BULLETIN ABC-Dijon #22 Décembre 2000 "Si l'innocent-e mérite notre solidarité, le/la coupable la mérite encore plus" Bonjour ! Ca a encore bougé dans les prisons françaises, notamment à la prison de Lannemezan, avec prise assaut par les CRS et les gendarmes pendant au moins 2 journées consécutives suite au mouvement collectif des détenus longues peines. Eric Minetto, dont nous avons essayé de suivre la lutte, a mis un terme à sa grève de la faim après environ un mois et demi de grève de la faim (il avait commencé le 28 septembre et nous ne connaissons pas la date exacte de l'arrêt) pour des raisons de santé. Nous avons été alerté du transfert de Jean-Marc Rouillan, détenu à Lannemezan et maintenant enfermé dans le quartier d'isolement de Fresnes. Cette mesure vise avec certitude à l'empêcher par la brutalité de se solidariser avec les détenus en lutte, dont Eric M., et à lui faire accepter docilement son sort. Un bon prisonnier n'a que le droit de se la boucler, mais ça ne garantit en rien son accession à des mesures d'aménagement de peine, on le voit tous les jours. En ce qui concerne Eric, il a bénéficié de l'appui de divers asso. dont l'OIP, c'est une autre question de savoir si les préoccupations de quelques personnalités pourront déboucher sur des mesures concrètes. Un petit point pour clarifier le soutien qu'offre l'ABC : si nous soutenons de nombreuses personnes et prisonnier-e-s politiques, c'est, rappelons-le, sur une base de non-sectarisme et nous refusons de nous limiter à ne soutenir que notre propre chapelle par "pureté idéologique". Nous voyons le refus de nombreux libertaires de soutenir des prisonnnier-e-s non anarchistes comme un refus d'entrer dans un débat dans lequel ils se retrouveraient vite coincés : devrait-on laisser pourrir des prisonniere-e-s communistes en prison car ils sont trop maos ? Doit-on continuer de voir les prisonniers politiques bretons comme des "nationalistes" sans prêter la moindre attention aux clarifications qu'ils essayent de donner ? Bref, sommes-nous pour ou contre la prison (en ce qui nous concerne, nous avons déjà choisi) ? La mesquinerie, l'étroitesse d'esprit est souvent utilisée pour justifier ses distances vis-à-vis de quelque chose que l'on ne connaît pas, sans se mouiller. Nous soutenons les prisonnier-e-s politiques (il n'y a pas de prisonniers politiques se revendiquant anarchistes en France) pour ne pas que leur lutte tombe dans l'oubli et parce que nous sommes convaincus qu'au-delà des idées, une même révolte nous anime qui se traduit différemment dans la pratique et dans la théorie. Les prisons doivent être rasées, c'est le but final de l'ABC. L'ABC est un réseau de groupes autonomes qui peuvent à leur guise soutenir les détenus. Pour notre part (l'ABC-Dijon), nous soutenons les détenu-e-s sociaux et politiques (anarchistes, communistes, gauchistes etc.) en attachant une importance à ce qui les a mené en prison. Nous rappelons que pour certains d'entre nous, la rigueur idéologique est un véritable obstacle à la constitution d'un mouvement révolutionnaire efficace en cette triste fin de siècle, vide d'expériences nouvelles et truffée de mini conflit stériles. Autre chose : nous entendons beaucoup parler à l'heure actuelle de l'horreur de la peine de mort aux USA et aimerions réagir par rapport à cela. La tranquillité de nombreux "citoyens" est perturbée par le meurtre légal perpétré de l'autre côté de l'Atlantique. Tel un justicier, le délégué du PCF se permet de dénoncer lors de la marche "Millions For Mumia" le 24 avril 1999 à Philadelphie la barbarie du système carcéral américain. Si la revendications se limite à l'abolition de la peine de mort, elle nous apparaît comme vide de sens. L'alternative à la peine de mort est la perpétuité, on remplace l'exécution par la mort lente, la mort officielle par la mort officieuse. L'exemple de la France illustre bien cela : le gouvernement français n'est pas barbare car il ne tue plus légalement, mais les mesures qui ont accompagné cette réforme sont dramatiques : plus d'aménagement de peine, disparition de la conditionnelle, nombreux suicides non-éclairés, et les prisonniers longues peines en France sont là pour nous rappeler qu'en la matière, les partis politiques au pouvoir n'ont qu'un droit : celui de se la fermer. La lutte contre la mort n'est pas une fin en soit : elle ne peut qu'être accompagnée d'une critique profonde et de la remise en cause du système carcéral dans son ensemble. N'hésitez pas à réagir à ces quelques remarques écrites à la va-vite. Quant aux libertaires chapelistes, évitez de nous dire ce que nous devons faire et de nous expliquer qui nous (ne) devrions (pas) soutenir. Salutations Noires & Rouges, bonne lecture et @ bientôt !! - liberté pour Francisco Brotons, séquestré depuis 22 ans par l'Etat espagnol - Francisco Brotons Beneyto est né en Alicante en 1944. Issu d'une famille modeste, il commence à travailler jeune pour pouvoir se payer des études. Il ne tarde pas à acquérir une conscience politique liée aux inégalités sociales qui ravagent le milieu ouvrier dans l'Espagne franquiste. Son parcours politique l'amène à militer dans divers organisations : en 73 il rejoint l'Organisation Marxiste-Léniniste d'Espagne, en 1975, il prépare le congrès du Parti Communiste Espagnol (reconstitué) et en 1977 il organise les GRAPO (Groupe de Résistance Antifasciste du 1er Octobre) avant de se faire arrêter le 9 octobre de cette même année par les forces de sécurité. Il ne bénéficie pas de l'amnistie de 1977. Deux ans plus tard, le 17 décembre 1979, après avoir creusé un tunnel pendant 9 mois en compagnie de 4 détenus, il s'évade de façon spectaculaire de la prison de Zamora. 3 de ces prisonniers, Enrique Cerdan, Abelardo Collazo et Martin Luna, sont assassinés sous le coup de la "ley de fugas" (loi relative à l'évasion qui permet de tirer à vue sur tout ce qui tente de s'échapper). Il reste presque une année en "liberté", durant laquelle il s'emploie à réorganiser les GRAPO et poursuivre la lutte contre le fascisme. Il est ré arrêté et poursuit son militantisme en prison. En 1981, avec les compagnons détenus de son organisation, il commence une longue grève de la faim pour lutter contre le régime d'extermination auquel sont soumis les détenus de la prison de Herrera de la Mancha. Juan José Crespo Galende trouve la mort pendant cette lutte collective après 66 jours de grève de la faim. Dans les années qui suivent, le PSOE arrive au pouvoir, la politique répressive et de dispersion des prisonniers politiques continue. En décembre 1989 commence sa deuxième grève de la faim (avec le reste des militant-e-s emprisonné-e-s des GRAPO et du PCE-r) illimitée contre la dispersion. Celle-ci se termine en février 1991, à cause du régime d'alimentation forcée auquel sont soumis les grévistes, ce qui constitue une forme supplémentaire de torture. Les prisonnier-e-s en lutte avaient été enchaîné-e-s sur des lits d'hôpital et nourri-e-s de force par perfusion. Cette dure grève de la faim provoque une attaque cardiaque dont Francisco se remettra plus tard à l'hôpital. Finalement, le mouvement prend fin. Un des militant-e-s, José Manuel Sevilano meurt après 430 jours sans manger, et les séquelles dont souffrent les autres prisonnier-e-s sont bien sûr très graves et irrémédiables. Francisco Brontons est passé de 72 à 39 kg au cours de cette lutte. Actuellement, il est toujours emprisonné dans les centres d'extermination espagnols, après 22 ans de détention, et toujours soumis à un régime particulier comprenant isolement, torture et dispersion. Normalement, il aurait dû être libéré il y a 4 ans (la peine maximale effective est de 20 ans), mais les autorités invoquent le prétexte de son évasion de 1979 (!) pour le maintenir incarcéré. Francisco n'est jamais revenu sur ses convictions révolutionnaires et nous savons tou-te-s que c'est à cela qu'il doit son maintien infini derrière les barreaux. Pour le soutenir, vous pouvez envoyer/diffuser les cartes postales réalisées par le comité de soutien, participer ou appuyer les différentes manifestations de solidarité (rassemblements, actions), soutenir financièrement ou lui écrire. Nous vous donnons pour cela l'adresse du Comité et l'adresse de Francisco Brotons : - Plataforma De Suport a Francisco Brotons Beneyto, Ap. Correus : 36090, 08080 BCN, Espagne. E-mail : suportbrotons@mixmail.com - Francisco Brotons Beneyto, Centro Penitenciario Sevilla 2, 41007 Sevilla, Espagne. - grève de la faim de Laudelino Iglesas : l'acharnement contre les longues peines ne sévit pas qu'en France - Laudelino est un prisonnier espagnol natif de Barakaldo, qui a effectué les 3/4 de sa peine et qui a été classé FIES (= mis en isolement) par l'Administration Pénitentiaire. Il est, comme Eric Minetto, emprisonné depuis 20 ans. Les autorités veulent lui en faire accomplir 20 supplémentaires à cause des sanctions qu'il a accumulé lors de ses 20 premières années d'incarcération. Il a débuté une grève de la faim le 21 octobre dernier. Il est à bout et a entamé ce mouvement dans le but d'obtenir sa libération après tant d'années de torture. Lors de sa lutte, il a été maintenu en isolement, interdit de visite et superficiellement suivi médicalement. Son seul lien avec l'extérieur était le téléphone. C'est ainsi qu'il a pu rendre compte régulièrement de sa situation. Dehors, il a été soutenu par la Plate-forme Amaitu. Ce collectif avait organisé une action de solidarité avec lui le 20 à Barakaldo, ville dont Laudelino est originaire, devant le palais de justice pour dénoncer sa situation et la complicité du Procureur et de l'ex-ministre de la justice Enrique Mugica Hergoz. 5 personnes se sont enchaînées aux grilles de l'entrée principale pendant que 3 autres installaient un placard informatif. La police ayant réagi brutalement contre ces fauteurs de trouble, une quinzaine de personnes ont pris le relais de l'action en criant et chantant pour la libération de Laudelino. Le 13 octobre, Karlos Pinero, un habitant de Barakaldo, s'est également mis en grève de la faim illimitée pour le soutenir. Son dossier comporte des erreurs, notamment lors de la présentation du recours devant le tribunal Suprême par le juge de contrôle pénitentiaire. Après 45 jours de grève de la faim, Laudelino a mis un terme à sa grève de la faim pour des raisons de santé. Il ne pouvait plus se lever et souffrait de troubles de la vision. Karlos Pinero a par conséquent également mis fin à sa grève. Dernière minute : Laudelino est soumis depuis la fin de sa grève à un régime particulier de restriction : il ne peut envoyer que 3 lettres par semaine, soit disant pour des raisons de sécurité, les fouilles à son encontre et les transferts se sont multipliés avec le retournement de cellule que ce genre de pratique implique. Son régime de restriction particulier a été justifié en trois points par l'administration pénitentiaire : Laudelino est en contact avec des "groupes qui utilisent des moyens violents pour obtenir satisfaction", il "reçoit et utilise des publications sans dépôt légal qui diffusent des informations fausses et manipulées qui pourraient affecter le bon ordre de l'établissement ou la sécurité de son personnel". Bref, n'importe quoi. C'est lorsque cette même administration pénitentiaire fait des allusions à ETA pour motiver ses résolutions que l'on croit vraiment rêver : la direction craint que des détenus connaissent ou soient en contact avec "des membres d'ETA ou d'associations affiliées à ce monde radical basque qui maintiennent une attitude belliqueuse contre l'ordre constitutionnel"... Il est en conflit avec des surveillants qui l'ont frappé le 24 septembre dernier. Il s'en est plaint, et les matons de leur côté se défendent en prétendant avoir été victime d'insultes et de menaces. En première instance, ce dossier a été classé pour être finalement rouvert suite à un recours. Pendant la deuxième semaine de novembre, l'affaire a été de nouveau classée. Actuellement deux de ses frères et soeurs font des démarches afin de pouvoir lui rendre visite. Entre-temps, Laudelino a été appuyé par des radios libres qui ont lu à l'antenne des communiqués qu'il a transmis par téléphone. Laudelino a déclaré le 21 novembre à la Plate-forme Amaitu que des prisonniers solidaires vont entamer une grève de la faim illimitée pour défendre ses revendications à partir du premier décembre. De son côté, Laudelino, qui se remet de sa propre grève de la faim, va se joindre au mouvement collectif par un jeûne d'une semaine suivi de 2 jours hebdomadaires de grève de la faim. Un rassemblement "légal" en solidarité avec Laudelino devrait se tenir devant la prison le 16 décembre, pour exiger sa libération. Vous pouvez écrire à Laudelino: Laudelino Iglesas, C.P. La Moraleja, Catra Local P. 120, 34210 Duena - Palencia, Espagne. - en Espagne, il est dangereux de soutenir des prisonnier-e-s - Le 10 novembre dernier, à Madrid, deux compagnons anarchistes, Eduardo Garcia Macias et Estefania Maurete Diaz, ont été arrêté-e-s et accusé-e-s d'avoir envoyé 7 colis piégés à des journaux en soutien à la lutte des prisonnier-e-s contre les quartiers d'isolement/extermination nommés FIES. Des preuves de leur innocence ont été classées sans qu'aucune justification ne soit donné à cela. L'information a été relayée de façon complètement détournée par les médias, qui n'ont pas pu s'empêcher de parler de l'ETA, comme c'est le cas dès lors qu'il se passe quelque chose du côté de l'extrême gauche. Toute personne impliqué de près ou de loin dans la solidarité avec les prisonnier-e-s est directement soupçonné de lien avec ETA, de violence et de délinquance/dégradation. Une grosse enquête, qui vise à fabriquer une organisation fantôme anarchiste agissant au niveau international, et à en arrêter les protagonistes, serait actuellement en cours. En gros, c'est l'affaire Marini version espagnole. En ce qui concerne le conflit au Pays-Basques, la répression a largement dépassé la frontière d'Euskadi et les arrestations arbitraires se multiplient contre les scènes radicales des grands centres urbains, c'est le cas de Barcelone et de Madrid, encore une fois. A Barcelone 8 personnes ont été arrêtées dans leur domicile et accusées d'être dans les locaux illégalement alors qu'ils/elles avaient un accord avec le propriétaire. Mais ils/elles étaient également coupables d'être en possession de deux numéros du magazine basque Ardibeltza. Les personnes arrêtées n'ont pas eu le droit de voir ou de communiquer avec leur avocat. A Madrid, le journal conservateur La Razon a débuté une campagne d'attaque contre le squat El Laboratorio, prétendant que les squatteur/ses étaient des sympathisant-e-s de l'ETA car ils avaient une banderole qui demandait le regroupement des PP basques. Les squatteur/ses ont nié ces accusations dans un communiqué qui a relancé de plus bel la polémique contre eux : "Notre pratique politique se focalise sur la construction d'un espace autonome, ouvert, antiautoritaire et anticapitaliste ; sur l'expérimentation de mode de vie alternatif en relation avec la communauté et la ville où nous vivons. Cette critique prend en compte les droits fondamentaux relatifs à la situation des personnes emprisonnées (de toute nature : voleurs, violeurs, trafiquants de drogue, policiers, basques ou ettaras), ainsi qu'une grande quantité d'autres problèmes comme le processus de globalisation économique, la situation des immigrés, les droits civiques et sociaux... nous proposons un espace de rencontre et d'activité à différents groupes impliqués dans les domaines sociaux, artistiques, musicaux, de recherche, dans une optique non-sectaire et plurielle qui inclue le soutien à la violence politique". Les squatteur/ses de Barcelone sont harcelé-e-s depuis des années sous le prétexte de soutenir l'ETA et ce communiqué a renchérie les haines des autorités à leur encontre, du simple fait de la mention d'ettaras dans ce texte. Le ministre de l'Intérieur espagnol, Jaime Mayor Oreja, a demandé à ce que le procureur général s'occupe du cas de l'éditeur du journal basque Ardibeltza, Pepe Rei. Le ministre l'a désigné comme une personne avec une des pires éthiques et ce depuis très longtemps. L'accusation la plus grave à l'encontre des 8 militants de Barcelone arrêté-e-s était la possession de ce journal. Pepe Rei était le directeur de l'équipe de recherche de la revue "Egin", qui, après avoir survécu à un long boycott de la part de l'État espagnol, a finalement été interdit en juillet 1998. Le journal est toujours fermé malgré l'absence de décision judiciaire. On pense que la même procédure va être utilisée contre Ardibeltza et contre tous ceux/celles qui contestent la définition par l'État espagnol de ce qu'est une éthique acceptable. On craint également l'incarcération soudaine de l'équipe du journal comme ce fut le cas de celle d'Egin. Egin a mené des enquêtes sur de nombreux sujets très dérangeants pour l'État, en vrac : la corruption au Pays-Basques et en Espagne, les GAL, les relations intimes entre la police et les narco-trafiquants, les liens entre les néonazis et les GAL, l'utilisation de la torture en Euskadi etc. En raison de toutes ces enquêtes, l'équipe éditoriale d'Egin a été arrêtée à 2 occasions, Pepe Rei a été menacé de mort aussi bien par l'État espagnol que par les GAL. Au moment où le ministre de l'intérieur a déclaré que la violence aux Pays-Basques était alimentée par les ikastolas (école en langue basque) et par Ardibeltza, une campagne a été lancée contre Pepe, avec des affiches collées dans la rue et la complicité des journalistes, l'accusant de désigner les futures cibles d'ETA. Ardibeltza représente une réelle menace pour l'État espagnol. Bien qu'il soit boycotté, le journal est tout de même massivement diffusé par souscription. Le magazine a éclairci sur la façon dont l'État espagnol contrôle les médias par l'intermédiaire des agences de presse qui appartiennent aux membres du parti au pouvoir. Dans une cassette vidéo récemment réalisée par Ardibeltza a été dénoncée la complicité entre les grands quotidiens et le gouvernement, document que l'État considère comme une attaque envers la démocratie. - texte de Christel Fröhlich - Ce texte a été écrit il y a 6 mois par la prisonnière politique Christel Fröhlich maintenue emprisonnée depuis le 25 octobre 1995 sous l'autorité des juges de la fameuse 14e section du parquet de Paris. Il ne s'écoule plus un bulletin sans que nous ne fassions allusion à cette joyeuse bande de magistrats qui incarcèrent à tout poil et renouvellent les mandats de dépôt tous les 6 mois. Les bretons ainsi que de nombreux autres prisonnier-e-s sont sous leur autorité. Dans le cas de Christel qui n'a aucun compte à rendre à la justice française, la préventive dure maintenant depuis plus de 5 ans !! La loi interdit maintenant la détention préventive pendant plus de 4 ans, il se pourrait donc que Christel soit libérée, à moins que le juge ne trouve un nouveau gadget justifiant une détention plus longue et haut delà des limites légales, comme la mise en examen dans d'autres affaires. Le placement des personnes en détention provisoire sert à leur soutirer des aveux sous la torture, étant donné qu'en plus d'être enfermés, les prévenu-e- s sont l'objet d'un traitement bien pire que celui réservé à la population générale en ce qui concerne l'isolement et la communication. "Depuis quelques mois, les prisons françaises sont sous le feu de la critique. Cela a commencé par un livre de la médecin chef à la Santé, la plus connue des vieilles prisons françaises, Mme Vasseur. Par ailleurs, ces dernières années, des personnalités politiques et économiques (ainsi le Président d'Elf, la multinationale pétrolière française également impliquée dans l'affaire Kohl) ont fait des séjours de quelques mois en prison. Ces messieurs ont ensuite fondé un comité dénonçant l'état catastrophique des prisons françaises. Tout ceci ayant occasionné un tourbillon médiatique, la Ministre de la Justice, Elisabeth Guigou s'est vu obligée de déclarer indignes d'un pays démocratique les prisons françaises. Tous parlent désormais d'une nécessaire réforme. Néanmoins, les politiques sont en premier lieu préoccupés par le nombre de nouvelles prisons à construire ! Pendant ce temps, la simple mention d'une réforme carcérale met en rage le syndicat pénitentiaire majoritaire, qui est proche du FN. Et parce que, nous, prisonniers et prisonnières, sommes le tout premier niveau de l'institution carcérale, c'est sur notre dos que s'opposent les dits réformistes et le syndicats d'extrême-droite. Depuis quelques semaines, nous notons une pression continue sur notre quotidien : - fouilles systématiques aux allers et retours de promenade - interdiction de prendre avec soi sur la cour de promenade journaux, livres et autres menus objets dont on peut avoir besoin - particulièrement révélatrice est la "lutte" désormais menée par la direction concernant la longueur autorisé pour les shorts. Le prétexte de toutes ces restrictions est qu'elles sont prévues par le règlement de la prison. Mais il s'agit en fait de rendre le quotidien insupportable et d'essayer de provoquer une révolte spontanée mais sans issue, qui démontrerait alors que la prison ne pourrait être "tenue" que par la discipline. Notre rédaction d'une lettre collective en protestation ne changera vraisemblablement rien, mais elle a au moins le mérite de nous redonner un peu d'initiative. Et cela serait seulement comique si trop souvent, il ne s'agit pas seulement de discipline mais de violence caractérisée. Ainsi, récemment, une prisonnière noire a eu droit à des insultes racistes et a été brutalement frappée lors d'un parloir intérieur avec son mari, incarcéré au quartier homme de Fleury. Pendant deux jours, une majorité de prisonnières ont refusé le plateau-repas. Nous sommes convaincues d'avoir ainsi empêché sa condamnation à du mitard. Pour autant, pas d'illusion à avoir : la solidarité dans les prisons de la métropole France n'est pas une évidence, du pain blanc. Comment pourrait-il d'ailleurs en être autrement dans une telle concentration de marginalisés et de pauvres de tous les continents. Mais en France comme ailleurs, la répression la plus tenace s'exerce contre nous, les prisonnières et prisonniers politiques. Nous relevons de tous les traitements et lois d'exception. La justice se montre particulièrement acharnée à l'égard des militants d'Action Directe. Ainsi bien qu'ayant perdu le contact avec la réalité après plusieurs années d'isolement, Georges Cipriani est maintenu en prison. Nathalie Ménigon souffre d'une dépression et a récemment tenté de se suicider. Internée sans que son avocat ni sa famille ne puisse savoir où, elle fut placée dans une cellule d'isolement où elle ne pouvait pas plus disposer d'une radio que d'une télévision ou même écrire à quiconque. Une fois connue cette abusive mise au secret, Nathalie ne tarda pas à réintégrer le C.D. de Bapaume. En enterrant vivant des militants, il s'agit aussi d'enterrer l'histoire de leurs initiatives révolutionnaires vaincues (ayant fait naufrage ?). Rosa Luxembourg disait déjà de la révolution : J'étais, je suis, je serais !! Christel Fröhlich, juin 2000 - un appel à la solidarité par Ali Khalid Abdullah - "Barrilee est une de nos braves jeune sœur blanche anarchiste incarcérée dans l'État de l'Oregon. Depuis son arrestation sans mandat, Barrilee ainsi que de nombreuses autres femmes a été transférée dans une prison privée où elle fut victime d'agressions et d'abus sexuels avant d'être ramenée dans l'Oregon pour terminer sa peine. Bien que ce qui lui soit arrivé lorsqu'elle a été agressée sexuellement par des gardiens de prison ait été traumatisant, cela ne l'a pas empêché de lutter contre le système et de dénoncer les injustices dont elle et d'autres femmes sont les victimes du fait d'être à la merci du personnel corrompu de la prison. En ce moment, Barrilee continue à RÉSISTER et à combattre les autorités carcérales qui l'ont classée comme "fauteuse de trouble" (parce qu'elle est anarchiste). Ils la considèrent également comme une menace pour la sécurité de l'établissement et l'ont placée dans un quartier de plus haute sécurité. Il lui a été interdit de recevoir de la littérature anarchiste (ce qui une violation du premier amendement) et d'avoir le moindre contact avec le camarade Robert Thaxton (un compagnon anarchiste qui a récemment été condamné à 7 ans de prison suite aux manifestations anti-OMC pour avoir lancé une pierre sur un flic) et avec Anthony Rayson, qui s'occupe de l'ABC Zine Distro à Homewood, dans l'Illinois". Vous pouvez écrire directement à Barrilee : Barrilee Bannister # 11309597, E.O.C.I., 2500 Westgate, Pendleton, OR 97801, USA. En ce qui concerne Ali K. Abdullah, qui nous a fait parvenir cet appel, il a signalé dans une lettre datée du 31 octobre qu'il passerait une nouvelle fois devant la commission des libérations conditionnelles dans les 2 ou 3 mois à venir. Sa liberté conditionnelle lui a déjà été refusée de nombreuses fois, d'une part parce qu'Ali est resté actif et a maintenu une activité révolutionnaire en prison, et d'autre part parce que la politique générale des USA en matière carcérale est de construire un maximum de nouvelles prisons, donc d'incarcérer ou de maintenir en détention le plus de monde possible. Dans le Michigan, le gouverneur veut édifier 6 nouveaux centres pénitentiaires... Une nouvelle fois donc, Ali a besoin de notre soutien. Il a lui-même soutenu de très nombreuses personnes incarcérées et il a reçu peu d'aide de l'extérieur. Voilà plus de 12 ans qu'il est enfermé, qu'il a été la cible de mesures extrêmes de la part de l'administration pénitentiaire pour le faire taire (de l'isolement à la censure en passant par le refus de la conditionnelle et une tentative d'assassinat) et que le soutien dehors reste quasi-inexistant. Il vit actuellement mal ce manque d'intérêt des libertaires pour son cas et ses activités (dans le cadre du Political Prisoner Of War Coalition) et nous aimerions pouvoir lui montrer que la solidarité existe à l'extérieur. Vous pouvez utiliser ce texte pour faire une pétition et en envoyer une copie directement à Ali, car il veut les présenter lui même devant la commission. Nous appelons tous le monde à le faire, Ali pense se retirer de toutes activités politiques si la solidarité continue de ne pas se manifester un minimum. Merci ! - en France, on ne dénonce pas les crimes des dirigeants sans risques - Survie est une association fonctionnant de façon essentiellement bénévole depuis 7 ans. Son but est d'exposer publiquement les violations des droits de l'homme, les pillages opérés en Afrique sous la bénédiction de l'État français. L'association a dans de nombreux ouvrages dénoncé l'existence de la "Françafrique", un réseau complexe de politiciens, chefs d'État africains, chefs d'entreprises françaises, militaires haut placés, qui consiste à piller les ressources naturelles des pays africains pour le profit des entreprises du type ELF, des présidents africains et de leur entourage, le tout au milieu d'un black-out médiatique total. Document à l'appui, tous le monde a la possibilité d'enquêter sur la responsabilité de la CIA dans de nombreux coups d'État militaire ayant entraînés d'abominables massacres, que ce soit en Indonésie, en Grèce ou dans la plupart des pays d'Amérique Latine. La tâche est par contre bien plus difficile si l'on veut savoir ce qu'a signifié l'impérialisme français pour des millions d'africains... L'association Survie s'employait à nous faire réaliser ce qui se cache derrière les grandes entreprises et derrière les visages des politiciens parmi les plus respectés de France... Mais voilà, 3 présidents africains, Omar Bongo, Idriss Déby et Denis Sassou Nguesso ont déposé plainte pour "offense à chef d'État étranger" à l'occasion de la sortie du livre "Noir Silence". François-Xavier Vershave, auteur du livre et président de l'association, ainsi que l'éditeur, Laurent Baccaria, sont poursuivis et risquent chacun un an de prison et 300 000 francs d'amende, sans compter les dommages et intérêts. Le délit d'offense a cela de différent du délit de diffamation qu'il n'est pas possible de se défendre devant les tribunaux en apportant des preuves soutenant la véracité des faits avancés dans l'ouvrage ciblé par l'accusation. Cette infraction archaïque a l'avantage de clore tout débat public dès lors qu'il expose publiquement des personnages haut placés, et on sait à quel point une connaissance générale de la politique française en Afrique depuis la pseudo-décolonisation pourrait décrédibiliser certains dirigeants. En ce qui concerne les trois plaignants, à la tête de trois états pétroliers, ils ont déjà été l'objet d'enquêtes internationales, leur corruption a été largement mise en évidence, le trucage des élections au Gabon et au Tchad constaté, les violations des droits de l'homme au Tchad et au Congo-Brazzaville ont été massivement rapportées. Mais reste interdit en France sous peine de poursuite. La manœuvre consiste à censurer le débat sur la Françafrique, largement amorcé suite aux révélations concernant l'implication d'Elf-Aquitaine, mais aussi à faire couler l'association Survie et à intimider les maisons d'édition quant aux sujets dont elles traitent. Une pétition circule que vous pouvez vous procurer en écrivant à Survie, 13 rue de la Herse, 68000 Colmar . Nous vous encourageons à soutenir cette association et à lire les ouvrages de François-Xavier Vershave. Pour votre information, sachez que le livre la "Françafrique", du même auteur, est disponible à notre adresse (remplacez "ABC-dijon" par "Zanzara Athée") pour 15F + 6.70 F de port (gratuit pour les prisonniers, écrivez directement à l'ABC). - communiqué de la commission pour la construction d'un secours rouge international - Le 11 novembre 2000, des délégations de révolutionnaires d'Ausbau (Suisse), de l'Associazione Solidarieta Proletaria (Italie), du Collectif pour un Secours Rouge (France) et de l'Association des Parents et Amis des Prisonniers Communistes (Belgique) ont jeté les bases d'un SECOURS ROUGE INTERNATIONAL dans l'intention de soutenir ensemble les prisonniers et prisonnières révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes et anti-impérialistes, et d'agir contre toutes les formes de répression de classe et de contre-révolution. La capacité d'agir de manière coordonnée dans plusieurs pays sur un même thème donne plus d'ampleur et de force à chacun et à chacune dans sa situation particulière. Elle offre plus de force et de perspectives face à l'impérialisme qui, lui, n'a pas attendu pour agir au delà des frontières nationales. Il s'agit aussi de répondre à l'initiative des dizaines et des dizaines de prisonniers révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes et anti-impérialistes qui se sont constitués, par leur "Plate-forme du 19 juin", en communauté de lutte dans et contre la prison impérialiste. Il s'agit enfin de renouer avec une des plus belles et plus glorieuses tradition du mouvement communiste international en tendant à la reconstruction de ce SECOURS ROUGE INTERNATIONAL qui fut de toutes les luttes prolétariennes et antifascistes des années 20 et 30. Les organisations constitutives de la Commission pour la construction d'un SECOURS ROUGE INTERNATIONAL sont conscientes que leur démarche ne constitue qu'un premier pas dans cette direction, et elles appellent les organisations et militants révolutionnaires et progressistes à soutenir cet effort. C.S.R. c/o CELIA, BP 6, 75462 Paris Cedex 10 e-mail : secourrouge@gmx.net Trois brochures rassemblant des textes de prisonnier-e-s révolutionnaires (PP d'AD, basques, bretons, du DHKP-C etc.) sont disponible pour 20 F pièce (chèque à l'ordre de CELIA) à l'adresse mentionnée ci-dessus. - répression contre Jean-Marc Rouillan - - communiqué de presse de Ne Laissons Pas Faire ! - Jean-Marc Rouillan, militant d'Action Directe, détenu depuis 14 ans, a été transféré du centre pénitentiaire de Lannemezan le mercredi 22 novembre pour le quartier d'isolement de Fresnes. Un communiqué de presse émanant de l'administration pénitentiaire régionale de Tarbes, tente de justifier ce transfert brutal en indiquant que Jean-Marc Rouillan fait parti d'une charrette de six détenus transférés à la suite "d'incidents" (sic) et comme "meneurs d'un mouvement de protestation qui a agité la centrale de Lannemezan" (re-sic) Le fait que le seul détenu dont le nom mentionné est Jean-Marc Rouillan indique que celui-ci fait l'objet d'une punition et paye lourdement : - son implication dans les luttes en prison contre : les longues peines, la non prise en compte par la Chancellerie des libérations conditionnelles et le maintien en détention des détenus malades et en fin de vie. - sa dénonciation des conditions de détentions des prisonniers d'Action Directe, le soutien du Collectif et des nombreuses personnalités politiques, syndicales et intellectuelles qui ont déjà signé deux appels dans ce sens. - la préparation de son livre sur la prison et sa détention. A ce propos, les deux derniers chapitres de son manuscrit et son ordinateur ont été confisqués. Le collectif Ne Laissons Pas Faire ! demande que soit mis fin immédiatement à l'isolement de Jean-Marc Rouillan, que lui soit rendu son ordinateur et les deux chapitres confisqués, et qu'il soit transféré dans une centrale de son choix comme l'autorise le règlement de l'Administration Pénitentiaire. Par ailleurs, le Collectif Ne Laissons Pas Faire ! profite de ce communiqué pour rappeler le cas de Georges Cipriani, dont l'état de santé est très dégradé. Il semble que l'Administration Pénitentiaire tente de cacher le sort fait à ce détenu, en refusant systématiquement les parloirs demandés depuis très longtemps par une amie. - liberté pour les deux anarchistes de Eugene (USA) inculpés !! - Le 23 juin, la police a décidé d'arrêter les deux anarchistes Jeffrey "Free" Luers et Craig "Critter" Marshall après avoir fabriqué un gros dossier judiciaire contre eux. Trois jours plus tard, à 1h30 du matin, il sont interceptés en voiture soi-disant pour un contrôle de routine et incarcérés à la prison de Lane County. Le lendemain, les flics ont déclaré à la presse que Free et Critter était soupçonnés d'avoir incendié un commerce de vente de voiture et qu'ils avaient été arrêtés au moment des faits après avoir été suivis. Ils clament leur innocence depuis. Le mouvement anarchiste particulièrement présent à Eugene est trop dérangeant et est entré dans le collimateur du FBI. On fait des montages pour intimider le reste du mouvement, toutes les méthodes sont bonnes. Le procès s'est ouvert le 8 novembre, jour où le jury a été sélectionné. Free et Critter ont plaidé "non-coupable" pour les 10 accusations (celles-ci consistent en 5 accusations pour des crimes de catégorie A pour incendie et infraction, 2 de catégorie B pour tentative d'incendie et 5 de catégorie C pour confection, possession de matériel explosif et dégât matériel contre un véhicule) qui se rapportent à l'incendie le 16 juin de la Joe Romania Car Dealership (négociant d'automobile) et à la tentative d'incendie contre les locaux de la Tyree Oil Company à Eugene le 27 mai. Après la sélection du jury qui pris beaucoup de temps, le procès se trouve pour l'instant bloqué : le 20 novembre, Ken Morrow, l'avocat de Free, est décédé d'une crise cardiaque. La situation est assez confuse pour la poursuite de la défense de Free et le déroulement du procès s'en est retrouvé profondément modifié. Pour résumer les événements jusqu'à aujourd'hui : les avocats de la défense ont tenté de rendre inutilisables les preuves résultant de la perquisition d'un entrepôt et de la fouille de la voiture de Critter et Free au moment de leur arrestation (la possession d'un simple briquet ou d'un baril peut constituer une sérieuse preuve), mais le juge a refusé de prendre en compte cette requête. Le mandat de perquisition n'était pourtant vraisemblablement pas valide et une partie du matériel saisi ne figure pas sur le compte rendu de l'opération. Il a fallu plus de 2 jours pour sélectionner le jury. Pour plonger le tribunal dans une ambiance de procès contre de dangereux assassins, une membre du jury a abandonné son rôle théâtrale en expliquant qu'elle se sentait intimidée par les accusés et qu'elle craignait qu'ils aient pu voir son adresse. Les témoins déjà entendu sont le manager de Tyree Oil, un flic d'Eugene spécialisé dans les explosifs, un autre policier et une détective. Le jeu de l'accusation consiste à effrayer le jury par des histoires de bombes de façon à ce que celui-ci se contente de preuves trompeuses et non-vérifiées. La défense a bien mis en évidence le manque de liens entre les faits avancés par l'accusation. Suite à la mort de Morrow, un "arrangement" a été proposé à Free et Critter : 156 mois de prison + des années de liberté surveillée pour Free si celui-ci plaide coupable pour "incendie" et "conspiration visant à incendier". Il a refusé. Critter a décidé d'accepter le deal, il n'admet pas de devoir se déclarer coupable mais est conscient qu'il peut être condamné sur la base des plaidoiries de l'accusation. Il a été condamné le mercredi 22 novembre à 66 mois de prison + 3 ans de liberté surveillée pour "conspiration dans le but de commettre un incendie", plus 6 mois de prison + 2 ans de liberté surveillée pour "possession de matériel explosif". Free avait suite à la mort de son avocat 10 jours pour trouver une nouvelle date de procès, jusque auquel il restera en préventive. Le comité de soutien encourage à leur écrire et récolte de l'argent pour les frais de justice. Vous pouvez les contacter à : Free and Critter Legal Defense Fund, PO Box 11922, Eugene OR 97440, USA. - Chris Plummer transféré - Depuis quelques semaines nous n'avions aucune réponse de Christopher Lee Plummer. En fait, il y a un mois environ il a été transféré dans une nouvelle unité dans le quartier des droits communs. Il ne se trouve plus en isolement. Cette unité regroupe des membres de gangs, beaucoup de cercles ariens et de confréries ariennes avec lesquels il avait eut pas mal de problèmes auparavant. La menace que représente ces groupes est sérieuse. Dans cette unité, en cas de confrontation, l'affrontement peut être grave car en règle générale il y a un mort d'un côté soit ou de l'autre. Pour l'instant il n'a pas trop de problèmes et ses conditions de détention se sont améliorées (il est passé de l'isolement à la population générale). Chris a en projet de se marier en prison au début de l'année prochaine ce qui lui permettra d'avoir des visites plus régulières. Actuellement il travaille dans l'équipe de nettoyage de nuit, ce qui lui permet de ne pas être en cellule et de ne pas avoir les matons sans arrêt sur le dos. Dans cette unité, il fait beaucoup de travail avec les jeunes détenus en faisant circuler des textes ou des brochures anarchistes. Il est toujours impliqué dans le projet de bibliothèque anarchiste pour les prisonniers. Chris, du fait de son transfert, bénéficie du contact avec les autres prisonniers ce qui améliore un peu son quotidien mais il ne faut pas oublier que la justice l'a condamné à cause de ses idées et que pour elle, il représente toujours une menace pour l'ordre bourgeois. Même si ses conditions de détention se sont améliorées il reste enfermé et n'est pas à l'abris d'attaques fascistes et/ou de l'institution carcérale. Vous pouvez lui écrire et lui envoyer des brochures pour qu'il puisse continuer son projet avec les autres prisonniers de son unité :Christopher Lee Plummer,TDCJ# 677345, Michaels unit, po box 4500,TN colony TX 75886,USA Si vous voulez recevoir les infos par le biais d'une mailing-list, vous pouvez contacter : Houston ABC c/o eric, 1436 west gray #433, Houston TX 77019, USA - solidarité avec Thomas Meyer-Falk - Vendredi 10 novembre avait lieu à Dijon une action de soutien à Thomas. Des actions ou des envois de fax en soutien ont eu lieu dans d'autres villes ( Lyon,...) et dans d'autres pays (Autriche, Suisse, Allemagne) pour obtenir la restitution de tous les contacts courriers de Thomas et l'amélioration de ses conditions de détention. À Dijon, nous étions une quinzaine a occuper le consulat d'Allemagne. Après une heure d'occupation des locaux nous avons été reçus par le consul. Nous lui demandions de transmettre nos revendications à l'ambassade allemande ainsi qu'à l'administration de la prison où se trouve Thomas, et au ministère de la justice Allemande. Après une demi-heure de discussion et de négociation (le consul voulant nous faire admettre que nous le poussions par la force à s'exécuter) nous nous sommes mis d'accord sur un communiqué à transmettre. À ce jour nous ne savons pas si les démarches sur lesquelles nous nous étions mis d'accord ont été faites. Nous attendons de savoir de la part de Thomas s'il y a un réel changement. Nous devons continuer à soutenir Thomas et poursuivre la lutte pour qu'il puisse garder la liberté de ses idées. Rien n'est pire que de se soumettre à la pensée unique. Vous pouvez écrire à Thomas pour affirmer votre solidarité : (Thomas ne parle qu'anglais ou allemand) : Thomas Meyer-Falk c/o JVA-Z3117, Schönbornstr. 32, D-76646 Bruchsal, Allemagne - les prisonnier-e-s politiques basques en lutte - 81 prisonnier-e-s politiques Basques sont éparpillé-e-s dans 28 prisons françaises, éloigné(e)s de chez eux (plus de 14 sont seul-e-s, au moins une prisonnière est au centre de détention de Bapaume, à environ 1000km de ces ami-e-s et proches) et plus de 400 sont dans les prisons espagnoles. La dispersion est non seulement une punition pour les prisonnièr(e)s, mais aussi et surtout pour leurs familles et leurs proches... - Pour une visite de 30 lin seulement dans une maison d'arrêt en région parisienne, il faut faire 1800 Kms !! Un bus est organisé deux fois par mois du Pays Basque vers Paris. Mais pour les autres centres de détention, chacun(e) doit se débrouiller au mieux en voiture sinon en train. FATIGUE, DÉPENSES, MILLIERS DE KMS PARCOURUS, DE NOMBREUX ET PARFOIS MORTELS ACCIDENTS DE LA ROUTE... À tout cela s'ajoute : - La solitude des prisonnièr(e)s, loin de leur entourage, loin de leur culture... - L'impossibilité de p`rler sa langue, pour ceux/celles qui sont seul-e-s. - Le refus de mise en liberté pour ceux/celles ayant fait les 3/4 de leur peine. - Le maintien en détention pour les prisonnier-e-s malades. ...face à cela ils/elles rêvent de leur fin de peine dans les prisons françaises... ET BIEN NON ! car dû à la politique du gouvernement français, deux possibilités attendent la plupart des prisonnier-e-s basques en fin de peine : - Extradition vers l'Espagne pour y être jugé-e-s... où de nombreuses années de prison les attendent. - Expulsion (illégale!). Remise aux mains de la police espagnole avec grand risque de torture (la seule façon de ne pas être torturé-e-s, c'est d'être hospitalisé-e-s dès l'arrivée en Espagne et pour cela, les prisonnièr-e-s font, juste avant, une grève de la faim, jusqu'à être très affaibli-e-s) CONTACT : Coordination des comités de snutien aux prisonnièr(e)s politiks Basques, BP 8285, 64182 BAIONA. - brèves - - ANGLETERRE : le 26 avril 2000, à Londres, le tribunal a condamné Brendan à un an dd prison pour sa participation à la manifestation anticapitaliste du 18 juin 1999 dans le quartier des affaires (la City). Malgré une présence policière impressionnante, la City a été ravagée par les manifestant-e-s, les propriétés des multinationales et autres décideurs attaquées. Brendan avait jeté des pierres sur les flics qui chargeaient la manifestation. Il est très impliqué dans la scène punk, chante dans un groupe et participe au collectif "Making Punk a Threat Again". La direction de la prison lui permet de recevoir des fanzines et des K7's, et il aimerait recevoir des lettres et correspondre. Donc n'hésitez pas à rompre sa monotone année qu'il va passer en lui envoyant un mot et en pensant à joindre un coupon réponse international. Brendan judge, DN 8137, G-WING, HMP Brixton, Jeb Avenue, Brixton - London, SW2 5XF, Angleterre - INDONÉSIE : avec certitude, Michael Loïc Blanc n'est pas un prisonnier politique, mais il mérite notre soutien, car il s'est foutu dans un beau merdier. Attrapé par la police indonésienne avec 3.85 kg de shit, il est incarcéré et le procureur ne demande pas moins que la peine capitale... Info et soutien à circ-fede@circ-asso.org Tel : 06 11 53 10 07 - ALLEMAGNE : Siegfried Weiss-Stussgen, dirigeant d'un parti néonazi allemand, a été grièvement blessé par balle sur un parking dans le sud-ouest de l'Allemagne, et responsable de cette initiative court toujours... bon vent ! Donc personne d'arrêté mais la nouvelle valait le coup d'être connue. - USA : le 7 novembre dernier, Bill Clinton téléphonait à une radio new yorkaise pour faire campagne en faveur de Al Gore. Manque de bol : il s'est fait piéger à l'antenne par Amy Goodman et Gonzalo Aburto qui ont manqué à la tradition d'éviter les questions gênantes et l'ont au contraire bombardé de sujets tabous : peine de mort, sanctions contre l'Irak, embargo contre Cuba, conflit israëlo-palestinien... et Léonard Peltier ! Et l'animal a déclaré pour la première fois être sur le point d'étudier la requête de grâce présidentielle déposée par les avocats de Léonard et qu'il allait bientôt prendre une décision à ce sujet ! Le Comité de soutien international à Léonard Peltier considère cette déclaration comme peut-être le dernier espoir pour que Léonard soit libéré, en effet, il ne sera plus question d'espérer quoi que se soit si Bush, digne fils de son père, est élu. Le Léonard Peltier Support Group encourage tous le monde à prendre des initiatives pour que le menteur tienne sa promesse. Vous pouvez envoyer des lettres/faxs/E-mails exigeant que Bill signe immédiatement la grâce présidentielle. - President William J. Clinton, The White House, 1600 Pennsylvania Ave., Washington DC 20500, USA. Tel : (001) 202 456 1111 Fax : (001) 202 456 2461 e-mail : President@Whitehouse.gov - Mr Felix Rohatyn, ambassadeur des Etats-Unis, 2 avenue Gabriel, 75008 Paris. Tél : 01-43-122-222 - fax : 01-42-669-783 et 01-43-124-657 Encore une fois, nous proposons un modèle de lettre que vous pouvez utiliser ou photocopier puis renvoyer à ce cher ambassadeur, le tout "respectueusement". - ITALIE : le samedi 11 novembre se tenait à Milan une manifestation organisée par Resistenzia Antifascista et par les centres sociaux pour protester et empêcher une manifestation du parti fasciste Forza Nuova. En Italie la coopération mal déguisée entre l'extrême-droite, la police et les services de renseignements ne date pas d'hier. Selon certains antifascistes milanais, la manifestation s'est bien passée, les antifascistes ayant réussis à mettre des bâtons dans les roues des fafs. La veille, les médias parlaient d'une présence probable d'un millier de nazis, en réalité ils n'étaient que 200 et 700 personnes en face sont venues manifester leur colère. Le lieu du meeting a été encerclé par les antifascistes, des affrontements ont eu lieu entre l'antifa et les nazis protégés pas la police. Les flics ont chargé avec la plus grande violence les manifestant-e-s et a interpellé 26 personnes. 9 ont été relâchées rapidement et les 17 autres sont restées 4 jours au poste. Ils/elles ont été libéré-e-s et devraient passer bientôt devant les tribunaux en comparution immédiate. antifa-milano@ecn.org - MANIFESTATIONS DE PRAGUE : les dernières infos dont nous disposons par rapport aux arrêté-e-s et inculpé-e-s de Prague sont les suivantes : un des prisonniers polonais a été condamné à un an de prison le 27 octobre. Il fut ainsi la première personne condamnée. Le procès a été tellement scandaleux qu'il sera défendu lors de son passage en appel par un des meilleurs avocats du pays (si l'on en croit ce qui se raconte). Il est passé en comparution accélérée, équivalent à la comparution immédiate, et d'après de nombreux avocats tchèques, il est "très étonnant" qu'il ne s'en soit pas tiré simplement avec du sursis. Il y a donc bon espoir que la sentence soit beaucoup moins sévère en appel. Il restait également un danois en prison dont le cas était un peu compliqué et qui allait vraisemblablement être déporté au Danemark. Le reste des manifestant-e-s ont été relaché-e-s. La police a probablement attendu que les fractures et blessures occasionnées par la détention se soient refermées, pour éviter que ses méthodes soient exposées publiquement. Autre information grave et en lien directe avec l'après-Prague : le squat "Ladronka", occupé depuis environ 8 ans et très impliqué dans la lutte politique, a été expulsé au cours du mois de novembre. - SUISSE : à Zürich, le consulat de France a été la cible d'une attaque à l'aide d'un engin explosif le lundi 20 octobre dernier (source : libération du 22/11/2000). L'action a été menée en solidarité avec les membres des GRAPO (voir article plus haut sur Francisco Beneyto) incarcérés en France. 7 membres des GRAPO ont été arrêté-e-s le 9 novembre à Paris et en banlieue parisienne. On compte parmi eux/elles Manuel Perez Martinez, Fernando Silva San Sande, Jose Felipe Lopez, Fose Antonio Pena Quesada, Isabel Lalaquet Valdellou et deux autres militantes dont nous ne connaissons pas les noms. Ils/elles sont détenu-e-s pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et sont sous la coupe du 14e parquet. Evidemment on craint la traditionnelle extradition de ces militant-e-s vers l'Espagne à l'image de leurs camarades basques, suite à ce nouvel épisode de solidarité policière franco-espagnole. Au moins deux d'entre eux sont actuellement incarcérés à la Santé. - ESPAGNE : des prisonnier-e-s en isolement vont poursuivre le mouvement de lutte des détenu-e-s classé-e-s FIES (l'équivalent de l'isolement carcéral en Espagne) en se mettant en grève de la faim à partir du 1er décembre. Nous ne connaissons pas le nombre de prisonnier-e-s impliqué-e-s dans ce nouveau mouvement collectif. Les revendications seront à nouveau la fermeture des quartiers d'isolement, la libération des détenu-e-s malades et en fin de vie. - SQUAT-DIJON : pas de surprise à la cour d'appel de Dijon le 8 novembre pour le procès des deux squatteurs de la maison occupée "Le Saumaise". Les requins en robe se sont fait un plaisir de confirmer la sentence du procès en première instance (et en comparution immédiate) du mois d'Avril, soit 3 mois de sursis + 10400 F d'amende + les frais de justice des flics à rembourser pour "NoFun" et 1 mois de sursis pour Stéphane. Ca fait lourd et cher pour s'être fait casser la gueule. On peut relever toutefois quelques différences avec le premier procès : le tribunal n'était pas régit cette fois-ci par une loi martiale (en avril, il n'y avait pas moins de 2 bus de C.R.S. garés derrière le tribunal, plusieurs dizaines de policiers avec fouille systématique à l'entrée), l'avocat des pauvres policiers martyrisés a encore moins parlé mais de façon toujours aussi ridicule, (moins de 5 minutes, il a remplacé sa comparaison avec la Commune de Paris en première instance avec une allusion à la Russie tsariste... personne n'a compris pourquoi mais au moins l'animal est un imparable historien) alors que les deux amis ont été très bien défendus. La relaxe a même été demandée pour Stéphane car il a été prouvé qu'il ne pouvait pas y avoir outrage. Mais on ne remet pas en cause la véracité de déclarations soutirées par la pression physique et psychologique au commissariat. Autre chose sur les procès qui touchent aux squats, "Il Pamplemousso Occupato", assez grosse baraque squattée fin octobre par 6 krokans dont une partie des expulsés du fameux 3 rue Saumaise cité auparavant, semble à son tour être la cible d'une procédure d'expulsion rapide. Le procès aura lieu le 12 décembre à 9H au Tribunal boulevard Clémenceau. Il va sans dire que le proprio demande l'expulsion assortie de quelques milliers de francs de dommage et intérêt, une tendance à la mode chez les avocats des propriétaires. - PORTUGAL : Au Portugal comme ailleurs, des détenu-e-s luttent selon leur possibilité contre le système carcéral et la disparition des mesures d'aménagement de peines. Antonio Ferreira de Jesus, Alfredo Casal Ortega et Antonio Alte Pinho sont trois prisonniers qui se battent pour leur dignité. Antonio Alte Pinho à été condamné à 9 années de prison pour vol avec effraction et il est déjà resté 7 ans à l'ombre. Il n'a encore pas eu la possibilité d'accéder à son dossier de mise en liberté conditionnelle, bien que cela soit légalement possible après 3 ans de détention et bien qu'il puisse être libéré après avoir accompli les 2/3 de sa peine. En juin il s'est mis en grève de la faim. Il a été considéré par l'administration pénitentiaire comme un "anarchiste" ou un "marxiste" à cause de sa lutte pour de meilleures conditions de détention et en a de ce fait subi les traitements sadiques de l'AP : placement en quartier d'isolement d'octobre 1996 à janvier 1997, transferts incessants depuis 1999 entre autre. Vous pouvez leur écrire (nous ne savons pas si ils parlent anglais ou français) : - Antonio Ferreira de Jesus #351, Establecimiento Prisional de Vale de Judeus, 2065 Alcoentre, Portugal - Alfredo Casal Ortega #50, Establecimiento Prisional de Paços de Ferreira, 4590 Paços de Ferreira, Portugal - Antonio Alte Pinho #4, R. da Rosa 83, 1200 Lisboa, Portugal Sans oublier le prisonnier anarchiste qui est actuellement en bataille juridique pour porter son affaire devant la cour Européenne des Droits de l'Homme (la seule compétence de cette cour est de condamner le déroulement d'un procès mais elle ne peut ni altérer la décision ni faire libérer le détenu. La France a été condamné a de très nombreuses reprises par cette cour pour ses pratiques en matière carcérale) : - Adérito Soares Neto #459, E.P. de Pinheiro da Cruz Carvalhal, 7570 Grandola, Portugal. Info : cna_lisboa@hotmail.com - SOUTIEN AUX FTP : MANIFESTATION LE 16 DÉCEMBRE À MARSEILLE : Yves Peirat et William Ferrari passeront donc en procès le mardi 19 décembre. Pour plus d'infos sur la lutte des FTP, rapportez-vous au bulletin précédent. Nous précisons que nous considérons le procès des FTP comme le procès politique le plus important de ces dernières années en France. Une manifestation est organisée à Marseille le 16 décembre sur le Vieux Port. Le SRA (Solidarité Résistance Antifa) affrète un car au départ de Paris, départ le vendredi 15/12 vers 22H et retour le dimanche 17 au matin (150 F le billet). Dommage que ce rassemblement ne puisse avoir lieu le jour du procès et devant le tribunal. Pour les bus, inscrivez-vous à http://www.samizdat.net/sildarite/html/kit/car.html ou envoyez un chèque à l'ordre de CERDA : SRA, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris - LYON : le 8 novembre s'est tenu un procès contre un réseau albanais de proxénétisme lors duquel une victime a écopé d'une condamnation de 3 ans fermes. Celle-ci a subi les menaces et violences des proxénètes et se retrouve sur le même banc d'accusation. La "justice" n'a pris en compte ni la plaidoirie de l'avocate ni même l'avis du procureur. L'Europe Forteresse a encouragé les migrants et surtout les migrantes de l'Est à recourir à des réseaux clandestins pour découvrir le paradis capitaliste. Les migrants sont exploités par ces réseaux mafieux et les femmes utilisées par les proxénètes. Cette condamnation d'une femme prostituée albanaise serait-elle un avertissement contre toutes les femmes prostituées étrangères exerçant en France ? En effet, sur qui ces victimes vont-elles pouvoir compter si les tribunaux ne font pas la différence entre victimes et bourreaux ? Une initiative contre cette condamnation et pour une politique différente vis-à-vis des femmes exploitées a été lancée par de nombreuses associations dont Act-Up. Plus d'infos à cabiria@wanadoo.fr