BULLETIN ABC/CNA-Dijon #25 - mars 2001 - "Si l'innocent-e mérite notre solidarité, le/la coupable la mérite encore plus" Après un mois de janvier lors duquel nous ne savions plus ou donner de la tête, les informations sont arriver plus lentement. Nous retiendrons localement essentiellement la condamnation d'Yves Peirat à 5 ans de prison. William Ferrari a déjà effectué en préventive plur que la peine de ferme à laquelle il a été condamné. En Espagne, ça semble toujours bouger autant, que ce soit du côté des FIES, des prisonniers anarchistes, ou récemment autour de la campagnd de libération de Francisco Beneyto Brotons. Nous espérons que la campagne de solidarité avec l'anarchiste emprisonné Edoardo Garcia Macias rencontrera un certain écho en France. Nous rappelons que toutes critiques ou contributions pour ce bulletin sont les bienvenus. Au cours des deux derniers mois, environ 2000 F sont partis pour soutenir divers détenu-e-s. Bonne lecture, @ Bientôt !! - halte à la répression contre les anarchistes espagnol-e-s !!! Liberté pour Edoardo Garcia Macias !!! - Nous avons parlé à plusieurs reprises de la grande lutte se déroulant actuellement et ce depuis environ un an dans les prisons de l'État espagnol contre le système d'isolement carcéral "FIES". Aujourd'hui, des centaines de prisonnier-e-s sont impliqué-e-s dans cette lutte d'une façon ou d'une autre : grève de la faim, refus de sortie de cellule etc. Leurs revendications sont l'abolition des abominables quartiers FIES, le transfert dans des prisons à proximité de leur famille, ainsi que la libération des prisonnier-e-s malades. Ils/elles ne sont pas seul-e-s, à l'extérieur, ils/elles ont obtenu du soutien, essentiellement des mouvements libertaires et autonomes mais aussi d'associations. Des manifestations de solidarité ont eu lieu à Madrid (plus de 1000 personnes), à Barcelone, Valence etc.), des actions de solidarité, affichages, publications de matériel relatif à la lutte, se sont multipliés sur tout le territoire... Bien entendu, cette lutte n'a pas fait la une des journaux. Au contraire, elle s'est vue confrontée dès le début à l'hostilité affichée des médias, ces derniers s'employant à criminaliser le mouvement en agitant le spectre du terrorisme, la manœuvre consistant à s'assurer que la population ne sympathisera pas. Après la désinformation arrive la répression : un grossier montage policier visant à intimider le mouvement a été réalisé. Il fallait en finir avec une lutte qui s'étendait socialement au-delà des limites tolérées : c'est à ce moment qu'est intervenue l'arrestation d'Edoardo Garcia Macias ("Edu"), l'un des anarchistes les plus connu et les plus impliqué à l'extérieur dans la lutte contre les FIES. Edu est membre du groupe Anarchist Black Cross / Cruza Negra Anarquista de Madrid, et est également impliqué de près dans le mouvement des squats et dans la lutte anti-mondialisation. Il est accusé d'avoir posté 7 lettres piégées à 6 journalistes et à un politicien. Les enveloppes contenaient des tracts dénonçant le régime d'isolement carcéral FIES et l'un des envois a été revendiqué dans un communiqué daté à Pampelune, dans les Pays basques, en mai 2000 et signé "Des Anarchistes". De plus, selon messieurs les policiers, seul l'un des paquets était censé exploser. Le 9 novembre, la police a arrêté Edoardo et l'accuse d'avoir envoyé les paquets. Dans leur euphorie, les flics ont profité de cette arrestation pour coller d'autres actions sur le dos d'Edu : une bombe (qui n'a pas explosé) retrouvée près du tribunal de Valence, une bombe qui a pété à proximité d'un commissariat à Burgos, et, tant qu'on y est, une troisième action cette fois-ci à Aragon. Ces dernières actions, considérées comme trop absurdes même par le juge, ont finalement été retirées. Edu a été sous le coup de la loi antiterroriste dès son arrestation, donc ni sa famille ni ses amis n'ont pu savoir où il se trouvait. Le coup des policiers a permis aux journaleux de bâtir des histoires de conspiration terroriste alléchantes : le groupe activiste aurait pour cerveau le prisonnier anarchiste Claudio Lavazza, bien qu'il soit en isolement avec tout ce que cela implique (surveillance totale, lecture/censure/confiscation du courrier etc.). Il donne des ordres depuis sa cellule au nez et à la barbe de l'administration et d'autres exécutent dehors. Outre le fait d'être ridicule, cette version a pour intérêt de présenter les quartiers FIES comme insuffisamment sécurisés... La structure de l'organisation émane bien entendu tout droit de l'imagination paranoïaque des policiers enquêteurs et est tout naturellement relayée par leur chien de garde. Le "hasard" fait bien les choses : l'arrestation et la calomnie contre Edu interviennent 10 jours avant une nouvelle phase de lutte collective des détenu-e-s classé-e-s FIES. Tout est bon pour enfoncer Edu : on raconte qu'il est un ex-prisonnier (mensonge) ; l'amalgame est fait entre son arrestation, celle d'un commando d'ETA en Euskadi et celle des 7 membres du PCE(r)/GRAPO (cf. bulletin 22/23/24) à Paris le même jour (un magazine basque a été retrouvé chez lui) ; on raconte qu'il entretenait des "relations" avec des prisonnier-e-s (pour un membre de l'ABC, c'est le contraire qui serait étonnant...) etc. Un journaliste particulièrement acharné contre Edu et ses idées a tenté de le diffamer en écrivant que son père a un poste important dans une banque et qu'il vivait dans un riche quartier de Madrid. Mais quel est le rapport avec Edu ? Les amis d'Edu se sont rassemblé-e-s peu après l'arrestation devant le tribunal national, bien que sans informations sur sa situation. L'endroit était infesté de policiers anti-émeute, équipés de caméras. Le samedi suivant, Edu a été libéré contre une caution de 5 millions de pesetas. En conséquence, les médias se sont à nouveau déchaîné contre lui. Les partis politiques ont déclaré que cette libération n'était pas "démocratique", le journal conservateur El Mundo prétendait que l'influence économique du père d'Edu avait convaincu la juge de le libérer... Entendre cela quand on sait les rapports en Espagne entre la justice, les politiciens, les milieux mafieux, prête à sourire, ou à pleurer. Finalement, du fait de cette pression, Edoardo a de nouveau été incarcéré. Ce même jour, "El Mundo" a publié un article dans lequel l'ABC est présenté comme une organisation violente, qui "soutient le terrorisme". L'article est entouré d'autres dépêches qui concernent l'ETA. Bref, tout est fait pour ternir l'image de la lutte anti-FIES. Toute personne qui connaît l'ABC sait que ces affirmations ne sont que des mensonges primaires, et la journaliste Ana Del Barrion le savait également sans aucun doute. Elle n'a certainement jamais parlé dans ses colonnes du terrorisme d'état (28 morts des balles de la police, 43 prisonniers morts l'année dernière dans l'État espagnol). Ce montage intervient dans un contexte de répression du mouvement social radicalisé, à Madrid et dans le reste de l'Espagne : déjà il y a quelques mois 4 squatters avaient été victimes d'un montage qui, trop vite fait et donc trop peu crédible, leur avait évité de peu la prison ; le 20 novembre, la traditionnelle manifestation antifasciste a été brutalement attaquée par la police anti-émeute (7 personnes arrêtées et des dizaines de blessées). Les accusations à l'encontre d'Edoardo sont ridicules et elles ne visent qu'à en faire un exemple pour faire pression sur le reste du mouvement de solidarité avec les prisonnier-e-s. Il est tout bonnement absurde de lier Edu avec l'envoi des enveloppes piégées : Edoardo s'est toujours exposé publiquement lors de manifs, et il travaille dans des collectifs connus. Il n'a jamais caché son soutien aux détenu-e-s, écrit à de nombreu-x/ses détenu-e-s, leur rend visite, et s'est impliqué sans se cacher dans la lutte anti-FIES. De plus, il avait déclaré ne pas approuver l'envoi des colis piégés. En plus de cela, d'autres indices démontrent l'existence d'une volonté délibérée de l'attaquer lui en particulier : dans l'État espagnol, où un certain nombre d'organisations clandestines sont actives, on a jamais vu des personnes inculpées de choses aussi graves être libérées sous caution... La seule chose qui lie Edu et les colis piégés est la campagne de presse. Les preuves de la police reposent sur les activités d'Edoardo (qui ne sont pas légalement condamnables) et sur ce que ceux-ci prétendent avoir trouvé lors de la perquisition : des bouteilles d'eau de Javel, des piles et de la poudre. Le rapport est plein de contradiction, la perquisition n'était pas autorisée par le juge, l'officier qui a signé le rapport n'était pas présent lors de la celle-ci etc. De plus, le matériel confisqué a subit des transformations : le nombre de pile est passé de 9 à 7, la fameuse poudre qui était enroulé dans du papier a été présentée enroulée dans du plastique. Edu a nié posséder la poudre. Sa mère, présente lors de la perquisition, a confirmé. C'est souvent lors des perquisitions que les policiers trouvent les preuves qu'ils apportent. Pour toutes ces raisons, Edoardo est en prison depuis le 8 novembre 2000. Aujourd'hui, il est emprisonné dans le module n°3 du quartier FIES de la prison de Soto del Real, réservé aux terroristes et membres de groupes armés. Il devra répondre pour des faits auquel il est totalement étranger à 4 reprises devant les tribunaux (des affaires de bombes à Valence, Saragosse, Burgos... des endroits où il ne s'est jamais rendu). Le mouvement anarchiste s'est battu il y a 2 ans avec succès pour obtenir la liberté de Michal Patera. Un nouvel effort est nécessaire !!! Edoardo est en isolement et son procès pourrait très bien se tenir dans 2 ans... L'ABC/CNA de Madrid lance une grosse campagne pour sa liberté. Nous demandons à tous les anarchistes, personnes impliquées de près ou de loin dans le mouvement libertaire, individu-e-s solidaires de la cause des prisonnier-e-s, de se solidariser avec Edu, afin qu'il ne soit pas seul derrière les barreaux. Aujourd'hui c'est Edu, demain ça sera n'importe lequel d'entre nous. En attendant une journée globale d'action, toutes initiatives, toutes actions à l'encontre des représentations politiques ou économiques espagnoles sont les bienvenues. Pour plus d'infos, contactez : ABC/CNA-Madrid, Paseo Alberto Palacios n°2, 28021 Madrid, Espagne (carte-postale-type bientôt disponibles à cette adresse). E-mail : edulibre@yahoo.es - et bientôt, ils n'auront plus besoin de montages pour nous emmurer ! - Régulièrement nous parlons d'affaires de montages à l'encontre de militant-e-s actifs/actives dans la rue, qui dérangent par leur engagement pourtant légal le quotidien d'une société de plus en plus apathique. Suite à la dernière réunion d'Europol à Madrid, le future n'annonce encore plus inquiétant. Cette réunion de flics hauts placés, de représentants de la Communauté européenne s'est employée à savoir comment réprimer encore plis efficacement les milieux anarchistes et radicaux, en s'attaquant cette fois-ci directement à la très fragile liberté d'expression. Bientôt, la police pourra poursuivre toute personne faisant usage de cette liberté d'expression, sans même être obligé d'inventer des preuves ou de mimer une enquête, et paiera des mouchards qui rapporteront des renseignements sur les personnes ayant un discours ou apparaissant comme radical. La réunion s'est tenue du 29 janvier au 2 février dans un complexe policier de Madrid, à l'initiative du ministre de l'Intérieur espagnol, Jaime Mayor Oreha et d'Europol et se s'autoproclamait la 1ière conférence européenne sur le terrorisme. Oreja a déclaré que le "terrorisme n'est pas seulement un ensemble de commandos qui agissent, mais un projet qui essaie de s'implanter dans la société, et le combattre signifie aussi combattre les structures sociales, économiques, politiques et de communication qui le soutienne et le nourrisse". Donc un petit collectif travaillant politiquement dans une optique clairement rupturiste, radicale, peut être désigné comme terroriste, même si son travail est absolument non-violent. A la fin de la conférence, les responsables des services de police ont cosigné le "Document de Madrid" . Il s'agit de la méthode d'Europol pour mener la "lutte anti-terroriste" pour les années à venir, qui prévoit, entre autre, la création d'équipes de recherche sur le "terrorisme anarchiste" (à l'initiative des États italiens, espagnols et grecs, qui ont déjà passé un accord entre eux pour attaquer les anarchistes actifs dans les trois pays, et qui ont ainsi fait passer pour la première fois les appellations "anarchistes" et "radicaux" dans le champs d'investigation d'Europol)) ; la création d'un fichier pour les personnes les plus recherchées en Europe comprenant des informations allant "au-delà du strict nécessaire" etc. Des récompenses sont prévues pour les citoyens qui donneront des infos sur ce qu'Europol qualifie de "terroriste", la délation ne sera donc plus une spécialité des Etats suisse ou anglais. Actuellement, l'Espagne tente également de faire faciliter dans le cadre de l'Union Européenne la procédure d'extradition. Elle a déjà passé un accord avec l'Italie dans ce domaine le 28 novembre et tente de l'élargir à toute la forteresse. Oreja a annoncé qu'il négociait déjà ce type d'accord avec l'Allemagne, la Belgique et la Grande Bretagne. en ce qui concerne la France, on sait que la fraternité policière entre les deux pays ne date pas d'hier, surtout en matière officieuse (livraison par ex. des basques sans procédure judiciaire), et en matière de terrorisme (GAL et compagnie). Le rôle de l'Espagne dans ce flicage général de l'Europe est majeure. Europol a été crée en 1995 sous la présidence de l'Espagne et le rôle des représentations espagnoles lors des réunions qui se sont tenues depuis, en terme de renforcement, d'accélération des politiques de traitement de l'activisme révolutionnaire en fonction de son propre modèle fasciste, a été crucial. On peut également noter que la criminalisation des milieux anarchistes va maintenant également être relayée par Europol, grâce à l'impulsion ibérique mais aussi du fait des campagnes de presse relatives aux manifestations de Prague, Nice ou Davos. Les manifestant-e-s étaient divisé-e-s entre les "bons" (syndicalistes, ATTACistes etc.) et les mauvais. Pour ces derniers, les termes "radicaux" et "anarchistes" ont été largement utilisés par la presse pour les catégoriser. Europol suit maintenant la tendance. Dans l'Union Européenne, surtout avec la signature du "document de Madrid", la définition de terrorisme s'étend tout les jours. Elle ne se limite plus aux groupes armés mais à tout-e-s ceux/celles qui s'opposent radicalement à la pensée unique. Non content de s'en prendre à ceux/celles qui dépassent le stade de la légalité, ils attaquent et criminalisent maintenant l'Idée. La manœuvre est claire : faire disparaître le mouvement révolutionnaire dans son ensemble d'ici une ou deux générations en intimidant l'ensemble de ses acteurs. Nous ne sommes pas dupes. Ils n'empêcheront jamais les individu-e-s de s'insurger contre la poubelle qu'est le monde qu'ils nous préparent. - lutte des prisonnier-e-s espagnol-e-s, suite - Amadeu Casellas, en grève de la faim depuis le 13 janvier 2001 à la prison de Can Brians dans le cadre de la mobilisation générale des détenu-e-s espagnol-e-s contre le régime d'isolement FIES et pour l'obtention des revendications collectives, a été soudainement transféré et maintenu dans le centre d'extermination de Ponent en Lleiva, l'une des pires prisons de Catalonie, réputée pour la brutalité de ses matons. Cette taule est divisée en plusieurs sections avec chacune son propre niveau de répression et d'isolement. L'isolement total est appelé DERT : il s'agit de l'équivalent du niveau 1 du régime FIES : silence total, privation sensorielle, torture psychologique et physique, humiliation, censure du courrier. Pour le moment nous ne connaissons pas la situation d'Amadeu, à part qu'il a été transféré de force et que son état de santé s'était gravement détérioré (en Espagne, transfert signifie généralement tabassage gratuit) : il a perdu 12 kg, pulsation cardiaque et pression sanguine très faible etc. En réponse à cette nouvelle agression de l'Administration Pénitentiaire, il a immédiatement débuté une nouvelle grève de la faim. C'est maintenant qu'il faut le soutenir. Envoyez vos lettres de protestation et demandez sa libération à : Sr. D. Angel Gomez Munoz, Dr. Con. de Serveis Penitenciaras i Rehabilitacio, C/Arago 332, 8009 Barcelona, Espagne. Ecrivez votre solidarité à : Amadeu Casellas Ramon, C.P. Lleida 2 - Ponent, Apartado 426, 25080 Lleida, Espagne Dans le prison de Puerto 1, quatorze prisonniers sont en grève de la faim depuis le 19 février pour protester contre le tabassage d'un de leur compagnons une semaine auparavant. Le 12 février, Francisco Maduro Delgado a été agressé et roué de coups par 13 matons équipés de bâtons. Il a perdu conscience sous les coups et n'a pas reçu de soins médicaux. Quatre jours plus tard, deux autres prisonniers, Antonio Bercail Torres et Jess Maria Uribechebarria Bolinaga, ont subi un traitement similaire. C'est pour répondre à ce comportement sauvage et routinier des surveillants que d'autres détenus se sont organisés collectivement et ont débuté une grève de la faim en solidarité avec leurs 3 compagnons d'infortune. Parmi les prisonniers en lutte, on en compte trois classés FIES (donc en isolement), le collectif des prisonniers basques (qui sont soumis à l'éloignement, à environ 1000 km de chez eux) ainsi que Francisco Maduro Delgado. Ils appelent tout le monde, dedans ou dehors, à se solidariser avec leur lutte ! (source : Ecotopia Zine/Distro. http://www.sindominio.net/ecotopia) - 3 février 2001 : journée internationale de lutte pour la libération de Francisco Brotons Beneyto - Nous reproduisons ici des extraits de la déclaration de Francisco qu'il a écrit pour cette journée internationale de lutte, depuis la prison de Sevilla 2, en Andalousie, et qui a été lue sur la Plaza de la Universidad à Barcelona, dans la cadre d'une manifestation de solidarité. "Compagnons : Je suis en ce moment à une distance de mille kilomètres, mais je pourrais difficilement me sentir plus proche de vous. J'endure la prison depuis 23 ans, on m'a soumis à toutes les formes d'isolement et de réclusion, mais, par contre, je sais que je ne suis qu'un parmi ceux qui luttent pour la liberté, qui dénoncent l'odieux régime fasciste et capitaliste. Ainsi je peux dire que nous sommes ensemble, unis, en répondant à l'appel d'un grand nombre d'organisations et de collectifs populaires qui montrent leur solidarité en dénonçant la situation à laquelle me soumet l'Etat fasciste pour le simple fait d'être un communiste et un révolutionnaire et de combattre pour la liberté de tous, comme vous le faîtes. Mais nous savons tous que nous ne sommes pas ici seulement pour de fait concret ; nous savons que mon cas (...) n'est pas la seule chose qui nous à motiver pour nous réunir pour montrer notre rage et notre détermination de lutter. Nous sentons qu'en ce moment, ici, entre nous, il existe des milliers d'autres combattants qui résistent dans les prisons du monde entier, qui ont les mêmes objectifs que nous, qui luttent pour les mêmes idées, qui voudraient se retrouver coude à coude avec nous, en affrontant l'ennemi commun comme ils le font déjà depuis leur cellule. Avec nous il y a les prisonniers antifascistes, anarchistes, indépendantistes et communistes de l'Etat espagnol, qui sont soumis jour après jour et pendant des années à la dispersion, à l'isolement, à tout type de torture afin qu'ils renoncent à leurs idées et s'assujettissent à la conception fasciste de "pensée unique" Avec nous il y a les prisonniers que l'Etat a classé comme FIES, ces compagnons qui ont pris conscience en prison de leur dignité, qui luttent pour leur droits, qui résistent aux couloirs de la mort des prisons de haute sécurité, qui affrontent quotidiennement les pratiques arbitraires des surveillants et qui ont été récemment les protagonistes d'une grève de la faim pour en finir avec toutes les injustices qui s'abattent sur eux. Avec nous il y a les militants argentins (...), les camarades turques et kurdes (...), les prisonniers palestiniens (...), Mumia et Léonard Peltier et tous ceux qui, dans les prisons des pays impérialistes, payent de leur vie le terrible crime d'aimer son peuple et sa classe et d'agir en conséquence pour détruire les causes des souffrances des travailleurs. La situation dans les prisons du monde est le reflet de l'oppression que vivent les travailleurs et les peuples en général. Tous, dedans ou en dehors de ces murs, connaissons la barbarie politique, l'arrogance de l'Etat, les injustices journalières. Pour eux, il est toujours plus difficile de cacher ce qui se passe à l'intérieur des prisons. La torture, les tentatives de destruction de la personnalité et de la volonté révolutionnaire (...) sont des motifs plus que suffisants pour nous lancer dans la lutte contre cet état des choses. Connaître ce qui se passe ici à l'intérieur, la brutalité des surveillants, l'arbitraire des juges, la souffrances de milliers de personnes qui ne se soumettent pas au pouvoir institutionnel, engendre pour les antifascistes et les démocrates sincères la nécessité de se solidariser avec les prisonniers et lutter pour éradiquer les causes de l'existence des prisons. - condamnation sans surprise des FTP - La sentence est tombée jeudi 22 février : 5 ans de prison ferme pour Yves Peirat et 18 mois dont 14 avec sursis pour William Ferrari, le tout agrémenté d'une amende d'un montant d'environ 750000 F Quant à Albert Peirat, il a été relaxé. Bien sûr ce verdict est très dure, étant donné que les actions pour lesquelles ces militants passaient en procès n'ont occasionné que des dégâts matériels. Donc ni les deux mobilisations de 500/600 personnes en décembre et en février à Marseille, ni l'appui des "personnalités" n'auront altéré le verdict, le juge ayant suivi quasiment à la lettre les "recommandations" du procureur. William a déjà effectué le temps pour lequel il a été condamné. Quant à Yves, la perspective d'une libération prochaine s'est soudainement éloignée... Le procès s'est donc déroulé les 6 et 7 février. Le 6, les audiences ont commencé par un incident provenant des avocats NF/MN, ceux-ci considérant les actions des FTQ comme terroriste et ayant demandé le report du procès devant la cour d'assise. Leur plan ignoble et grossier n'a pas fonctionné. Divers témoins de la défense ont replacé la lutte des FTP dans le contexte de montée de l'extrême droite et de haine raciale en Provence Alpes Côte d'Azur. Puis, lors de l'interrogatoire des prévenus, Yves a confirmé être le seul auteur et responsable des actions imputées aux FTP avant 1996, disculpant ainsi son frère et relativisant la participation de William. Le lendemain, outre la plaidoirie des avocats du FN qui ont renversé l'ordre des choses en tenant Yves pour responsable d'un climat d'insécurité à l'origine de l'assassinat d'Ibrahim Ali (!!!), une personne dont le véhicule avait été endommagé lors d'une action FTP a retiré sa plainte contre Yves par solidarité. En condamnant ainsi deux militants dont les actions, reconnues comme n'ayant pour but que des dégâts matériels, la justice tente une nouvelle fois de taire toutes initiatives appropriées contre les aberrations du capitalisme, en l'occurrence la montée en puissance de sa fraction la plus extrême, la plus mal déguisée. La justice de classe vient de refrapper un coup, dure cette fois pour Yves, dont le séjour de 16 mois en préventive était déjà scandaleux. Oui, on a bien plus d'avantages lorsqu'on se fait prendre à livrer des armes en Afrique et qu'on est fils de son père ; où lorsque l'on tire sur des immigrés et que l'on porte un brassard FN. Il en est tout autrement quand on est inculpé pour des actes illégaux d'une gravité bien moindre, mais se plaçant dans un cadre révolutionnaire et/ou utilisant des méthodes en rupture avec le piège institutionnel. Ce nouvel épisode d'une justice "deux poids deux mesures" ne peut que nous renforcer dans notre détermination, dans notre solidarité entière avec les actions des FTP et avec Yves Peirat qui paye depuis déjà 16 mois pour cela, à moins qu'il ne fasse appel ? - 14 juillet 1991 : attaque au cocktail Molotov contre le siège du Front National à Marseille (non revendiqué) - 24 octobre 1992 : destruction à l'explosif du restaurant La Truffe Noire la veille d'un meeting du Front National de la Jeunesse (non revendiqué). - 1er mai 1994 : destruction à l'explosif de l'entrée de la Direction Départementale du Travail et de l'Emploi, revendiqué "des chômeurs en pétard" en soutien aux luttes des travailleurs d'entreprises régionales. - 6 juin 1994 : destruction à l'explosif du siège du Front National Marseille revendiqué : "Noyau autonome d'action antifasciste - Unité combattante Marcel Korsec" (résistant fusillé à Marseille le 5 juin 1944). - 16 décembre 1994 : attaque à l'explosif contre le consulat d'Italie le jour de la visite de Silvio Berlusconi à Aix-en-Provence au sommet franco-italien. Revendiqué au nom des "Brigades Internationales - Section Giuseppe Pinelli". - 3 avril 1995 : action à l'explosif contre la villa du secrétaire départemental du Front National Maurice Gros, revendiquée "Francs Tireurs Partisans - Unité combattante Albéric d'Alessandri" (résistant fusillé), en riposte à l'assassinat d'Ibrahim Ali par les fascistes. - 24 février 1996 : destruction à l'explosif du local du Front National des quartiers Nord, d'où étaient partis un an auparavant les assassins d'Ibrahim Ali, revendiqué : groupe "Francs Tireurs Partisans - Missak Manouchian". - 11 mars 1997 : attaque à la grenade d'un local du FN à Marseille, revendiqué "Groupe de partisans Marcel Bonain". - 21 février 1998 : destruction à l'explosif d'un local du FN à Marseille, revendiqué "Francs-Tireurs Partisans - Unité combattante Dimitri Cotorovitch". - 9 juin 1998 : destruction à l"explosif du nouveau local du FN (attaqué déjà le 11/03/97), la veille de l'ouverture du procès des assassins d'Ibrahim Ali, membres du FN. Revendiqué "Francs Tireurs Partisans - unité Combattante Jean Robert". - déclaration de grève de la faim de Joëlle Aubron, prisonnière d'Action Directe - Nous publions maintenant la déclaration de grève de la faim de Joëlle Aubron qui nous est arrivée avec un peu de retard. La lutte des prisonnier-e-s d'AD, qui a commencé suite au transfert de JM Rouillan le 14 décembre, s'est terminée le 31 janvier. Ils/elles ont obtenu le placement de JM dans la centrale d'Arles, proche de sa famille, ainsi que des soins pour Nathalie Ménigon et Georges Cipriani. Commençant une grève de la faim illimitée, je rejoins notre camarade Jean-Marc Rouillan dans la lutte pour notre regroupement et la libération de nos camarades, Georges Cipriani et Nathalie Ménigon dont les états de santé sont incompatibles avec la détention. Le 14 décembre, Jean-Marc était transféré à St. Maur. Il se mettait immédiatement en grève de la faim. Au cours de ces bientôt 14 ans, ce n'est pas notre première lutte pour le regroupement. A l'issue de celle de 1989, le Ministre de la Justice d'un gouvernement socialiste nous accordait des parloirs entre nous. Depuis, de palinodies ministérielles en prétextes sécuritaires, ces parloirs n'ont jamais été appliqués. Ces tergiversations doivent cesser. A partir du moment où Jean-Marc est arbitrairement évacué de la centrale de Lannemezan où ses proches pouvaient facilement lui rendre visite, le seule affectation acceptable est le C.D. de Bapaume. Après plus de 12 ans de Maison d'Arrêt et de régimes particuliers dont la pénitentiaire a le secret, Nathalie et moi y étions transférées en octobre 1999. Plus de 11 ans déjà que des juges de la trop fameuse XIVième section du Parquet de Paris signaient les permis autorisant les parloirs entre nous. Nous en avons tout autant marre des petits jeux "malins" avec les demandes de permis de visite pour nos proches, amis et camarades. Ya basta ! Pendant ce temps, la situation de Georges se dégrade inexorablement. Ses craintes de la psychiatrisation dans un cadre pénitentiaire servent d'arguments au pouvoir pour le laisser pourrir dans des conditions sordides. De notre point de vue, puisque précisément l'isolement prolongé est responsable de ses troubles psychiatriques, sa peine doit être révisée. Il n'est plus supportable qu'une peine comme la sienne, administrée par un tribunal d'exception jugeant des actes politiques, serve de prétexte à l'immobilisme. Il en va de même pour la situation de Nathalie. Depuis qu'elle est à Bapaume, l'absence de suivi médical a pour conséquence une dégradation de son état. Refusant même les examens, les responsables médicaux s'avèrent toujours plus incapables de faire face aux suites de son accident cardio-vasculaire. Et moins encore d'en prévenir un nouveau en dépit des symptômes pouvant le laisser présager. Les peines de sûreté ne sont pas seulement attentatoires aux recommandations du Conseil de l'Europe et d'autres instances qui se sont préoccupées de politiques carcérales en adéquation avec les prétentions démocratiques des États. Dans le cadre de la législation d'exception instaurée en 1986, elles renforcent la logique acharnée à gommer la nature politique des peines prononcées. En novembre 1999, débutant une intervention publique, Jean-Marc rendait hommage à Varouj Garbidjan. Ce militant arménien détenu depuis 1983 venait alors de se voir refuser pour la troisième fois le droit de rentrer dans son pays. Aujourd'hui, Varouj est toujours incarcéré, comme Georges Ibrahim Abdallah et Régis Schleicher. Tous ont terminé leur peine de sûreté. A travers ces exemples, se démontre l'état réel de la répression politique dans ce pays. Les pratiques de la torture dans les quartiers d'isolement, les humiliations et les tabassages et la non-application du droit, les rafles de masse organisées par la XIVième section et les verdicts des tribunaux d'exception, comme la "mort lente" carcérale et les extraditions de militants vers des pays où la torture est banalisée. Tout cela forme un tout. S'y relève la répression des résistances et de tous ceux qui refusent les limites des réserves laissées aux protestataires dès lors qu'ils ne remettent pas en jeu le régime, le système des partis et la cogestion de la contre-révolution préventive. La détention politique dans un pays marque l'état réel de la lutte pour les droits démocratiques, la lutte pour la libération des nations opprimées, la lutte contre l'oppression impérialiste, la lutte pour une transformation révolutionnaire capable d'accorder démocratie politique et démocratie sociale. Cette réalité est au cœur de la revendication du statut de prisonnier politique. La question n'est pas, et n'a jamais été, d'être reconnu par l'État. En revanche, le statut politique est un indice du moment où l'appareil (forces de répression et institutions du spectacle "démocratique") ne peut plus gérer des luttes politiques comme une criminalité dite terroriste ou autre adjectif dont les pouvoirs usent et abusent contre leurs opposants. Je lutte, nous luttons,... : - pour le statut de prisonnier politique ; - pour la libération immédiate des prisonniers et prisonnières malades ; - pour la libération immédiate des prisonniers ayant accompli leurs peine de sûreté. Adresse des prisonnier-e-s : - Joëlle Aubron, 2174 K N111, C.D. de Bapaume, Chemin des Anzacs, 62451 Bapaume cedex - Nathalie Ménigon, 2173 J, C.D. de Bapaume, Chemin des Anzacs, 62451 Bapaume cedex - Jean-Marc Rouillan, 830 B1 329, BP 241, 13637 Arles - action/communiqué de la CARB à Saint-Brieuc le 16/02/2001 - Nous publions ce nouveau texte de la CARB qui soulève les contradictions entre le discours du PS sur l'incarcération et la réalité des pratiques arbitraires dans ses geôles dans le cas particulier des PP bretons. Si ces pratiques sont à dénoncer, elles nous paraissent "normal" du point de vue de n'importe quel membre du gouvernement ou d'un parti de cette plurielle. De ce fait, nous n'attendons aucune clarification de leur part... "Une vingtaine de militants de la CARB ont investi vendredi la permanence du Parti Socialiste à Saint Brieuc afin de leur poser quelques questions quant aux prisonniers politiques bretons et en ont profité pour distribuer des tracts. Le Parti Socialiste, nous avons quelques questions à lui poser. Que signifie égalité républicaine quand le fils d'un ex-président de la République bénéficie d'un parloir prolongé de 2H après seulement 6 jours de prison, alors que certains prisonniers politiques doivent attendre plusieurs mois pour 1/2 heure de visite de leur famille ? (Christian Georgeault, en détention provisoire depuis 9 mois n'a toujours pas le droit de voir sa fille). La loi est-elle la même pour tous, si celle sur la présomption d'innocence dont le PS est récemment à l'origine, prévoie un avocat lors de la première heure de grade à vue, sauf pour les affaires dîtes "anti-terroristes" ? (Dans ce cas pas d'avocat avant 72H). Peut-on parler d'indépendance de la justice lorsque le ministre de l'Intérieur de l'époque, JP Chevènement, gôche plurielle, désigne Gaël Roblin coupable, avant même qu'il n'ait été jugé ? (assemblée nationale mai 2000). Sommes-nous dans un état de droit alors même que, les fichiers ADHN étant interdits, la police procède depuis plus d'un an à des relèvements de salive systématique sur chaque militant qu'elle interpelle ? (A Lanester, près de Lorient, les brosses à dents d'enfants de 8, 11 et 14 ans ont même été confisquées de force. Il n'y a pas d'âge pour être fiché). La France est-elle le pays des droits de l'Homme, ce pays où 3 prisonniers politiques bretons malades, présumés innocents et toujours en prison, ne reçoivent pas les soins dont ils ont besoin ? (Alain Solé a fait un coma diabétique parce qu'on lui refusait l'insuline en doses adéquates ; après 16 mois de prison, sa situation n'a pas évolué). Pourquoi dans une démocratie plusieurs militants indépendantistes se sont fait interroger 4 jours et 4 nuits durant, sans dormir, subissant des violences physiques ? Comment se fait-il que Gaël Roblin ait dû contacter le Comité Internationale pour la Prévention de la Torture, après avoir été interrogé par la DNAT (Direction Nationale Anti-terroriste), et que La Fédération Internationale des Droits de l'Homme dénonce régulièrement dans son rapport annuel les mauvais traitements dans les commissariats français ? Qu'en est-il du respect de la personne humaine lorsqu'on emprisonne les prisonniers politiques bretons à Paris, punissant ainsi leur famille qui habite à 500 km, et que les jours de visite autorisés se situent en semaine ? (Gérard Bernard a vu son fils de sept ans 3 fois en 15 mois). Pourquoi dans un État de droit certaines personnes sont simplement convoquées par un juge et d'autres sont réveillées à leur domicile familial à 6H du matin par 15 membres du GIGN qui cassent la porte à la hache ? (c'est arrivé en mai 2000 à une famille des environs de dont le père et la mère ont été auditionnés en tant que témoins et relâchés un peu plus tard sans mise en examen !) S'il n'y a pas de prisonniers politiques en France comme l'affirme Mme Lebranchu , ministre de la Justice, pourquoi les 9 prisonniers politiques bretons qui sont incarcérés à Paris, s'ils sont jugés, le seront par des tribunaux spécialisés dans ces affaires là, et sans jury populaire ? Pourquoi le dossier qui a été présenté par la police aux 120 personnes interrogées depuis octobre 1999 sur ces affaires s'intitule mouvance séparatiste bretonne ? Tous ces faits se déroulent sous un gouvernement dirigé par le Parti Socialiste. Lors des prochaines élections nous nous en souviendrons ! Vous pouvez écrire aux prisonniers bretons : - Arnaud Vannier, 272336 T 2/246, 42, rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Gaël Roblin, 273 196 A 222, 42, rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Pascal Laizé, 273 195 D 321, 42, rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Stéphane Philippe, 273 209 D 117, 42, rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Christian Georgeault, 890 826, 3/179, MAH, 94261 Fresnes Cedex - Alain Solé, 9045 B2 S 217, MA de la Seine-St-Denis, avenue Vauban, 93422 Villepinte Cedex - Gérard Bernard, 289 703V D314, D4, MAH, 91705 Fleury-Mérogis Cedex - Pascal Scatollin, 274 123 1/203, 42, rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Philippe Jaumouiller, 274 101 MC 314, 42, rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - des nouvelles de Mark Barnsley - Comme nous l'annoncions dans le bulletin précédent, Mark a été transféré pour la vingtième fois en 7 ans, cette fois-ci vers l'une des prisons les plus strictes d'Angleterre, celle de Wakefield. Des initiatives ont été prises par son comité de soutien pour faire face à cette nouvelle mesure répressive : une manifestation/rassemblement le 25 février depuis la gare de Wakefield jusqu'à la prison ; à Londres, des sympathisant-e-s ont bloqué l'entrée du Quartier Général du Service Pénitentiaire le 20 février. Les manifestant-e-s demandaient la fin du harcèlement contre Mark, la fin de sa mise à l'isolement, son transfert vers une petite prison près de sa famille, et ont rappelé à l'Administration de Wakefield que des centaines de personnes à travers le monde observent le traitement qu'ils réservent à Mark. Malheureusement, le groupe de soutien craint que la situation n'aille en s'empirant, car si c'est la docilité que l'Administration recherche, elle n'est pas près de l'obtenir avec Mark, qui n'a jamais accepté sa condamnation ni une quelconque mesure d'aménagement de peine, se considérant comme innocent et sans compte à rendre à la justice ou au juge d'application des peines. De plus, il reste actif en prison, soutien juridiquement ses compagnons emprisonnés, assure une correspondance avec des centaines de personnes, et écrit des textes destinés à être publiés par la presse "pas comme il faut". "J'ai été très actif en temps qu'anarchiste depuis mon adolescence, et j'étais très impliqué dans différents domaines de la lutte révolutionnaire, en Angleterre et ailleurs. A la fin des années 70 et au début des années 80, j'ai été impliqué dans la lutte armée, dans une fraction anarchiste qui participait pleinement à la lutte anti-impérialiste et antifasciste au Liban à cette époque. En 1980, alors que je menais une action de soutien avec la Résistance libanaise, j'ai été arrêté à Douvres, en Angleterre, inculpé pour possession d'une petite quantité d'explosif, et emprisonné par la suite. A ma sortie de prison, je me suis immédiatement replongé dans la lutte, et j'ai commencé en 1983 à travailler à la réalisation de "The Sheffield Anarchist", que j'ai édité et co-édité pendant 5 ans, ainsi qu'à l'édition et la contribution à d'autres publications anarchistes. Pendant cette période, j'ai continué d'être actif dans une vaste panoplie d'autres luttes, depuis les conflits dans l'industrie jusqu'aux manifestations anti-nucléaire, et de l'antifascisme militant jusqu'à la solidarité avec la lutte irlandaise. J'ai continué à m'impliquer dans le travail de soutien aux prisonniers (comme je l'avais été depuis les années 70), et j'ai fondé le Groupe de Sheffield de Soutien aux Prisonniers en 1984. Du fait de mon militantisme et de mon implication locale, j'étais constamment harcelé et ciblé par les flics, j'ai été victime de nombreux contrôles, perquisitions, arrestations brutales et fréquentes. Il y a eu également plusieurs tentatives de réaliser des montages contre moi, j'ai même été une fois emprisonné pour avoir collé une affiche condamnant l'augmentation du prix des tickets de bus ! Suite à une tentative avortée de m'inculper pour des actions criminelles, j'ai lancé des procédures légales pour arrestation injustifiée et inculpation frauduleuse. Cette affaire a impliqué des flics du même commissariat que ceux qui m'ont inculpé dans le montage relatif à "l'incident de Pomona" (l'affaire pour laquelle je suis actuellement en prison). De plus, le flic à la tête du commissariat était le même que celui m'a arrêté pour possession d'explosifs en 1980, à l'autre bout du pays. A cette époque, il était détective-inspecteur à la Section Spéciale (la police politique britannique). Lorsque, le 8 juin 1994, j'ai été forcé de me défendre contre 15 petits bourges ivres et armés de bouteilles, de verres et d'un couteau, après qu'ils m'aient attaqué en plein jour alors que j'étais en promenade avec ma fillette et un ami de famille, les flics ont retiré tous les obstacles légaux les empêchant de me mettre derrière les barreaux pour une longue période. Les circonstances de ma condamnation ne pourraient laisser place au moindre doute pour un observateur extérieur, l'État n'a pas fait une "erreur" dans ce cas, il savait parfaitement ce qu'il faisait. Mon incarcération au cours de laquelle j'ai souffert d'énormément de harcèlement et de brutalité, n'a pas vraiment de rapport avec ce qu'il s'est passé le 8 juin 1994, mais avec 25 années de militantisme politique actif. Toujours en lutte, Mark Barnsley, HMP Wakefield, 5 Love Lane, Wakefield, WF2 9AG, Angleterre. (cet article est une contribution de Mark au journal anarchiste américain Onward #3, hiver 2000-2001) - Belgique : répression contre le mouvement social - Le mardi 30 janvier 2001, vers 22h30, Pascal Marchand, un membre du collectif anti-Expulsion de Bruxelles, a été arrêté à son domicile et emmené à la prison de Vorst suite à sa condamnation 4 jours plus tôt à un an de prison ferme pour "coups et blessure", "tentative de vol" et "destruction de propriété". Le chef d'inculpation qui ont permis à la 50e chambre du tribunal correctionnel de prononcer cette lourde condamnation sont mensongers et sont le résultat d'une manoeuvre consistant à stopper les actions solidaires de ceux et celles qui luttent en Belgique au côté des sans-papiers. Les faits : tout se passe le 3 octobre 1999 lors d'une manifestation devant le centre de rétention de Steenokkerzeel contre l'expulsion collective de tziganes. Une altercation verbale entre Pascal et des policiers en civil se produit. Elle sera exagérée à l'extrême par les flics en vu de l'inculper pour sa solidarité avec les sans-papiers. Pascal s'approche d'un policier en civil occupé à ficher les manifestant-e-s et lui demande de remballer son appareil photo et de quitter la manifestation. C'est strictement tout ce qui s'est passé. L'inculpation pour violence et vol ne repose donc sur rien. L'autre inculpation "à l'aide de violence et menaces, volontairement détruit ou endommagé les propriétés mobilières d'autrui - en l'espèce une partie de la première enceinte du camp pour réfugié 127bis à steenokerzeel", est tout aussi grotesque. Pascal a secoué les grilles, rien de plus. Si l'on est activiste du côté qui ne plaît pas aux autorités, traverser la rue hors du passage clouté suffit à être inculpé ! Pascal reçoit une convocation au poste de police de Schaerbeek pour audition. Il refuse de s'y rendre. Il n'a donc jamais eu connaissance de son passage en procès et de sa condamnation Pascal nie les faits qui lui sont reprochés. Son inculpation/condamnation est une attaque claire et ciblée contre les collectifs solidaires des réfugiés, une tentative de taire le mouvement, déjà menacé dans la ville surfliquée qu'est Bruxelles. Ce n'est pas le premier coup de force contre les militant-e-s du Collectif Anti-Expulsion de la part des autorités judiciaires et policières. Plusieurs membres sont actuellement en attente d'un procès. Pascal n'a pas reconnu le droit du tribunal à le juger et refuse sa condamnation. De fait, il s'est déclaré prisonnier politique et a entamé une grève de la faim dès son incarcération. Il est emprisonné pour ses idées et pour la lutte qu'il représente. L'Administration Pénitentiaire de la prison de Vorst lui réserve une réponse musclée : mise en isolement, passage à tabac régulier. Il portait des marques laissées par les coups. D'autres part, cette prison est connue pour les pratiques violentes du personnel à l'encontre des détenus. Le 9 février, environ 500 personnes étaient présentes devant le Palais de Justice de Bruxelles, où le juge de la 50e chambre prononça sa mise en libération immédiate. Le 4 mai, le dossier sera examiné. Le mouvement de solidarité s'est manifesté dès son arrestation avec beaucoup de force, et a joué un rôle fondamental quant à sa libération. Des centaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal seulement 10 jours après son incarcération, des milliers de faxes, e-mails ont été envoyés au Ministère de la Justice et à la prison de St-Gilles (pour l'anecdote, celle-ci a dû changer de numéro). Mais ne crions pas victoire : le 4 mai, Pascal sera jugé sur le fond et il faudra à nouveau se faire entendre. D'autre part, Pascal a subit des sévices lors de sa courte détention, et il s'agit de faire pression pour que l'arbitraire ne soit plus toléré dans les commissariat et les autres lieux de détention, au delà du cas personnel de Pascal. Ce procès est à peine terminé que le Collectif contre les Expulsions doit faire face à un second : celui lié à l'évasion, le 21 juillet 98, d'une vingtaine de détenu-e-s du centre de rapatriement 127 bis. 7 militant-e-s sont inculpé-e-s et passeront bientôt devant la chambre du conseil. Ils/elles sont inculpé-e-s de bris de clôture, aide à illégaux, tentative d'incendie, coups et blessures. Nous en parlerons plus tard. Nous publions ici une lettre de Pascal "Victoire, je suis libre ! Vendredi 9 février, après 10 jours d'incarcération, la juge Devos vient de recevoir mon opposition. De ce jour, je garderai en mémoire cette image d'une salle comble, des cris qui fusent de partout dans le palais de justice, devant la prison. Cris de joie et de soulagement. Tous ces sentiments partagés tout au long de mon emprisonnement : la peur, la rage, la volonté de ne pas céder devant l'inacceptable. Résistance. Solidarité. Nous les portons en nous, symbole de notre désir de vaincre. Aujourd'hui, plus qu'un merci, je veux être le témoin de leur impérative nécessité : seul au trou, j'aurais pu crever. Je n'oublie pas tous ceux qui, ici et ailleurs, sont toujours emprisonnés : sans-papiers, politiques... Aujourd'hui, c'est aussi l'heure des premiers bilans. Malgré le bonheur de cette liberté retrouvée, de cette solidarité, je sais que d'autres combats se préparent. Le procès du 4 mai d'abord et les autres qu'on nous promet déjà. Celui de Clabecq aussi. La vigilance est donc de rigueur, plus que jamais car la machine répressive est en marche et c'est tout le mouvement social qui est visé. Mon emprisonnement, c'est celui de tous. Beaucoup l'ont compris, je pense. Il a été l'amorce de quelque chose, d'une envie de se battre, de ne plus accepter toutes ces petites soumissions qui nous gâchent la vie. Faisons ensemble de cette envie une force commune qui nous permettent de résister à ce néolibéralisme triomphant qui, chaque jour, réduit un peu plus notre désir de liberté à une peau de chagrin. Dénonçons ensemble la violence d'État, la répression car c'est en construisant, en nous mettant en lien que nous pourrons résister. Mon emprisonnement aura été le signal : nous sommes en plein dedans. Ma libération aura été la preuve magistrale que, solidaires, nous sommes capables de leur résister. Demain nous appartient, si nous en avons le désir. A nous de nous battre. En tous les cas, moi, c'est ça que je veux. Jamais je ne pourrais accepter de n'être qu'une pauvre victime du méchant système. Je suis un militant politique. C'est un fait et je le revendique. A tous ceux et à toutes celles qui m'ont soutenu, aidé, de près ou de loin, chacun, chacune à sa manière, merci ! Pascal M. - liberté pour Sekou Cinque - Willian J. Turk "Sekou Cinque" est l'un des nombreux prisonniers politiques noirs américains qui peuplent les taules des USSA. Il fait parti des centaines de militant-e-s latinos, indiens, noirs, révolutionnaire, tombé-e-s dans le programme piège du FBI "COunter INTELligence PROgramme" dans les années 70 et 80, destiné à se débarrasser par l'incarcération, l'assassinat, la condamnation à mort, l'introduction massive de drogues dures dans les communautés pauvres, les procès truqués, les montages etc. du vent de révolte qui traversait le pays et effrayait franchement les dirigeant-e-s. Le cas le plus connu est celui du Mumia Abu-Jamal, mais rappelons que son affaire cache celle de milliers de prisonniers politiques aux USA et que sa seule libération ne pourrait en aucun cas être une victoire. Sekou est victime également d'un montage, du fait de son implication dans les luttes de libération des noirs depuis les années 60. Il fut un des acteurs du mouvement pour les droits civiques contre la ségrégation raciale dans les états du Sud. Il organisait à cette époque la participation de la jeunesse à des marches et manifestations, il a également assuré la sécurité des réunions du SCLC, du CORE et du SNCC. A la fin des années 60 et au début des années 70, Sekou a travaillé avec de nombreuses organisations nationales et de l'Alabama, comme les Blacks Panthers, le Gouvernement Provisoire de la Nouvelle Afrique, l'Alabama Black Liberation Front, ou les prisonnier-e-s du Action Defense Committee. Il est incarcéré depuis 1975 pour avoir tué deux hommes blancs. Il n'a pu être prouvé à aucun de ses deux procès qu'il était en possession d'une arme à feux ou qu'il avait un rapport quelconque avec ce double meurtre. Des témoignages ont été modifiés, ajoutés ou retirés de façon à aboutir à une condamnation. Des témoins de la défense dont la déposition aurait pu disculper Sekou ont été intimidés ou contraints de fuir l'Alabama. En plus d'être un activiste, Sekou est aussi un très grand connaisseur du droit. Il a déjà poursuivi en justice la plupart des prisons et centres pénitenciers de l'Alabama à cause des horribles conditions de détention des détenus, et il a fourni en temps que "jailhouse lawyer" une aide juridique à un nombre énorme de prisonniers qui a parfois aboutit à leur remise en liberté. Après plus de 25 ans derrière les barreaux, Sekou nous fait savoir qu'il est toujours un "serviteur du peuple" et qu'il est en permanence occupé à aider les autres prisonniers à affronter leurs problèmes légaux. En temps que prisonnier noir et révolutionnaire séquestré dans les kamps américains, l'administration pénitentiaire lui a voué une haine permanente : transferts incessants, confiscation du courrier, refus de sa mise en liberté conditionnelle. Aujourd'hui, Sekou est sur le point de passer devant la Commission des Libertés Conditionnelles. Nous vous proposons pour le soutenir de reproduire le texte suivant, d'en faire une pétition, et de la renvoyer à l'adresse figurant à la fin. Ce texte demande poliment la libération de Sekou auprès de la Commission, considérant qu'elle ne causerait de tort à personne. D'autre part, vous pouvez lui écrire directement à : Sekou Cinque T.M. Kambui, S/N William J. Turk #113058, P.O. Box 56 (SCC) (B) 1-21, Elmore AL 36025-0056, USA. Dear Honorary Members, We, the under-signed citizens of the city of (nom de la ville de résidence), in the country of (nom du pays de résidence), submit this petition for your consideration favoring parole release for inmate William J. Turk, AIS # 113058 as we are of the opinion that a favorable parole consideration resulting in the release of the above-named inmate would not be inompatible with sociéty, a complement to his community, nor pose a hreat to the property or well-being of the citizens thereof. We feel that for him to be given favorable consideration for parole would be in the best interest of society as well as his own, to the end that such action would grant him the opportunity of once again beoming a law-abiding and productive citizen within our great society and the community to which be intends to return, rather than a liability upon other taxpayers. Hereunder, by our signature, we will support inmate William J. Turk, AIS # 113058, endeavor for favorable parole consideration and his possible release on parole allowing him to be returned to his respectfull community from whih he was once a part. We also respectfully ask this Honorable Board for its favorable consideration granting his return. Respectfully yours Honorable Board of Pardons & Paroles, State of Alabama, Lurleen B. Wallace Building, 501 Dexter Avenue, Montgomery AL 36310, USA. - prisonnier-e-s anarchistes italien-ne-s - Silvano Pelissero a été condamné par la cour d'appel à 6 ans et 6 mois de prison. Il est passé devant cette cour le 18 janvier. Il n'y a guère que 4 mois de différence avec sa condamnation en première instance, un an plus tôt. Retour sur la lutte et la condamnation... En 1990, le Conseil de la Communauté européenne approuve un plan directeur de construction d'un réseau européen de 30000 km de lignes de train à grande vitesse, afin de relier toujours plus vite les grands pôles économiques d'Europe et de faire circuler la marchandise et les riches en des temps dignes d'une société ultramoderne. Parmi les 4 axes repérés pour l'Italie se trouve la liaison Lyon-Turin, à travers le Val De Susa, qui inclue la réalisation d'un tunnel de 50km. Ce projet a d'ailleurs été définitivement adopté très récemment à Turin, le 29 janvier dernier, lors du sommet franco-italien réunissant Chirac, Jospin, et le Premier ministre italien Guiliano Amato. En dehors du bâtiment, plus de 10000 personnes étaient rassemblées, dont les habitant-e-s du Val de Susa et les squatters venu-e-s en force protester contre la catastrophe écologique, la pollution sonore que ce projet va engendrer dans une vallée déjà amoché par une autoroute. Entre 1996 et 1998, des actions hostiles au TAV (= le train à grande vitesse italien) sont menées dans le Val De Susa, elles vont d'attaques contre les entreprises chargées de préparer le chantier à diverses actions de sabotages contre les travaux, de l'incendie d'une mairie à de simples dépôts de tracts. Le 5 mars 1998, les anarchistes Silvano Pelissero, Edoardo Massari et Soledad Maria Rosas sont arrêté-e-s par la Section Spéciale des carabiniers, sous l'inculpation d'appartenance aux "Loups Gris", la mystérieuse organisation ayant revendiqué une partie des actions. Soledad, d'origine argentine, n'était même pas en Italie au moment des faits. Ils/elle sont accusé-e-s d'"associaton de malfaiteurs et tentative de renversement de l'ordre démocratique", et les juges prétendent ainsi avoir bouclé l'enquête. Des actions de solidarité avec les arrêté-e-s se succèdent à Turin et dans le Val de Susa alors que se met en place une campagne de calomnie orchestrée par la presse locale et nationale. Le 28 mars 1998, Edoardo est retrouvé pendu dans sa cellule de la prison des Valettes à Turin. La cellule est mise sous scellés. Le ministre de l'Intérieur et le chef de la police contactent le préfet de Turin, inquiets des réactions que cette mort peut engendrer. Mais la nouvelle de la mort d'Edo se diffuse rapidement et des actions prennent place le jour même. Silvano et Soledad débutent une grève de la faim. Des actions de solidarité se multiplient, à Turin, à Bologne, mais aussi aux Pays Basques. En juillet, c'est Solé qui est cette fois retrouvée morte dans la "communauté" où elle était assignée à résidence. .. Des trois anarchistes arrêté-e-s suite de l'affaire des Loups Gris, seul Silvano est encore en vie. Aucune preuve sérieuse n'a jamais été apportée pour appuyer sa condamnation à 7 ans. Au contraire, certaines des preuves ont été démontées. Mais il a toujours affirmé être anarchiste, insurrectionnaliste, et fermement opposé au TAV. C'est suffisant pour les magistrats pour conclure l'enquête par un montage servant à la fois à donner ne réponse judiciaire et du même coup à se débarrasser d'un anarco gênant. Alors qu'il n'avait même pas encore été adopté, le TAV avait déjà le sang de deux compagnons sur les mains. Silvano fait toujours les frais d'un projet criminel que les habitant-e-s du Val de Susa refusent en masse. Il est actuellement assigné à résidence dans une "communauté". Vous pouvez lui écrire en français/italien/espagnol : Silvano Pelissero, Com. Mastro Pietro, Via Ferrerinoli 2, Sanponso 10080 Torino, Italie. Une nouvelle moins triste concerne Patrizia Cadeddu, une anarchiste milanaise condamnée à 3 ans et 9 mois par la Cour d'appel de Milan pour avoir été "reconnue" sur la bande d'une caméra de vidéosurveillance comme ayant posté la lettre de revendication d'un "attentat" contre la mairie de Milan. Il faut dire que le bilan fut particulièrement lourd : une vitre cassée. La bande était d'une qualité exécrable et on ne distinguait que vaguement une silhouette, rien de plus. Bref, à nouveau une preuve en béton. L'action avait été revendiquée par Azione Rivoluzzionaria, groupe anarchiste armé ayant cessé ses activité il y a plus de 20 ans. Fait exceptionnel : même les requins de la presse ont reconnu l'inadmissibilité de cette preuve. Toutes les expertises réalisées sur Patrizia ont eu un résultat négatif (expertise graphologique et empreintes digitales). Elle n'a été reconnue par aucun journaliste ni aucun collègue de travail. Ce qui par contre explique davantage son incarcération est son activité depuis longtemps dans les activités des squats anarchistes, notamment le Laboratorio Anarchico, expulsé depuis. Patrizia s'est toujours déclarée innocente, elle a d'ailleurs refusé sa mise en liberté conditionnelle, car elle exige sa relaxation totale. Son état de santé s'est gravement détérioré lors de son séjour en prison. Le dimanche 18 mars, Patrizia sortira prison, après presque 4 ans de calvaire. - arrestation de Mathias Wenda, de Papouasie. Aidez-nous SVP - Cet article a été envoyé à tous les groupes ABC. Pour plus d'infos à propos de la lutte de Libération en Papouasie Ouest, allez faire un tour chez : www.eco-action.org/opm/ Nous vous écrivons à la demande de la l'Armée de Libération des Papous (TPN/OPM), dont le chef a été arrêté le 26 janvier par la Police de Nouvelle Guinée à Vanimo. La raison principale de cette arrestation est qu'il est entré illégalement dans le territoire du PNG et qu'il était activement engagé dans le combat militaire contre le pays voisin, l'Indonésie. Il devrait passer en procès avec 11 autres membres et être incarcéré, avant d'être extradé vers l'Indonésie. Avec bien sûr les risques pour sa vie que cela implique. C'est pourquoi nous déclarons : 1 - que la TNP/OPM n'est pas une organisation terroriste mais une organisation qui défend les papous contre les assassins, les exploiteurs, les occupants etc. 2 - que la TNP/OPM n'est pas active sur le territoire indonésien. La division entre la Papouasie-est et la Papouasie-ouest a été faîte sans notre consentement par des étrangers, des colonisateurs etc. Nous avons le droit de combattre pour notre liberté dans la partie est ou ouest, c'est notre terre, et personne ne peut nous empêcher sur la base d'une division territoriale réalisée au cours des dernières générations 3 - nous avons besoin de votre soutien. Dites aux ambassades indonésiennes dans le monde 3.1 - de ne pas intervenir dans les affaires des Papous 3.2. - de ne pas faire extrader Mathias Wenda 3.3 - que les papous de l'Ouest ont le droit à l'indépendance en temps que peuple et en temps qu'entité culturelle 4- s'il vous plaît dites aux représentations du PNG, essentiellement dans des bureaux australiens : 4.1. - de ne pas mettre Mr. Wenda en prison car il fait son devoir de libérer les papous du colonialisme 4.2. - de ne pas extrader Mr. Wenda vers l'Indonésie parce que cela signifiera une guerre entre la Papouasie Est et la Papouasie Ouest, car Mr. Wenda sera exécuté de manière certaine à Jakarta. 4.3. - d'arrêter d'accepter de l'argent et les pressions de Jakarta. Pour plus d'infos : amunggut@yahoo.com - brèves - - MANIF DE NICE : ben en fait les militant-e-s de la FA et de la CNT poursuivis pour avoir bloqué la voiture de la délégation italienne lors des manifestations contre le sommet européen à Nice passeront en procès ce 1er mars, le président du tribunal voulant une confirmation verbale du policier qui a déposé contre les inculpés. Pour le soutien financier : envoyez vos chèques à l'ordre du "Chat Niçois Turbulent" à CNT-Rhônes-Alpes, 44, rue Burdeau, 69001 Lyon ou à FA-Rhône-Alpes, 19 rue Pierre Blanc, 69001 Lyon. - PARIS : 13 militant-e-s du Collectif Anti-Expulsion ont été relaxé-e-s mardi 13 janvier par le tribunal correctionnel. Ils/elles étaient accusé-e-s d'avoir distribué des tracts appelant les clients des compagnies aérienne à protester contre l'expulsion des sans-papiers, à l'aéroport de Roissy. - MANIF DE PRAGUE : vous êtes peu nombreu-x/ses à avoir oublié la manifestation anticapitaliste qui s'est tenue à Prague les 26/27 septembre contre le sommet du FMI et de la Banque Mondiale. Les manifestant-e-s antimondialisation s'étaient affronté-e-s avec la police pendant toute une journée. Certains avaient même réussi à atteindre le bâtiment du congrès et commençaient dans la joie et la bonne humeur à balarguer des pierres dessus avant de prendre la poudre d'escampette, une horde de policiers anti-émeute et de chiens méchants leur emboitant le pas. Bref, une gifle pour les représentant-e-s des institutions économiques mondiales et pour leur protecteurs. Le lendemain, la répression s'abbat. La police tchèque se réveille de mauvais poil et arrête n'importe qui, du moment que la personne puisse ressembler à un manifestant. 500 personnes finissent dans les commissariats et prisons tchèques. Beaucoup se font tabasser. Un anarchiste polonais est condamné à un an (voir bulletins précédents). Il restait encore le cas d'un manifestant danois qui était toujours en préventive. Il était accusé d'agression contre un policier et de "hooliganisme" (?). La bonne nouvelle, c'est qu'il a été libéré il y a peu, la police ayant été incapable d'apporter des preuves. Le procureur a fait appel, donc il y aura un nouveau procès. - AUTRICHE : dans la matinée du 23 février, entre 2 et 300 policiers anti-émeute ont perquisitionné le centre autonome Ernst-Kirchweger-Haus à Vienne. Le prétexte invoqué était le déroulement la veille d'une manifestation contre le gouvernement autrichien, devant l'Operball. Plus de 1000 CRS ont défendu le bâtiment des 900 manifestant-e-s, dont 50 ont été arrêté-e-s. Lors de la fouille du centre EKH, les policiers ont déclaré chercher des objets du genre de ceux qu'on leur avait lancé dessus la nuit précédente, ainsi que d'éventuels responsables. C'est sûrement pour cela qu'ils se sont sentis obligé de défoncer la plupart des portes, de menacer les personnes présentes avec des pistolets, et de contrôler et fouiller les réfugié-e-s pakistanais et indiens qui vivent aux étages inférieurs. Personne n'a été arrêté, mais une menace certaine pèse maintenant sur ce qui est l'un des seuls (le seul ?) lieu alternatif, de contre-information et de contre-culture de Vienne, si l'on en croit les déclarations officieuses des flics, lesquels ont affirmé que ça pourrait bien être la fin de l'EKH... - ESPAGNE : les sans-papiers mènent une lutte massive dans les villes d'Alméria (Andalousie) et de Ceuta. A Ceuta, 350 sans-papiers sont en grève de la faim illimittée au centre de rétention pour obtenir leur régularisation. Ils/elles sont tou-te-s actuellement l'objet d'un arrêté d'expulsion. Vous pouvez envoyer des fax demandant la régularisation de tou-te-s ces réfugié-e-s à la délagation gopuvernementale de Ceutta : + 956515962. - PRISONNIER-E-S ESPAGNOL-E-S EN FRANCE : Fernando Silva Sandé, militant des GRAPO, arrêté en compagnie d'une autre militante de cette organisation ainsi que de 5 membres du PPE(r), s'est retrouvé pendant 30 jours au mitard pour une raison qui nous est inconnue. Il a été suite à cela placé en isolement. Le bulletin nous est revenu et sa correspondance avec l'ABC semble bloquée. --- L'Anarchist Black Cross est une fédération internationale de groupes autonomes dont le but est l'abolition définitive du système carcéral. Nous n'y arriverons pas du jour au lendemain et l'ABC propose dans un premier temps une soutien aux prisonnier-e-s anarchistes, gauchistes, révolutionnaires, sans-papiers, victimes d'agressions racistes, sexistes, policières (emprisonnées pour s'être défendues), victimes de faux témoignages ou de machinations politico-judiciaires, etc. Nous encourageons les lectrices et lecteurs à écrire aux prisonnier-e-s, nous collectons des fonds pour apporter un soutien financier aux détenu-e-s ou pour les aider à couvrir les frais de défense, nous diffusons des infos sur un bulletin mensuel et sur la feuille d'info Maloka, nous organisons des actions de solidarité. Contactez-nous pour recevoir des tracts de présentation, des bulletins précédents ou tout simplement pour en savoir plus. ABC-Dijon, Maloka, BP 536, 21014 Dijon Cedex, France E-mail : maloka@chez.com Site Web : http://www.chez.com/maloka/