BULLETIN ABC/CNA-Dijon # 27 - mai 2001 - gratuit, dons appréciés soutien : chèque à l'ordre de Maloka "Si l'innocent-e mérite notre solidarité, le/la coupable la mérite encore plus" Ce bulletin est encore sorti normalement mais les retards annoncés ne sauraient tarder. La campagne de soutien à Edoardo se poursuit, nous vous invitons à diffusons l'information autour de vous et... de l'utiliser ! En dehors de quelques vieux bulletins, divers tracts, brochures etc. sont disponibles en nous écrivant. Diverses journées sur le thème de la taule devraient se dérouler ce mois, notamment à Saint-Etienne, Montpellier et peut-être à Lausanne. Renseignez-vous ! - campagne pour la libération de tous les prisonniers politiques Mapuche (Chili) - Les Mapuches sont des indiens privés de leur terres par les États chiliens et argentins. Lettre ouverte à l'opinion publique nationale et internationale. A travers ce communiqué nous nous adressons à la société chilienne en générale et aux organisations internationales à l'occasion de l'imminente résolution des procès menés par l'État chilien à notre encontre. Il est nécessaire avant tout de considérer le contexte de nos détentions comme faisant partie de la vague répressive déployée par les appareils de l'État contre le mouvement autonome Mapuche dirigé par les communautés en conflit de la Wall Mapu. Cette vague répressive surgit comme une réaction de l'état défendant les interdits du grand capital international et national qui agit et prolifère sur notre territoire se manifestant par de grands projets touristiques, énergétiques et forestiers. La répression gouvernementale s'exprime de différentes manières visant à intimider les membres des communautés ; celles-ci sont en premier lieu le harcèlement se manifestant par la militarisation des huitième et neuvième régions et en particulier des zones voisines des communautés. Les systématiques perquisitions aux domiciles des frères et sœurs constituent une des formes directes de ce même phénomène, celles-ci s'accompagnent souvent d'agression verbale, de violence physique, de destruction partielle ou totale de l'habitation et de vol. Ces perquisitions sont effectuées par des effectifs policiers en service et civil, et avec la participation de gardes forestiers privés. C'est dans ce cadre de violence de l'État quotidienne qu'on poursuit, réprime et emprisonne les membres des communautés Mapuche ; durant les deux dernières années plus de 200 hommes et femmes de communautés sont passés par les prisons et tribunaux de l'État chilien. C'est ainsi que l'on arrive au procès qui se déroule contre nous, procès chargé d'irrégularités, rendant compte du caractère politique de notre emprisonnement. En premier lieu, il existe deux procès pour les mêmes faits, on nous accuse de la soit disant infraction à la Loi de Sécurité Intérieure de l'État et tentative d'homicide. Ces accusations concernent Enrique Millalen Milla, Ariel Enrique Tori Linqueo, Julio Nelson Marileo Calfuqueo, Julio Alberto Huentecura Llancaleo, Pedro Joel Maldonado Urra et Juan Bautista Millalen Milla. On ne respecte donc pas le postulat que personne ne peux être jugé deux fois pour un même fait. D'autre part et comme l'a établit notre défense, le déroulement de notre procès a été marqué par une série d'irrégularités qui ont pour résultat qu'aujourd'hui nous sommes détenus et qui peuvent répercuter, en faisant partie des accusations, sur la sanction de nos condamnations. Durant le procès il a été prouvé que deux fonctionnaires de carabiniers de Collipulli avaient falsifié un document judiciaire dans le but d'inculper les frères Millalen de la communauté Catrio - aussi pour le délit d'infraction à la loi de Sécurité Intérieure de l'État. Ces fonctionnaires sont Nelson Vilches Rodriguez, lieutenant des carabiniers, et Hector Badilla Jara, les deux faisant partie du personnel du second commissariat de Collipulli. Le document en cause est le N 135, les deux fonctionnaires y signalent que dans l'enquête concernant l'incendie d'une camionnette (18 février 2000) où deux gardes de la Forestal Mininco ont été blessés, on a trouvé sur le lieu du délit un portefeuille avec les cartes d'identité de Enrique Millalen, raison pour laquelle ce frère a été inculpé et se trouve prisonnier à Collipulli depuis plus de neuf mois. Cependant, l'enquête postérieure a montré que le fonctionnaire policier qui était sur les lieux des faits et qui avait ramené les objets trouvés au tribunal n'a jamais trouvé les papiers de Enrique Millalen sur les lieux du délit, aussi les fonctionnaires ont menti délibérément. Dans la déclaration, il est signalé que malgré la dénonciation officielle, le tribunal connaissant ces précédents refuse la liberté sous caution de Millalen. D'autre part, une grande part des éléments qui nous accusent ont pour origine le témoignage de Pedro Maldonado Urra qui, conséquence d'une période d'isolement prolongée et des menaces dont il a été victime, a inculpé Julio Huentecura, Julio Marileo, Ariel Tori et Juan Bautista Millalen. Cependant, le rapport psychologique indique que, suite à des coups donnés par les carabiniers antérieurement, ce membre de communauté souffre de "troubles post-commotionels avec des altérations amnésiques, ce qui s'exprime par un léger retard mental rendant son témoignage peu crédible et influençable". Aussi, en l'obligeant à accuser d'autres membres des communautés, il se transforme en une victime de plus de ces graves irrégularités. Le reste des éléments utilisés pour le procès rend clairement compte de notre innocence en se basant d'une part sur les témoignages de gardes forestiers qui durant toute l'enquête se sont contredits à plusieurs reprises, et d'autre part sur une série d'éléments qui dans aucun cas prouvent notre culpabilité mais qui provoquent notre emprisonnement. Ce sont les éléments qui font qu'aujourd'hui, devant l'imminente conclusion de nos procès, nous essayons de rendre publique notre voix, conscients que les charges qu'on nous impute et qui fondent notre emprisonnement sont plus de caractère politique que judiciaire. C'est pour cela que nous sollicitons à l'opinion publique consciente, et au peuple du Chili, leur soutien dans ce dur moment qu'il nous faut affronter derrière les barreaux depuis plus d'un an, et qu'ils se manifestent politiquement en exigeant notre liberté. Liberté qui aujourd'hui est la nôtre mais qui dans un sens plus ample est celle de tout un peuple. Prisonniers politiques Mapuche. Depuis la prison de Temuko. Pour plus d'infos : consulter la page du Réseau d'Information et de Soutien au Peuple Mapuche : http://mapuche.free.fr/ E-mail : mapuche@free.fr - les prisonniers, c'est du fric pour SODEXHO - Communiqué de presse - mercredi 4 avril 2001 Aujourd'hui, une trentaine de militants se sont rendus devant un site de la SODEXHO à proximité de la Bourse, afin de dénoncer l'exploitation des détenus par cette entreprise. La Sodexho est la cible d'une campagne internationale menée par des associations et des syndicats, parce qu'elle est représentative de ces entreprises qui se revendiquent citoyennes pensant améliorer par leur intervention les conditions de vie des prisonniers. Depuis la loi du 22 juin 1987 et au programme 13000, la SIGES (Société d'investissement et de gestion des services) filiale de la sodexho, est investie dans 8 prisons en France dont 5 centres de détention, Argentan, Châteauroux, Châteaudun, Neuvic et Uzerche, et 3 maisons d'arrêt, Bois d'Arcy, Chartres et Nanterre. Elle y intervient pour des contrats allant de la restauration (sa spécialité dont le marché est évaluée à 5,5 milliards d'euros) à la maintenance ou la sécurité en passant par le nettoyage, l'enseignement, le travail , la formation, le transport ou la santé... Elle fournit, également les produits cantinables par le biais de sa "boutique interne", à des prix exorbitants. Elle propose aujourd'hui aux gouvernements des démocraties solvables des solutions globales où la SIGES gère la construction, la sécurité et le financement de chaque établissement. C'est ainsi qu'elle a développé ses activités en Australie, en Grande Bretagne et aux … États Unis où la privatisation y est totale et le taux de sous traitance en augmentation (entre 10 à 18%). Elle ne cesse de mettre en avant sa gestion "exemplaire" de Forest Bank, prison moderne près de Manchester, son travail pour la réinsertion de ses détenus notamment au sein du FEED (Fond Européen pour l'Emploi des Délinquants), mais aussi l'ensemble des projets qu'elle mène en étroite collaboration avec les ministères de la justice des Pays Bas, d'Italie ou d'ailleurs. Pour autant lorsqu'elle explique qu'elle forme et réinsère des détenus par le biais du travail, elle oublie juste de signaler que ces prisonniers ne signent aucun contrat de travail et sont rémunérés à la pièce ou de toute façon sans rapport avec un quelconque salaire minimum. Ainsi le "salaire" moyen d'un détenu en France oscille entre 800 et 1200 francs par mois. La SIGES réalise aujourd'hui 1% du chiffre d'affaire du groupe Sodexho soit 49 millions d'euros mais elle estime le marché des 2 500 000 personnes incarcérées en occident à 45,6 milliards d'euros. Elle est présente dans chacune des étapes de l'incarcération d'un détenu à partir de sa condamnation : elle l'emploie, le nourrit, lui fournit les produits cantinables, le "soigne", le blanchit, le forme, le réinsère, le surveille... Act Up-Paris, Collectif Anti-Expulsion, Confédération Nationale du Travail, COSIMAPP, LPSG, SCALP-Reflex - texte des détenues de la MC de Rennes - Détenues de la centrale des femmes de Rennes : Une nouvelle brimade contre les parloirs des familles Nous, femmes détenues à la centrale de Rennes, tenons à protester contre le découpage des parloirs prolongés, instauré depuis peu. Le temps de parloir prolongé à l'intention des familles venant de loin était de 2 h 30 jusqu'à présent. C'est déjà un temps limité et toujours trop court à partager avec ses proches, enfants, parents, amis, visiteurs. La nouvelle mesure mise en place tranche le parloir en deux ou trois, faisant resortir les visiteurs toutes les heures pendant une demi-heure, puis les faisant revenir. Cela détruit purement et simplement la sociabilité que le parloir est censé favoriser, sous un prétexte sécuritaire, qui ne sanctionne, en l'occurrence, aucun événement local. Les visiteurs pâtissent de cette mesure autant que les détenues, ce qui aura probablement pour conséquence que celles-ci hésitent encore plus à demander des parloirs prolongés pour ne pas faire subir ces entrées/sorties répétées et éprouvantes à leurs proches. Nos demandes d'entrevue avec la direction pour étudier ce problème n'ont pas eu de suite. Il semble que le personnel pénitentiaire n'ait pas reçu lui non plus d'explications sur cette nouvelle réglementation. Pour noyer le conflit, ou en guise de consolation, aux trois heures accordées jusqu'à présent a été rajoutée une demi-heure supplémentaire aux parloirs prolongés. Cela ne résout en rien le problème. Au moment où le débat est lancé, où la société prétend s'interroger sur ses prisons, vouloir les transformer pour les adapter aux besoins réels de leur population, nous subissons un recul sur les acquis, ce contre quoi nous voulons réagir. De telles mesures ne peuvent qu'aggraver les difficultés sociales que rencontrent les détenues, nous refusons d'être les victimes d'une telle politique de gestion de la misère. Rennes, avril 2001 - prisonniers politiques bretons, infos et communiqués - Le 2 avril, tard dans la soirée, étaient libérés Pascal Scatollin et Philippe Jaumouiller, après 6 mois de préventive. Leur incarcération n'a pas trouvé la moindre justification, même si l'on se réfère aux lois du système qui les a emprisonné. Que dire des détenus bretons derrière les barreaux depuis 1999 ? Vous pouvez suivre l'actualité sur la répression contre le mouvement indépendantiste breton en allant sur : http://www.chez.com/carb Tentative de suicide du prisonnier politique breton Alain Solé Skoazell Vreizh vient d'être informé qu'Alain Solé, détenu politique breton, a fait une tentative de suicide samedi dernier 24 mars, à la maison d'arrêt de Villepinte. Il faut rappeler qu'Alain Solé souffre d'un diabète chronique qui avait conduit à son hospitalisation à Fresnes, il y a quelques semaines. D'après ce qu'il a indiqué à son entourage, cette tentative de mettre fin à ses jours était consécutive à la révélation, qui lui a été faite par les services médicaux de la maison d'arrêt, qu'il serait atteint d'une maladie virale, sans qu'aucune précision ne lui soit fournie. Cette affection aurait été découverte à l'occasion de l'un des contrôles sanguins dont il fait régulièrement l'objet, en raison de son diabète chronique. Cette situation pose une nouvelle fois le problème de la qualité du suivi médical de personnes en détention provisoire et présumées innocentes. Fait plus alarmant encore, quatre jours plus tard, le magistrat instructeur en charge de son dossier n'était pas informé de cette tentative de suicide et l'a appris par l'avocat d'Alain Solé. Nous entendons dénoncer une nouvelle fois l'administration pénitentiaire, qui se comporte comme un État dans l'État, hors tout contrôle et dans l'opacité la plus totale. Une telle situation est indigne d'un État qui se prétend démocratique. Force est de constater que les récents rapports parlementaires dénonçant la situation indigne et inhumaine des prisons françaises sont restés sans effet concret, au delà de l'émotion médiatique qu'ils ont suscité pendant quelques jours. Face à cette inertie méprisante quant aux droits de l'Homme, Skoazell Vreizh reste encore plus vigilante quant à la sécurité des détenus politiques bretons. Le 30 mars 2001 Absence de soins convenables : la responsabilité légale de la Ministre française de la Justice engagée. La Coordination Anti-Répressive de Bretagne attire à nouveau l'attention de l'opinion publique bretonne, française et internationale sur la scandaleuse attitude de l'administration pénitentiaire française à l'égard des prisonniers politiques bretons souffrant de pathologies diverses. - Ainsi, Gérard Bernard, en détention "provisoire" depuis le 10 novembre 1999, n'a toujours pas obtenu d'examen par un endocrinologue alors que la présence d'un nodule suspect sur sa glande thyroïde a été repérée depuis plusieurs mois. - Ainsi, Paskal Laizé, en détention "provisoire" depuis le 2 mai 2000, ne peut toujours pas bénéficier des soins de kinésithérapie que nécessite son état : peu avant son arrestation, il avait en effet été blessé aux rotules dans un grave accident de la circulation. - Ainsi, Alain Solé, en détention "provisoire" depuis le 1er octobre 1999, est devenu insulino-dépendant pendant sa détention. C'est le manque de soins convenables qui a aggravé son diabète. Dans une lettre publiée par l'hebdomadaire "Bretagne-Info" daté du mercredi 28 février 2001, Alain Solé explique qu'il ne peut recevoir les aliments appropriés au diabète "malgré les interventions du médecin" et raconte : "Alors, je mange des laitages, fruits, je cantine quelques denrées. La liste des denrées cantinables (cantiner : pour un prisonnier, acheter des produits d'usage courant tels que timbres, papier hygiénique, aliments)... ne comporte pas de produits de régime, spécialement sans graisse, sans sucre ou à l'aspartame. Il me faudrait cantiner à l'extérieur, mais cela me coûterait trop ; déjà que les produits, ici, sont 40% plus chers que dans les autres prisons de l'État. Les conséquences de cette carence font augmenter sérieusement ma glycémie ; actuellement et pour les connaisseurs, celle-ci se situe entre 3 et 4 grammes, voir plus, malgré les injections d'insuline en hausse. Mon poids a augmenté de 15 kilos en un an et je subis un grave dérèglement alimentaire." Lettre ouverte de Gaël Roblin au garde des sceaux Je ne suis ni Tchètchène, ni Kurde, ni Tibétain... je suis Breton ! Je ne suis pas incarcéré depuis plus d'un an à Istanbul ou Téhéran mais à... Paris, centre du monde civilisé et capitale de la patrie des "droits de l'homme" ! Je suis suspecté d'être membre de l'Armée Révolutionnaire Bretonne. En presque un an l'instruction a mis en lumière le fait que... j'ai tapé un texte ! D'après le magistrat instructeur cela est passible de la réclusion criminelle à perpétuité ! Et ce bien que j'aie été arrêté sans armes, sans explosifs et que mon emploi du temps soit sans équivoque. Je ne suis mis en cause dans aucun attentat. Le juge des libertés et de la détention ne cache pas lui que mon maintien en prison est justifié par mon engagement politique car au milieu du fatras juridique invoqué il stipule noir sur blanc dans son ordonnance de rejet de demande de mise en liberté : "Attendu que ROBLIN qui conteste appartenir à l'ARB mais qui ne nie pas ses sympathies nationalistes et d'ailleurs appartenir au mouvement EMGANN... ". Oui c'est vrai je suis militant du mouvement de la gauche indépendantiste EMGANN qui est un mouvement public, j'en suis toujours porte parole et en plus j'ai de la sympathie pour l'ARB. J'ai d'ailleurs accepté de taper ce texte par motivation politique. En vous adressant cette lettre je ne veux pas m'abaisser à vous réclamer un traitement de faveur ou à m'attirer votre mansuétude, je veux simplement vous signaler que malgré vos dénis il y a des prisonniers politiques Bretons en captivité en France. L'arrêté du juge des libertés me concernant est on ne peut plus clair. Il vous faut donc prendre des dispositions nécessaires pour la mise en place d'un statut de prisonnier politique. Cela sous entend : - le regroupement et le rapatriement des prisonniers politiques Bretons en Bretagne - la libération immédiate des prisonniers malades - le droit pour nous de s'exprimer en langue bretonne lors de l'instruction et du procès. Ce dernier point mettrait d'ailleurs les justiciables britophones à égalité avec les locuteurs germanophones d'Alsace et de Moselle qui peuvent eux s'exprimer en Allemand devant les différentes juridictions de votre république. A moins bien sûr que vous ne considériez que les Britophones soient des sous-citoyens ? J'ai bien noté avec quelle malhonnêteté intellectuelle vous avez nié cet hiver à plusieurs reprises dans les medias l'existence des prisonniers politiques Bretons. J'ai aussi pris note de vote mépris pour réfuter nos revendications à ce sujet alors que notre grève de la faim tournante était arrivée à plus de 120 jours et que les initiatives de soutien se multipliaient dans et hors des prisons de votre république bananière. Pendant ce temps là vos amis politiques tentaient d'émouvoir sur le sort de Maurice Papon ou sur les conditions de placement en détention d'un innocent aux mains pleines impliqué dans un trafic d'armes ayant coûté la vie à des centaines de milliers de personnes. Ce mépris hautain et ce manque de courage politique ne vous est d'ailleurs pas spécifique. C'est en effet le même mépris, le même double langage qui est opposé à toutes les revendications même les plus raisonnables en Bretagne depuis 30 ans ! Ce mépris porte en lui les germes de la résistance que vous prétendez museler. Vous allez rétorquer que je cautionne "la violence", "le terrorisme"... Je me dois de vous rappeler qu'une "association de malfaiteurs en relation avec un entreprise terroriste" est censée "vouloir troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur". De l'aveu même du juge d'instruction qui m'extrait de ma cellule de temps à autre personne parmi les militants politiques incarcérés n'a souhaité la mort de qui que ce soit. Il a donc lui-même du mal à voir en nous des "Terroristes voulant imposer leurs idées par la violence en bande organisée" De mon point de vue ce qui s'approche le plus de cette définition est justement la juridiction anti-terroriste et son bras armé la Division Nationale Anti Terroriste. Cette juridiction chaque jour un peu plus décriée pour ses excès sert surtout à imposer par l'intimidation et la terreur une certaine conception de la "paix républicaine française" à ceux et celles qui pourraient être tentés de la contester. J'en arrive donc à réclamer à défaut du statut de prisonnier politique la dissolution de cette tristement célèbre 14ème section comme cela avait été le cas de la défunte cour de sûreté de l'État. Vous comprendrez que malgré le fait que nous ayons des points communs (nous sommes originaires tous deux de Bretagne et tout comme vous je n'ai pas fait d'études de droit) je ne vous salue pas. Je vous prie simplement de croire en ma sincère détermination à combattre à visage découvert comme je l'ai toujours fait la justice coloniale de classe que vous incarnez. Gaël Roblin, Prisonnier Politique Breton, La Santé 23 mars 2001 - déclaration d'anarchistes grecs en taule - Le 9 mars avait lieu l'arrestation de 2 anarchistes, T. Ginalas et T. Fourlis, à Salonique sans la moindre preuve, suite au placement de bombes artisanales devant 2 banques et le siège d'une chaîne de télévision dans cette même ville. Ces incarcérations arbitraires sont basées sur de simples soupçons de flics qui affirment les avoir vu se comporter de façon louche dans la nuit du 8 au 9 mars. Les policiers leur ont arraché des cheveux pour se livrer à une expertise d'ADN, sans leur consentement. Voici la lettre que ces 2 compagnons ont envoyé après leur placement en détention. Ils parlent de vitres cassées... nous parlons de la vie ! Nous sommes détenus en prison (prison de Diabaton) depuis le 13 mars 2001, accusés des incendies survenus le 8 mars à la National Bank, au ministère de la Santé, et au siège de la "Star Channel". Le seul semblant de preuve à notre encontre est le "témoignage" de deux flics qui essayent de nous incriminer avec des accusations ridicules pour ces incendies tout en sachant que nous, en tant qu'anarchistes, n'avons jamais pensé, même un instant, à condamner la résistance quotidienne de la population contre ses assassins. Donc la police a réussi à nous emprisonner (car nous sommes gênants du fait que nous sommes actifs dans le domaine social). Dans des conditions qui reprennent celles de la junte, ils nous ont empêché de contacter un avocat pendant 20 heures, nous ont maintenu strictement isolé l'un de l'autre, ont effectué un prélèvement d'ADN sur nos cheveux pour l'examiner, nous ont amené devant le tribunal d'une manière digne d'un enlèvement (en nous isolant de nos camarades qui attendaient dehors) par un parking souterrain de façon à ce qu'il n'y ait pas de contacts visuels entre nous. A ce moment, ils insistaient sur la question de savoir si les auteurs de l'incendie devaient être emprisonnés pour faire oublier à la société les événements sociaux qui se poursuivent en ce moment. Ce fut une mission couronnée de succès ! La police a été productive cette fois-ci ! Le méthodes de manipulation des flics ont fonctionné parfaitement pour protéger leurs patrons. Nous savions depuis le début que nous étions là dans l'intention d'être reconnus "coupables" et "hors-la-loi". Bien sûr nous ne nous attendions pas à ce que le procureur ou les interrogateurs qui nous ont placés en préventive, qui n'ont jamais pris une décision prenant en compte les vies humaines (de milliers d'exploités) agissent différemment. Ces "juges de la liberté humaine" se foutent des meurtres et délits quotidiens qui se déroulent autour de nous (accidents industriels, sans-abris, exploitation des enfants, assassins d'immigrés etc.). Leur seul souci est de remplir leurs obligations avec foi, c'est à dire à obéir aux ordres de leurs supérieurs et des autorités policières. Donc, de façon à sécuriser leur rôle et leur position, ils nous ont incarcérés, nous qui n'avons jamais caché : - que nous sommes ici au côté de tous les damnés - que nous défendons notre vie et notre dignité, mais également les vies et dignités de tous les oppressés - que nous ne nous sommes jamais abaissés sous leurs flingues ou leur fric - que nous n'avons jamais cru qu'il existe dans cette société un juge, un flic, un riche qui mordrait la main qui le nourrit et qui couvre ses saletés - que nous sommes anarchistes, ce qui signifie que nous souhaitons et cherchons la subversion des structures oppressantes de cette société, la lutte quotidienne contre les tyrans Nous refusons de donner des informations sur d'autres, nous refusons de nous soumettre. Nous refusons d'être des partenaires de l'extermination et l'humiliation quotidienne des classes sociales pauvres, de la dégradation de l'esprit et du corps humain, de l'oppression violente de ceux qui sont "différents", "étrangers", "anonymes", de la mutilation des travailleurs. Nous ne sommes pas intimidés par ce que vous appelez la criminalité. Nous sommes ici pour lutter, défendre nos vies et celle de chaque individu qui tombe entre vos mains couvertes de sang. Dans les donjons des commissariats et dans vos cellules de prison, notre dignité est de plus en plus forte contre le ridicule de vos salons et de vos bureaux sanguinaires. A tous ceux d'entre vous qui pensent qu'en nous emprisonnant vous allez nous faire vendre notre conscience ; nous vous donnons les réponses que tous deux nous connaissons très bien : - quand les meurtres de travailleurs soumis au travail forcé sont appelés "accident de travail" - quand le système de fabrication de sujets loyaux est appelé "système d'éducation" - quand les boucheries sont appelées "hôpital" - quand l'empoisonnement général à coup de nourriture chimique et de produits génétiquement modifiés s'appelle le progrès de la science - quand le lavage de cerveau et la lobotomie sont appelés "mass media" - quand la pension de la faim est appelée "providence social" - quand l'information est considérée comme un grand service à la sécurité de la société - quand les prisons et les hôpitaux psychiatriques - destructeurs de cerveau et du corps sont baptisés "sécurité des citoyens" - quand le dieu actuel est appelé "argent" Alors notre seul choix était et sera la résistance active et continue. Sans reculer d'un pas ! Solidarité avec les combattants emprisonnés A. Lesperoglou, S. Seisidis et tous ceux qui résistent au système qui vole notre vie ! Thomas Fourlis, Thodoris Ginalas, 15 mars 2001 Dernière minute : nous avons appris par certaines de nos sources que Thomas Fourlis et Thodoris Ginalas ont finalement été libérés sous une caution de 20000 francs chacun le 10 Avril dernier. - Turquie : les morts se succèdent - De jour en jour, la situation dans les prisons de Turquie s'aggrave. 175 jours après le début de la grève de la faim des prisonniers contre leur transfert vers des prisons cellulaires, le bilan provisoire est lourd : aux 28 morts, lors de l'assaut de l'armée turque s'ajoutent maintenant la mort de 12 prisonnier-e-s ainsi que celle du frère d'un prisonnier, membre de l'association Tayad (Association de Parents de Détenus) en grève de soutien. Chaque minute supplémentaire ajoute un peu plus au risque de voir mourir un par un les prisonniers. Le gouvernement turc, englué dans une crise financière importante (dépendance du FMI) et confronté depuis peu une contestation sociale, ne semble pas vouloir entendre les revendications des grévistes et continue de refuser toute tentative de médiation. Les prisonnier-e-s quant à eux ne semblent pas vouloir cesser leur mouvement en dépit du nombre de morts. Comme ils l'ont déclaré à plusieurs reprises, "nous mourrons mais nous n'entrerons pas dans les cellules". Le transfert ayant été effectué, la plupart d'entre eux ont malgré tout poursuivi le jeûne jusqu'à la mort depuis les prisons de types "F" où la répression continue de frapper, afin d'y mettre un terme. Selon certains avocats et familles qui ont pu rendre visite aux prisonnier-e-s, les autorités pénitentiaires torturent de façon de plus en plus systématique depuis le 25 janvier. Les détenu-e-s de la prison de Sincan ont quant à eux dû subir une nouvelle attaque alors que la répression s'étend désormais aux associations de familles (voir ci-dessous). La lutte contre les cellules de torture blanche de type "F" est celle de l'individu contre l'anéantissement et celle d'une opposition démocratique face un régime autoritaire et militaire. Il y a encore 319 prisonniers en jeûne de la mort et 500 en grève de soutien (participation d'environ 1500 à cette grève tournante). Actuellement, la Turquie est dirigée par une coalition gouvernementale composée de la gauche nationaliste et de l'extrême droite. Cette même extrême-droite qui contribua en parole et en acte aux massacres des populations kurdes (dans la terrible guerre que mena la Turquie contre le PKK) est aujourd'hui au gouvernement et ne semble guère prête à se montrer plus "douce" avec les prisonniers politiques. Des représailles ont par ailleurs été entreprises contre les autorités turques en solidarité avec les prisonnier-e-s en lutte. Le 10 Janvier dernier, des hommes masqués ont tiré sur une voiture de police dans un quartier pauvre d'Istanbul, tuant l'un des flics tandis que son collègue s'en sortait gravement blessé. La police a alors lancé des recherches sans grand résultat et a fini par se rabattre bien évidemment sur les organisations de soutien aux prisonnier-e-s. Les mesures sécuritaires se multiplient à Istanbul où 3 autres flics ont été tués et de nombreux autres blessés également. Dans les semaines passées, un homme qui s'était fixé une bombe autour du corps est entré dans un commissariat d'Istanbul et s'est fait exploser, tuant au passage un agent de police et blessant 7 autres personnes. L'action fût revendiquée par le Front et Parti révolutionnaire marxiste de Libération du Peuple qui déclara venger ainsi la mort de quelques 30 de ses camarades assassiné-e-s lors de l'assaut général le 19 Décembre dernier. Nous insistons sur le fait que nos restons absolument neutres au sujet de ces évènements et que leur publication relève du cadre strictement informatif. Dernière minute : comme il est dit plus haut, les morts se succèdent tous les jours. Depuis la rédaction de ces informations, d'autres grévistes de la faim sont décédés des suites de leur mouvement. Actuellement, au moins 19 mort-e-s viennent s'ajouter à ceux/celles assassiné-e-s lors de l'assaut du 19 décembre. La tournure dramatique du mouvement commence à faire "pas propre" : depuis une quinzaine de jours, les médias occidentaux ont cessé de l'ignorer. Répression contre le mouvement de solidarité La tension s'intensifie entre groupes de soutien et groupes fascistes "civils". Au 56ème jour du jeûne de la mort, des membres des Loups Gris et du MHP ont attaqué les locaux de l'association de familles de détenu-e-s Tayad avec l'aide de la police. Les fascistes eurent recours à des pierres et des masses afin de se frayer un passage jusqu'à l'entrée en menaçant les quelques gens qui se trouvaient alors à l'intérieur. Au moment de l'attaque, la plupart d'entre eux se trouvaient dans les nouvelles prisons pour rendre visite à leurs fils et filles. La police arriva quelques 45 minutes plus tard sur les lieux alors que l'un des plus gros commissariat d'Istanbul se trouve à 200 mètres des locaux de Tayad (où de nombreux révolutionnaires ont par ailleurs été torturés). Les flics n'ont arrêté personnes et s'en sont retournés après s'être entretenus avec les Loups Gris. Le 23 Décembre dernier, ces mêmes bureaux avaient déjà été attaqués violemment par la police qui avait arrêté de nombreux militant-e-s dont la mère d'un détenu qui menait une grève de la faim de solidarité depuis 57 jours. Le 5 Janvier, la répression continue lorsque la police anti-terroriste entreprend une nouvelle opération contre Tayad en confisquant carnets d'adresses et cahiers de notes. Depuis ce jour, les arrestations et les tortures contre les membres de Tayad se sont multipliées. L'association appelle par ailleurs "tous les partis, organisations, avocats et tous ceux qui se considèrent comme des êtres humains" à se mobiliser pour empêcher la répression de continuer à l'encontre des organisations de soutien aux prisonnier-e-s en Turquie. Pour conclure, le militant Resul Aydemir a été battu à mort lors de "fouilles de routine" chez les habitant-e-s du quartier de la prison de Aydin. Il avait semble-t-il "osé" demander aux flics s'ils avaient au moins un mandat les autorisant à effectuer ces fouilles. Les gens du quartier sortirent alors de chez eux et se confrontèrent à la police. - lettre d'un prisonnier anarchiste turc - La lettre qui suit a été envoyée par un prisonnier anarchiste turc dont nous ne dévoilerons pas le nom afin d'éviter toute conséquence pour sa situation. Nous n'avions pas diffusé cette lettre dans le bulletin précédent car il nous semblait important d'avoir des précisions quant à la provenance de cette lettre qui, à notre sens, requiert une prise de position inévitable. Sa lettre parle de la situation des prisonniers anarchistes en Turquie et de la discrimination dont ils font l'objet au sein des différents blocks politiques existant au sein des prisons turques, tout du moins jusqu'à l'assaut du 19 Décembre dernier du fait qu'une grande partie des prisonniers en lutte ont été transférés vers les prisons de type "F". En 5 ans, on dénombre la mort de 82 détenu-e-s assassiné-e-s par leur co-détenu-e-s dont 2 anarchistes. Les prisonniers anars seraient aujourd'hui une vingtaine en tout et pour tout et ont besoin de soutien, tant au niveau politique que sanitaire et financier. Nous rappelons que certains collectifs anarchistes turcs ont décidé de ne plus s'allier aux organisations marxistes-léninistes dans la lutte contre les transferts dans les prisons de type F et qu'is ont depuis constitué leur propre plate-forme. "Je suis prisonnier anarchiste depuis 5 ans maintenant. Ils (le DGM - cour de sûreté de l'État - et les autorités pénitentiaires de Malatya) m'ont condamné à 15 ans de prison parce que je refusais de dénier mes convictions et mon identité anarchiste. J'ai été confronté depuis à toutes sortes de problèmes. A la prison de Malatya, je fus placé dans le block dominé par les Marxistes-Léninistes qui cependant ne m'acceptèrent pas. On m'autorisa à demeurer là en tant qu'être humain ordinaire et non-politisé, mais pas en tant qu'anarchiste. Seuls les prisonniers du PKK m'acceptèrent mais à une condition : je n'étais pas autorisé à parler d'anarchisme à qui que ce soit. Bien qu'ils finirent par me laisser faire après insistance, ils ne reconnurent pas mon identité anarchiste. Ils étaient plutôt modérés envers moi étant donné que je m'étais défendu en tant qu'anarchiste kurde lors de mon procès à la DGM dans le passé. Si cela n'avait pas été le cas, je suis sûr qu'ils ne m'auraient pas permis de rester dans leur block. Je n'eus pas d'autre choix que celui de demander mon transfert à la prison de Burdur. Il y avait en effet 4 autres détenus anarchistes. Ils s'étaient convertis à l'anarchisme après leur incarcération. Comme de nombreux anars en prison, ils venaient de milieux de gauche. A ce moment-là, j'étais torturé. Difficultés de respirer, maux de foie, problèmes de vue et d'ouïe. Plus important, je souffrais d'un sérieux traumatisme. Ma cellule n'avait alors pas d'air conditionné et ma santé commença à se détériorer d'autant plus. J'avais beaucoup de mal à respirer et parfois, je m'évanouissais. Je suggérai alors à mes camarades anarchistes de faire une demande de transfert dans une cellule équipée d'air conditionné. Nous nous mîmes d'accords mais les autorités de la prison rejetèrent notre demande illico. On nous dit alors de contacter les représentants du comité de prisonniers qui était contrôlé par les organisations marxistes-léninistes. Je leur expliquai alors le problème. Entre temps, je ne pus voir un docteur pour faire un bilan de santé. Je demandai également de l'aide aux représentants du Parti Communiste Marxiste Léniniste (MLKP) et à ceux du PKK. Ils furent bouleversés par cette demande. Ils refusèrent de nous aider parce que nous sommes des anarchistes, pas des "révolutionnaires". Ils ne pouvaient nous considérer comme des révolutionnaires et nous suggérèrent de ne plus causer d'autres problèmes. Mes camarades et moi-même débattîmes du problème entre nous. Nous décidâmes de demander notre transfert dans une autre prison où il n'y avait pas de marxistes. Des amis me suggérèrent de rester dans un des blocks politiques jusqu'à ce que ma santé s'améliore. Dans un premier temps, je refusai mais je m'inquiétai alors du fait que je m'évanouissais plus fréquemment. Je décidai d'en parler aux représentants du comité de prisonniers. MLKP refusèrent directement de me laisser rester dans leur block. Le PKK en revanche m'autorisèrent à rester à condition que je demeure un "citoyen ordinaire". Je fus réellement blessé par cette remarque et refusai. Entre temps, certaine-e-s de mes visiteu-rs/ses furent renvoyé-e-s par le comité de prisonniers - pour la bonne raison que nous n'étions pas des révolutionnaires (...) Nous fûmes alors transférés dans différents endroits. Je me retrouvai moi-même à la prison de Konya/Ermenek. Je vécus là pendant 2 ans. Pendant un moment, je restais avec les trotskistes car eux aussi étaient rejetés et traités comme nous par le comité de prisonniers. Je me rendis compte finalement combien il était difficile de vivre avec les marxistes. Seules mes tendances politiques en étaient la raison. Ma santé était en danger en isolement et je fus alors envoyé à l'hôpital d'Ankarra Numune pour subir une opération. Cependant, ils ne purent rien faire pour mes sévères maux de têtes et mes problèmes d'ouïe. Comme vous pouvez le voir, la pénalité d'être un anarchiste peut être très sévère. On est confronté de tout bord. Je pense que cela est quelque chose dont les anars sont hautement conscients. J'espère que cette lettre aidera à vous informer des conditions auxquelles se trouve confronté un anarchiste dans les prisons turques." Dernière minute : d'après le Groupe du 5 mai qui a rendu publique cette lettre, l'auteur aurait été libéré depuis et souffre toujours de problèmes de santé. Il semble avoir été rejeté par plusieurs hôpitaux publics, ce qui l'a mené à se rendre dans un hôpital militaire où il a fait l'objet d'une nouvelle tentative d'arrestation sous prétexte qu'il est "un anarchiste, un terroriste et un dangereux ennemi de l'Etat". Il vit depuis dans la clandestinité et est maintenant recherché dans le cadre d'une autre affaire l'inculpant de "propagande écrite divisive pour la société turque" qui pourrait l'amener à passer 6 ou 7 ans de plus en prison. Vous pouvez continuer à envoyer des dons pour qu'il puisse bénéficier des soins dont il a besoin pour ses reins. Les chèques peuvent être envoyés à l'ordre de "Emine Ozkaya" à : 5th of May Group, P.O. Box 2474, London N8, Angleterre. Vous pouvez également les contacter pour plus d'infos par email à cemilebahar@hotmail.com - infos sur les pres@s espagnols - Depuis quelques mois, nos suivons le cas de "Laude", un prisonnier espagnol en lutte contre le régime d'isolement carcéral FIES de l'autre côté des Pyrénées. Afin de le briser et d'intimider les prisonniers qui n'acceptent pas de passer plus de 20 années de leur vie dans les centres de détention de l'État espagnol, les juges lui ont infligé 20 années supplémentaires, au mépris de leurs propres lois (voir bulletin précédent). Nous suivons également le cas d'Amadeu Casellas. Voici la traduction d'une lettre de chacun de ces détenus, qui ont été écrites en vue d'être publiées. Laude et Amadeu ont tout deux été et sont toujours impliqués dans des grèves de la faim et autres mouvements collectifs de lutte pour un peu plus de droit, notamment la fin des quartiers d'isolement et la libération des détenu-e-s ayant effectué plus de 20 ans. Lettre de Laudelino Iglesas Depuis les couloirs de la mort de Villanubla, Valladolid, 26-02-2001 Chers compagner@s de lutte, je m'appelle Laude et je voudrais vous faire savoir que le Tribunal Suprême de cet État assassin m'a condamné à la prison à perpétuité, m'a condamné à mourir dans les couloirs de la mort de ses camps de concentration et d'extermination modernes, on peut dire qu'en gros, il m'a condamné à la peine de mort. L'État Espagnol, bien qu'il m'ait torturé pendant plus de 20 ans d'affilé dans ses prisons, se résout à me condamner à mort, alors qu'il aurait dû me remettre en liberté il y a 7 ans, si l'on s'en tient à ce qu'établit son code pénal ou sa Constitution, laquelle limite à 20 années maximum la peine de prison et stipule que personne ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou des traitements dégradants. Mais dans les faits, l'humanisme et la mise en pratique de ces lois brille par son absence. Mon cas est une preuve supplémentaire de l'essence terroriste de cet État, l'abus, le tourment, le sadisme, l'assassinat, sont ses pratiques préférées et habituelles contre toutes les personnes qui luttent pour la vie, pour la liberté et pour la dignité de tous les êtres humains. Les mafias monarquo-franquistes qui composent ce pays nous oppriment et nous exploitent, nous soumettent à la pauvreté et à la misère, nous aliènent et nous rendent malade, nous marginalisent, contrôlent et empoisonnent nos vies. Ils nous frappent, torturent, assassinent lorsque nous nous rebellons contre ces canailles. Ils nous séquestrent et enferment dans leurs prisons d'extermination pour nous torturer jour après jour, pour nous utiliser comme des otages contre les luttes sociales et révolutionnaires (...), pour nous exploiter économiquement, pour nous humilier, pour nous brimer continuellement, pour nous rendre fou et nous assassiner (...). Pour nous isoler et nous tourmenter. Mon cas personnel a rencontré quantité de ces sales méthodes, on m'a torturé, rossé, insulté, menacé de mort, tourmenté pour me tuer, maintenu à l'isolement pendant plus de 12 ans d'affilé, en me soumettant au régime FIES module 1 (...), causé et entretenu des maladies et en général on a violé systématiquement mes droits fondamentaux. Ils étaient sur le point de me battre à mort chaque fois qu'ils m'ont tabassé, c'est arrivé de nombreuses fois et lors d'un de ces passages à tabac, ils m'ont mis dans le coma et m'ont réanimé à l'hôpital. Avec cette condamnation à perpétuité, il est clair qu'ils persistent dans cette volonté de m'assassiner, c'est ce qu'ils tentent d'une manière ou d'une autre, toujours en se dissimulant sous l'apparence du suicide, ou d'une bagarre entre prisonniers, ou d'une overdose de drogue, ou de n'importe quelle farce. Pendant ces plus de 20 ans qu'ils me maintiennent enfermé, ils ont déjà assassiné bon nombre de mes amis, ils les ont battu à mort, à l'aide de la torture, de la pendaison, en leur provoquant ou en leur infligeant des maladies, avec des overdoses, en utilisant d'autres prisonniers contre des remises de peine, ou en provoquant des affrontements entre prisonniers pour des histoires de rumeurs, de drogues, de droits ou privilèges carcéraux. Je ne consomme pas de drogue, je ne fume pas non plus de tabac, je suis végétarien et j'essaie de mener une vie saine dans ces conditions si hostiles. Je viens d'Euskalherria, et mes idées sont libertaires, j'ai de nombreux amis, je me sens très aimé, je suis toujours jeune et j'ai très envie de vivre, mais avant tout de vivre en liberté, et d'aucune manière cette condamnation à perpétuité ne va me faire perdre cette envie de vivre, et encore moins de continuer à lutter pour ce que je veux, l'amour et le rêve. Dans cet État, nous sommes de nombreux prisonniers qui actuellement ont passé plus de 20 ans séquestrés, et nombreux également sont les condamnés à perpétuité, qui est équivalent à la peine de mort, car il est clair que cet État ne respecte pas ses propres lois. Il n'est encore moins Démocratique et de Droit, mais escroc et assassin. Il pratique l'enfermement, la torture, la condamnation à perpétuité et la peine de mort contre toutes les personnes qui se rebellent contre ces canailles. (...) Le fait que cet État a fini par me condamner à la perpétuité bien qu'il m'ait gardé plus de 20 ans séquestré dans ses prisons d'extermination, est un échec de l'État et une victoire de plus pour la cause libertaire, car en plus de 20 ans de torture et de mauvais traitements ils n'ont pas réussi à me faire renoncer à mes idées libertaires et pendant les nombreuses autres années qu'ils continueront à me tourmenter ils n'y arriveront pas. Par conséquent, chers amis et compagner@s de lutte, ne prenez pas cette nouvelle comme une défaite, mais au contraire vivez la comme une victoire, parce que sans aucun doute, c'est une victoire de la résistance humaine contre la barbarie carcérale capitaliste et un triomphe de plus des idées et pratiques libertaires. La lutte continue, nous nous reposerons une fois que nous aurons abattu le capitalisme, une fois que nous aurons abattu l'oppression et l'exploitation, jusqu'à ce que tous les êtres humains soient libres et maîtres de leur destiné, jusqu'à ce que les droits de l'Homme soient respectés pour toutes les personnes et les peuples, jusqu'à ce que nous obtenions un monde libre, égalitaire, solidaire et sain, jusqu'à ce que nous construisions un monde sans prisons. Tant que la dignité sera bafouée, personne ne pourra nous faire renoncer à l'espoir, nos espoirs et nos sacrifices ne sont jamais vain. Ni l'enfermement, ni la farce judiciaire, ni les condamnations, ni les assassinats à notre encontre n'abattrons la révolte. C'est tout pour maintenant, je vous dis que je vous aime et je vous adresse une grande accolade fraternelle et libertaire. Salud y anarkia ! Jo ta ke ! Hurrengo arte, lagunak ! Agur. Laudelino Iglesias Martinez Villanubla, Carretera Madrid-Gijon, 47014 Valladolid, Espagne lettre d'Amadeu Casellas Je vous écrit depuis le centre d'extermination de Ponent, à Lleida, plus connu en Catalogne en temps que camp de concentration et d'extermination. Je m'appelle Amadeu Casellas Ramon (...) et en ce moment je suis en grève de la faim et de la soif pour protester contre les brimades que je subis, contre la séparation et la privation de communication avec la famille et mon environnement social, j'ai des interdictions de communiquer, de passer des appels téléphoniques, et ils contrôlent mon courrier, tous cela est illégale si l'on se réfère aux lois de ce pays, mais aussi bien le gouvernement catalan que le gouvernement central à Madrid, ces deux fascistes, n'appliquent pas les lois d'un accord mutuel. Ces lois servent à faire bonne figure devant la communauté européenne, donner l'image d'un pays démocratique et d'un état de droit, avec des lois modernes et progressistes. La réalité, c'est qu'en Catalogne, un prisonnier meurt tous les 3 jours, c'est qu'aujourd'hui en Catalogne, comme dans le reste de l'État espagnol, il y a des mauvais traitements, des tabassages, des humiliations de la part des surveillants, de l'Administration Pénitentiaire et des juges corrompus par leur propre administration de la Justice. Même sous l'époque franquiste les prisonniers n'étaient pas aussi mal traités, le collectif des prisonniers en lutte est soutenu à l'extérieur par les anarchistes de l'ABC internationale et par des collectifs d'associations comme ACOPS. Ce sont quelques-uns des collectifs qui nous soutiennent dans cette lutte. Nos revendications sont : fin des quartiers FIES en Espagne et des départements DERT en Catalogne (NDLR : en Catalogne, le régime d'isolement est nommé DERT), où le traitement est humiliant ; liberté pour ceux qui comme moi ont accompli plus de 20 ans, article Y-6 du Code Pénal et 10, 15 et 25 de la Constitution espagnole ; liberté pour les prisonniers malades en phase terminale, article 142 du règlement pénitentiaire ; fin de la dispersion, utilisée comme représailles lorsque nous demandons l'application de nos droits, article 25-2 et 14 de la Constitution ; et fin de la torture, des tabassages etc. de la part des surveillants (...). Jusqu'à cela nous poursuivrons notre lutte car actuellement en Espagne, la condamnation à perpétuité tue des individus ou les pousse au suicide, et nous sommes dans un pays (...) où le Pouvoir est celui d'une dictature franquiste et fasciste. (...) Nous avons besoin du plus de soutien possible, et de diffuser les informations sur ce qui se passe dans ce pays, j'espère avoir de vos nouvelles, salutations libertaires d'un ami anarchiste. On peut perdre des luttes, mais si nous ne luttons pas c'est déjà perdu. Amadeu Casellas Ramon, C.P. Ponent, Ap. 426, Lleida 25080, Espagne. Lutte du collectif des prisonniers des GRAPO A l'occasion du 1er mai, en solidarité avec les prisonnier-e-s politiques turcs, le collectif des prisonnier-e-s du PCE(r) et des GRAPO a entamé une grève de la faim tournante, d'une semaine dans chacune des taules où ils/elles sont enfermé-e-s. Voici un extrait du tract d'appel du collectif : "Déjà 13 prisonniers politiques sont tombés lors de la grève de la faim et la menace de la mort continue de peser. 30 autres pourraient mourir dans les jours prochains (NDLR : au moins 6 prisonnier-e-s supplémentaires sont mort-e-s entre la rédaction de ce tract courant avril et la parution de ce bulletin). C'est l'heure de l'Action, de la Solidarité et du Compromis Militant ! Personne ne se disant rouge, révolutionnaire, internationaliste... ne peut rester indifférent devant ce massacre atroce et barbare. Il est urgent, indispensable et d'une nécessité absolue que nous fassions quelque chose !!! (...) Les prisonniers politiques du PCE(r) et des GRAPO viennent renforcer la tranchée de la solidarité active et militante par une grève de la faim tournante, une semaine par prison, que nous commencerons à partir de ce 23 avril : Parce que nous ne pouvons accepter que ne meure un gréviste de plus !! Parce que les attaques contre les révolutionnaires turcs sont des attaques contre le mouvement ouvrier et révolutionnaire d'Europe et du monde !! Vive l'unité, la solidarité et la lutte du peuple et du prolétariat international !! - Acquittement pour Pascal Marchand ! - Dans le bulletin 25, nous avions parlé du cas de Pascal Marchand, militant anti-expulsion qui avait mené une grève de la faim immédiatement après son incarcération suite à une décision de la 50ème chambre correctionnelle de Bruxelles le 26 Janvier dernier. Pascal Marchand, militant actif du Collectif Contre les Expulsions et adhérent du Centre Libertaire de Bruxelles, avait été condamné fin janvier 2001, par défaut, à un an de prison ferme... plus d'une année après les faits qui lui sont reprochés. En effet, en octobre 1999, Pascal manifestait à l'appel du Collectif Contre les Expulsions devant le Centre fermé au 127 bis de Steenokkerzeel, dans la banlieue bruxelloise, pour protester contre l'expulsion collective, quelques jours auparavant, de tziganes slovaques. Les charges retenues contre lui sont très lourdes : coups et blessures, tentative de vol et dégradation de matériel. Pourtant, l'analyse des éléments concrets de son dossier permet d'infirmer la version officielle des faits. En fin de compte, Pascal Marchand 1) aurait comme d'autres manifestant-e-s secoué la clôture de la première enceinte du centre fermé 2) aurait fermement demandé à un policier en civil qui fichait des manifestant-e-s en les photographiant d'arrêter et tenté de se saisir de son appareil, lui occasionnant... une "petite égratignure au doigt". Notons par-dessus tout que Pascal n'est pas interpellé lors de cet incident ! Condamné par défaut et ignorant tout du procès qui lui est intenté (Pascal n'a pas répondu à la convocation de la police locale qui devait lui remettre sa citation à comparaître), Pascal Marchand est cueilli chez lui, le mardi 30 janvier. Arrivé au commissariat de la commune de Schaerbeek, il est tabassé une première fois. Transféré à la prison de Forest, il est immédiatement jeté au mitard et retabassé (deux certificats médicaux en attestent, ainsi que les témoignages d'une délégation de parlementaires écolos qui a pu lui rendre visite en prison), ce qui ne l'empêchera pas de poursuivre une grève de la faim entamée dès le premier jour de son incarcération, qui dura en tout dix jours. Pascal Marchand comparaît devant la 50ème chambre correctionnelle à Bruxelles, le vendredi 9 Février. Ses avocats font opposition au jugement par défaut et obtiennent sa libération. Le procès est remis au 4 mai où l'affaire sera rejugée. Le mouvement de solidarité a joué un rôle fondamental dans la libération de Pascal. Dès que la nouvelle de son arrestation fut connue, la mobilisation en solidarité avec Pascal Marchand s'était organisée. Une campagne d'envois massifs de mails et de fax de protestation au ministre de la justice et à la prison de St-Gilles (qui a du changer de numéro de téléphone) est organisée avec succès via internet. A l'appel du Collectif Contre les Expulsions, plusieurs centaines de personnes étaient présentes le 9 février à 8h30 devant le Palais de Justice de Bruxelles. En conséquence, maintenons la pression contre l'état policier. Le collectif anti-expulsions de Bruxelles appelait à se rendre nombreux-ses au procès du 4 mai à Bruxelles. Il ne fait aucun doute que ce procès est politique, qu'il vise à criminaliser les actions de résistance et à décourager toute forme de solidarité avec les sans-papiers dont les institutions européennes entendent maintenir le statut de pauvre en leur interdisant de rester sur le territoire de l'union. De plus, un second procès concernant 19 sympathisants du collectif pour 22 chefs d'inculpation (!) aura lieu le 1er juin. Dans un contexte de criminalisation croissante des mouvements sociaux en Belgique et dans l'ensemble des pays de l'union européenne, la contestation politique est un droit fondamental pour lequel il nous faut nous battre... toujours et encore. Résultat du procès dans le prochain bulletin. Appel du Comité de soutien aux inculpés des Collectifs contre les expulsions Suite à la répression qui s'abat sur la lutte des collectifs anti-expulsions, le collectif de Bruxelles lance un appel à signature que vous trouverez ci-joint, et de diffuser cet appel par tous les moyens à votre disposition. Si vous souhaitez participer plus activement au comité de soutien, n'hésitez pas à les contacter, et ils/elles vous inviteront à la prochaine réunion. Par ailleurs, cet Appel a été présenté à la presse le lundi 23 avril 2001 au théâtre Varia à Bruxelles. Les porte-parole du comité de soutien, Isabelle Stengers et Mateo Alaluf, y ont pris la parole, ainsi que ceux des Collectifs et leurs avocats. La liste des signataires de l'Appel sera mise à jour régulièrement sur le site www.collectifs.net/comitedesoutien sur lequel se trouve le texte de l'Appel. Des écrivains, chanteurs, professeurs, philosophes ainsi que d'autres organisations ont déjà ajouté leur nom à la liste. Vous pouvez en faire de même en envoyant vos nom, prénom, le nom de l'organisme dont vous faites partie, votre adresse et éventuellement votre email au Comité de soutien, c/o Section de Bruxelles de la LDH, rue de Londres, 15 - 1050 Bruxelles, Belgique. Veuillez de préférence répondre par email à : comitedesoutiencce@collectifs.net. Vous pouvez également soutenir les inculpé-e-s financièrement via le compte 001-3248620-69 du Collectif Contre les Expulsions. Pour plus d'infos, rendez-vous au site web www.collectifs.net/comitedesoutien. Pour s'être opposée à son expulsion, Semira Adamu a été étouffée à mort le 22 septembre 1998. Pour avoir demandé asile à la Belgique, 74 Roms ont été piégés à Gand et déportés collectivement le 4 octobre 1999. Aujourd'hui encore, des demandeurs et demandeuses d'asile et des sans papiers sont quotidiennement incarcérés et expulsés dans la violence. C'est pour avoir participé à des actions non violentes visant à dénoncer et à entraver cette "politique", que 18 membres et sympathisants du Collectif Contre les Expulsions ont à répondre aujourd'hui d'un total de 22 chefs d'inculpation. Les étrangers sans papiers sont traités en criminels. Par ces inculpations, on fait de même avec ceux qui les soutiennent Après l'assassinat de Semira Adamu, le ministre de l'Intérieur avait désigné le Collectif Contre les Expulsions comme véritable responsable du crime. Au moment où va enfin être annoncé le procès des gendarmes au coussin (mais non de ceux à qui ils obéissaient), l'inculpation des résistants à la politique dont est morte Semira signifie-t-elle que sera renouvelée cette accusation obscène ? En tout état de cause, la procédure judiciaire engagée contre le Collectif est un exemple de procès politique à peine déguisé. Elle vise, en le criminalisant, à discréditer le mouvement contre les centres fermés et la politique d'expulsion des sans papiers, banalisant du même coup l'arbitraire administratif et la brutalité policière Nous affirmons notre solidarité avec l'action du Collectif. Nous refusons une "politique de l'immigration" qui se traduit par l'enfermement et les expulsions. Nous dénonçons la réalité d'une Europe forteresse. En conséquence, nous demandons l'arrêt des poursuites contre les militants anti-expulsion, la vérité sur la mort de Semira Adamu et la condamnation de ceux qui en portent la responsabilité politique et policière. Dans un contexte de criminalisation croissante des mouvements sociaux, nous rappelons que la contestation politique est un droit fondamental. - week-end d'initiatives en faveur de Mumia Abu-Jamal, Léonard Peltier et tous les prisonniers politiques - Meeting Mumia Abu-Jamal & Léonard Peltier le samedi 11 mai à 19 h dans les locaux de la CNT au 33, rue des Vignoles 75020 Paris (Métro: Avron ou Alexandre Dumas). Nous avons voulu faire de cette journée internationale d'actions du 12 mai en faveur de Mumia Abu-Jamal un week-end d'initiatives qui débutera le vendredi 11 mai par un meeting. Nous accueillerons tout spécialement pour ce week-end, Sonia Sanchez (ancienne membre du "Black Panther Party" qui a témoigné en faveur de Mumia lors du procès de 1981), Ramona Africa (représentante de "International Concerned Friends and Family of Mumia Abu-Jamal" et membre de l'organisation MOVE. Elle est la seule survivante adulte du bombardement de la communauté MOVE par la police, le 13 mai 1985, et a passé 7 ans en prison pour des raisons politiques), Bobby Castillo (Xicano/Apache Chiricahua, vivant en Californie, porte-parole international du Leonard Peltier Defense Committee, ancien membre de l'American Indian Movement (AIM), a passé 14 ans dans d'odieux pénitenciers fédéraux comme Lompoc ou Marion où il a rencontré Leonard Peltier), Sylvain Duez-Alesandrini (co-coordinateur du Leonard Peltier Defense Committee. Il suit l'affaire Peltier depuis 15 ans en France et est membre du Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques), Julia Wright (après un long parcours politique, notamment au sein du SNCC et des Blacks Panthers, elle est aujourd'hui membre-fondateur du collectif "Ensemble, Sauvons Mumia" et devint en 1996 coordinatrice du Comité de Soutien International à Mumia Abu-Jamal et aux Prisonniers Politiques aux États-Unis). Manifestation nationale du 12 mai à Paris, rendez-vous à 14h gare de l'Est pour aller à l'Ambassade des États-Unis L'objectif de ces journées du 11 et 12 mai est de : - se rendre plus visible sur la scène internationale, - démontrer qu'il existe plus que jamais un réel mouvement d'ampleur en faveur de la libération immédiate et sans condition de Mumia Abu-Jamal, - créer un véritable rapport de force qui soit à la hauteur des enjeux de l'affaire Mumia. Pour plus d'infos : - Comité de Soutien International à Mumia Abu-Jamal et aux Prisonniers Politiques aux Etats-unis, c/o Librairie Le Point du jour, 58 rue Gay Lussac, 75005 Paris, Tel & fax: 01 45 79 88 44 Email : gresist@wanadoo.fr - Groupe de Soutien à Leonard Peltier - LPSG-France, c/o CSIA, B.P 372, 75526 Paris Cedex 11. Tél: 01.43.73.05.80. Fax: 01.43.72.15.77 (attn CSIA) Email : lpsg-france@bigfoot.com - la justice allemande se relance dans des procès anti-terroristes - En décembre 1999, une centaine de flics (parmi eux une unité anti-terroriste) ont débarqué au centre politique et culturel alternatif de Mehringhof. Ils cherchaient des armes et des explosifs sans succès. Depuis Harald Glöde (membre de la société de recherche sur la migration et les refuges), Axel Haug (concierge du Mehringhof), Sabine Eckle (employée dans une galerie) se trouvent en détention préventive, Mathias Borgmann, directeur de l'office académique d'échanges internationale de l'université de Berlin a été arrêté 5 mois plus tard. Il leur est reproché, ainsi qu'à Rudolf Schindler et Lothar Ebke (Lothar se trouve actuellement au Canada et l'Allemagne demande son extradition) d'avoir été membre des cellules révolutionnaires "Rote Zellen". Les 6 auraient participé vers la fin des années 80 - début 90, à des attentats revendiqués RZ et qui étaient destinés à lutter contre les expulsions dans les pays de torture et de persécution et contre la construction de la forteresse Europe. L'accusation porte principalement sur la participation à une organisation terroriste selon le paragraphe 129a et des attentats à l'explosif : Un attentat contre le bureau central des ASSEDIC pour les demandeurs d'asile de Berlin le 6 février 1987, un attentat contre le monument de la victoire de Berlin (Siegessaüle) en 1991. Les 4 principaux inculpé-e-s seraient responsables des attaques contre Harald Hollenberg, qui était à l'époque le directeur de l'office pour l'immigration et contre Günter Korbmacher, le juge du tribunal administratif. Tous deux ont reçu une balle dans le genou en octobre 1986 pour l'un et en septembre 1987 pour l'autre, mais l'accusation pour ces deux faits devrait être annulée car pour des lésions corporelles il y a prescription au bout de 10 ans. Pourtant il n'en est pas ainsi pour l'instant puisque la justice met cet argument sur le tapis pour démontrer le caractère terroriste des RZ. Le témoin principal qui accuse les quatre a été libéré depuis un petit moment déjà. Tarek Mousli, épargné de la détention depuis avril 2000, a reçu 2 ans avec sursis en décembre 2000. Un an plus tard il était toujours considéré comme leader des RZ. Après son arrestation il a fournit à la justice allemande des pages et des pages de procès verbaux d'interrogatoire, racontant son appartenance à une prétendue "cellule Berlinoise". En se déclarant coupable et en accusant les six personnes incarcérées en ce moment, Mousli s'est acheté sa liberté, se fait payer 2400 DM par mois par l'office judiciaire d'Allemagne en plus des frais pour le loyer, les assurances, le téléphone, la voiture. Le procès se base donc sur les déclarations d'un témoin qui est entièrement dépendant, en ce qui concerne sa liberté et ses moyens de subsistance, de l'accusation et de l'office judiciaire. Depuis le 22 mars, le procès contre Sabine E., Mathias B., Harald G. et Axel H. est en route. Les observateurs et les observatrices sont fouillé-e-s minutieusement, même les chaussures sont examinées. Malgré toutes ces précautions, dès les premiers jours du procès le nombre de personnes venues soutenir était assez grand, une délégation d'observateurs-trices internationales était également présente au procès. L'état de santé de Sabine E. a été aggravé par la détention. Elle ne pèse plus que 43 kilos et on sent qu'elle a du mal à se concentrer sur le procès. Même si les accusés sont en détention préventives depuis plus d'une dizaine de mois, le tribunal prend le temps d'interroger le témoin principal, Tarek Mousli. La défense pense que cette manœuvre sert uniquement à préparer Tarek M. au procès et de garder en prison le plus longtemps que possible les "accusés". La façon d'agir des services de sécurité de l'état Allemand, ne peut-être tolérée du fait que les personnes accusées sont rendues responsables de délits qui, pour une bonne partie, ont leur délai de prescription dépassé, et que les arrestations se basent sur les témoignages contradictoires d'une personne rendue peu crédible du fait des conditions dont elle bénéficie de la part de la justice Allemande. Le 28 mars 2001, le tribunal de Paris a refusé d'extrader Sonia S. et Christian G. qui avaient été arrêté-e-s sous la pression de l'État Allemand. La justice Allemande leur reproche d'avoir participé à des attentats à l'explosif contre le château de Heidelberg dans les années 1977 et 1978. Sonia S. est en plus accusée d'avoir participé à l'attaque de la conférence des ministres À Vienne en 1975. Le tribunal de Paris a décidé que ces délits étaient proscrits et qu'une extradition était impossible. Comme le parquet a également refusé pour la même raison, il est probable qu'elle rentrera bientôt en vigueur et que Sonia S. et Christian G. pourront se déplacer librement en France. Depuis, le soutien axe sa lutte sur l'annulation du mandat d'arrêt. Le procès des 4 a lieu tous les jeudi et les vendredi jusqu'à mi-juin à peu près à 9 heures, Landgericht Moabit, Turmstrasse 91, salle 500. Adresse postale de Axel H., Harald G., Sabine E., Mathias B. : c/o Aktenzeichen 1 - 4.2000, Kammergericht Berlin, 1. Strafsenat, Elßholstraße 30-33, 10781 Berlin Solidarité :soli-Büro im Mehringhof, Gneisenaustr. 2a, 10781 Berlin, Allemagne. Siteweb (déroulement du procès et solidarité) : www.freilassung.de - brèves - - USA : la prisonnière américaine Karen Horning a besoin de soutien. Le journal américain "We never sleep" de l'Anarchist Prisoner Legal Aid Network informe dans son dernier numéro de la dégradation inquiétante de son état de santé. Elle est gravement malade et pourrait mourir si elle n'est pas libérée, et si un traitement médical approprié (incompatible avec la détention) ne lui est pas accordé. Vous pouvez écrire au directeur de la prison ou lui envoyer une lettre type distribuée sur le net, ou en nous écrivant. "Si suffisamment de monde écrit à Kathleen Hawk-Sawyer (directeur de la prison) ou à Karen Horning, nous pourrions être capable de la faire sortir...". - infos et lettre-type : APLAN, 818 SW 3rd Ave, PMB #354, Portland OR 97204, USA. E-mail : aplan@tao.ca - direction de la prison : Kathleen Hawk-Sawyer, Director Bureau of Prisons, 320 First Street NW, Washington DC 20534, USA. - pour soutenir Karen : Karen Horning #00644-049 CC5, FMC Carswell, PO Box 27137, Ft. Worth, TX 76127, USA. - RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : les poursuites à l'encontre de deux anarchistes, Milan Naplava et Jindra Lumbach, ont été interrompues (voir bulletin #14). Ils avaient été inculpés pour avoir jeté des oeufs sur Madeleine Albright lorsque celle-ci s'est rendue à Brno. Cette action avait été menée pour protester contre les bombardements de l'OTAN contre les populations de Yougoslavie et contre l'impérialisme américain. Milan et Jinda avaient alors été arrêtés et inculpés pour outrage. Le juge (???) a déclaré que cette "attaque à l'œuf" représentait l'opinion de nombreux tchèques dans son verdict, les rendant ainsi "non-coupables". D'autre part, le 3 avril s'est déroulé un nouveau procès en relation avec les manifestations anticapitalistes des 26/27 septembre 2000 à Prague. Deux espagnols, Salvador Azcon et Miguel Oliv, ont été condamnés à 2 ans d'interdiction de territoire pour "destruction de propriété" et "hooliganisme" (?). Ils n'étaient pas présents lors de leur procès. Le juge a déclaré qu'"avec certitude, ils ont jeté des pierres sur les vitres de l'Interbank", ce qui a causé 125 $ de dommage. D'autres procès toujours en relation avec les événements du 26/09/00 doivent suivre : celui de K. Olejnik (qui aura lieu en Pologne), et bien d'autres. Récemment, 2 tchèques ont été condamnés à de la prison avec sursis pour "attaque contre des policiers". Actuellement, personne n'est en prison du fait des manifestations de Prague contre le F.M.I. et la BM. - STRASBOURG : concert de soutien aux FTP (12 mai), cette fois-ci à Strasbourg, dans le cadre des journées antifascistes (renseignements : http://www.antifa.fr.st ; e-mail : antifa@noos.fr) : - vendredi 11 mai : vidéo-débat à 19h00 à la "Maison des Associations", place des Orphelins. - samedi 12 mai : concert avec Ya Basta !, René Binamé, Rotex Blue au CAJ Molodoï, 19 rue du ban de la Roche, à 21h00. Entrée : 30 F - dimanche 13 mai : 15h30, conférence au Troc'café, 8 Faubourg de Saverne. - PARIS : encore un concert de soutien aux FTP le 13 mai à 17h au CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, avec Igor Ringard et Mireill de Guingois (anarco-musette), La Compagnie Jolie Mome (choral officielle de la Commune de Paris) et d'autres festivités que vous connaîtrez en allant sur : www.musictrad.com/riton/index.html - ESPAGNE : début avril, la troisième section de la Chambre Pénale de Madrid a rejeté le recours des avocats d'Edoardo Garcia Macias contre le mandat de dépôt prononcé par la juge Teresa à son encontre le 27 décembre dernier et contre l'avis des autres juges qui instruisent cette affaire. La défense d'Edu demandait sa mise en liberté préventive à cause de la "la fausseté de la plupart des actions policières" dans la procédure. La thèse d'un complot contre l'État espagnol orchestré par des prisonniers FIES et impliquant Edu à l'extérieur a de nouveau été avancée, et relayée dans un article du 2 avril paru sur le journal "El Mundo". Infos, tracts, carte postale de solidarité à renvoyer aux juges disponibles à notre adresse, dans l'intention de mobiliser de monde en France en soutien à Edoardo. - POLOGNE : à nouveau les comités de soutien au prisonnier antifasciste Tomek Wilkoszewski vous demande de faire des gestes de solidarité. La cour de cassation ayant récemment rejeté sa liberté, aucun recours ne lui est possible... à part la grâce présidentielle. Rappel : Tomek a été condamné à 15 ans de taule pour avoir tué un néonazi, lorsqu'un groupe de razés, particulièrement abondant en Pologne, l'a violemment pris à part. Le comité de soutien propose d'envoyer des lettres au président de Pologne (rien que lui) en insistant sur la montée des groupuscules nazillons en Pologne, des agressions d'extrême droite et du droit de se défendre. Envoyez des mails à listy@prezydent.pl et une copie à soja2@poczta.onet.pl - MARK BARNSLEY est toujours détenu à la prison de Wakefield où il n'a rien de plus à faire que dans aucune autre prison. Sa campagne de soutien se développe sensiblement tant au niveau international que national. Dernièrement, de nouveaux comités de soutien se sont montés notamment à Londres, permettant ainsi à sa campagne de s'investir sur le terrain de l'action. Plusieurs manifestations sonores ont eu lieu devant la prison où il est détenu depuis le 1er février afin de réclamer sinon sa libération immédiate et légitime, son transfert vers une autre prison à proximité de ses attaches familiales (rappelons que Mark est père de trois enfants), telle la prison de Lancashire. Cependant, le fait que Mark persiste à refuser tout compromis afin d'obtenir sa libération (comme la liberté conditionnelle) lui vaut d'être harcelé quotidiennement par les autorités de la prison. Notons que cette prison comporte un taux élevé de prisonniers détenus pour crimes sexuels, lieu qui a été délibérément choisi dans le but de dépeindre Mark comme un dangereux détenu et ainsi justifier les mauvais traitements dont il fait l'objet. Une nouvelle manifestation a eu lieu le 22 avril devant la prison à l'occasion de 48 heures de grève de la faim menées par Mark afin de soutenir son action. Entre temps, son cas a de nouveau attiré l'attention de divers individus comme des membres hauts placés de l'église protestante. Mark est plus que jamais déterminé à poursuivre sa lutte pour obtenir sa libération et a besoin de notre soutien dans le combat qui l'oppose aux différentes administrations britanniques. Pour suivre l'évolution de sa campagne, aller au site web www.freemarkbarnsley.com. Nous rappelons qu'une brochure en anglais sur le cas de Mark et en soutien à sa campagne est disponible à notre adresse pour 20 francs + 4,20 francs de port. Une version française sera également disponible dans quelques semaines. - MEXIQUE : la poulaille mexicaine a arrêté pendant le mois d'avril Al Taher Bassam un autrichien présumé auteur d'attentats à l'explosifs en Autriche, et considéré par le procureur comme la cinquième personne la plus recherchée par Interpol. Al Taher Bassam est poursuivi par les juges autrichiens pour sa participation à un attentat contre un pylône à haute tension, lors duquel deux de ses camarades ont trouvé la mort. Il était lié à une organisation anarchiste et à un groupe de palestiniens de la gauche radicale. Il a été incarcéré dans la petite ville de Tonala, dans l'État du Chiapas, où il tenait un restaurant. Son arrestation fait suite à une opération policière orchestrée par les polices autrichiennes et allemandes, dans le but de l'extrader. Bassam est également l'objet d'une enquête sur sa possible implication dans 5 autres actions à l'explosif entre 1988 et 1991 contre des entreprises autrichiennes et des voies de chemin de fer. - ALLEMAGNE : la situation du prisonnier antifasciste Thomas Meyer-Falk ne va pas en s'améliorant. Thomas fait en effet toujours l'objet d'une censure rigoureuse du courrier rentrant et sortant qui vise à le priver de tout soutien et à empêcher une véritable campagne de se développer à l'extérieur. Tout document à caractère politique est systématiquement saisi ainsi que diverses interviews faites avec Thomas en vue d'être publiées. Il est donc clair que l'administration allemande cherche ni plus ni moins à le couper des organisations militantes et à le faire oublier par ces dernières. En effet, elles auraient une "mauvaise influence sur le comportement de Thomas" qui demeure en isolement "parce qu'il est un détenu dangereux". Les entraves faites à ses communications avec l'extérieur rend l'organisation du soutien difficile en dépit des nombreuses requêtes présentées par Thomas devant différentes cours pour obtenir l'arrêt de la censure et de l'isolement auquel il est soumis depuis un nombre incalculable de mois. Dernièrement, Thomas a déposé un appel devant la Cour pour protester contre les discriminations relatives à la censure. En effet cette dernière s'appliquerait rigoureusement à l'égard des prisonnier-e-s antifascistes ou d'opinion tandis que leurs ennemis d'extrême droite ne rencontreraient pas de problèmes majeurs à recevoir les publications les intéressant, et ce dans un pays qui a connu l'apogée en matière de politique d'extermination ethnique. Nous vous invitons donc à soutenir Thomas dans ses démarches pour sa liberté d'opinion en écrivant aux autorités allemandes, en particulier les organisations qui ont fait l'objet de censure lors de leur échanges avec notre camarade, en précisant la nature des documents confisqués et en exprimant votre indignation à l'égard de telles mesures. Il s'agirait dans un premier temps de montrer que Thomas n'est pas seul et complètement isolé et qu'il y a bel et bien des gens qui sont derrière lui pour le soutenir. Les lettres de protestation, les pétitions, etc. peuvent être adressées à : - Justizminister Professor Groll, Postfach 103461, 70029 Stuttgart, Allemagne. Fax : 0049-711-279-2264 - Justizvollzugsanstalt Bruchsal, Shonbornstr. 32, 76 646 Bruchsal, Allemagne. Fax : 0049-7251-788-299 - HOLLANDE : 5 kurdes sont en grève de la faim depuis le 5 Février 2001 pour protester contre une mesure anti-migration du gouvernement hollandais qui vise à extrader 9000 kurdes dans la zone du Kurdistan dominée par l'Irak, sous prétexte que cette zone serait une "réserve" sûre pour les réfugié-e-s kurdes. Cette grève est un ultime appel à la mobilisation pour s'opposer aux politiques de l'Europe forteresse qui n'a aucun scrupule à extrader des milliers de réfugié-e-s dans des zones où la guerre civil fait rage. L'un des grévistes a tenté de s'immoler par le feu tandis que ses compagnons ont déjà perdu vraisemblablement plusieurs dizaines de kilos, urinent du sang, ont des pertes de conscience, et présentent une quantité d'autres symptômes qui expriment la dégradation extrême de leur état de santé. Les grévistes vont droit à la mort si aucune réaction de la part de la société civile ne se manifeste immédiatement, une mort dont seules les autorités hollandaises et leur grand manitou l'union européenne sont responsables. Plus d'infos en écrivant à : De Fabel Van de Illegaal, Koppenhinksteeg 2, 2312 HX, Leiden, Hollande. Email : info@defabel.nl - CANADA : lors du sommet interaméricain de Québec, des affrontements entre manifestant-e-s et robocops se sont terminés par l'arrestation de plus de 450 personnes. La ville était véritablement en état de siège, une prison avait été spécialement vidée dans l'intention d'accueillir les futures victimes du déploiement policier. Dans la préparation du dispositif policier et de la répression, les pires méthodes ont été employées afin de criminaliser et neutraliser des groupes activistes avant le sommet. Ainsi à Montréal, 5 membres du Mouvement Germinal ont été arrêtés suite à une rafle policière les 17 et 18 avril. Ils ont été écroués et le 23 avril, le juge a refusé de leur accorder la liberté avant leur passage devant la Cour le 22 mai. Lors de cette audience, deux autres membres de Germinal ont été libérés sous caution et sous des conditions draconiennes, qui impliquaient de ne pas se rendre aux manifs. Les 7 accusés de Germinal doivent répondre de "complot en vue de commettre un méfait pouvant causer un danger réel pour la vie des gens", de "possession de d'explosifs" et de "vol et recel de matériel militaire d'une valeur de moins de 5000 $". Une campagne médiatique contre les 7 inculpés a débuté lorsque les policiers ont déballé devant les journalistes le matériel saisi lors de perquisitions la veille et l'avant-veille (bombes fumigènes, masques à gaz, boucliers, presse anarchiste etc., bref, des preuves en béton). C'est suffisant pour que les enquêteurs insinuent un caractère terroriste au groupe Germinal, qui ne prévoyait que de tenter d'enfoncer la clôture au cas où leur soit refusé de pénétrer dans le périmètre de sécurité. Bien entendu, leur plan était bien moins dangereux pour la sécurité des autres que la brutalité policière qui a marqué ce sommet et causé de nombreux blessé-e-s du côté des manifestant-e-s. Le groupe Germinal, qui ne se revendique pas d'une tendance idéologique précise mais englobe en son sein divers luttes radicales, était surveillé et infiltré depuis décembre 2000. Au moins deux mouchards étaient dans le groupe, dont l'un avait non seulement incité les activistes à s'armer davantage, mais avait également fourni une partie du matériel. Il a été révélé que bien d'autres groupes ont été infiltrés dans le but de les démanteler peu avant le sommet. Six équipes de 5 agents double chacune ont été dépêchées par la police canadienne, ce sont donc sûrement des centaines d'opposant-e-s qui ont été surveillée-e-s de très près. A chacun d'en tirer ses conclusions, l'infiltration n'étant pas une spécialité d'outre-Atlantique. Lors des divers sommets capitalistes en Europe l'année dernière, les agents provocateurs n'ont pas manqué. Les taupes guettent également. Voilà l'adresse des 5 membres de Germinal toujours incarcérés. Écrivez leur : Mario Bertoncini 04.2.78 ; Alex Boissonneault 14.4.79 ; Roman Pokorsi 09.11.78 ; Victor Quentin 23.2.80 ; Serge Vallée 03.8.79 ; tous à : Centre de détention de Québec, 500 rue de la Faune, CP 7130, Charlesbourg Québec, G1G 5E4 Canada. Soutien financier : Yanik Sévigny, 2265 Pie IX #1, Montréal, Québec, Canada. Infos : germinal@hotmail.com --- Les brochures suivantes sont disponibles (toutes en français) à notre adresse pour Prix Libre + 4.20 F de port - Textes de Prison d'Ali Khalid Abdullah (20 p., 8 textes de ce prisonniers anarchiste afro-américain) - Interview avec le Comité de Lutte Contre la Barbarie et l'Arbitraire (20 p., interview réalisée en juin 99 sur la situation des prisonnier-e-s de la résistance libannaise dans les prisons israéliennes et dans l'ancien bagne de Khiam au Sud-Liban) - Control Unit Prisons (32 p., les prisons de sécurité maximale, isolement carcéral et privation sesorielle aux USA) - Interview avec le Collectif des Prisonnier-e-s des Cellules Communistes Combattantes ( 24 p., réalisée en 1995 par l'ABC-gand) - Interview avec le Collectif des Prisonnier-e-s d'Action Directe, 1ère Partie, Lutte Armée ( 36 p. réalisée ces 2 dernières années par l'ABC-Gand) - Action Directe : ÉlÉments Chronologique (36 p., chronologie sur l'évolution d'AD, utile pour une meilleure compréhension de l'interview ci-dessus) --- L'Anarchist Black Cross est une fédération internationale de groupes autonomes dont le but est l'abolition définitive du système carcéral. Nous n'y arriverons pas du jour au lendemain et l'ABC propose dans un premier temps une soutien aux prisonnier-e-s anarchistes, gauchistes, révolutionnaires, sans-papiers, victimes d'agressions racistes, sexistes, policières (emprisonnées pour s'être défendues), victimes de faux témoignages ou de machinations politico-judiciaires, etc. Nous encourageons les lectrices et lecteurs à écrire aux prisonnier-e-s, nous collectons des fonds pour apporter un soutien financier aux détenu-e-s ou pour les aider à couvrir les frais de défense, nous diffusons des infos sur un bulletin mensuel et sur la feuille d'info Maloka, nous organisons des actions de solidarité. Contactez-nous pour recevoir des tracts de présentation, des bulletins précédents, ou tout simplement pour en savoir plus. ABC-Dijon, Maloka, BP 536, 21014 Dijon Cedex, France E-mail : maloka@chez.com Site Web : http://www.chez.com/maloka/