Maziotis", est disponible sous forme de mini-brochure à notre adresse). Nikos est passé devant la cour d'Appel le 9 octobre, nous ne connaissons encore pas le résultat de ce nouveau procès. Voici donc quelques extraits de @-infos : - 22 mai : l'entrée du bâtiment de la "National Radio - Television Council" est incendiée. Le groupe "Anti-authority Struggle" a revendiqué l'action par un coup de téléphone à un journal et demandé la libération d'A. Lesperoglou (Celui-ci est un insoumis qui a été condamné 2 jours plus tard à 3 ans de prison pour son refus d'effectuer le service militaire). - 5 juin : une voiture appartenant à l'ambassade de Lybie prend feu. Le groupe "Anarchist fraction for the repeal" revendique l'action et exige les libérations de Nikos Maziotis et Kostas Kalaremas. - 27 juin : une voiture de l'université d'Athènes est incendiée. "Black Star" revendique l'action et demande les libérations de Nikos Maziotis, Balafas et Lesperoglou ainsi que l'arrêt des persécutions contre les anarchistes. - 3 juillet : deux voitures appartenant à une entreprise de sécurité partent en fumée dans la banlieue d'Athènes. "Anarchist fraction for the repeal" téléphone à un journal, revendique sa responsabilité et déclare que cette action a été menée en solidarité avec les anarchistes qui doivent passer en procès. - 12 juillet : 6 albanais tentent de s'échapper de la prison de Nafplio. Les flics tirent et en blessent 2. - 7 août : une voiture appartenant à l'ambassade de France est incendiée à Athènes. Pas de revendication dans l'immédiat. - 8 août : la voiture d'un diplomate est incendiée à Athènes. Le groupe activiste anarchiste "Black Star" revendique ces deux dernières actions et exige la libération de Simos Seisidis et de tous les militants anarchistes emprisonnés. Simos S. a été arrêté le 1er août pour une soit disant participation à un braquage de banque, voir bulletins précédents). - 23 août : une voiture appartenant à l'ambassade d'Egypte est incendiée à Athènes. "Anarchist fraction for the repeal" revendique l'action en solidarité avec Simos Seisidis. Bientôt il n'y aura plus de bagnoles en Grèce... Suite des événements dans 4 mois. A-news est une chronologie bien plus longue des actions anticapitalistes menées par des anars. Vous pouvez vous procurer cette sympathique feuille de chou en écrivant à : Anarchist Info, PO Box 30557, 10033 Athènes, Grèce. E-mail : news_a@yahoo.com - Euskadi : manif, arrestation, inculpation - Pendant le week-end du 13/14/15 octobre se déroulait un sommet européen avec chefs d'Etat, ministres réunis pour décider de la politique à venir. Il y a eu peu de relais de la manifestation contre ce sommet de la part des milieux libertaires ou autres, ce qui peut s'expliquer par la manifestation de Prague 2 semaines plus tôt, encore toute fraîche dans les mémoires. La réunion s'est déroulée à Biarritz dans les pays Basques côté français, en plein contexte de répression intense en Euskadi. Environ 2000 manifestant-e-s, dont beaucoup d'indépendantistes basques du sud, ont marché de Bayonne vers Biarritz. Ils/elles revendiquaient l'indépendance, le rapatriement et la fin de la dispersion des prisonnier-e-s politiques basques et exprimaient leur opposition à la Forteresse Europe. Les forces de l'ordre ayant barré l'accès à Biarritz, 500 personnes se sont affrontées avec la police. Dans une ambiance conviviale, les manifestant-e-s ont tendu des embuscades aux flics et 2 motards en ont fait les frais (un pif cassé pour l'un et un bras pour l'autre). Des bus, banques et autres véhicules policiers sont partis en flamme. Les affrontements se sont poursuivis dans la soirée à Bayonne, cette fois c'est le centre ville commercial et le McDonald's qui en ont fait les frais. Une centaine de personnes ont été arrêtées, dont 20 espagnol-e-s immédiatement reconduit-e-s à la frontière. On comptait également parmi les arrêté-e-s un mineur qui risque de tomber sous le coup des lois antiterroristes. Une autre personne risquerait d'être inculpée pour tentative d'homicide (sur un fonctionnaire de police). Dans les derniers mois, la police espagnole a arrêté 20 membres de l'organisation basque EKIN (13 septembre) et 9 membres de la Zumalabe Foundation (5 octobre). Ils/elles n'ont commis aucun crime et sont en préventive à Madrid sans qu'aucune charge ne soit retenu contre elles, comme cela s'est passé il y a quelques années avec l'arrestation des 18 membres du bureau d'Herri Batasuna finalement condamnés à 7 ans de prison puis relâchés après deux ans faute de preuve. Parmi les derniers arrêtés, on retrouve notamment Pepe Urrunuela, membre du collectif Solid@rios con Itoitz et qui fut à l'époque militant dans les groupes anarchistes Comandos Autonomos. La manifestation a fait l'objet d'un parfait boycott médiatique. On avait peine à croire le lendemain en lisant la presse qu'un contre sommet s'était tenu. Les manifestant-e-s arrêté-e-s ont été présenté-e-s comme lié-e-s à ETA, le ministre de l'Intérieur l'a dit donc les flics de la pensée l'ont répété. On peut plutôt considérer que tenir un sommet aux Pays Basque avec le climat de guerre qui y règne en ce moment est une véritable provocation. Pour plus d'infos sur la répression qui a suivi cette manif et sur les arrestations arbitraires de militant-e-s, contactez euskalinfo. "Euskalinfo ne représente aucun parti politique mais se situe clairement d'un côté de la barricade". euskalinfo@marsbard.com - brèves - - LILLE : le procès de Stéphane, inculpé suite à un rassemblement de solidarité avec des sans-papiers en lutte qui occupaient la Bourse du travail (voir bulletin # 20), a été repoussé au 20 décembre. Toujours à Lille, on n'a encore pas de détails mais la caravane anticapitaliste a fait l'objet d'un nouvelle agression policière (la première agression s'est déroulée à Marseille, lors de la première date de ce groupe pourtant 100% pur pacifiste) : 9 personnes se sont retrouvées au poste suite à une charge policière contre un rassemblement. Les manifestant-e-s auraient bombé le cabinet d'un notaire réputé expulseur (de squats). L'un-e des arrêté-e-s n'est pas ressorti-e tout de suite et a été placé-e en garde à vue. Ce sera donc cette personne à qui les flics feront arbitrairement payer le rassemblement. A Lille il sera bientôt interdit de manifester. - ESPAGNE : le 3 octobre au matin, une quinzaine de personnes masquées et vêtues de blanc ont occupé les bureaux de "l'areoflot tchèque", dans le centre de Madrid et ont déployé une banderole en solidarité avec les arrêté-e-s et inculpé-e-s de Prague. Il y a eu des dizaines d'actions de solidarité dans ce genre dans le monde. Il reste toujours des manifestant-e-s du 26/27 septembre dans les prisons tchèques, nous n'avons aucune certitude par rapport au nombre, vraisemblablement une quinzaine. Les RG tchèques mènent actuellement une enquête-montage visant à criminaliser les milieux anarchistes en les faisant passer pour les coordinateurs ultra-organisés des émeutes de Prague. Une affaire Marini version tchèque est peut-être en train de se monter, restons à l'écoute et prêt à réagir. - LECTURE : l'Esprit Frappeur multiplie à un rythme effréné les bouquins axés sur la détention. Après "De la prison à la révolte" de Serges Livrozet, l'un des derniers paru est le rapport de 300 pages de la section française de l'OIP intitulé "Prison : un état des lieux". Disponible contre 30 f + port à notre adresse. Un bouquin sur la double peine devrait voir le jour d'ici peu sur la même maison d'édition. - DOUBLE PEINE : Larbi Sibari, un marocain de trente ans, arrivé très jeune en France, dont toute la famille est basée en France et dont la fille est française (nous avons quelques réticences avec ce genre d'arguments qui favorise la régularisation au cas pour cas), doit être expulsé. Condamné en 1993 à 2 ans de taule pour une affaire de shit remontant à 1989, il avait récolté en prime une interdiction définitive de territoire. Un juge marseillais a confirmé son expulsion programmée pour le 17 octobre. 2 de ses frères venus au centre de rétention avant son expulsion ont été menottés et cognés par les flics. Le procureur a été alerté par une permanente témoin de cette scène de racisme ordinaire... mais on ne puni pas ceux qui sont au dessus de la loi. (source : Charlie-Hebdo) - L'ABC-GENT aime changer d'adresse électronique. Voici la nouvelle : abc_gent@yahoo.com - USA : le 11 octobre, la Cour Suprême de l'Indiana a suspendu l'exécution de Zolo Agona Azania. Cette décision est dû à la campagne de mobilisation lancée en faveur de Zolo à un moment très critique. Le comité de soutien remercie toutes les personnes qui ont fait des petits gestes solidaires (pétition, envoi de lettres/E-mails...). Le cas de Zolo a été expliqué dans le dernier bulletin. Ses avocats ont réussi à mettre en évidence la falsification de témoignages lors de son premier procès, mais d'autres truquages comme le remplacement des jurés noirs par des blancs à cause d'une soit-disant erreur informatique n'ont pas encore été reconnus. Un autre juge doit se prononcer sur cette question le 12 février. A cette date, Zolo aura de nouveau besoin de notre aide, la révision de son procès est encore loin d'être gagnée. Idées d'initiatives à http://www.dragking.org/freezoloazania.html Pour écrire à Zolo : Zolo Agona Azania # 4969, Indiana State Prison, PO Box 41, Michigan City, Indiana 46361-0041, USA. - SAINT-ETIENNE : le 30 septembre se tenait un festival international de musique militaire. Certains groupes et individu-e-s ne l'entendant pas de cette oreille, ils/elles décident de faire une petite manifestation antimilitariste. Tout se déroule à peu près dans le calme, mais manifester, c'est déjà trop pour les autorités stéphanoises. A la fin du rassemblement, Sylvain tente d'allumer un pétard (mot à considérer dans son sens propre), mais des poulets aperçoivent le terroriste, lui mettent un coup de matraque dans les mains avant que le pétard n'ai eu le temps de s'allumer. Il se fait embarquer, placer en garde à vue et inculper pour "violence grave sur officier", "rébellion", "violence pendant l'arrestation". L'une des poulailles a porté plainte. Celui-ci se serait blessé la main, sûrement pas à cause de Sylvain qui n'a absolument pas résisté physiquement à son arrestation, mais peut-être en se tapant dessus avec sa propre matraque. En tout cas, Sylvain devra passer devant les tribunaux et ça se décidera le 15 janvier 2001 au TGI - LECTURE : l'ABC-Gent vient de sortir la première partie d'un excellente interview du collectif des prisonnier-e-s d'Action Directe réalisée ces 2 dernières années. Elle est désormais disponible à notre adresse. L'interview est consacrée à l'expérience militante des membres d'AD avant leur arrestation et à la lutte armée. La deuxième partie sera consacrée à la lutte en prison. Si vous êtes peu familier avec le contexte politique de l'époque, avec l'apparition et l'existence de nombreux groupes radicaux et révolutionnaires, nous vous conseillons de lire d'abord une brochure chronologique sur AD qui vient également de voir le jour (également disponible à l'adresse de Maloka). Elle facilitera certainement la lecture de l'interview de l'ABC-Gent.. Toutes ces brochures sont disponibles pour 10 f port compris. ___ L'Anarchist Black Cross est une fédération internationale de groupes autonomes dont le but est l'abolition définitive du système carcéral. Nous n'y arriverons pas du jour au lendemain et l'ABC propose dans un premier temps une soutien aux prisonnier-e-s anarchistes, gauchistes, révolutionnaires, sans-papiers, victimes d'agressions racistes, sexistes, policières (emprisonnées pour s'être défendues), victimes de faux témoignages ou de machinations politico-judiciaires, etc. Nous encourageons les lectrices et lecteurs à écrire aux prisonnier-e-s, nous collectons des fonds pour apporter un soutien financier aux détenu-e-s ou pour les aider à couvrir les frais de défense, nous diffusons des infos sur un bulletin mensuel et sur la feuille d'info Maloka, nous organisons des actions de solidarité. Contactez-nous pour recevoir des tracts de présentation, des bulletins précédents, ou tout simplement pour en savoir plus. ABC-Dijon, Maloka, BP 536, 21014 Dijon Cedex, France E-mail : ABC.dijon@net-up.com Site Web : http://www.chez.com/maloka/ + ADDITIDIF AU BULLETIN #21 NOVEMBRE 2000 Dernière minute : nous recevons des nouvelles d'Eric Minetto, dont le cas est expliqué à la deuxième page du bulletin. Le 24 octobre, à son 27ième jour de grève, il a été transféré du centre pénitentier de Lannemezan dans les Haute Pyrénés vers l'Hôpital de Fresnes, en région parisienne. Le ministère de la justice, en plein remaniement, ne donne aucune nouvelle concernant sa situation. C'est à partir de la 3ème semaine de grève de la faim qu'apparaissent les séquelles irrémédiables. Ses proches demandent à tou-te-s de faire signer des pétitions dans l'espoir que le cas d'Eric soit considéré et résolu, donc qu'il soit immédiatement libéré et qu'on ne laisse plus personne moisir 20 ans en prison. A l'intérieur, la solidarité continue de s'organiser. Après les détenus de Lannemezan, ce sont ceux d'Arles qui ont fait un communiqué et qui entament un mouvement de lutte au côté d'Eric Minetto. COMMUNIQUÉ DES DÉTENUS "LONGUES PEINES" DE LA MAISON CENTRALE D'ARLES. (19 OCTOBRE 2000) Libérez Eric Minetto ! En grève de la faim depuis le 28 septembre, Eric Minetto mène un combat pour qu'enfin lui soit accordée la libération conditionnelle. Voilà 5 ans qu'il dépose des demandes de libération conditionnelle. Sans succès. Eric est en prison depuis 20 ans ! Il présente toutes les garanties de réinsertion ; une famille qui l'aime et l'attend, un logement, un travail. 20 ans de prison purgés. Toutes les conditions fixées par la Loi, remplies. Que faut-il de plus ? Nous, détenus de la maison centrale d'Arles, apportons notre soutien total à Eric Minetto. Son combat est le nôtre, comme il est celui des milliers de "longues peines" qui croupissent dans les prisons françaises. Avec Eric nous dénonçons la prison, mangeuse d'hommes (Hommes et femmes), nous dénonçons la mort lente qui nous est imposée. Nous exigeons que cesse la politique d'anéantissement des détenus "longues peines". Nous exigeons la révision à la baisse de l'échelle des peines en matière pénale. Nous exigeons la libération des détenus gravement malades. Nous exigeons la fermeture des quartiers d'isolement. En solidarité avec Eric, et pour faire entendre sa juste revendication, des actions collectives seront menées à la maison centrale d'Arles, (comme c'est le cas à la Maison centrale de Lannemezan). Nous appelons les détenus des maisons centrales de France à prendre des initiatives dans ce sens. Des détenus de la Maison centrale d'Arles Nota : à dater du 24 octobre, nous engageons une action tournante de "refus de plateau".