BULLETIN ABC/CNA-Dijon # 28 - juin 2001 - gratuit, dons appréciés soutien : chèque à l'ordre de Maloka "Si l'innocent-e mérite notre solidarité, le/la coupable la mérite encore plus" Le bulletin est sorti avec un peu de retard mais les derniers évènements (locaux et internationaux) ont pris le pas sur la mise en page. Il est pour nous un fait que les médias institutionnels continuent de passer sous silence alors que les actes parlent d'eux même : La lutte des familles et des prisonnier-e-s politique en Turquie continue. La mobilisation internationale ne doit donc pas retomber pour faire sortir de l'isolement médiatique la lutte des prisonnier-e-s politique turcs et pour lever le voile sur une pratique destructrice qu'est la torture blanche. La mobilisation pour soutenir Eduardo est aussi une grande preuve de la solidarité internationale puisque des actions et des collectifs de soutien se font et se créent un peu partout. Le problème des prisons est un sujet toujours aussi brûlant, les derniers évènements, 2 tentatives d'évasion dont une réussit en un mois, le démontre bien. Mais à cela, quelle est la revendication des matons en grève actuellement; "Il nous faut plus de moyens pour lutter contre l'insécurité dans les prisons ", mais quels sont les moyens pour les détenus de se protéger des violences (physiques et/ou morales) carcérales. Avant de crier à l'insécurité, n'y aurait-il pas à entreprendre une remise en cause de l'utilité du système carcérale d'une manière générale ? Une fois de plus, lors de la tentative d'évasion de Fresnes, ce sont les actes des prisonniers qui ont été condamnés sans tenir compte à aucun moment de ce qui les a poussés à agir. Salut Rouge et Noir ! - liberté pour Eduardo, assez de montages policiers ! - QUI EST EDUARDO GARCIA MACIAS ? Eduardo Garcia Macias est un jeune anarchiste qui était, avant son arrestation, très impliqué dans les activités des lieux occupés, dans la lutte anti-mondialisation, et dans le groupe madrilène de l'ABC. Il a participé, entre autre, de très près aux manifestations d'appui aux prisonniers espagnols en lutte contre le régime d'isolement FIES, et rendait visite à des prisonnier-e-s anarchistes bien peu appréciés des autorités. Pour cela, mais aussi pour intimider le reste du mouvement et empêcher que la lutte anti-FIES s'étende socialement, il a été la cible d'un montage policier. Suite à une perquisition truffée d'irrégularités, la police prétend avoir découvert à son domicile 40g de poudre et l'accuse de l'envoi de 7 colis piégés à des journalistes et à des politiciens. Il est maintenu en préventive depuis 6 mois à cause d'une seule juge et contre l'avis des autres. Les enquêteurs prétendent même que Edu fait parti d'une organisation fantomatique dont les "chefs" seraient des prisonniers anarchistes insurrectionnalistes détenus dans l'État espagnol, et dont Edu serait un exécutant. Des accusations toutes aussi ridicules les unes que les autres. Edu a toujours affiché publiquement son militantisme et son soutien aux détenu-e-s, son incarcération n'est qu'une tentative de plus d'attaquer l'Idée de révolte sociale. Une campagne internationale de soutien a été lancée. Des infos plus détaillées et des cartes postales sont disponibles à notre adresse. Des actions de solidarité ont eu lieu en Autriche, à Amsterdam, en Grèce, au Canada et à Prague. Le 24 mai, Eduardo passait devant la juge Palacios sur la question du renouvellement de son mandat de dépôt. Nous ne connaissons pas les résultats à l'heure où nous tapons ces lignes. Nous reproduisons à la suite sa déclaration relative à une grève de la faim de 5 jours qu'il a menée à la fin du mois d'avril pour protester contre l'acharnement judiciaire contre les anarchistes. DÉCLARATION DE GRÈVE DE LA FAIM "Le 17 avril, 5 mois se sont écoulés depuis mon entrée en prison. 5 mois de punition pour avoir eu l'audace de demander un monde meilleur et tenter de le construire sans d'autres armes que la solidarité et l'espoir, 5 mois de harcèlement pour ne pas me taire devant l'injustice et l'inégalité. Pour ceux qui construisent des alternatives à l'exploitation et à la misère que les oligarchies politiques et économiques nous imposent, la répression et les montages ne sont en rien une nouveauté. Lorsque les gens exigent la justice, recherchent la liberté, quand ils crient la vérité, l'État réagit toujours avec la même lâcheté. Je n'ai envoyé aucun colis piégé, ceux qui me connaissent et ceux qui ont provoqué ce montage le savent bien. Ce type de montage répressif n'a pas pour objectif uniquement d'emprisonner une ou plusieurs personnes "gênantes", mais de criminaliser et intimider les mouvements sociaux. Dans cette affaire, ils veulent en finir avec le vaste mouvement social qui défend les droits et la dignité des personnes emprisonnées, plus concrètement avec ceux qui y participent dans une perspective libertaire. Le vrai danger pour cet État qui se fait appeler "de droit" ne sont pas ces pétards qui injustement, grâce au mensonge et aux preuves fabriquées, me sont imputés, mais la Force des voix solidaires qui se lèvent contre le macabre et illégal régime FIES, contre la cruelle politique pénitentiaire de dispersion qui maintient des centaines de prisonniers et de prisonnières (pas seulement les basques, eh oui !) à 300, 500 et même 1000 kilomètres de leurs êtres chers, pour la libération des personnes détenues atteintes de maladies graves et/ou incurables, pour la dignité, contre la torture, pour un traitement efficace et humain, contre les vexations et l'arbitraire. Ces justes revendications, bien qu'étant clairement reflétées dans la législation et dans les traités sur les Droits de l'Homme signés par l'État Espagnol, continuent de ne pas être écoutées. Nous n'arrêterons pas de réclamer Justice, Égalité, Dignité et Liberté, peu importe combien ils nous menacent avec leurs bâtons, leurs montages, leurs prisons. Aujourd'hui 26 avril, j'entame une grève de la faim qui continuera jusqu'au 1er mai. Cinq jours de jeûne pour protester contre mes 5 mois d'incarcération légale et exiger ma remise en liberté immédiate, et un jour de plus, le 1er mai, comme hommage aux compagnons assassinés par l'État nord-américain le 1er mai 1886 et en soutien aux revendications que les compagner@s de la CNTvont exprimer dans la rue ce jour." Contact (écrire en espagnol ou en anglais) : Eduardo Garcia Macias, Modulo 4, CP Madrid 5 Soto Del Real, 28791 Soto Del Real, Madrid, Espagne. - prisonniers politiques bretons - Déclaration du prisonnier politique breton Gérard Bernard "Voilà quelque temps que je ne me suis pas exprimé, c'est pourquoi je prends le stylo aujourd'hui. Je voulais moi aussi faire un petit point de l'affaire dite de Plévin, vue de mon côté. Tout d'abord je rejoins Gaël dans ses constats qui sont les mêmes pour moi. Je suis détenu depuis maintenant 18 mois, et rien ne me paraît bouger du côté judiciaire. Mon mandat de dépôt a été renouvelé le 10 novembre dernier, et depuis rien, pas de convocation chez le magistrat instructeur. Excepté mes visites fréquentes à la cour d'appel pour mes demandes de libération provisoire, je reste dans la prison de Fleury. J'ai déposé pas moins de 53 demandes de liberté, je suis passé 25 fois devant la cour d'appel. J'ai tout entendu, j'ai tout subi, les fouilles à nu répétées, les tentatives d'humiliation, les réflexions désobligeantes, les attaques verbales du procureur etc. Mais le meilleur reste ma dernière visite à cette cour. Lundi 9 avril, j'ai donc été extrait, je ne me faisais aucune illusion, j'y suis allé comme chaque fois afin de donner ma vision des choses. Dans ses réquisitions, après les sempiternelles raisons de ma détention portant sur ma dangerosité supposée, le procureur annonce "que ma représentation devant le tribunal ne pose pas de réel problème", mon sang ne fait qu'un tour, je commence à rêver. Mais il continue : "Seulement il ne serait pas bon qu'il n'y ait personne dans le box lors du procès". Encore une fois, je me retrouve vidé de tout espoir. Il est clair pour moi que ma participation à cette affaire (qui, je le répète, ne s'est bornée qu'à fournir des appartements à un ami sans connaître l'utilisation qui en serait faite et à posséder deux revolvers très anciens) va se résumer à être le bouc émissaire idéal, ma condition sociale, mes activités politiques et syndicales ainsi que mon refus de divulguer des informations font que je suis condamnable à merci. Qu'est-ce que 10 ou 15 ans de prison pour un révolutionnaire contestataire comme moi ? Rien, si ce n'est que 10 ou 15 ans de tranquillité pour une société bien pensante. Dans le cas de délinquance de droit commun, de tels faits se résumeraient au maximum à deux ans de détention. Lorsque Gaël dit que sa captivité est due à son engagement politique et son appartenance de classe, ce n'est que la triste vérité, je le constate à chaque fois. J'espère que les gens qui lisent ces lignes comprendront que l'affaire dite de Plévin et celle dite de Quévert ne sont en fait que des dossiers vides de tout fondement, dans lesquels des militants engagés se retrouvent les jouets d'une justice de classe. Vive la lutte des classes ! Vive la lutte de libération nationale ! Vive la Bretagne libre et indépendante !" Gérard Bernard - prisonnier politique breton Fleury-Mérogis, 20/04/01 Morlaix : action de solidarité avec les prisonniers politiques bretons Samedi 12 mai, vers 11 heures, 28 militants des C.A.R.B. (Coordinations Anti-répressives de Bretagne) de Morlaix, Brest et Guingamp investissent la mairie dont Marylise Le Branchu, Garde des Seaux de la République Française est conseillère municipale (elle s'était présentée aux dernières élections municipales et comme elle a été élue, farce du non-cumul des mandats oblige, elle a abandonné son poste de maire). Des banderoles sont déployées et des centaines de tracts distribués. Vers midi, le mot est passé à qui veut bien l'entendre qu'un hublot permet d'accéder au balcon du deuxième étage. 8 personnes s'y barricadent et donc s'y enferment dehors ! Une banderole "Liberté pour les prisonniers politiques bretons" s'installe à la vue de la populace et le drapeau français dégringole nonchalamment de son fier sommet jusqu'à même le sol. Entre-temps Le Branchu est mise au courant et se résout contre toute attente à venir discutailler avec les occupants. Une délégation d'une douzaine de "contestataires" s'en va tailler le bout d'gras avec la Ministre. Vers deux heures, l'entrevue se termine, Marylise file, elle est attendue. L'entrevue, on s'en doute, ne changera rien. Les 8 occupants sur le balcon s'apprêtent à passer la nuit à la belle étoile. En bas, une quinzaine de personne restée en soutien contacte d'autres militants pour organiser des relais afin de leur tenir compagnie. A 8 heures et demi, la grande échelle des pompiers arrive devant la mairie et avec elle, 8 membres du GIPN (groupe d'intervention de la police nationale) tout droit débarqués de Rennes. Ils délogent les occupants du balcon en moins de cinq minutes. Les militants seront conduit au commissariat et libérés dans la foulée. Communiqué de presse de la CARB LE PRISONNIER POLITIQUE BRETON ALAIN SOLE EN DANGER: LIBERATION IMMEDIATE! Le détenu politique breton Alain Solé refuse l'alimentation qui lui est proposée part l'administration de la prison de Fresnes (France). Il entend ainsi protester contre le manque de soins dont il est victime. Il souffre en effet du diabète. La Coordination Anti-Répressive de Bretagne apporte son soutien à Alain Solé et exige sa libération immédiate. C'est l'Etat français qui sera coupable en cas de nouvelle détérioration de la santé d'Alain Solé. Adresse des prisonniers : - Arnaud Vannier, 272336 T 2/246, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Gaël Roblin, 273 196 A 222, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Pascal Laizé, 273 195 D 321, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Stéphane Philippe, 273 209 D 117, 42 rue de la Santé, 75674 Paris Cedex 14 - Christian Georgeault, 890 826, 3/179, MAH, 94261 Fresnes Cedex - Alain Solé, 9045 B2 S 217, MA de la Seine-St-Denis, avenue Vauban, 93422 Villepinte Cedex - Gérard Bernard, 289 703V D314, D4, MAH, 91705 Fleury-Mérogis Cedex - texte du "collectif itinérant" - NON AUX CAMPS DE LA MORT À LA FRANCAISE ! Peine jusqu'à la mort. Depuis 1981, on est passé de la peine de mort par décapitation à la peine jusqu'à la mort : - par l'allongement des peines prononcées par les tribunaux ; - par le refus de libérer les prisonnier-e-s quand ils/elles atteignent la date de leur libération conditionnelle, mesure pourtant prévue par la loi ; Il s'en suit un allongement important de la durée de présence en prison, d'où la multiplication des cas de décès de prisonnier-e-s - par vieillesse ; - par maladies (aggravées par l'insuffisance ou l'absence de soins) ; - par suicide (l'arbitraire, les humiliations y étant une incitation directe) Des lieux de privation momentanée de liberté, les prisons, en particulier les centrales, tendent à se transformer en camp de la mort. Déportations Pour réaliser ce programme politique de transformation des prisons, en particulier des centrales, en camps de la mort, les directions, qui ont besoin de la soumission des prisonniers pour y parvenir, ont recours, contre la résistance des prisonnier-e-s à ce programme, à l'arbitraire des moyens de pression et de répression tels que : - mitard ; - isolement ; - entrave aux soins ; - violences physiques ; - refus de parloirs ; - refus de permission ; - refus de conditionnelles ; - déportations de centrale à centrale ou de centrale à maison d'arrêt : . à un rythme qui peut être très rapide : au bout de 2 mois, voir au bout d'un mois de présence dans une centrale . le plus loin possible d'où vivent les proches - c'est un véritable exil intérieur. Certains cadres (directeurs ou chefs) le disent ouvertement : "Si vous continuez à nous emmerder, je vous fais transférer de l'autre côté de la France. Pensez aux conséquences de longs voyages sur la santé de votre bébé, de votre femme enceinte, de vos parents âgés. Sans compter les frais !" En prison, l'arbitraire fait force de loi. D'autant plus que, dans tous les conflits, le ministère ouvre les directeurs régionaux, qui couvrent les directeurs de prisons, qui couvrent les matons fascistes que continue à recruter le ministère "socialiste". L'an 01 L'an 2001 a "bien" commencé : par une répression plus caricaturale que jamais dans les centrales. Des prisonniers, sociaux et politiques des centrales de Clairveaux, Moulins, Poissy (peut-être d'autres centrales) ont été déportés sur les M.A. de la région parisienne pour avoir légitimement résisté à l'arbitraire quotidien et à la transformation des centrales en camp de la mort. Ils appellent tou-te-s les prisonnier-e-s (socia-ux/les et politiques fraternellement unis) à la résistance. Car : à l'arbitraire, une seule solution : la résistance ; à la répression contre la résistance, une seule solution : la résistance. Se trouvant actuellement situés sur l'itinéraire entre les centrales d'où ils viennent et les centrales où ils iront, ils se sont constitués en Collectif Itinérant - Venant de Clairvaux : Olivier André, affecté à Fleury-Mérogis, 299489G - D3/G1-41 - Venant de Moulins : Ernal Jakes, affecté à Fleury-Mérogis, 299545T - D3/D3-12 - Venant de Poissy : Quimbre Roger, affecté à Fleury-Mérogis, 299785 - D3/G3-01 (adresse de Fleury : 7 av. des Peupliers, 91705 Sante Geneviève des Bois Cedex) PS : le collectif s'est formé en soutien à la lutte contre l'arbitraire des inspections physiques humiliantes qui ont cours à Fresnes : soutien à Dédé Kily, venant de Clairvaux, en grève de la faim. - nouvelles du massacre de l'État turc - Des nouvelles toujours aussi alarmantes nous arrivent de Turquie. Les grèves de la faim continuent, la torture s'exerce maintenant dans les hôpitaux dans l'indifférence générale. Certains se plaignent du silence de l'Europe (?). Qu'attendre des pays démocratiques de l'Ouest qui eux-mêmes bafouent en permanence les droits de l'Homme et pratiquent également la torture contre leurs prisonnier-e-s politiques ? C'est plutôt le silence des "grands" militants qui est alarmant. On trouve toujours de bonnes raisons de ne pas soutenir les prisonniers turcs, de se ranger du côté des hypocrites. Pendant la fin du mois de mai, Esma ASLANBOGA était torturée comme les autres dans un hôpital en Turquie par l'intervention médicale forcée. Alors que cette gréviste, en grève de la faim depuis 216 jours, refuse toute intervention médicale forcée, certains médecins essayent de faire une perfusion alimentaire pour appliquer un décret du Ministère de la Justice. Le sol de l'hôpital s'est transformé en un bain de sang. Le ministère de la Justice essaie de gagner du temps en retardant la mort des prisonniers. Aujourd'hui, 37 prisonniers ont perdu la mémoire des suites de leur mouvement. Ils sont devenus des morts vivants. Fin mai 2001, après plus de 216 jours de grève de la faim : - 28 prisonnier-e-s politiques ont été massacré-e-s pendant l'assaut sanglant des forces spéciales le 19 décembre 2000. 19 prisonnier-e-s politiques sont mort-e-s en grève de la faim illimitée. - 4 membres du TAYAD (Association d'entre aide entre les familles des prisonniers) sont morts à l'extérieure en signe de solidarité. - 2 révolutionnaires sont mort-e-s en Europe pour soutenir la résistance des prisonniers politiques. - 37 prisonnier-e-s ont perdu la mémoire à cause de l'intervention médicale forcée. Il faut combien de morts pour agir? Solidarité... Solidarité... Solidarité... Solidarité... Solidarité... Solidarité... Dans le dernier bulletin, nous avions reproduit partiellement un tract des prisonnier-e-s du PCE(r)/GRAPO qui entamaient une grève de la faim tournante, prison par prison, en solidarité avec leurs compagnons turcs, du 23 avril au 27 mai. Fin mai, au 233e jour de grève de la faim, 6 détenus de la prison d'Arles entament à leur tour une grève tournante en soutien aux prisonnier-e-s de Turquie, parmi eux les militants basques Frédéric Haramboure, Gabi Mouesca et Ramuntxo Naveiro Gomez, un militant corse Antoine Amandi et Jean Marc Rouillan. Aujourd'hui, plus de 500 prisonnier-e-s politiques sont toujours en GDF illimitée (180 nouveaux détenu-e-s se sont mis en grève début mai), auxquels on peut ajouter une centaine de membres de leur famille à l'extérieur, et plusieurs centaines d'autres détenu-e-s en grève tournante. Le 27 mai est décédé à son domicile Ugur Turkmen, après 204 jours de jeûne. Ancien prisonnier, il avait été libéré le 5 janvier et a rejoint la lutte contre les prisons de type F 15 jours après la première vague. Enfin suit le communiqué des prisonnières d'Action Directe à propos de leur propre grève de la faim solidaire, menée du 20 au 27 mai dernier. Prisonnières d'Action Directe : grève de la faim en soutien au mouvement contre les prisons de type F en Turquie. "Le 12 Mai 2001 Depuis le 24 avril et jusqu'au 27 mai, les prisonniers du PCE(r) et des GRAPO sont en grève de la faim. Venue de l'intérieur, une nouvelle action de solidarité avec la lutte contre les prisons de type F. Au moment où nous écrivons ces lignes en Turquie, 20 grévistes de la faim sont déjà morts, dans les prisons et hors leurs murs dans ce "pays entier transformé en prison". Les médias français se complaisent à présenter ce combat comme une opposition entre deux "fanatismes". Comme sur les plateaux d'une balance, ils posent d'un côté l'intransigeance brutale du gouvernement turc et d'un autre le dogmatisme des plus de 1000 prisonniers politiques et plus de 300 parents engagés dans cette grève. Ils mentionnent certes que la police et le système judiciaire turcs ne sont pas exempts de reproches quant aux droits de l'Homme. Pour autant, ces commentaires n'évoquent que discrètement la torture et les procès d'exception. Ils sont pourtant les instruments routiniers de l'appareil répressif, contribuant à un régime où nombre des normes démocratiques dont ces mêmes médias se font les chantres, en d'autres circonstances, sont hors-la-loi, liberté de penser, de s'exprimer, de s'associer. En Turquie ces derniers mois, les forces de l'ordre multiplient les exactions contre ceux et celles osant élever la voix contre ces prisons. Les sièges d'association et les rassemblements sont attaqués par les forces militaires et paramilitaires, des démocrates militants sont portés disparus... Cette évocation de ce pic de la répression n'est là que pour mémoire. La collusion entre forces militaire paramilitaire et éventuellement mafieuses est un schéma qu'ont à subir toutes les luttes démocratiques en Turquie. Cette situation rend d'autant plus odieux le récent appel du commissariat à l'élargissement de l'Union Européenne, demandant au gouvernement turc de peaufiner quelques détails encore avant de pouvoir accéder à une véritable candidature d'Etat membre de cette Union "démocratique". Dans ces détails, nulle mention de la réforme pénitentiaire au cours de laquelle s'inscrit l'introduction des prisons de type F. D'ailleurs, ne sont-elles pas la marque de l'adaptation du régime de détention turc aux normes de l'Union Européenne ? Il ne s'agit pas seulement de dénoncer une hypocrisie. En étant naïfs ceux qui s'en tiennent aux postures morales des gouvernements tombent dans le piège d'une occultation des intérêts stratégiques. Les valeurs "démocratiques" gouvernementales n'engagent que ceux qui y croient. La Turquie est toujours la tête de pont du monde occidental dans la région. Membre de l'OTAN, elle est doublement insérée dans la stratégie de l'Union Européenne, dans la zone méditerranéenne et moyen-orientale, l'U.E tente de s'imposer pour un partenariat concurrentiel avec les USA. Elle y alterne particulièrement velléités de définir une politique autonome, défendant ses intérêts propres, et soumission volontaire à la domination US pour mieux garantir ces mêmes intérêts. Or les luttes contre les effets de la mondialisation s'inscrivent forcément dans ce type de rapports stratégiques entre les forces. La mainmise impérialiste tient, entre autres, aux capacités du grand capital à déterminer les rapports sociaux en fonction de ses seuls intérêts ; capacités définissant elles-mêmes l'étendue de la mainmise. Pour mieux résister aux activités prédatrices des engrangeurs de profits, nous avons besoin de développer concrètement notre conscience des liens multiples avec les luttes qui ressemblent aux nôtres. C'est déjà ce qu'avancent les mobilisations de Seattle, Nice, Prague, Québec... Ce pourrait être aussi une multiplicité d'initiatives où seraient relayées les voix des camarades turcs, où apparaîtrait la complicité de I'Etat français dans le crime perpétré et en cours. Bref, de devenir plus conscients encore de ce qui nous tient debout dans l'adversité : la solidarité comme arme contre l'injustice, la misère et l'oppression. C'est l'une des bases de notre signature de la plate-forme du 19 Juin 1999. Avec des prisonniers anti-impérialistes, anti-fascistes, communistes et libertaires, nous nous engagions alors à constituer une communauté de lutte dans et contre la prison impérialiste. Depuis, une quarantaine de signataires ont répondu, en décembre 2 000, à un appel de Pierre Carette pour une semaine de présence solidaire aux côtés des militants turcs. Ce même mois, il y eut des jeûnes de solidarité dans les prisons allemandes. Dans l'Etat espagnol, des militants du PCE(r) et des GRAPO conduisirent alors plusieurs semaines de jeûne en se relayant de prison en prison. Ces dernières semaines, en France, des prisonniers sociaux politisés expriment à leur tour ce sentiment d'être concernés par cette lutte de l'issue de laquelle dépend, entre autres, la systématisation de l'usage de l'isolement contre les militants politiques. Les revendications des camarades turcs sont les nôtres : - suppression des prisons de type F ; - abolition des lois "anti-terroristes" et dissolution de la Cour de sûreté de l'Etat ; - condamnation des responsables des nombreux massacres dans les prisons ces dernières années ; celui de decembre 2000, 28 morts, est seulement le plus récent et le plus public. Ces jours-ci, les medias français et sans doute européens ne traitent plus de cette lutte. Provisoirement, il n'y a plus de morts. Dans les prisons et "hôpitaux", les grévistes sont nourris de force. Du 20 au 27 mai, nous serons en grève de la faim pour l'une, en refus des plateaux pour l'autre." Joelle Aubron et Nathalie Menigon Prisonnieres d'Action Directe (1) Resit Sari qui parle ainsi a été libéré de la prison d'Umrarniye peu avant l'assaut du 20 decembre. Dehors il a continué sa grève de la faim, depuis plus de 145 jours maintenant. (2) La modification annoncée depuis des mois de la loi "anti-terroriste" prévoit explicitement l'isolement des condamnés au nom de cette même loi, qui permet par exemple d'incarcérer pendant des années le simple membre d'une association de quartier. Resit Sarii est l'un de ces exemples. Joëlle Aubron, 2174P N108, CD Bapaume, Chemin des Anzacs, 62451 Bapaume Nathalie Ménigon, 2173 N, CD Bapaume, Chemin des Anzacs, 62451 Bapaume MANIFESTATION LE SAMEDI 2 JUIN À DIJON À l'appel de l'ABC Dijon et du Comité de Lutte Contre la Barbarie et l'Arbitraire nous étions une cinquantaine à apporter notre solidarité à la lutte des prisonnièr-e-s politiques en Turquie. Nous avons défilé dans le centre-ville de Dijon en marquant une pose devant la préfecture et la mairie pour finir, symboliquement, devant la prison. Voici le texte du tract qui a été diffusé pendant la manifestation : "L'état turc a fait couler, une fois de plus, le sang des prisonnier-e-s politiques. Les forces spéciales, la gendarmerie, l'armée,... ont déclenché, le 19 décembre dernier, une opération dans 20 prisons du pays pour écraser la grève de la faim des prisonnier-e-s politiques. Par cette action entamée deux mois auparavant, ils demandaient l'abolition de la législation d'exception, la suppression des tribunaux d'exception, la condamnation des tortionnaires et des responsables des tueries perpétuées dans les prisons et l'abandon du projet des prisons de type cellulaire. À ces revendications, le pouvoir a répondu, au 61ème jour de la grève de la faim, par une violence inouïe. L'opération dite de "retour à la vie" s'est soldée par un horrible carnage. Elle a coûté la vie à une trentaine de prisonnier-e-s politiques dans des conditions horribles. Des centaines d'autres ont été grièvement blessés. Pendant que les prisons de "type F" se construisaient, la solidarité et la mobilisation des prisonnier-e-s politiques turcs avaient fait reculer par deux fois (1996, 1999) la mise en place de ce système. Le but de l'état turc est de mettre le traitement des prisonnier-e-s politiques en conformité avec les normes européennes de destruction par la torture blanche. Il s'agissait, pour celui-ci, lors de l'assaut du 19 décembre de mettre un terme à l'organisation et à la solidarité qui permettent aux prisonnier-e-s de résister aux conditions destructrices, aux brutalités des matons, de survivre aux violences et tortures exercées par les flics dans les commissariats, lors des extractions, et préserver leur identité politique. Pour avoir, eux aussi, subit l'isolement depuis de nombreuses années et lutté contre les conditions inhumaines et dégradantes qui leurs étaient imposées, les prisonnier-e-s politiques de l'union européenne (Espagne, Belgique, France, Allemagne, Grèce, Italie,...) se sont solidarisés avec les prisonnier-e-s politiques Turcs en déclenchant une grève de la faim tournante. En ce moment, la lutte des prisonnier-e-s et des familles qui ont rejoint la grève de la faim continuent avec son lot quotidien de morts. Dehors comme dedans, même combat. Par cette manifestation nous nous déclarons solidaires de la lutte en Turquie et nous condamnons la répression sanglante pratiquée par l'état turc pour faire taire la résistance d'un peuple face à un régime fasciste." Pour plus d'informations vous pouvez vous procurer la brochure la "conscience Adamir n°4" auprès de l'ADC Dijon et du CLCBA : Comité de Lutte Contre la Barbarie et l'Arbitraire, 777 blvd des Nations-Unies, 13300 Salon, France. "PLATE-FORME DU 19 JUIN 1999" Des prisonniers révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes et anti-impérialistes Nous publions pour la troisième fois, avec un mois de retard, la plate-forme du 19 juin. Depuis la dernière publication ont adhéré Gérard Bernard (PP breton), Fernando Silva Sandé (PP des GRAPO incarcéré en France), Nikos Maziotis (PP anarchiste grec). Deux prisonnier-e-s du PCE(r) et GRAPO ont été libéré-e-s. Un mois après son adhésion à la plate-forme, le prisonnier turc du TKEP/L a été assassiné par la gendarmerie et les commandos turcs lors de l'assaut-massacre du 19 Décembre 2000 contre les prisonniers politiques en grève de la faim illimitée, barricadés dans les dortoirs. Les détenu-e-s intéréssé-e-s par cette plate-forme doivent s'adresser à : APAPC, BP 6, Saint-Gilles 1, 1060 Bruxelles, Belgique. 1. Les signataires de cette plate-forme sont tous et toutes des militants révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes ou anti-impérialistes détenus dans les prisons de la bourgeoisie impérialiste pour leurs activités politiques et/ou politico-militaires. Au-delà de leurs divergences politiques et idéologiques, ils entendent constituer une communauté de lutte dans et contre la prison impérialiste, et ils espèrent que cette initiative rencontre un écho dans les forces extérieures à la prison. La solidarité est une arme ! 2. Les signataires constatent que les raisons qui les ont amenés à lutter contre la bourgeoisie impérialiste, ses Etats, ses alliances, ses fractions nationales, ses compradores, ses forces armées et policières, etc., loin d'avoir disparus, sont plus impératives que jamais. Jamais l'injustice, la misère et l'oppression n'ont régné à ce point en maître de l'humanité. Les lois de l'économie de marché plongent chaque jour plus profondément les peuples du monde dans la misère. La négation des droits nationaux de nombreux peuples, le racisme, le sexisme et la dévastation de l'écosystème participent de cet écrasement général de l'humanité au profit d'une poignée de nantis. On a raison de se révolter ! 3. Les signataires réaffirment par cette plate-forme leur attachement à la cause des peuples et à la lutte contre l'oppression et l'exploitation. Que l'organisation à laquelle ils appartenaient au moment de leur arrestation existe encore ou non, ils confirment la légitimité de son combat. Au-delà de toutes les divergences possibles de stratégie et de tactique, au-delà de toutes les discussions sur l'opportunité de telle ou telle forme de lutte à tel ou tel moment, les signataires affirment que le recours à la violence est légitime contre l'exploitation et l'oppression, pour la libération sociale et populaire, pour la conquête d'une société juste et fraternelle. "Pas de justice, pas de paix !" 4. Par conséquent, les signataires refusent et dénoncent tout chantage du type "libération contre repentir", "libération contre dissociation", "libération contre collaboration", etc. Les signataires peuvent avoir un regard critique sur leur expérience militante, mais ce regard critique ne concerne et ne doit servir que le mouvement de libération sociale et populaire. Ils refusent donc de faire de cet éventuel regard critique l'objet d'une transaction avec l'appareil bourgeois, dans la mesure où celui-ci ne pourra que s'en servir contre le mouvement de libération sociale et populaire. Ni repentir, ni capitulation ! 5. Les signataires ont tous bénéficié d'un soutien extérieur, d'une solidarité active avec leurs pays respectifs et parfois au-delà. Ils appellent toutes les forces et toutes les personnes solidaires à prendre acte de la communauté de lutte qu'ils constituent, à refléter cette communauté de lutte dans leur propre activité de soutien, à développer la coopération et l'unité entre elles. Défendre un de nous, c'est nous défendre tous ! Attaquer l'un de nous, c'est nous attaquer tous ! Liste des prisonnier-e-s signataires de la plate-forme (Nom, Organisation dans laquelle ils ont milité ou militent, peine, lieu de détention). Si vous voulez contacter n'importe lequel/laquelle de ces prisonnier-e-s, écrivez nous et nous vous enverrons directement l'adresse des prisons et les numéros d'écrou si besoin est. ABDALLAH Georges Ibrahim (FARL, perpétuité, Lannemezan) ; ACAR Süleyman (TKEP/L, 12 ans et 6 mois, Canakkale - Turquie) ; AGRI Dogan (TKEP/L, perpétuité, Umraniye - Turquie) ; AKYÜZ Ahmet (TKEP/L, 12 ans et 6 mois, Umraniye) ; AKYÜZ Gökhan, TKEP/L, 12 ans et 6 mois, Umraniye) ; AUBRON Joëlle (AD, Perpétuité, Bapaume) ; AYDIN Dogan (DHKC-DHG, non-jugé, Fleury-Mérogis) ; AYDIN Remzi 5TKEP/L, non-jugé, peine de mort requise, Hasdal - Turquie) ; BALMON CASTELL José (PCE(r), 30 ans, Sevilla 2 - Espagne) ; BERNARD Gérard (Emgann, préventive, Fleury-Mérogis) ; BLAIR John (Militant républicain socialiste irlandais, non-jugé, Worcestershire - Angleterre) ; BOZDOGAN Aysun (TKEP/L, non-jugée, peine de mort requise, Umraniye) ; BROTONS BENEYTO Francisco (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Sevilla 2) ; CARBADAN Serpil (TKEP/L, non-jugée, peine de mort requise, Umraniye) ; CABEZA MATO Luis (PCE (r) & GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha - Espagne) ; CALCERRADA FORNIELES Javier (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Ocana 1 - Espagne) ; CALCERRADA FORNELIES Leoncio (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Ocana1) ; CALERO ARCONES Joaquin (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; CAMENISCH Marco (Militant anarchiste, 10 ans + en attente d'un autre jugement, Novara - italie) ; CARETTE Pierre (CCC, Perpétuité, Leuven - Belgique) ; CARMONA TEJEDOR Manuel ((PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Salamanca - Espagne) ; CELA SEOANE Francisco (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; CELA SEOANE Jesus (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Badajoz - Espagne) ; CICEKLER Ergül (TKEP/L, non-jugé, peine de mort requise, Umraniye) ; CUADRA ETXEANDIA Enrique (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Sevilla 2) ; DAGDELEN Önder (TKEP/L, non-jugé, peine de mort requise, Umraniye) ; DEMIR Emrah (DHKC-DHG, non-jugé, Fleury-Mérogis) ; DIÉGUEZ SILVEIRA Elvira (PCE(r) & GRAPO, 16 ans, Sevilla 2) ; DONOSO PULIDO José Juan (GRAPO, 24 ans, Herrera de la Mancha) ; DORIGO PAOLO (militant communiste, 13 ans et 6 mois, Opera - Italie) ; DURMAZ Hüseyin (TKEP/Lnon-jugé, peine de mort requise, Umraniye) ; ERCAN Ayfer (TKEP/C, perpétuité, Bayrampasa) ; GARCIA RUEDA Ana (GRAPO, 30 ans, Avila - Espagne) ; GHIRARDI Bruno (COLP, 23 ans, Opera, italie) ; GHIRINGHELLI Marcello (BR, Perpétuité, Sevilla 2) ; GONZALEZ CAMBEIRO Alfonso (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Salamanca) ; GONZALEZ RODRIGUEZ Conception (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Soto del Real) ; GONZALEZ RODRIGUEZ Teresa (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Soto del Real) ; GUBKIN Igor (CMR & PTCR, non-jugé, Lefortovo - Russie) ; GÜVENILIR Nuran (TKEP/L, non-jugée, 15 ans requis, Umraniye) ; GÜVENILIR Resat M. (TKEP/L, perpétuité, Eskisehir - Turquie) ; HAYTA Sedat (TKEP/L, non-jugé, peine de mort requise, Umraniye) ; KARATAS Musa 5TKEP/L, perpétuité, Umraniye) ; KARTOGLU Serif (TKEP/L, non-jugé, peine de mort requise, Bayrampasa) ; KOYUN Ibrahim (TKEP/L, non-jugé, peine de mort requises, Bayrampasa) ; LÉON LARA Encarnacion (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Avila) ; MAZIOTIS NIKOS (anarchiste, 5 ans et 6 mois, Koridallos - Grèce) ; MÉNIGON Nathalie (AD, Perpétuité, Bapaume) ; MOUESCA (IPARRETARRAK (27 + 15 ans, Arles) ; NARVAEZ TERNERO Rosario (GRAPO, 30 ans, Avila) ; ÖKSÜZ Hasan (TKEP/L, non-jugé, peine de mort requise, Umraniye) ; OLIVEIRA ALONSO Olga (GRAPO, 30 ans, Avila) ; ÖRDEKCI Mahmut Mural (TKEP/L, assassiné le 19 décembre à Bayrampasa après presque 6 ans de prison et aucune condamnation) ; ORTEGA ORTEGA Laureano (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Madrid 2 Meco - Espagne) ; ORTIN MARTINEZ José (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Madrid 3 Valdemoro) ; ÖZAT Ümit Onursal (TKEP/L, non-jugé, peine de mort requise, Umraniye) ; ÖZTÜRK Ibrahim (TKEP/L, 12 ans et 6 mois, Umraniye) ; PADROS COROMINAS Mercedes (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Avila) ; PEIRAT Yves (militant antifasciste/FTP, 5 ans, Les Baumettes, Marseille); RADCHENKO Vladimir (CMR, non jugé, Lefortovo) ; Roblin Gaël (Emgann, préventive, Fresnes) ; ROMERO VEGA Maria Jesus (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, Avila) ; ROS DIAZ Francisco Javier (GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; ROUILLAN Jean-Marc (AD, Perpétuité, Arles) ; SAT Cem (TKEP/L, 12 ans et 6 mois, Malatya - Turquie) ; SAT Cuma (`TKEP/L, 12 ans et 6 mois, Bayrampasa) ; SCHIPTSOVA-ROMANOVA Larisa ( Club anarchiste de Moscou, 4 ans, Krasnodar - Russie) ; SCHLEICHER Régis (ex-AD, Perpétuité, Moulin-Yzeure) ; SERDAR Vefa (TKEP/L, 12 ans et 6 mois, Canakkale) ; SILVA SANDÉ Fernando (GRAPO, préventive + demande d'extradition par l'Espagne, Fleury-Mérogis) ; SIMON QUINTELA (GRAPO, 30 ans, Puerto de Santa Maria 2 - Espagne) ; SKLYAR (Vakhroméev) Valery (CMR & PTCR, Lefortovo) ; SÖNMEZISIK Serhat (TKEP/L, 2 ans et 6 mois, Umraniye) ; SÜRÜCÜ Zühal (TKEP/L, non-jugée, peine de mort requise, Umraniye) TAYBARAN Kenan (TKEP/L, non-jugé, peine de mort requise, Gebze - Turquie) ; TEMEL Necdet (TKEP/L, non-jugé, au moins 25 ans requis, Bayrampasa) ; VAZQUEZ BAUTISTA Guillermo (GRAPO, 30 ans, Herrera de la Mancha) ; VAZQUEZ GOMEZ Roxelio (PCE(r) & GRAPO, 27 ans, Valdemoro- Espagne) ; VURAL Elif (TKEP/L, perpétuité, Canakkale) ; YASBaki (TKEP/L, perpétuité, Canakkale) ; YERDELEN Erbakan (TKEP/L, non-jugé, 20 ans requis, Umraniye) ; YILDIRIM Ismail (TKEP/L, non-jugé, peine de mort requise, Bayrampasa) ; YILDIRIM Multu (TKEP/L, perpétuité, Canakkale) ; YILMAZ Ali (TKEP/L, perpétuité, Canakkale) ; YILMAZ Muharrem (TKEP/L, 12 ans et 6 mois, Bayrampasa) : YÜCEL Songül (TKEP/L, non-jugée, peine de mort requise, Umraniye). Liste des prisonnier-e-s signataires libéré-e-s depuis leur adhésion : ALEXANDRE Annie (OCL, 6 mois, libérée en décembre 1999) CAYETANO NAVARRO Carmen (PCE (r) & GRAPO, 30 ans, arrêtée en septembre 1983 et libérée octobre 1999) GARCIA ARAMBURU Josefina (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, libérée depuis la précédente publication de cette plate-forme) GARRIDO GONZALEZ Joaquin (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, libéré depuis la précédente publication de cette plate-forme) JIMÉNEZ FERNANDEZ José (PCE(r) & GRAPO, 30 ans, arrêté en mai 1981 et libéré en janvier 2000) VANDEGEERDE Pascale (CCC, Perpétuité, arrêtée en décembre 1985 et libérée en février 2000) SASSOYE Bertrand (CCC, perpétuité, arrêtée en décembre 1985 et libéré en juillet 2000) AD : Action Directe ; BR : Brigades Rouges ; CCC : Cellules Communistes Combattantes ; CMR : Conseil Militaire révolutionnaire ; COLP : Comunisti Organizzati per la Liberazione del Proletario ; DHKC-DHG : Front Révolutionnaire de Libération du Peuple - Forces Révolutionnaires du Peuple ; FARL : Fraction Armées Révolutionnaires Libanaises ; FTP : Francs Tireurs Partisants (actions revendiquées entre 1991 et 1999) ; GRAPO : Groupe de Résistance Antifasciste du Premier Octobre ; OCL : Organisation Communiste Libertaire ; PCE(r) : Parti Communiste d'Espagne (reconstitué) ; PTCR : Parti du Travail Communiste de Russie ; TKEP/L : Parti Communiste des Travailleurs de Turquie/Léniniste - soutien aux dockers inculpés de Charleston (USA) - Cinq dockers de Charleston, dont le président du syndicat local des dockers, ont été inculpés d'incitation à l'émeute par l'Etat de Caroline du Sud et risquent jusqu'à cinq ans de prison. Ils faisaient en fait partie d'un groupe de 150 travailleurs syndiqués qui, en janvier 2000, ont organisé un piquet de grève pour s'opposer à l'emploi de "jaunes" pour le déchargement d'un navire, et ont eu alors à subir l'intervention de 600 policiers, appuyés par des blindés, des hélicoptères et des navires de patrouille ! A l'origine, neuf dockers syndiqués étaient inculpés, mais les chefs d'inculpation n'ont pas été retenus, faute de preuves. Le procureur général de Caroline du Sud (qui compte se présenter comme candidat au poste de gouverneur, sur la base d'un programme anti-syndicaliste et raciste) a alors fait un recours devant une chambre de mise en accusation et obtenu le rétablissement de cinq inculpations. A l'arrière-plan de ce conflit, il y a la volonté des compagnies maritimes de mettre fin à 23 ans de compromis syndical pour pouvoir faire appel à une main-d'œuvre non syndiquée, dans un Etat, la Caroline du Sud, qui se vante d'assurer le "droit au travail" et se félicite auprès des investisseurs de son taux de syndicalisation le plus faible du pays. Mais il y a aussi une composante raciale dans ce conflit : le syndicat Local 1422 est majoritairement composé de afro-américains, il joue un rôle important dans la communauté noire de Charleston. Ce n'est pas un hasard si on s'attaque à eux, car ils sont la preuve vivante que la syndicalisation est le meilleur programme anti-pauvreté qui ait existé. Les membres du syndicat ont un niveau de vie décent, précisément parce qu'ils sont syndiqués et organisés. Sans compter que le syndicat a activement soutenu la lutte de la communauté noire sur le plan politique, notamment lorsque 47 000 personnes ont manifesté pour demander la suppression du drapeau confédéré comme symbole de l'Etat. Contacts et soutien financier : Campaign for Workers' Rights in South Carolina, PO Box 21777, Charleston, SC 29423 (USA). Tél. : (00-1) 803.798.8300. (source A-Infos : http://www.ainfos.ca/ ) Appel à soutien Le mardi 17 avril dernier, vers 18 heures les syndicats CNT (interco 10 et CPAM 10) ont participé ave la confédération paysanne de l'Aube et des autonomes, à une action anti-OGM sur le supermarché Leclerc de Saint-Parres-aux-Tertres. Cette action consistait à remplir des caddies avec des produits contenant ou pouvant contenir des OGM. À la fin du remplissage les manifestant-e-s ont laissé à l'entrée du magasin six caddies remplient et sont partis tranquillement, sous l'œil attentif des RG, alors que 3 vigiles, dont l'un particulièrement agressif, cherchaient délibérément à créer un incident par des provocations verbales et gestuelles. Le lendemain matin 2 militant-e-s de l'interco 10, Nathalie Ducloux et Antoine Back, ont été convoqués et interpellés par la police Nationale, puis placés en garde à vue au motif qu'ils auraient omis des bombages prétendument "anarchistes" (selon les dires de la police, repris fidèlement par la presse locale) sur l'église classée monument historique de Saint-Parres-aux-Tertres, dégradations constatées vers 00h15 par la police nationale. On pouvait y lire : "religion opium du peuple", "le crucifix le premier vibro-masseur" ainsi que des A cerclés. La garde à vue durera 32 heures pour Nathalie et 30 heures pour Antoine, avec les pressions psychologiques qui l'accompagne, dans des conditions d'hygiènes déplorables. Nathalie et Antoine devaient passer devant le tribunal de grande instance le 30 mai, mais le procès a été repoussé au 27 juin à 14 heures car l'avocat des 2 compagnons n'a reçut les pièces de la partie adverse seulement 2 jours avant le procès !!! Les peines maximales encourues sont de 3 ans d'emprisonnement et 300000 francs d'amende. Pour l'instant le coup du procès est de 3600F (1800F chacun). Les syndicats CNT interco 10 et CNT des employés de la CPAM appellent au soutien actif afin de diffuser l'information et appellent à soutenir financièrement Nathalie et Antoine. Pour plus d'infos vous pouvez contacter : - Syndicat CNT interco 10 BP 30 10001 Troyes cedex - appel à soutien pour deux objecteurs de conscience israëliens - Le mouvement israëlien antimilitariste Nouveau Profil (profil haddash) lutte aux côtés de nombreux objecteurs de conscience. Deux d'entre eux, Gabriel Wolf et Yinnon Hiller, sont aujourd'hui plus particulièrement menacés. Gabriel a été jeté dans une prison militaire le 21 mai, pour la troisième fois en deux mois, et Yinnon se prépare à livrer une dure bataille juridique pour échapper au même sort. Malgré l'image souvent véhiculée d'une population israélienne unie (par conviction ou par crainte) derrière ses "forces de défense", une large opposition aux rôles assignés de l'armée se manifeste dans le pays. Des milliers de jeunes femmes et hommes se soustraient chaque année au service militaire ou à l'incorporation dans les unités combattantes. Environ 25% des appelés sont exemptés pour raisons médicales ou jugés "impropres" au service. Il est de notoriété publique qu'un grand nombre d'entre eux ont en fait choisi de ne pas rejoindre les rangs de l'armée, ne pouvant se reconnaître dans les implications et le sens du service militaire de nos jours en Israël. Une exemption pour cause de mauvaise condition physique ou de santé précaire leur apparaît alors comme la seule issue. En effet la loi israélienne ne prévoit pas de droit à l'objection de conscience pour les hommes et le conditionne sévèrement pour les femmes. Tout jeune israélien ou israélienne exprimant ouvertement l'intention d'agir en accord avec sa conscience et s'abstenir d'intégrer l'armée est astreint à comparaître devant un organe militaire nommé "comité de la conscience", une institution censée représenter le ministre de la défense et accorder en son nom les exemptions que lui seul est habilité à autoriser. En pratique, ce comité, uniquement composé d'officiers, n'octroie presque jamais de dispense et fait surtout office d'alibi officiel face aux accusations de discrimination portées contre le ministre. Le comité a lui-même admis récemment qu'il agit d'abord et avant tout en fonction des "besoins de main d'œuvre des FDI (Force de Défense d'Israël)". De fait, les auditions devant le Comité de la Conscience n'aiguillent que vers 2 destinations : l'armée pour ceux qui plient ou la prison pour ceux qui résistent. C'est ce dernier traitement que subit aujourd'hui Gabriel Wolf, et c'est le sort qui attend peut-être Yinnon Hiller. Gabby (Gabriel) Wolf n'imagine pas de servir au sein de l'armée d'occupation que sont les FDI. Dans un courrier récent, il écrivait : "Au cours d'un dialogue avec toutes les nuances du spectre politique (d'Israël) et la plupart des groupes sociaux, j'ai compris que l'état d'Israël et la justification de son existence sous sa forme actuelle reposent sur des valeurs foncièrement incompatibles avec les miennes, comme le racisme et l'absence de séparation entre état et religion. (...) Ma position de principe reste inchangée : toute participation aux Forces de Défense d'Israël constituerait pour moi une concession morale intolérable. Je refuse d'être enrôlé et je suis prêt à en assumer les conséquences". À la suite de son passage devant le comité de la conscience, sa demande d'exemption a été rejetée, attendu que "le comité n'a pas été convaincu que vous (Gabriel Wolf) êtes un pacifiste". Ce à quoi Gabby a réagi : "Je n'ai jamais essayé de convaincre quiconque que j'en suis un". Gabby Wolf, 19 ans, est maintenant détenu à la prison militaire n°4 de Tzrifin. Depuis le 13 avril et sa première sortie de prison, Gabby a dû subir deux fois le même scénario : sommé de se présenter rapidement dans "son" unité pour y être enrôlé, il s'y est rendu, y a manifesté son refus du service militaire et s'est fait recondamner. Gabby et ses partisans pensaient pourtant qu'après 42 jours d'enfermement, sa convocation le 15 mai devant un "comité d'incompatibilité" constituait une porte de sortie, une reconnaissance dans les faits de l'incapacité des autorités à briser sa résistance, et que ce sinistre carrousel (condamnation - "liberté" pendant 2 jours - remise en tôle) allait enfin cesser. Il n'en a rien été. Ce lundi 21 mai, Gabriel Wolf vient d'être recondamné à 28 jours de détention supplémentaires. Ce qui reporte sa prochaine libération au 15 juin ! Nouveau Profil invite toute personne, groupe ou organisation à faire pression sur les autorités militaires et pénitentiaire, le ministre de la défense et le premier ministre israéliens pour obtenir l'abandon immédiat et inconditionnel des menaces de réincarcération qui pèsent sur Gabby Wolf. Voici une lettre type en Anglais que vous pouvez envoyer pour protester contre la détention de Gabby et demander sa libération immédiate ainsi que l'abandon de toutes poursuites : "Dear sir, I insist on drawing your attention to the situation of Gabriel Wolf (military personnal number 7158325), a 19-year-old conscientious objector to military service who was arrested for the third time on 21 may and is currently held in miltary prison N°4 in Tzrifin. The emprisonnement of conscientious objectors, whatever their particular beliefs, is a grevious violation of basic human rights. No such action can be tolerated in a democratic society. I call for the immediate and unconditionnal release of Gabriel Wolf, without threat or further imprisonment in the future. I also call upon you to cease the imprisonment of conscientious objectors of miltary service in Israël. Finally, i believe that in these time of crisis, Gabriel Wolf's act represents voice to be heeded by all, as it stands for peace and for the recognition of the basic dignity of all humen beings alike. vigilantly yours" destinataires : - commander of military prison N°4 military prison N°4 miltary postal number 02507, IDF Israël Fax : ++972-3-957-52-76 - Military attorney general, miltary postal number 9605, IDF Israël Fax : ++972-3-569-43-70 - Col. Deborah Hasid Commander of induction base (BAQUM) Miltary postal number 02718, IDF Israël Fax : ++972-3-530-60-52 - Lt. Gen. Shaul Mofaz IDF chief of staff Ha-Qirya Tel-Aviv Israël Fax : ++972-3-569-55-94 - Mr Binyamin Ben-Eliezer Minister of defense Ministry of defense Ha-Qirya Tel-Aviv Israël e-mail : sar@mod.gov.il Fax : ++972-3-696-27-57 / 651-26-31 Fax : ++972-2-566-48-38 / ++972-2-++972-3-691-69-40 / ++972-3-691-79-15 - Mr Ariel Sharon Prime Minister Prime minister's office Qiriat David Ben-Gurion Jerusalem Israël e-mail : webmaster@pmo.gov.il Voici les coordonnées carcérales de Gabby : Gabriel Wolf Military personnal number 7158325 Miltary prison N°4 Miltary postal number 02507, IDF Israël Yinnon Hiller, lui, s'il n'a pas jusqu'ici été enfermé, se retrouve aujourd'hui face à un quitte ou double, pour lui comme pour l'avenir de l'objection de conscience en Israël. Après des années de procédure ponctuées de plusieurs dates d'enrôlement et, fait sans précédent, trois convocations devant le comité de la conscience, Yinnon n'ayant pas obtenu gain de cause, porte l'affaire devant la plus haute juridiction du pays, la haute cour de justice. Il s'appuie dans sa démarche sur la position des autorités militaires et civiles qui, accusées de n'accorder de dispenses sur la base de convictions qu'aux seuls religieux (orthodoxes juifs et druzes), ont plusieurs fois répondu qu'elles pratiquaient l'exemption pour les "véritables pacifistes". À quoi l'armée les reconnait-elle? En particulier à la mise en évidence d'une adhésion de longue date aux valeurs pacifistes et à l'introduction d'une demande de dispense dès la première sollicitation militaire, à 16 ans pour passer un bilan de santé préliminaire. Yinnon, membre avec sa famille d'un Kibbutz Haogen, s'oppose depuis toujours à la violence organisée comme instrument du pouvoir d'état et à l'existence même de l'institution militaire. Il est le premier objecteur de conscience israélien à avoir fait acter officiellement son objection à l'âge de 16 ans, s'étant soustrait aux examens médicaux. Le comité de la conscience n'en a cependant pas tenu aucun compte et veut le contraindre à servir dans l'armée, l'autorisant uniquement à y occuper une fonction non combattante. Yinnon, activement soutenu par sa famille et NP, a donc saisi la haute court de justice dans l'espoir d'y forger une jurisprudence qui assurerait une réelle transparence et imposerait des limites objectivables au fonctionnement du comité de la conscience. Son cas est le premier à avoir de telles chances de constituer un précédent judiciaire. Le climat de guerre actuel exige d'autant plus d'encouragements internationaux et de contributions financières pour que ce combat antimilitariste aboutisse. La défense juridique de Yinnon coûte à elle seule 260000 Francs Belges (6500$), que sa famille et NP ont déjà réuni pour l'essentiel. Mais la bagarre promet d'être longue. NP a mis sur pied un fond de soutien destiné autant à financer l'appui juridique des objecteurs que celui des femmes victimes d'une manière ou d'une autre de la militarisation (celles par exemple qui ont subi un harcèlement sexuel à l'armée). Vous pouvez envoyer de l'argent à : - par chèque (ave la mention "legal aid fund") à la trésorière de NP, Annelien KISCH, 25/a shivtei Yisrael street, Ramat Hasharon, 47252 Israel. Pour plus d'infos : kisch-e@zahav.net.il - sur le compte en Belgique du MIR-IRG : 001-1114771-26, mention "Nouveau Profil Israel" - E-mail de Yinnon et sa famille : greylady@haogen.org.il - Pour se tenir au courant des événements en Israël et en Palestine, jour après jour : La liste de diffusion de New Profile (en anglais) : inscription à NewProfile-suscribe@topica.com (envoyer un mail vide). - Le site web du centre Média Indépendant d'Israël (textes en anglais, hébreu et arabe) : http://indymédia.org.il (source : collectifsansticket@altern.org ) - urgent : grave nouvelle concernant Ali Khalid Abdullah - L'ex prisonnier politique afro-américain Lorenzo Komboa Ervin vient de faire circuler un texte dans lequel il tient à informer que l'on vient de diagnostiquer un cancer de la gorge au prisonnier anarchiste Ali Khalid Abdullah, et que la direction de la prison du Michigan refuse de lui accorder un traitement médical. Ce cancer est dangereux pour sa vie et est très douloureux. Chaque jour sans traitement va aggraver son état. Les médicaments qui ont été commandés à son intention par un médecin de la prison ont apparemment été jugés "trop chers". On a déclaré à Ali que s'il veut recevoir le traitement, il devra participé aux frais et que l'assistant qui lui avait prescrit un traitement adéquat avait été viré depuis. Cette non-prise en compte de son état de santé, des risques qu'il court en ne recevant pas de traitement pour un cancer déclaré, correspond à une volonté claire d'élimination physique de ce prisonnier combatif, fondateur d'une organisation de prisonniers politiques, qui maintient le contact avec de un grand réseau de militants, d'organisation, dedans et dehors. Ali a été emprisonné car il a voulu lutter contre un dealer de drogue qui semait la terreur dans les communautés, et qui notamment a abusé sexuellement d'une jeune fille de 11 ans. Il a pris une peine de 10-20 ans. Le groupe de l'ABC-Dijon maintient une correspondance avec lui depuis longtemps. Une brochure en français de ces textes de prison est disponible à notre adresse (prix libre + 4.20 f de port). Maintenant Ali a peur de mourir en taule et de ne jamais revoir la liberté, comme c'est arrivé l'année dernière au prisonnier de la Black Liberation Army Albert Nuh Washington, mort du cancer. Aux USA, des militants de diverses organisations ont formé l'International Campain To Support Ali Khalid Abdullah, afin de faire pression sur l'administration pénitentiaire pour qu'elle accorde à Ali le traitement et les médicaments dont il a besoin pour survivre, et afin de lutter pour obtenir la libération de ce camarade. Voici quelques une des initiatives proposées : - faire circuler l'information concernant le cas l'Ali, et faire entrer plus de groupes locaux dans cette campagne. Contact : International Committee to Support Ali K. Abdullah c/o BANCO, Po Box 19962, Kalamazoo, MI 49019-0962, USA. e-mali : komboa@yahoo.com - envoyer des lettres de protestation à Bill Martin, Michigan Dept. of Corrections, PO Box 3003, Lansing, MI 48909, USA. - envoyer des lettres de soutien à : Ali K. Abdullah, 148130, Thumb Correctional Facility, 3225 John Conley Drive, Lapeer, MI 48446, USA. Vous pouvez également envoyer des dons à n'import laquelle des adresse mentionnées. "Yzeure, le vendredi 25 mai 2001 objet : demande de libération conditionnelle Madame le juge, En plus de dix-sept années d'incarcération, je n'ai été confronté qu'en deux occasions à un magistrat de l'application des peines, ce qui en soi est déjà un paradoxe. Lorsque vous me reçûtes en audience la première fois, dans le courant de l'automne 2000, vos premiers mots comme si seize années de la vie d'un homme n'étaient rien furent : "Pour quelle raison posez-vous une demande de libération conditionnelle, c'est un peu prématuré". Je compris dès lors qu'il m'était fait reproche d'user du droit des magistrats, répréhensible le droit pour le prisonnier d'aspirer à ne plus l'être. Vous me fîtes grief ensuite de la désignation de Maître Jacques Vergès "le défenseur d'un terroriste palestinien*". Lors de la seconde audience, des "contacts avec des groupes extrémistes turcs et palestiniens" furent blâmés par vos soins, en fait de simples manifestations de solidarité avec des révolutionnaires détenus dans les geôles turques et sionistes. Vous prîtes aussi fort mal mon refus de me soumettre à un examen psychiatrique, de refuser en fait d'acepter que l'idéal révolutionnaire soit réduit à une pathologie mentale... assurément folie que de se révolter contre un système qui a produit dans le même siècle Aushwitz, Aussaresses et Pinochet, contre un système en qui les quatre cinquièmes de l'humanité crèvent de faim, contre un système où l'être humain est assimilé à une marchandise que l'on jette sur le pavé une fois qu'elle n'est plus "rentable" ! Je dois dire, Madame, que vos propos ne m'ont pas surpris : historiquement les gens de votre extraction ont toujours privilégié Adolphe Thiers contre Louise Michel, il ne s'est trouvé que trois magistrats à n'être pas dans le camp des Laval et des Pétain, plus nombreux heureusement les anonymes qui rejoignirent Missak Manouchian et Jean Moulin ; j'ai toujours préféré pour ma part le camp des "porteurs de valise" à celui des tortionnaires. À l'issue de cette seconde audience, vous m'avez aussi conseillé de vous envoyer un courrier, éventuellement, pour vous dire combien j'avais changé. Eh bien oui, Madame, j'ai changé, mais pas ainsi que vous l'appelez de vos vœux : s'il est un renoncement aujourd'hui qui doit être le mien, c'est à l'illusion de bénéficier du droit commun, car tant qu'il existera des raisons de se révolter il existera une magistrature politique pour réprimer les révolutionnaires. Si vous aviez besoin d'une argutie supplémentaire pour "justifier" mon maintien en détention, ce courrier vous en fournira l'occasion. Je vous prie d'agréer, Madame le juge, l'expression de mes salutations. R. Schleicher *Libanais en fait, il s'agit de mon camarade G.I. Abdallah." Régis Schleicher, 7367, CP de Moulins-yzeure, BP41, 03402 Yzeure cedex - brèves - - MADRID : le 9 mai, la militante de l'organisation séparatiste basque ETA, Idoia Lopez Riano est arrivée mercredi à l'aéroport de Madrid-Barajas, extradée par la France. Les mains menottées, elle est arrivée à bord d'un vol régulier d'Air France, escortée par des policiers français qui l'ont remise à leurs collègues espagnols, au milieu d'un important dispositif de sécurité. La France a accordé son extradition pour six des onze dossiers instruits par l'Audience nationale, la principale instance pénale espagnole, notamment pour l'attentat à la voiture piégée perpétré le 14 juillet1986 à Madrid dans lequel 12 gardes civils avait été tués, selon des sources judiciaires. Arrêtée en France en 1994, elle a été condamnée en1996 à une peine de cinq ans de prison pour " association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste." - PRAGUE : un rassemblement de solidarité avec le prisonnier anarchiste espagnol Eduardo Garcia Macias a eu lieu ce12 mai dernier à Prague (Republique Tchèque). La FSA, (section tchèque de l'AIT, internationale des anarcho-syndicalistes) organisait ce rassemblement devant l'ambassade espagnole de Prague. La Croix Noire Anarchiste distribuait un tract informatif sur la situation d'Eduardo. Une trentaine de participant ont déployé tout l'après midi, sous les fenêtres de l'ambassade, deux banderoles rouges et noires, portant les symboles de la CNT-AIT et l'inscription "Liberté pour les prisonniers politiques". Des pancartes en espagnol, anglais et tchèque, indiquaient également "liberté pour Eduardo" et "Arrêt de la répression contre l'ABC de Madrid". Un membre de l'union locale praguoise de la FSA a ensuite pris la parole, pour critiquer - au delà du cas d'Eduardo - le système meurtrier d'isolement carcéral dans les prisons espagnoles (les sinistres FIES), qui est l'objet depuis longtemps d'une vaste campagne de l'ABC espagnole. Malgré la surveillance et les tentatives d'intimidations des RG locaux, il n'y a eu aucun incident, les policiers n'ayant fait aucune provocation, contrairement à leurs habitudes. Cette action n'est que le début d'une campagne de solidarité en faveur d'Eduardo Garcia. Une lettre de protestation officielle a été envoyée à l'ambassadeur. Les actions vont se poursuivre, sous forme de tables d'information, et de nouveaux rassemblements sont à prévoir... - BELGIQUE : Pierre Carette, militant des Cellules Communistes Combattantes, est emprisonné depuis plus de quinze ans et demie. Cette détention d'une durée exceptionnelle ( c'est le record en Belgique de durée pour un prisonnier non-récidiviste) s'explique tout à la fois par le caractère politique et révolutionnaire des faits et par le refus de Pierre Carette de céder au chantage "libération contre reniement" auquel il est soumis. Comme le montre ce chantage, Pierre Carette n'est plus en prison pour les faits qui lui ont valu une condamnation, mais pour les idées communistes révolutionnaires qu'il continue de défendre. Pour mener à bien leur chantage, les autorités n'ont pas hésité à court-circuiter la procédure légale de libération conditionnelle et à exercer des pressions sur les divers intervenants de cette procédure. Il est clair que les autorités considèrent le caractère politique des faits comme une "circonstance aggravante", et il convient de dénoncer cela en exigeant la libération de Pierre Carette sans aucune espèce de condition d'ordre politique ou idéologique. Nous avons déjà parlé à plusieurs reprises du cas des prisonnier-e-s des CCC. Pierre est le dernier à être maintenu en taule par les autorités qui s'évertuent à le désigner comme leader du groupe armé, pour justifier son emprisonnement prolongé par rapport aux autres. Il est temps que cesse cette mascarade. Une réunion publique s'est déroulée à Bruxelles le 26 mai dernier. - FINLANDE : en Finlande, plusieurs personnes sont incarcérées pour avoir déserté l'armée ou refusé d'intégrer les alternatives au service militaire. Parmi elles, on trouve des anars, des pacifistes, ou des personnes refusant d'avoir des comptes à rendre à l'État. Voici l'adresse de quelque-uns d'entre eux avec les dates d'incarcération et de libération : - Matias Raita (14.2.2001-1.9.2001), Suomenlinnan työsiirtola, Suemenlinna 86, 00910 Helsinki, Finlande. - Johannes Milen, (29.1.2001-30.7.2001), Helsingin työsiirtola, PL 36, 01531 Vantaa, Finlande. - Lauri Kostiainen, (3.1.2001-17.7.2001), Iskolan avovankilaosasto, PL 2, 74345 Kalliosuo, Finlande. - Janne Rantala, (18.12.2001-5.7.2001), Juuan avovankilaosasto, PL 26, 83901 Juuka, Finlande. - POLOGNE : Rafal Rusilowski est un jeune antifasciste de Bialystok, dans l'est de la Pologne. Il a été arrêté le 6 avril et accusé d'agression avec du matériel dangereux. Cette inculpation est la conséquence d'une altercation provoquée par une bande de skinheads nazis contre des membres de la BAN (Bialystok Anti Nazi), suite à laquelle l'un des fafs a fini à l'hôpital. Six antifascistes ont été arrêtés. Rafal n'était même pas présent lors de la bagarre, mais a rencontré l'un de ses compagnons dans la rue et discutait lorsque les flics lui sont tombés dessus. Il est très connu des nazis locaux qui ont affirmé le "reconnaître" en temps qu'agresseur. Rafa doit rester 3 mois en taule jusqu'à son procès. Il a déjà perdu pas mal de poids, car il est végétarien et ne bénéficie d'aucune alternative. Sa famille n'a pas les moyens de payer sa défense. Il se peut que plus d'antifascistes soient inculpé dans le cadre de la même affaire. Encore une fois les groupuscules d'extrême droite et la police polonaise travaillent main dans la main à l'incarcération des antifascistes. Le problème n'est pas de savoir qui a provoqué la bagarre, la présence de fachos sur nos trottoirs étant intolérables. Encore une fois vous pouvez envoyer un soutien financier (en passant par l'ABC-Dijon) ou en contactant soja2@poczta.comet.pl Vous pouvez écrire à Rafal (si vous connaissez le polonais) ou lui écrire en anglais en envoyant votre lettre à Warhead qui retransmettra. - Warhead, PO Box 129, 15-662 Bialystok 26, Pologne. - Rafal Rusilowski, Areszt Sledczy, Kopernika 21, 15-396 Bialystok, Pologne. - ROME : la police italienne a arrêté huit militant-e-s d'extrême gauche soupçonné-e-s d'appartenir à une organisation interdite liée à l'assassinat d'un avocat du ministère du Travail en 1999. Les huit suspects - cinq hommes et trois femmes ont été interpellés durant une opération menée à l'aube à Rome, Milan et Crotone, dans le sud du pays. D'après les agences de presse italiennes, les suspects arrêtés mercredi disent appartenir à un mouvement baptisé Initiative communiste, dirigé par Norberto Natali. Les carabiniers ont annoncé leur intention d'arrêter une cinquantaine d'autres militants politiques pour des charges similaires. - PRISONNIER-E-S DES GRAPO EMPRISONNÉ-E-S EN FRANCE : le 25 avril, les prisonniers politiques des GRAPO Fernando Silva Sandé et Maria Victoria Gomez Mendez sont passé-e-s devant les juges de la 14e section du parquet de Paris suite à la demande d'extradition formulée par l'Espagne. Il et elle sont incarcéré-e-s depuis le 9 novembre suite à leur arrestation dans la région parisienne en compagnie de 5 membres du PCE(r). L'Espagne n'avance aucune accusation concrète contre Maria Victoria, en revanche, la demande d'extradition de Fernando est motivée par toutes les actions des GRAPO, étant donné qu'il milite dans cette organisation depuis sa création. Fernando est re-convoqué le 23 mai. ARLES : Gabriel Mouesca, le plus ancien prisonnier politique basque détenu en France, vient d'apprendre une nouvelle dont on se passerait bien après 17 ans de détention. Après l'annonce faite par la Cour d'Appel de Paris de lui appliquer le maximum légal, soit 20 ans de prison, première surprise et non des moindres, on remarque qu'ayant effectué 17 ans de taule et bénéficiant de plus de 6 ans de remise de peine, Gabi est théoriquement libérable... en 1997! La machine à remonter le temps n'existant pas, voilà 3 ans de prison "en rab'" sur lesquels il va lui falloir s'asseoir. Ce n'est pas pour autant qu'on le jette à la rue, cela serait méconnaître les méandres et les subtilités de la justice française. L'avocat général avait en effet 5 jours pour faire cassation s'il le souhaite, période que Gabi doit malgré tout passer derrière les barreaux. Ce délai passé, il s'attend alors retrouver la rue...il n'en sera rien. On lui met sous le nez une ordonnance datée de 1994 et provenant du trésor public qui l'invite à payer 50705 francs au titre de frais de justice. Il lui faut payer cette somme mirobolante ou effectuer 2 mois de prison par contrainte par corps. Cela était cependant un cas de figure auquel Gabi s'attendait depuis longtemps et sa réponse ne s'est donc pas fait attendre : il refuse de payer le moindre centime, refusant ce chantage honteux. Plutôt la prison que céder à pareille manœuvre. Comme la loi le lui permet, il effectue un référé sans attendre pour tenter d'obtenir sa libération immédiate. Le référé s'effectue en 24 heures normalement. Un artifice de dernière minute permettra de repousser l'audience d'une douzaine d'heures. Et en fin de compte, le tribunal décide... de ne pas décider, et transmet le dossier devant la Cour d'Appel à Paris, qui elle n'a pas de délai d'audience. La justice peut donc se permettre de le laisser tranquillement faire les deux mois de contrainte par corps. Ultime anecdote croustillante, sa date de libération est à présent prévue pour le 14 Juillet. Cette date étant sûrement trop symbolique et qui risquerait de déshonorer la sainte république, on lui fait part "qu'on ne libère pas les gens les jours fériés, c'est donc la veille que vous sortirez, soit le 13. Le vendredi 13!". Oui, ça ne s'invente pas, incroyable. Voilà donc où en est notre ami. Bien sûr des personnes se sont proposées de payer ces 50705 francs endiablés, mais pour Gabriel, il s'agit là d'une bataille à mener pour que sa fin de peine ne soit pas entachée d'une soumission à une logique financière, d'autant plus que c'est là une bataille qui va au-delà de sa propre personne car elle concerne bien des détenus... Après 17 ans de prison et de résistance face aux désirs d'anéantissement de la justice et de l'état nation français, Gabriel sera donc dans la rue le 13 juillet !