BULLETIN ABC / CNA-DIJON # 30 - AOUT 2001 - gratuit, dons appréciés soutien : chèque à l'ordre de Maloka "si l'innocent-e mérite notre solidarité, le/la coupable la mérite encore plus" L'actualité des dernières semaines a été très mouvementée. Bien après le sommet du G8 à Gênes les médias ont continué de parler du sommet car cette fois ''cela c'est vu'' comment l'état réprime les mouvements contestataires. De plus, les actions de solidarité avec les manifestant-e-s emprisonné-e-s et contre la répression qui s'abat sur nos compagnes, compagnons et camaradEs italien-ne-s ont été très nombreuses. Une journée d'action globale est d'ailleurs prévue le 20 août. Ce qui s'est passé à Gênes nous montre une fois de plus ce dont sont capables les gouvernements pour dénigrer la contestation et étouffer la voix de celles et ceux qui veulent le changement. Solidarité avec les prisonnier-e-s ! À bas toutes les prisons ! G8 À Gênes : L'état italien assassine et incarcère en masse Du 19 au 21 se tenait à Gênes un contre-sommet pour protester contre la réunion des présidents des huit pays les plus dangereux du monde. 250 000 personnes se sont rendues dans cette ville où la police et l'armée se préparaient depuis déjà des mois à réprimer les manifestant-e-s. Une ambiance d'état de siège et de menace terroriste montée de toute pièce permettait à la police dans les jours précédents le sommet de contrôler à outrance, de mettre la pression en ville et de perquisitionner régulièrement les lieux de résidence des manifestant-e-s. 20 000 flics et militaires, dont les furieux des carabiniers, assuraient la protection des maîtres du monde repliés dans une zone strictement interdite au public, entourée de barrières métalliques hautes de 6 mètres scellées dans les vieilles bâtisses du centre historique de la ville. Les techniciens de l'ultra sécurité n'ont reculé devant rien pour faire comprendre aux manifestant-e-s qu'il n'y aurait aucune possibilité de passer. Le souvenir de la police suédoise tirant à balle réelle sur les manifestant-e-s était encore bien présente dans les esprits, personne ne se doutait encore que la police italienne comptait aller bien plus loin dans la sauvagerie que ses collègues scandinaves. Le vendredi 20 juillet, au lendemain d'une manifestation en soutien aux sans-papiers qui s'est déroulée dans le calme commençaient les journées "offensives" du contre sommet. Autour de la zone rouge, des organisations manifestaient pacifiquement ou tentaient symboliquement d'entrer. Un peu plus loin et à divers endroits de la ville, des groupes de manifestant-e-s résolument anticapitalistes s'attaquaient aux représentations économiques, politiques, judiciaires du nouvel ordre mondial. De nombreuses banques, agences, distributeurs de billets ont été totalement détruits. La prison de Massari, un bâtiment de la Guarda di Finanza ont également été attaqués. Des affrontements avec les forces de l'ordre se sont succédés toute la journée dans une ambiance de guerre civile. A plusieurs reprises, la police a fait usage d'armes à feu. Au moment où les carabiniers tiraient en l'air pour échapper à des manifestant-e-s qu'ils avait eu le tort d'attaquer était abattu de deux balles dans la tête Carlo Giuliani, jeune anarchiste de 23 ans, à un autre endroit de la ville. La police n'a cessé à partir du vendredi de tabasser et massacrer les manifestant-e-s. Actuellement, nous ne connaissons pas précisément le nombre de personnes décédées (plusieurs personnes suite au sommet étaient dans le coma suite à des passages à tabac et, fait non moins inquiétant, des dizaines de personnes étaient et sont vraisemblablement toujours portées disparues), mais voici quelques-uns uns des faits qui ont rendu depuis la police italienne célèbre dans le monde entier pour sa brutalité : - assassinat de Carlo G., le vendredi vers 17h30 - arrestation d'au moins 400 personnes les vendredi et samedi - arrestation de 92 personnes lors du "massacre de l'école Diaz", le samedi dans la soirée, lorsque les carabiniers ont attaqué le centre des médias indépendants et une école où dormaient quelques manifestant-e-s sous le faux prétexte que des radicaux s'y cachaient. Cette perquisition/arrestation de masse a été un véritable massacre, des dizaines de personnes ont quitté l'école blessé-e-s, sur une civière. La police s'est ensuite félicitée de l'opération lors d'une conférence de presse en exhibant quelques casques, appareil photos, couteaux et bâtons saisis. Des personnes ont été tabassées alors qu'elles dormaient dans leur sac de couchage. - Au minimum 600 personnes ont été blessées, dont beaucoup grièvement. Étant donné que se rendre à l'hôpital signifiait se faire arrêter à la sortie, beaucoup de manifestant-e-s ont préféré attendre de quitter Gênes pour se faire soigner. 600 blessé-e-s est le chiffre officiel, mais il y en a eu sans nul doute des centaines de plus. - arrestation de dizaines de personnes dans les jours suivants le sommet, Gênes étant devenu le théâtre d'une véritable chasse à l'anarchiste. Maintenant se pose la question du soutien aux nombreuses personnes à qui la justice italienne va essayer de faire endosser la responsabilité des émeutes. Il y a fort à parier, étant donné la férocité de la campagne de presse contre les anarchistes et les squatters, que ceux-ci seront l'objet de l'attention particulière et de la vengeance sans limite des juges. Selon les lois, certaines personnes risquent jusqu'à 20 ans de prison. La division antiterroriste italienne était également dans la rue le samedi pour casser du manifestant-e-s. Il est urgent étant donné la gravité de la situation que nous soyons capables d'assurer l'aide et la solidarité envers les prisonnier-e-s des contre-sommet de Göteborg et de Gênes. Ils sont très nombreux et il s'agit de ne pas laisser les états écraser des luttes anticapitalistes qui s'étendent socialement. Si les "démocraties" occidentales utilisent maintenant les méthodes de leurs amis dictateurs pour réprimer leur population, c'est qu'elles se sentent menacées dans leur fonctionnement et dans leur existence. Depuis le vendredi 20 juillet se tiennent dans de nombreux pays des actions pour manifester contre la barbarie des flics et pour se solidariser avec les personnes maintenues en détention et inculpées. Des manifestations devant les ambassades, occupations de représentations politiques et économiques italiennes, sabotages, ont eu lieu un peu partout. Il dépend de chacun d'entre nous de ne pas faire faiblir cette pression de la rue. À Göteborg... À Gènes, il y a des personnes en prisons et des blessés à l'hôpital. Cependant, Gènes n'est pas le premier endroit où la police a tiré sur des manifestants, qui ont été accusés de méfaits qu'ils n'ont pas forcément commis. Voici, donc, une mise à jour de la situation à Göteborg. Les sentences entre autres choses Le journal suédois Arbetaren affirme que 50 personnes sont encore en prison (pour la plupart des Suédois, environ 15 Danois et quelques personnes d'Allemagne, de Grande-Bretagne et d'Italie). Jusqu'à présent, 29 d'entre eux ont ou ont déjà eu leur procès et 19 sont en attente de procès. 16 personnes ont été condamnées à des peines de prison : - un Suédois de 24 ans accusé de sabotage. Il aurait cassé une radio de police pendant les émeutes. Il maintient son innocence. Apparemment, il y aurait eu plusieurs personnes qui auraient brouillé le système de communication de la police, pendant les émeutes. Il est le seul a avoir été pris. Sentence : 1ans et 2 mois - 2 jeunes Suédois de 19 ans accusé de "participation à une émeute violente" Sentences : 8 mois chacun - un Suédois de 30 ans accusé de "participation à une émeute violente" Sentence : 10 mois - 7 Danois accusés collectivement de "participation à une émeute violente". Ils auraient été suivis par un flic en civil, qui déclare les avoir vu jeter des pierres sur la police. Ce flic en civil les aurait suivis dans un café où ils ont enlevé leur cagoule. Sentence : variant de 1 mois pour le plus jeune à 8 mois pour le plus âgé. - Un Allemand de 19 ans accusé de "participation à une émeute violente". Il a reçu deux balles dans la jambe durant les affrontements avec la police, suite à l'attaque des néonazis sur la fête de « Reclaim The Streets ». Il sera poursuivi pour d'autres accusations plus tard. La poursuite a montré des vidéos sur lesquelles on peut le voir jeter des pierres sur la police et il a avoué l'avoir fait. Sentence : 6 mois - Un Suédois de 20 ans accusé d'avoir mené et organisé les émeutes. Un groupe de 5 à 10 agents de la police secrète suédoise le suivait pendant un mois, parce qu'il avait été arrêté au cours des manifestations de Prague. Pendant le procès, les témoins de la police ont refusé de dire pourquoi il était suivi. Ils ont simplement déclaré suivre les ordres. L'accusé est un militant du groupe Tout en Blanc suédois, Globalisering Underifrån. Ses parents ont écrit une lettre au quotidien suédois Expressen (le 26 juillet), dans laquelle ils écrivent que leur fils milite dans plusieurs groupes non-violents et qu'il semble que les décisions du procès aient été prises avant qu'il ne commence. Sentence : 2 ans et demi (3 ans s'il avait été plus âgé) - Un Suédois de 38 ans accusé d'avoir mener et inciter des émeutes violentes. Sentence : 9 mois (incroyable moins que les cas mentionnés ci-dessus) - Un allemand de 24 ans accusé de "participation à une émeute violente". Il sera interdit de territoire en Suède après avoir purgé sa peine. Il est possible que tous les étrangers expulsés seront bannis des accords de Schengen pendant 5 ans, c'est à dire interdiction de voyager dans un autre pays du territoire de Schengen. Sentence : 1 ans et 3 mois - Un bibliothécaire anglais de 38 ans accusé de "participation à une émeute violente". Sentence : 1 ans Note sur l'accusation de "participation à une émeute violente" : en fait, pour être accusé de ce crime, pas besoins de commettre des actes violents, il suffit d'être dans une foule qui commet des actes violents contre des biens ou des personnes. Apparemment, la loi stipule aussi que pour être coupable d'un tel crime, il suffit d'avoir l'intention d'être violent. Du plus, les cours suédoises ont porté des jugements sur ce que les accusés pensaient... Libérés des accusations : - Un Suédois de 26 ans - 5 Danois accusés grosso modo de méfaits et complot, pour lesquels la police n'a pas découvert de preuves (résumé de l'original). Procès en cours : - un militant suédois de 24 ans accusé d'incitation à l'émeute, par la police de Hvitfeldska. Il était un des organisateurs d'une réunion décisionnelle, au cour de laquelle une action non-violente avec le Tout en Blanc a été décidée. Il risque une longue peine de prison (résumé de l'original) - un Suédois de 25 ans qui a avoué avoir lancé des pierres sur la police, après que la police ait montré des photos et une vidéo du jeune homme en action. Un commentateur du réseau suédois national de télévision déclarait que les procès avaient à vitesse grand V. Habituellement, dans des circonstances normales, un procès débute 6 mois à un ans après les faits (résumé de l'original). Source : http://www.ainfos.ca/ Le massacre et la résistance continuent dans les prisons en Turquie Dans le cadre de la plate-forme du 19 juin, en solidarité avec les grévistes de la faim en Turquie, Yves Peirat a jeûné pendant trois semaines. Il a terminé la grève de la faim le 16 juillet. Au sortir de cette grève il avait perdu 5 kilos. Vous pouvez lui écrire : Yves Peirat, écrou 121793J, bat B, 3eme Sud, cell 30-80, MA des Baumettes, 213, chemin de Morgiou, 13009 Marseille. Il devrait être transféré à nouveau dans le bâtiment A puisqu’il vient de terminer un stage audiovisuel. ''Entre l'année 1999 et l'année 2000, les prisons de type F ont été construites dans notre pays avec l'approbation de l'Amérique et de l'Europe. Les prisonnier-e-s révolutionnaires et les forces extérieures commencèrent alors le jeûne de la mort après avoir essayé toutes les façons démocratiques visant à fermer les prisons de type F. La grève de la faim entamée par les prisonnier-e-s impliqué-e-s dans les procès à l'encontre du DHKP-C, du TKP/ML et du TKIP le 20 Octobre 2000 fut transformée en un jeûne de la mort le 19 Novembre 2000. 204 grévistes faisaient parti des deux premières équipes entrées en jeûne à mort, dont 131 appartiennent au DHKP-C, et environ 1000 prisonnier-e-s entrèrent en grève de la faim de soutien. Au soixantième jour du jeûne de la mort, le 19 décembre, l'État lança une opération simultanée dans 22 prisons. Il massacra 28 d'entre eux/elles en les brûlant et en leur tirant dessus. Il en blessa des centaines d'autres. Il ouvrit les prisons de type F. En plein milieu du massacre et de la torture, les prisonnier-e-s qui furent transféré-e-s dans les nouvelles prisons furent jeté-e-s dans les cellules. Mais il ne put briser la résistance. La résistance continua en s'étendant à une section plus large de la société. Plusieurs groupes politiques qui n'avaient jusqu'alors pas participé au jeûne de la mort l'ont désormais rejoint. Le gouvernement assassin, qui n'était pas parvenu à briser la résistance avec les massacres, la torture et les cellules d'isolement, a essayé d'y mettre un terme à l'aide d'une intervention médicale forcée. Plus de 60 prisonnier-es sont devenu-e-s handicappé-e-s en conséquence de cette torture. Finalement, le gouvernement relâcha les résistant-e! -s qu'il avait rendu-e-s handicappé-e-s et qui se trouvaient au seuil de la mort, dans le but de briser la résistance. Les prisonnier-e-s du DHKP-C qui ont été libéré-e-s ont poursuivi leur résistance à l'extérieur. Deux d'entre eux, Gokhan Ococak et Sevgi Erdogan tombèrent martyrs. Des dizaines de prisonnier-e-s en jeûne de la mort qui ont été libéré-e-s continuent leur résistance dans le bidonville de Gecekondu dans notre pays. VOILA LE RESULTAT, A ce jour, nous avons donné 60 martyrs, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des prisons et plus de 60 personnes de nos camarades demeurent handicappé-e-s, souffrant principalement de perte de mémoire, la soit disant maladie de Wernicke Korsakoff. La résistance continue aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Nous continuons à donner des martyrs. Les nombres et les bases de données relatifs à l'équilibre de notre résistance et aux étapes à travers lesquelles notre résistance est passée, sont maintenant entrés dans la quatrième saison. Cela est soi assez pour montrer la dimension de l'oppression et l'ampleur de la résistance. A tou-te-s ceux/celles qui sont contre l'impérialisme, le fascisme, l'isolement et la torture. Les prisons de type F font parti du plan qui est utilisé par l'Amérique et l'Europe pour détruire la résistance et les révolutionnaires contre l'impérialisme dans tous les pays pour faire de leur plan de globalisation et du Nouvel Ordre Mondial une réalité. Notre résistance s'inscrit contre ce plan, le FMI, la Banque Mondiale et la colonisation qui est présentée sous le nom de globalisation. Pour cette raison, cette résistance appartient à nous tou-te-s. Pour cette raison, l'isolement est une question qui concerne le monde entier. Par conséquent, nous vous appelons à non seulement apporter votre soutien, mais à prendre cette résistance comme la votre. Nous en appelons aux prisonier-e-s de différents pays à travers le monde, à tou-te-s les forces anti-impérialistes et progressives à passer à l'action. Nous vous lançons un appel pour mettre les massacres dans les prisons de Turquie et la résistance, qui est entrée dans la quatrième saison, sur l'agenda de Gênes. Jour après jour, des gens meurent à l'intérieur et ˆ l'extérieur des prisons. Le capitalisme, le FMI et l'isolement tuent. Il n'y a pas une seconde ˆ perdre. L'impérialisme veut nous séparer, nous diviser et nous affaiblir. Nous appelons tous les peuples du mode, les progressistes, les anti-fascistes et les anti-impérialistes à s'unir et détruire ce jeu, et à soutenir et élargir ensemble toutes les sortes de résistance contre la tyrannie. Front Révolutionnaire de Libération du Peuple Bureau de presse Devrimci Halk Kurtulu¡cephesi, Le 17 juillet 2001'' Déclaration du prisonnier politique breton Gael Roblin à l'occasion de la journée internationale du prisonnier révolutionnaire (le 19/06) ''Depuis plus de deux cent jours, les prisonniers révolutionnaires turcs et kurdes incarcérés en Turquie ont entamé une grève de la faim contre leur transfert en module cellulaire, contre l'isolement carcéral, plus d'une vingtaine sont morts dans le cadre de cette lutte. Ici après les premiers morts, l'intérêt des médias et des " démocrates " est allé en s'amenuisant, las bas la lutte continue. Depuis le 23 avril le collectif des prisonniers du PCE( R ) et des GRAPO incarcérés dans l'État espagnol a entamé une grève de la faim tournante de solidarité afin que la lutte des prisonniers politiques de Turquie ne tombe pas dans l'oubli, afin de réaffirmer la réalité et la nécessité de leurs engagement internationaliste. Après ceux et celles du PCE( R ) et des GRAPO, deux militantes communistes d'Action Directe (Joelle Aubron et Nathalie Ménigon) ont pris le relais de cette action de solidarité du 20 au 27 mai et Pierre Carette, militant du comité de lutte des cellules communistes combattantes incarcéré en Belgique (depuis 15 ans et demi) a porté lui le drapeau de L'internationalisme du 28 mai au 3 juin. D'autres prisonniers politiques se sont joint à ce mouvement depuis la prison d'Arles (3 Basques, 1 Corse et deux militants communistes). Pour ma part, je jeûnerai du 17 au 24 juin. Ce jeûne s'inscrit également en totale solidarité avec les prisonniers politiques corses en lutte pour leurs droits dans le cadre d'un mouvement de jeûne tournant et de refus de plateaux relayé à l'extérieur par une grève de la faim tournante commencée depuis le début juin. Déjà du 20 au 27/12/00 plus de 40 prisonnierEs avaient participé à un mouvement du même type à l'appel de la plateforme du 19/06/99. Une plateforme qui regroupe par delà les murs des prisons européennes une centaine de prisonnièrEs communistes, anarchistes, indépendantistes, antifascistes, espagnolEs, françaisEs, belges, basques, grecs, turcs, suisses, kurdes, libanaisEs, russes, irlandaisEs et italienNES et appelle à la constitution d'une communauté de résistance. Cette initiative comme l'actuel mouvement de jeûne tournant est relayée à l'extérieur par les organisations constituant la commission pour un Secours Rouge International Cette forme de lutte peut paraître à juste titre dérisoire au regard de la mobilisation solidaire que la lutte des prisonniers révolutionnaires kurdes et turcs devait susciter. Mais de là où nous sommes c'est l'unique moyen que nous avons pour affirmer notre solidarité avec les camarades kurdes et turcs et pour fendiller la chape de plomb et d'indifférence qui semble paralyser ceux qui dehors n'ont que les mots "droits de l'homme", "démocratie" ou même "révolution" à la bouche. Le 19/06 sera célébrée la journée internationale du prisonnier révolutionnaire. Cette année écoulée a été riche en luttes. Dans les prisons de l'état français malgré la répression et la dispersion, les prisonniers politiques basques, corses, bretons, ceux d'Action directe et du DHKPC incarcérés ici ont mené de nombreux mouvements de revendications pour le respect de leurs droits, en solidarité avec d'autres camarades et parfois même avec des prisonniers sociaux politisés. Ces mouvements, grâce à la solidarité, ont connu un certain écho extérieur et rappelle la violence tranquille de l'État contre les dissidents et contre les prolétaires incarcérés (sociaux et politiques). La "justice" de la gauche plurielle peut infliger 5 ans D'enfermement à un militant libertaire ayant attaqué des locaux du FN, faire entamer aux militants d'Action directe leur quinzaine année de mort lente, continuer à expulser des indépendantistes basques vers leurs tortionnaires espagnols, maintenir en prison un militant indépendantiste breton dont l'état de santé a été déclaré incompatible avec la détention, incarcérer un responsable syndical indépendantiste guadeloupéen, tout en continuant à préparer l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne. Comme l'ont dit les prisonniers politiques d'Arles, les revendications des prisonniers politiques kurdes et turcs (abolition des prisons de type F, dissolution de la cour de sûreté de l'état turc) nous renvoient à nos propres revendications ici (abolition des quartiers D'isolement, dissolution de la quatorzième section antiterroriste) et doivent nous rappeler que cette généralisation de la répression et de la criminalisation des initiatives de résistance dépasse de loin les frontières turques et se répand partout en Europe. Le durcissement du code pénal espagnol contre les jeunes émeutiers basques qui prévoit jusqu'à 17 ans d'incarcération pour l'incendie de mobilier urbain, l'interdiction du mouvement de la jeunesse basque "Haika", la remise en cause en Irlande 20 ans après la mort de Bobby Sands du statut de prisonnier politique pour les républicains irlandais incarcérés en Ulster en sont des signes parmi d'autres. L'heure est à la solidarité et à la résistance. Rappelons-nous qu'à Istanbul, Paris, Bruxelles ou Madrid derrière la répression se cache le capital, et que la lutte anticapitaliste est internationale ! Vive la journée internationale du prisonnier révolutionnaire ! Vive la résistance des révolutionnaires incarcérés en Turquie ! Gael Roblin Prisonnier politique breton 11/06/01 La Santé'' Appel du PCE(R), et du GRAPO, et de la solidarité de tous révolutionnaires ! ''Ils les ont brûlés vifs, ils devront trancher leurs membres calcinés, ils les ont gazés, ils les ont torturés jusqu'à la mort, ils leurs ont arraché les yeux… Près de 40 P.P. du DHKP-C, et du TIKP ont été assassinés par l'armée, la police, les geôliers de Turquie. Ils luttaient pour défendre leur dignité de révolutionnaire, d'individus. Ils luttaient contre les quartiers d'isolement et contre la torture, ils luttaient pour une société sans exploiteurs ni exploités, et ils les ont assassinés d'une manière bestiale, cruelle, brutale, sauvage, ils les ont assassinés à feu et à sang. L'état turc ne pouvait permettre qu'un nombre de révolutionnaire puisse étendre son dévouement à tout un peuple qui demeure exploité et opprimé jusqu'à des limites insoupçonnées. Cela devait finir ! Presque 220 jours après, ils continuent à résister et à lutter contre le fascisme, et l'état turc continue à massacrer les prisonniers politiques, leur famille. Ils sont déjà 10 camarades tués par l'alimentation forcée. LENDIG GOYDAG, ADIL KAPLAN, BULENT COBAN, FATIMA ERSOY, NERGIZ GULMEZ, ABDULLAH BORADAG, LELAL APLAY, TUNLAY GUNAL, SEMAT GURSEL, MURAT COBAN, ont été les suivants de la longue liste des P.P. tués. GUSULMAN DONMEZ et CANAN KULLAKSIZ, parente des P.P. sont aussi mortes pendant la grève de la faim en soutien au P.P., la liste continue d'augmenter. Nous ne pouvons pas le tolérer, nous déclarons dès le 23 avril à commencer une grève de la faim illimitée et rotatoire. On commencera dans les prisons de Séville II et successivement les grévistes seront relevés par les P.P. de nos deux organisations dans l'état espagnol avec notre grève de la faim, les P.P. des GRAPO et PCE(R) appelons tous les antifascistes, tous les communistes, anarchistes, tous ceux qui sont contre ces atrocités qui se commentent peu ces jours à montrer de toutes les manières possibles et par tous les moyens à sa portée la solidarité la plus large avec les P.P. turcs en jeûne de la mort, nous ne tolérons pas ces massacres. GUSUMAN GOMEZ, membre de TAYAD est décédé au 147ème jour, des membres de cette association de soutien aux P.P. sont en grève de la faim depuis 147 jours… Ils ne voulaient pas laisser leurs filles et leurs fils seuls dans leur action de lutte et voulaient empêcher la mort de leurs enfants en prison. Le jeûne à mort a coûté jusqu'à présent 37 vies. 28 P.P. ont été tués au cours d'un assaut, d'une incroyable brutalité, du 19/12 au 22/12/2000… En ce moment dans les prisons turques 500 P.P. poursuivent la grève jusqu'à la mort. 1500 P.P. font la grève. L'association des droits de l'homme en Turquie a affirmé que 122 P.P. souffraient de troubles de mémoire et seraient sur le point tragique de mourir. 100 P.P. internés à l'hôpital en situation d'irrévocabilité de perte de leurs vies, de la mémoire, attaquent du cerveau, coma et soumis à la torture de l ;a nourriture forcée. Dans les prisons de type F les P.P. sont violées, torturées, rasées, interdiction absolue de visite, 24h sur 24 musique militaire volume à fond, jambes et bras cassés pour empêcher l'autonomie plus de 200 parents ou sympathisants ont été détenus ou torturés, souvent pour crime de solidarité !!! Pendant les 2 dernières semaines 10 militants et 2 membres de HADEP ont disparus… Une dictature fasciste qui a été subventionnée par 2.3 billions d'aide de la part de l'union européenne… Le 30/03/2001 le ministère public a demandé la peine de mort pour 399 prisonniers faussement accusé d'avoir provoqué la mort d'un soldat, de 2 prisonniers non politiques. La Turquie : un pays qui aspire à être membre de l'union européenne et qui le 29 mars 2001 a arrêté et emprisonné 43 enfants de l'ages de 5 et 10 ans coupables d'être les fils des prisonniers politiques, ils sont enfermés à Kartal (Itanbul)… AFAPP - CSRRD - MADRID, ROME, ISTANBUL, 15/04/2001 PP GRAPO, et PCE(r) 15/04/2001 Communiqué à la presse : 12/04/2001'' ''Solidarité avec les prisonniers politiques turcs... Le 30 juin, Zehra Kulaksic est morte après 221 jours de grève de la faim. Elle est la cinquantième personne morte pendant la grève de la faim commencée par TAYAD (association des parents et ami-e-s des prisonnièr-e-s politique) en solidarité avec les prisonnier-e-s politiques. Sa mort porte à 53 le nombre de personnes mortes du jeûne à mort ou tuées par l'état lors du massacre réprimant la protestation des prisonnièr-e-s le 19 décembre 2000. Les prisonnier-e-s continuent de protester contre les tentatives du régime de les détruire en les enfermant dans des cellules d'isolement dans les nouvelles prisons de type F. Appel à la solidarité internationale Beaucoup d'entre vous suivent la lutte qui se déroule actuellement en Turquie. Dans les unités FIES d'Espagne (l'équivalent de nos unités CSC) les prisonnier-e-s ont récemment lancé une initiative en soutien à la lutte dans les prisons Turques et en soutien de leurs 3 revendications. Cette initiative, qui est soutenue par les prisonnier-e-s en France, Grèce et par des prisonnier-e-s Basques et Kurdes a pour forme une journée de jeûne tous les premiers samedi de chaque mois. Les 3 revendications des prisonnier-e-s des FIES sont les suivantes : 1- La fin des unités FIES 2- La fin de la dispersion, par laquelle les prisonnier-e-s sont éloigné-e-s de leurs familles 3- La libération de tous/toutes les prisonnier-e-s malades, et de celles/ceux qui ont passé plus de 20 ans en prison à cause de leurs idées politiques et de leurs militantisme En solidarité avec nos camarades dans les prisons turques et ceux/celles qui se battent pour la justice à travers le monde, nous proposons de lancer une initiative identique à celle des prisonnier-e-s espagnol-e-s ; une grève de la faim le premier samedi de chaque mois. Depuis l'évasion de Whitemoor et de Parkhurst en 1994 et 1995 il y a eut une tentative d'écraser la lutte dans les prisons anglaises une bonne fois pour toutes ; une guerre pour définir l'état vaiqueur. En faisant ce simple acte de solidarité nous faisons le premier pas vers le renouvellement de la lutte pour réaffirmer notre humanité et notre défi. Comme les prisonnier-e-s des FIES, nous proposons trois revendications raisonnables : 1- minimum d'une heure d'exercice par jour en plein air. C'est consternant qu'au moment ou les prisonnier-e-s sont une fois encore deux ou trois par cellule que l'allocation statutaire des exercices journaliers a été réduite à seulement une demi-heure. 2- Le droit pour tous/toutes les prisonnier-e-s de s'habiller avec leurs propres habits. 20 ans après que Bobby Sands et ses camarades soient mort durant leur grève de la faim, le droit pour les prisonnier-e-s de porter leurs propres habits n'est toujours pas inscrit dans les règles de la prison. À cause de cela, les gouvernants voient le fait de porter des habits civils comme un privilège qui peut être enlevé à tout instant. Cela arrive de plus en plus pour les droits communs. 3- L'abolition du travail obligatoire dans les prisons. Nous voyions de plus en plus augmenter l'exploitation du travail des prisonnier-e-s par des compagnies privées et par l'état. Si les prisonnier-e-s choisissent de travailler et d'être rémunéré-e en retour, ils/elles doivent avoir le choix sinon ce n'est ni plus ni moins que de l'esclavagisme. Ce sont les trois revendications que nous proposons. Nous demandons à ce que tous/toutes les prisonnier-e-s militant-e-s, tous/toutes celles/ceux qui n'ont pas encore subit la répression de l'état, tous/toutes celles/ceux qui ne sont pas corrompu-e-s par la course aux privilèges, tous/toutes celles/ceux qui ont un instinct de solidarité et le courage de se dresser contre l'oppression de soutenir ces revendications. Nous sommes peut-être peu nombreux-ses mais nous pouvons être plus nombreux-ses. Faîtes circuler les mots. Soutenez la lutte. Le combat commence ici. Mark Barnsley et John Bowden'' Pour plus d'informations : E-mail : barnsleycampaign@hotmail.com Oueb : www.freemarkbarnsley.com Vous pouvez leur envoyer des lettres de solidarité : John Bowden, HMP Bristol, 19 Cambridge road, Bristol, BS7 8PS Mark Barnsley, HMP Wakefield, 5 love lane, Wakefield, West Yorkshire, WF2 9AG Justice pour Mark Barnsley Mark Barnsley se trouve au quartier d'isolement de la prison de Wakefield. Il y a environ 3 semaines, Mark a été assigné aux travaux à la prison de Wakefield. Du fait qu'il a décliné l'offre de travail en prison, il sera poursuivi pour avoir refusé d'exécuter cet ordre. Le résultat plausible est qu'il passera du temps au quartier notoire d'isolement à la prison de Wakefield dans les pires conditions et que des jours supplémentaires de détention seront ajoutés à sa condamnation. Victime d'une grossière machination judiciaire, Mark a résolument refusé de collaborer avec le système depuis son injuste incarcération il y a plus de 7 ans. Au lieu de travailler en prison, il a utilisé son temps de manière constructive en travaillant sur la campagne visant à renverser sa condamnation et innocenter son nom, en soutenant d'autres prisonnier-e-s et en organisant des cours d'éducation lorsque cela s'est avéré possible. Selon l'administration pénitentiaire, la raison pour laquelle on donne du travail aux prisonnier-e-s est qu'ils/elles puissent apprendre un métier faisant partie intégrante de leur réhabilitation. En théorie, augmenter leurs chances de trouver du travail à leur sortie de prison. À la prison de Wakefield, cependant, les prisonnier-e-s soit fabriquent des uniformes de prisons, soit font des travaux d'emballage extrêmement fastidieux pour une entreprise privée basée à South Yorkshire nommée Hepworth Building Products. En retour de 25 heures de travail par semaine, les détenu-e-s sont payé-e-s de rien à 5 livres -environ 50 francs- (oui, c'est le "salaire" par semaine). Même avec des bonus, les prisonnier-e-s touchent un salaire maximum qui correspond à moins de 10% du salaire minimum payé aux travailleurs à l'extérieur. Sans se poser de question, les entreprises privées sont vivement désireuses d'exploiter cette force captive de travail. Contrairement aux autres prisons où l'on peut envoyer des articles tels que des timbres, des vêtements, du papier à lettre, des radios, etc. aux détenu-e-s, la prison de Wakefield leur impose d'acheter pratiquement tout à l'intérieur, habituellement à des prix dont l'inflation est énorme. Même les cartes téléphoniques utilisées par les prisonnier-e-s pour appeler leurs familles et ami-e-s sont plus chères. Ils/elles ne sont autorisé-e-s qu'à dépenser 10 livres de leurs ressources personnelles par semaine pour acheter tout cela. Il n'est par conséquent pas étonnant que beaucoup veulent travailler pour une telle misère. Pas Mark cependant. La prison de Wakefield a récemment dénié l'accès à des cours universitaires à Mark Barnsley. Le gouverneur de la prison a déclaré que c'était parce que Mark faisait appel de sa condamnation! Ils attendent désormais de Mark qu'il perde son temps à faire des uniformes de prison pour eux-mêmes (et bientôt pourquoi pas des barreaux !) ou de dégager des bénéfices pour une entreprise privée. La campagne de soutien à Mark appelle tou-te-s ses supporters, les syndicalistes et tou-te-s ceux/celles qui luttent contre l'injustice de faire savoir leur opinion au sujet de cette exploitation flagrante aussi bien envers la prison de Wakefield que l'entreprise Hepworth Building Products. Il n'y a pas de raison que Mark Barnsley soit puni pour avoir refusé ce qui relève de l'esclavage. Vous pouvez contacter les véritables criminels aux adresses suivantes : - The Governor, HMP Wakefield, 5 Love Lane, Wakefield WF2 9AG. Tél : 01924-378-282 - Fax : 01924-299-315 (composez l'indicatif pour l'Angleterre avant) - Hepworth Building Products, Eddington Lane, Eddington, Doncaster DN12 1BY. Tél : 01709-856-300 ou 01226-763-561 (composez l'indicatif pour l'Angleterre avant) 50705 F de frais de justice, 60 jours d'incarcération supplémentaires : déclaration de Gabi Mouesca à sa sortie de prison "J'ai décliné l'invitation à payer ces frais de justice en avançant les points suivants : - Les frais de justices sont une forme de racket légal supporté par les plus pauvres. En Chine, la famille du condamné à mort doit payer la balle qui a servi à tuer le supplicier, en France on doit payer le personnel et moyens mis en place pour nous emmurer des années durant en prison. Demain on nous demandera de payer les frais d'alimentation de notre temps de détention, cette logique économico-répressive n'est pas acceptable ! - Je reçois chaque mois 1200 F de soutien de la part d'Ahaideak. Cet argent est le fruit de la solidarité basque. Il m'est adressé pour améliorer mon quotidien (amélioration de l'alimentation, produit d'hygiène, correspondance, etc.) en aucun cas pour aller dans les caisses du Trésor Public. - C'est à l'état de supporter la charge de ces frais de justice, et s'il n'en voit pas la logique, j'en propose une. Paris devra un jour ou l'autre accepter l'idée de réparation historique due au peuple basque d'Iparralde. Qu'il considère que ces 50 705 F de frais de justice comme modeste avance sur cette réparation historique à venir. - J'ai passé 16 ans 7 mois et 15 jours en prison en tant que prisonnier politique basque. Il faut ajouter à cela plus de 6 ans de remises de peine. Ce qui fait un total de plus de 22 ans de prison, alors que l'on vient de ramener ma peine à un maximum légal de 20 ans. J'ai donc effectué deux ans de prison en plus. Et l'on voudrait que je fasse deux mois de prison de plus ? Solennellement, je vous prie d'accepter l'idée que je ne capitule pas devant cette dernière manœuvre de l'oppresseur. Je suis assez fort pour supporter deux mois de prison de plus" Gabi Mouesca rappelle, semaine après semaine : la même question reste posée et reste sans réponse de la part des autorités :"Qu'est-il advenu de Popo LARRE, militant d'Iparretarrak ? Nous accusons les autorités françaises de l'avoir localisé suite à la fusillade qui s'est produite le 7 août 1983, au lac Léon (Landes) entre un commando d'Iparretarrak et des gendarmes. Localisée, neutralisée et "disparue", corps et biens. Il s'agit d'un crime d'état. Nous exigeons que les autorités accordent le permis d'inhumer le corps se trouvant dans le caveau de la famille Dumont (à Carbon-Blanc, en Gironde) pour que puisse être faite l'expertise d'ADN du corps s'y trouvant. Nous n'aurons de cesse de rechercher la vérité sur la disparition de notre camarade Popo Larre". - déclaration de Silvano Pelissero - Silvano est un compagnon anarchiste dont nous avons parlé à maintes reprises. Vous pouvez recevoir des informations complémentaires sur le contexte de son arrestation et de sa condamnation (7 ans) en nous écrivant. Un tract est disponible. Voici sa dernière déclaration, que nous avons mis du temps à écrire mais qui est enfin arrivée. ''Artiste par hasard, rebelle par nécessité, et forcément anarchiste révolutionnaire. La dernière chose qui me serait passée par la tête est celle de consommer de l'énergie électrique pour réaliser des sculptures à base de métal. En temps que serrurier, je suis bien entraîné à manipuler le fer et les métaux pour renforcer et blinder les maisons occupées, pour réaliser des instruments agricoles ou servant à couper du bois. Des choses utiles, nécessaires à la vie quotidienne. Une sculpture est de l'art et l'art nous éloigne de la réalité, de la grisaille répugnante dans laquelle nous sommes obligés de vivre. Dans cette merde de monde globalisé qu'est la démocratie capitaliste, peuplé de zombis avec un téléphone portable collé à chaque oreille. Bien sûr, mes sculptures sont là pour vous secouer, pour perturber le sommeil des morts vivants qui se résignent à chaque offense au nom de leur misérable paix sociale. Les bombardements à l'uranium sur les nations non asservies au capital, les manipulations génétiques pour créer le parfait homme idiot et ses aliments de synthèse, des montages policiers pour terroriser les masses et éliminer à l'avance les dissidents, la destruction d'une grande partie de la nature, des mers, des forets au nom de cette insulte qu'est le progrès ! Le progrès scientifique dont seule profite une petite élite d'aristocrates convaincus d'être les patrons du monde parce qu'ils sont entourés de quelques millions de chiens galeux prêts à tout pour s'accaparer des miettes et des caresses. La démocratie est tout cela, c'est à dire un régime politique illusoire, où, " au nom du peuple ", on élimine les tensions entre les classes sociales alors que quelques classes (militaires, industriels, église) gèrent le pouvoir que subissent toutes les autres passivement et silencieusement parce que " démocratique ". La démocratie est la négation absolue de la souveraineté de l'individu, de chaque individu, au nom du " bien être de la collectivité ". La société démocratique se base sur la loi, un ensemble de normes voulues et décidées par un petit nombre afin de conserver " leur " privilège et imposées aux citoyens au moyen d'une structure armée et militaire. Le dernier créneau de tout ce sympathique système social où personne n'est plus en mesure de défendre son espace et sa propre dignité est la prison. Le véritable fondement de la démocratie, de l'état et du capital est la prison. La prison est le reflet réel du bien être démesuré et luxueux des quelques privilégiés et du destin d'entières couches sociales classées comme exclues et à qui est interdit une vie digne et libre. Pour le prolétaire, aujourd'hui plus qu'hier, il y a le devoir de la servitude journalière à l'autorité infini de l'état et du capital et d'un travail aliénant, abrutissant et dégradant que nous impose en outre un silence respectueux d'un ordre social favorable et utile seulement à ces quelques privilégiés déjà mentionnés. Nous nous trouvons face à un système social visiblement pourri jusqu'à l'os, putride, exempt de toute valeur humaine, capable de fomenter des guerres destructrices comme l'histoire n'en a encore jamais connu, massacrant des larges communautés coupables de ne pas se soumettre au nouvel ordre mondial, marginalisant et condamnant à une vie misérable et errante des couches sociales entières jugées inutiles ou " incapables d'assimiler " les nouvelles normes de comportement. Un système monstrueux et aberrant aussi mauvais voir pire que le nazisme allemand, un système qui a besoin de consentement forcé ou volontaire, peu importe. L'idée de la pénitentiaire est née de ce besoin et se concrétise sous de nombreuses formes de répression, de coercition, de conditionnement social, depuis les techniques comportementales "correctes" jusqu'aux hôpitaux psychiatriques véritables ou virtuels où l'on "suit" les "déviants", où l'on torture, où l'on isole et sépare les "réfractaires", les "agités", ceux qui "ont des problèmes"… les "incontrôlables". Mes sculptures sont et se veulent une insulte, un crachat infect au visage de votre "consensus", de votre refus de voir ce qui se passe derrière les murs des prisons, de votre immobilisme, que vous justifiez en affirmant que la démocratie est le système le moins pire de l'humanité. Également parce que l'histoire vous a montré que les dictatures, de Staline à Hitler à Mao Tsé Toung, se sont toutes effondrées, alors que les démocraties libérales capitalistes continuent de survivre telle des mourants dans des comas profonds dont personne n'a la hardiesse de couper l'oxygène ! La prison est le reflet parfait, précis et sans équivoque du système social pourri, contradictoire, déchiré et soutenu par un pouvoir économico-politico-idéologique garant de toute forme d'injustice et substantiellement fondé sur l'exploitation de la majorité au profit d'un élite ultra restreinte et de quelques régions circonscrites du monde (USA et pays occidentaux). Il nous faut comprendre que la lutte contre la prison, contre toute forme de répression et de contrôle est une lutte contre le système social actuel se nourrissant de l'aliénation et de l'exploitation. Vous ne devrez pas vous étonner, chers lecteurs, si bientôt vos propres enfants vous tuent à coup de couteau ou de bâton ! C'est tout ce que le système génère ! Il faut donc comprendre puis agir. Il faut agir de façon à ce que tout cela s'écroule et soit détruit comme a été détruit le nazisme, dans une marée de décombres, de fumée et de feu. Vous vivez dans un environnement social dégénéré qui ne peut rien créer d'autre que des mécontents, des dissidents, des exclus de la jouissance d'une vie digne, et des individus réfractaires à la soumission au travail au noir ou légal et donc sujet à la délinquance. Je dédie mes sculptures à tous ceux qui souffrent à cause de ce système assassin, à ceux qui, à cause de cette justice infâme et honteuse, ont perdu la vie, comme Edoardo Massari et Maria Soledad Rosas. Je les dédie aux centaines de prisonniers politiques enfermés dans les prisons du monde entier, et en particulier à ceux qui souffrent en Italie, en Espagne, en France, en Grande Bretagne, aux USA, en Grèce, en Turquie, qui souffrent pour rester fidèles à leur idée d'une société libérée et juste, sans esclave ni patron. Je dédie mes œuvres à ces peuples et ces individus qui ont le courage de se battre sur le terrain de l'action directe, pour la défense de leurs revendications, sans passer par les médiateurs et les récupérateurs. Personne ne choisie son propre destin, personne ne décide de sa façon ou de son lieu de naissance. Personne ne voudrait naître ouvrier ou paysan. Personne n'a choisi. Je n'ai pas choisi de faire des sculptures ni de finir inculpé dans le procès-mascarade qu'a été l'affaire des Loups Gris - TAV - Val de Susa - Squatter. Chacun a son destin à suivre et son parcours à accomplir. Il est important de chercher au moins une chose en quoi croire le long de ce parcours. D'évoluer et d'avoir le courage de regarder un peu plus loin que le bout de son nez. Le courage de voir cette poubelle nauséabonde dans laquelle nous vivons et le courage de sortir de cette merde… même si nous ne savons pas ce que nous trouverons au dehors ! Le courage d'une action résolue, immédiate, pas reporté à des lendemains incertains lorsque "la situation sera mûre", parce que la situation ne sera jamais "mûre". Une action qui peut-être ne changera pas l'histoire mais contribuera à perturber, au moins un peu, le sommeil de la tyrannie. Un signal de vie comme signe minimum de résistance à la résignation. Une petite flamme qui, restant allumée dans la nuit, pourra peut-être, tôt ou tard, allumer l'incendie. A ceux qui maintiennent cette flamme allumée va mon respect et mon soutien. C'est un devoir pour qui ne renonce pas à la liberté et à la dignité. A ceux qui ont le courage de la rébellion va mon respect et ma solidarité sincère. Et à ceux qui nous veulent morts, prisonniers, soumis et résignés va tout mon mépris et ma haine viscérale. Qu'ils se noient dans leur propre sang ! 28 mars 2001 Silvano de Bussoleno et du Val de Susa Mort au TAV, à ses serviteurs et à ses défenseurs !'' - mutinerie à la maison d'arrêt de Grasse - "C'est quand même une affaire qui ne se termine pas trop mal" Marylise Lebranchu Encore une fois, un détenu est décédé dans une maison d'arrêt dans des circonstances étranges. Aux yeux de la loi, le tort des prisonniers de la Maison d'Arrêt de Grasse qui se sont révoltés le 30 juillet est de demander des comptes à l'Administration Pénitentiaire devant ce nouveau décès. Encore une fois, les psychopathes des Compagnies Républicaines de Sécurité et de la Gendarmerie matraquent et massacrent des dizaines de personnes coupables d'exprimer de la solidarité envers l'un des leur, assassiné légalement à l'ombre du mitard. Encore une fois la gangrène médiatique relaie la version des matons et crie que rien ne justifiait cette mutinerie, que le jeune homme de 17 ans mort étouffé dans le quartier disciplinaire s'est "suicidé", que cette prison n'était même pas surpeuplée, que les détenus sur qui la faute est rejetée ne sont que des brutes bonnes à tout casser, que le personnel a bien sûr fait preuve d'énormément de compréhension, de sang froid. "Il y a peu de blessés, et il fallait reprendre en main l'établissement. « C'est quand même une affaire qui ne se termine pas trop mal", a déclaré la ministre dimanche soir, peu après l'assaut des forces de l'ordre dans l'établissement. C'est vrai, après tout, que sont 11 personnes blessées, dont 4 grièvement, lorsque l'on parle de prisonniers ? Des dizaines de personnes meurent dans les prisons françaises chaque année dans des circonstances pas claires. Officiellement il s'agit toujours de suicide. Pourtant, les familles n'ont souvent pas le droit de voir les corps. Dans la zone de non-droit qu'est la prison, tirer avec des balles en caoutchouc sur des détenus n'a pas l'air de choquer grand monde. On va sûrement pleurer sur le sort des 2 gardiens qui se sont cassé un ongle, ce fût le prix de cette opération réussie. Les détenus, eux, dont aujourd'hui pas plus qu'hier on ne prend les souffrances en considération, savaient certainement ce qu'ils risquaient en lançant des pierres sur les matons, en refusant de réintégrer leur cellule, et en ravageant une grande partie de la prison. Mais ni la menace des coups de matraques ni l'approche d'une attaque brutale de ceux qui font du tabassage des exclus leur métier n'a empêché la solidarité de s'exprimer. Ils sont onze à être maintenant blessés pour avoir demandé que cesse l'assassinat légalisé derrière les murs des prisons, parce que n'importe lequel d'entre eux aurait pu se retrouver au mitard et mourir étouffé. En tout cas, ils ont commencé pendant quelques heures à réaliser le rêve de tout ceux/celles qui voudraient voir un immense tas de ruine remplacer tous les lieux de réclusion. Qu'y a-t-il de si anormal à détruire les chaînes qui nous oppressent ? Solidarité avec les mutins de la MA de Grasse. Solidarité avec les cinquante détenus qui, le soir même était déjà transférés. Solidarité avec tous ceux que le pouvoir désignera comme protagonistes pour intimider le reste de la population carcérale. Il y a 14 ans à la prison des Baumettes, un mutin parle... Alors que l'on vient d'entendre parler de mutineries dans les prisons françaises, nous publions ce texte d'un mutin de Marseille, écrit il y a 14 ans, pour ne pas que les luttes de l'été 1987 ne soient oubliées. La mutinerie avait commencé le 16/7/87 avec 200 détenus sur les toits pendant 4 heures avant d'être chassés par les CRS à coup de lacrymo. Le bâtiment B fut presque entièrement détruit. Le lendemain, toute la prison s'embrasait contre les sanctions, alors que promenades et parloirs étaient supprimés, et que 14 " meneurs " étaient placés en garde à vue. "Le jeudi 16 juillet 1987 aux Baumettes, ce n'est pas 40, 50 ou 60 détenus qui se sont révoltés pour se vider de la haine dont on les ait emplis, mais 600 ou 700, car les 200 détenus que vous avez vus à la télévision, sur les toits des bâtiments A et B, et sur les toits des coursives des promenades, ne représentaient qu'une partie des mutins. A l'intérieur du bâtiment B où il n'y avait plus de surveillants, tous les détenus étaient hors de cellule. L'explosion des Baumettes est celle de 55 000 détenus des prisons françaises, elle représente le ras-le-bol de tous les détenus. Ce n'est pas la prison qui est en cause, c'est le système, la justice et la police qui en sont les causes. Répression, répression est le seul mot qu'ils connaissent, prévention et aide à la réinsertion, ils ne connaissent pas. Ils savent très bien qu'en plaçant 55 000 détenus dans des établissements qui ne peuvent en contenir que 32 000, ils amorcent la mèche qui va tout faire sauter. Politique, pouvoir, individu, qui se cache derrière tout cela ? Là est la question, qui peut tirer les marrons du feu sans se salir ou se brûler ? Finalement, à la haine répond la violence, qui engendre les mutineries carcérales. Les révoltés vont encore subir les contre-coups des mêmes coupables, justice, police, pouvoir. On dit que tout délit mérite châtiment, j'en connais beaucoup, des délits qui restent impunis. Pourtant justice et police eux aussi sont au courant. Alors pourquoi la France, pays démocratique, a-t-elle une justice de classe ? Que veulent dire ces beaux mots, liberté, égalité, fraternité ? Les médias dénoncent assez souvent des personnalités mouillées dans des affaires plus que louches, mais justice et police, complices du pouvoir, combinent de façon à étouffer ces affaires puis, les médias écrasent des coups qu'ils avaient dénoncés. Pour laisser la une à des braquages, des vols de voitures, des cambriolages qui alimentent les quotidiens des journaux, afin de laisser bien tranquilles les coupables du genre V.I.P., à leur sales coups. Vous avez dénoncé le trop plein des prisons, qui impose une promiscuité, dénoncé aussi la prise en charge et le paternalisme des directeurs des établissements pénitentiaires : on ne peut pas prendre une initiative personnelle sans en avoir au préalable fait une demande écrite. Ces demandes réclament, pour nous, une réponse prompte. Hélas, que ce soit le directeur, le surveillant chef ou tout autre service auquel elle est adressée, une réponse se fait toujours attendre. S'il y en a une, de plus, elle est rarement claire, il faut donc la refaire, et bien souvent, la réponse est négative. Ici nous avons explosé au nom des 55 000 détenus qui sont opprimés en France (pourtant nous avons un secrétaire d'État aux droits de l'homme !). Il faut que les Français sachent qu'ils sont tous en liberté provisoire. Lisez bien le code pénal, alors ça y est, c'est fait ? Donc, à bientôt dans ma sombre cellule. C'est un optimiste qui vous l'écrit : s'ils veulent construire des prisons pour avoir le double de capacité, c'est qu'ils comptent mettre 110 000 français dans ces prisons. Ici, en ce moment, les matons ouvrent les portes aux CRS qui sont dans l'établissement et ils fracassent du détenu. Que fait notre cher secrétaire d'État aux droits de l'homme ? Rien, il s'en fout complètement. Pensez-vous, en France, pour lui, les droits de l'homme ne risquent pas d'être bafoués, non, vu que l'on ne sait même pas ce que cela veut dire. Nous demandons un droit de regard de la cour européenne de justice sur les prisons françaises et aussi des commissions des droits de l'homme dans nos murs. Mais qui est qui ? Que veut quoi ? Arrêtez de vous cacher, hommes irresponsables, et laissez la place à des hommes compétents et emplis d'humanité. 156 détenus des Baumettes ont écrit au procureur de la République de Marseille pour s'accuser d'avoir participé au mouvement de revendications du jeudi 16 juillet 87, car seuls, 15 de nos camarades étaient montrés du doigt par la justice. Nous voulons crier et être entendus. Seule, une salle d'audience d'un palais de justice rempli de 170 détenus peut être l'endroit idéal pour s'exprimer et se faire entendre. Nous aurons la parole et nous parlerons. A bientôt, Monsieur Malhuret !" Les Baumettes Le 27 juillet 1987 Liberté pour Pedro "Pedro José Veiga Luis Pedro, un jeune arnarcho-punk, est actuellement détenu à la prison de Linho (Portugal). Il a en effet été condamné en février 1999 à 6 ans de prison pour le meurtre d'un homme, dans une situation d'autodéfense. En novembre 2000, il a reçu une peine additionnelle de 15 ans lorsque la police a trouvé un pistolet dans la maison où il avait l'habitude de vivre. Comme la prison est le reflet de la société, il n'est pas étonnant qu'on y trouve principalement des individus issus de la classe dominée : immigrés, jeunes des quartiers pauvres, insoumis aux règles de la société. Ce qui est certain, c'est que Pedro, après longtemps nie puis avoir refusé de donner le nom de la personne avec laquelle il était, n'a jamais reconnu la sentence. L'histoire de Pedro n'est ainsi qu'un exemple de la guerre de classe que mènent les riches et qui conduit souvent les pauvres à s'éliminer entre eux. Présent, Pedro se trouve dans leur cage et ce n'est bien sûr pas ce qu'il a fait qui lui vaut la répression des matons, mais bien sa défiance à l'égard de l'autorité et son refus de collaborer à la " bonne marche " de la prison. Qu'il lise de la littérature anarchiste et sa cellule seule se trouve privée de lumière ; qu'il écrive des lettres et son courrier met un temps fou à arriver ; qu'il refuse de balancer un détenu et il reçoit des menaces de mort d'un gardien... Car dedans comme dehors, s'il est bien une chose qui ne passe pas, c'est le refus de se soumettre à la classe dominante et à l'État. C'est aussi le refus d'un contrôle qui passe par la dépendance aux drogues dealées directement par l'administration pénitentiaire ou avec son aval, comme l'héroïne (60 à 80 % des détenus sont toxico-dépendants à cette dernière dans de nombreuses geôles portugaises). Le refus de ces dépendances, qui valent bien celle du salariat, correspond trop pour les tenants de l'ordre à l'affirmation d'une liberté qui n'est pas compatible avec leur "réinsertion" et qui justifie à leurs yeux la présence de centres d'extermination comme celui de Linho. La prison n'est pas isolée de la société car la "démocratie" tend au contraire à se transformer en une vaste prison où le contrôle devient permanent et nulle réforme ne saurait satisfaire la rage des insoumis. C'est, bien au contraire, la destruction de toutes les prisons (hôpitaux psychiatriques, centres de rétention pour immigrants "illégaux",...) qui seule saurait nous satisfaire avec celle de la société capitaliste et autoritaire qui la produit. Pedro souhaite recevoir un soutien extérieur comme des lettres (en anglais, espagnol, portugais) ou des livres. Lorsqu'ils s'attaquent à la liberté d'un d'entre nous, c'est celle de toutes/tous qui est attaquée ! Coordonnées de Pedro : Pedro José Veiga Luis Pedro, n° 610 ALA. A, E.P. Linho, 2710 SINTRA, Portugal E-mail pour le soutien : freepedro89@hotmail.com Contact au Portugal : Centro de Cultura Libertaria, apartado 40, 2801 ALMADA, Portugal (vous pouvez envoyer de l'argent pour Pedro au CCL) Action de solidarité avec Werner Braeuner Le lundi 9 juillet, le CIDAL (Centre d'Information et de Documentation de l'ambassade d'Allemagne), situé au 24, rue Marbeau dans le 16e arrondissement de Paris, a été occupé pendant une heure et demie pour protester contre l'acharnement médiatique et judiciaire exercé contre Werner Braeuner. Voici le texte du tract d'appel : UN CHOMEUR ALLEMAND PASSE EN PROCES LE 3 AOUT POUR AVOIR TUE LE DIRECTEUR DE L'ANPE QUI LUI AVAIT SUPPRIME SES ALLOCATIONS Le matin du 6 février, Werner Braeuner, 46ans, chômeur vivant à Verden, dans la région de Brême (RFA), a tué Klaus Herzberg, 60 ans, responsable de l'Arbeitsamt (l'équivalent allemand de l'ANPE) local, qui avait supprimé ses allocations, son unique source de survie. Puis il est allé se rendre à la police et est depuis incarcéré dans l'attente de son procès. Werner est ingénieur, et depuis huit ans au chômage. Il militait pour la réduction du temps de travail, pour un revenu garanti, pour une société d'individus libres, non abrutis par le travail. Il était connu en France dans le milieu des militants contre le chômage pour ses interventions sur la liste de diffusion AC-Forum. Il n'a jamais rien fait pour se rendre sympathique à la gauche gouvernementale. Ses prises de position, critiques des accointances des Verts allemands avec le lobby pétrolier et du productivisme social-démocrate, expliquent suffisamment le silence qui entoure son cas. Ses idées étaient discutables, et bien souvent discutées dans le mouvement des chômeurs, mais poussaient à la réflexion et ne laissaient personne indifférent. Werner a vécu ces dernières années une situation particulièrement dure, qui l'a fragilisé. Les difficultés matérielles, le manque d'espace dans son ancien logement et les tensions qui s'accumulaient l'ont contraint à une séparation forcée d'avec sa compagne. Quelques mois avant la naissance de leur fille, il a dû chercher une chambre dans un village voisin. En juillet, il sollicite un stage de formation, qu'on lui accorde. Cinq mois après, soit fin novembre, démoralisé par le fait de ne rien y faire la moitié du temps, il décide de le quitter après avoir écrit - et rendu publiques - deux lettres où il explique ses raisons à Klaus Herzberg, de la décision duquel dépend le maintien de ses allocations. Mais Klaus Herzberg a reçu des consignes, et semble convaincu de leur bien-fondé, puisqu'il ne tient pas compte des arguments de Werner et affiche sa volonté de le radier lorsque celui-ci le rencontre à l'Arbeitsamt. Début février, Werner reçoit la notification qui le prive de ses allocations. Il est alors tenté Par l'idée du suicide puis, finalement, réagit, et, le matin du 6 février, va à la rencontre de Klaus Herzberg. Mais la discussion tourne à l'affrontement physique et Werner frappe Klaus Herzberg avec un outil trouvé sur place. Klaus Herzberg ne survivra pas. Encore sous le choc de son acte, Werner se rend à la police. Il est alors incarcéré et réalise, horrifié, le désastre qu'il a provoqué. L'histoire de Werner ressemble à beaucoup d'histoires de chômeurs de longue durée. La société vous a mis au rebut, à vous de résister comme vous le pouvez au sentiment de déchéance et d'inutilité. Mais aujourd'hui, les gouvernants de plusieurs pays d'Europe prétendent de surcroît vous faire porter la responsabilité de votre situation de chômeur, en vous imposant des solutions de "sortie" du chômage qui sont souvent pires que les solutions de survie avec lesquelles, bon an mal an, vous avez pu parfois retrouver un équilibre minimal : des boulots trop précaires et trop mal payés pour vous permettre de vous reloger décemment et de refaire votre vie, des formations plus ou moins bidons qui vous enfoncent dans le sentiment de non-sens et d'inutilité, sans rien vous garantir au bout. Werner a eu l'honnêteté de reconnaître son geste. Pour cela, il encore une peine de quinze ans de prison. Mais cela ne suffit pas pour les autorités allemandes, qui l'accusent en plus d'avoir prémédité le meurtre de Klaus Herzberg ; ce qui équivaut à réclamer une condamnation à perpétuité ! Cette accusation de la part du procureur, et reprise à grand renfort de publicité par les médias, est parfaitement mensongère : si Werner avait prémédité son geste, sans doute s'y serait-il prit autrement ! La vérité est que le geste de Werner est un acte spontané, accompli sous la colère et sans intention de donner la mort. Nous n'avons pas à porter un jugement moral sur son geste. Afin d'empêcher qu'il soit puni pour l'exemple, la solidarité avec Werner Braeuner est pour nous tous une nécessité sociale. C'EST CETTE LOGIQUE SOCIALE QUI EST CRIMINELLE ! NON A L'ACHARNEMENT MEDIATICO-JUDICIAIRE CONTRE WERNER BRAEUNER ! ACTION LUNDI 9 JUILLET RDV PLACE DU CHATELET A 14H00 http://werner.braeuner.freeservers.com - solidaritatwb@hotmail.com LE PROCES DE WERNER BRAEUNER DE DEROULERA LES 3, 7, 9, ET 13 AOUT A LA 104E CHAMBRE DU PALAIS DE JUSTICE DE VERDEN Vous pouvez : - écrire à Werner Braeuner, soit en envoyant un e-mail à werner_braeuner@hotmail.com, soit en lui écrivant directement à l'adresse suivante : Werner Braeuner, JVA Verden, Stifthofstrasse 10, 27283 VERDEN, Allemagne - le soutenir financièrement en envoyant de l'argent à la Kreissparkasse de Achim : Banque BLZ (N°29152670), compte N°100680 en précisant la mention "Werner Braeuner" - manifester votre soutien en écrivant à son avocat : Michael Brennecke, Obernstrasse 63, D-28832 ACHIM, Allemagne Solidarité avec Roberta Ripaldi Le 16 juillet 2001, une femme investie dans des groupes féministes à Rome, Robertina, a été arrêtée dans le cadre d'une enquête sur les incendies des rideaux de fer de deux locaux du parti DS (démocrates de gauche) qui ont eu lieu il y a deux ans pendant la guerre du Kosovo. Le seul indice sur lequel se base cette arrestation est une présumée carte téléphone avec laquelle Roberta aurait revendiqué l'action. L'accusation qui lui est portée est très grave : association subversive. Roberta a été mise en isolement les trois premiers jours après son arrestation et est maintenant détenue dans le quartier de haute sécurité de la prison de Rebbibia à Rome. Toutes les femmes qui la connaissent, ses compagnes féministes et plusieurs autres groupes féministes et lesbiens de la ville mènent une campagne pour que cette histoire absurde, avec laquelle Roberta n'a rien à voir, se termine le plus vite possible et qu'elle puisse retrouver sa vie et ses luttes de toujours. Vous pouvez signer un appel de soutien à Roberta. Envoyez votre signature à l'adresse e-mail : robertalibera@disinfo.net Vous pouvez soutenir la campagne financièrement. Vous pouvez écrire à l'adresse ci-dessus pour avoir plus d'informations sur l'envoie des fonds récoltés. Vous pouvez aussi manifester votre soutien en écrivant à Roberta : Roberta Ripaldi, Casa Circondariale rebbibia femminile, Via Bartolo Longo 92, 00156 Rome, Italie Grève de la faim collective au Texas Dans le dernier bulletin numéro 29, nous vous avions parlé d'une grève de la faim qui se mettait en place au Texas (USA) contre les conditions d'isolement et qui devait démarrer à compter du 13 septembre 2001. Nous avons cependant appris entre temps que cette grève, dans laquelle une cinquantaine de prisonnier-e-s se sont engagé-e-s, a finalement commencé prématurément. Ses coordinateurs avaient initialement choisi la date du 13 septembre pour entamer leur jeûne du fait que cette dernière commémore la révolte des prisonniers qui éclata à la prison d'Attica et qui fit 42 victimes par balles. La grève a débuté par l'hospitalisation du prisonnier Gérald Williams, atteint de l'hépatite C, qui fut transporté en urgence à l'hôpital le 18 Juillet dernier après 12 jours du jeûne de la mort qu'il mène afin de protester contre l'absence de soins et plus globalement contre les conditions générales d'isolement mises en place par le département de justice criminelle du Texas (TDCJ). Gérald déclare à ce titre : "Je purge actuellement une peine dans une prison du Texas. Je n'ai pas été injustement condamné pour un quelconque crime que ce soit mais j'ai été injustement condamné à mourir. Les diagnostics ont révélé que j'étais atteint de l'hépatite B et C. L'hépatite C est un pathogène porté par le sang et qui se répand dans le corps de la même façon que le VIH. La combinaison de 2 substances (aidant le traitement) coûterait approximativement au TDCJ 2000 $ par mois, ce qu'ils ne veulent pas payer. Les études s'étant penchées sur le contrôle de ce virus restent la prévention - quelque chose dont le TDCJ ne sait rien. Les effets du sang et des fluides corporels doivent être sauvegardés afin de ne pas contracter le virus de l'hépatite C. Le TDCJ n'impose pas à ses barbiers de faire tremper leurs lames de tondeuses dans une solution approuvée pour détruire les virus. Mes poignets saignaient à cause de la bordure des menottes. Même pas 10 minutes plus tard, elles sont placées sur les poignets d'un autre détenu et ce même processus se répète sans fin. Je crois au fait que, pour qu'un changement puisse être entraîné, il doit y avoir une sorte de sacrifice. Je maintiens donc cette position. Je me confie à ce rôle de sacrifice. Depuis le 7 juillet, je m'abstiens de manger et j'en ferai ainsi jusqu'à ce que des changements soient opérés et maintenus. Je n'arrêterai pas tant que ceux/celles d'entre nous atteint-e-s du virus de l'hépatite C ne reçoivent pas les soins médicaux appropriés. Peut-être que ma grève de la faim n'apportera pas de changement mais dans ce cas, je reposerai en paix en sachant que j'ai essayé. Je vous empresse de verser une larme pour celles et ceux qui meurent derrière les murs insensibles et froids des prisons, pour celles et ceux qui sont mort-e-s dans le combat pour amener le changement. Je vous empresse de verser une larme pour celles et ceux qui sont toujours en lutte et qui souffrent des innombrables atrocités commises par ceux /celles dont le boulot consiste à nous surveiller de près, à nous soigner et non à nous tuer! Si une telle larme peut encore exister, alors appelez-la une larme de savoir. Connaître les sources de notre mal est l'étape initiale vers une solution...". Déclaration de Sid Hawk Byrd, initiateur de la grève de la faim : "Le 13 septembre, je commencerai un jeûne de la mort. Les prisonnier-e-s qui sont détenu-e-s dans les quartiers d'isolement et les prisons de haute sécurité à travers tout le Texas refuseront la nourriture qui leur est servie par le système pénitentiaire du Texas. Moi-même, ainsi que ces hommes, et ces femmes également, entreront en grève de la faim. certain-e-s d'entre nous, comme moi-même, résoudront notre cœur et notre âme pour aller au-delà d'une grève de la faim. Nous en ferons un JEÛNE DE LA MORT. Il n'y a à mon sens plus rien qui me donne raison de continuer à vivre, si ce n'est les circonstances existantes. J'en suis au point où je suis déterminé à risquer ma vie pour entraîner les changements dont nous avons besoin dans le Département corrompu du Texas. Vous pourriez vous demander : "Pourquoi cette tâche extrême est-elle nécessaire ? Pourquoi des êtres humains prendraient-ils la décision de se mettre dans une position de danger ? Pour en fait se mettre eux-mêmes, leur corps et leur intégrité physique, leur existence-même en péril ? Nous allons entrer en grève de la faim pas seulement parce que notre traitement et nos conditions de détention sont inhumaines, mais parce qu'ils sont jugés inconstitutionnels par la Cour Fédérale du département Est du Texas. Les prisonnier-e-s détenu-e-s en isolement à travers le Texas sont maintenu-e-s pendant des années, voire même des décennies, dans de telles conditions, sans intérêt aucun pour leur bien-être mental et physique. Des conditions sont indéniablement contre-productives à l'égard de toute intention visant à corriger ou réhabiliter le ou la détenu-e. J'entre en grève de la faim car je ne souhaite pas vivre de la façon dont nous sommes forcé-e-s à vivre. Se laisser mourir de faim est une issue acceptable face à la folie perpétuelle et à l'isolement total que nous vivons quotidiennement. Nos conditions de détention ne sont en rien meilleures qu'être retenu dans une TOMBE. De nombreux/ses hommes et femmes ont inconsciemment atteint le point de rupture et ont eu recours à des actes extrêmes et souvent fatals. Ces conditions créent des circonstances mentalement désorientantes qui ont pour résultat une dépression si sévère que les détenus s'incisent eux-mêmes, s'ouvrent les poignets et les bras, et ont même coupé leur propre gorge. Beaucoup sont retrouvé-e-s pendu-e-s aux barreaux de leur cellule. Le premier Janvier 2000, un ami à moi détenu ici á la prison d'Eastham s'est pendu. Il suppliait pour qu'on le sorte d'isolement. Il hurlait "qu'ils allaient venir (le) chercher". Il leur dit que c'était entièrement de leur faute. Il avait littéralement perdu la tête à cause de l'isolement. Eux riaient de lui et lui disaient de ne pas s'inquiéter parce que personne n'allait venir le chercher. C'était ni plus ni moins une farce pour les gardiens et aussi pour le personnel médical. Ils n'avaient rien à faire de lui. Pour eux, il se comportait normalement LA-DEDANS. Mon ami Houston Martin s'est pendu le matin du Nouvel An 2000. Personne ne le sait, donc personne ne s'en inquiète. Que devons-nous faire ? Qu'est-ce qui les fera nous écouter ? Pourquoi personne ne se soucie de tout cela ? Parce qu'ils nous ont caché derrière des rideaux de fer de sorte à ce que personne ne sache ce qui se passe. Combien d'autres doivent mourir comme Houston Martin dans ces cellules solitaires où ils nous ont jeté-e-s ? Combien d'hommes et de femmes perdront la tête parce qu'ils/elles ne peuvent plus le supporter ? J'entre en grève de la faim parce que j'ai la volonté de mettre ma vie sur la ligne par mon propre choix. Je prends cette décision tant que je suis apte à le faire consciemment. Parce que je ne veux pas perdre les pédales et finir en me suicidant comme Houston et tant d'autres l'ont fait. Celles et Ceux qui se sont suicidé-e-s l'ont fait pour échapper à l'enfer qu'ils ont littéralement fait de cet endroit. Le Texas est bien en dessous des standards fédéraux. Et il n'a que trop tardé pour que quelque chose soit fait pour remédier à cela. Les prisonnier-e-s ici en isolement ont un dicton quand un détenu est retrouvé mort ou mutilé dans sa cellule : C'EST SEULEMENT UN INCIDENT "ISOLE". Sid Hawk Byrd, #872404, Eastham Unit, PO Box 16, Lovelady, TX 75851-0016, USA.'' Les prisonnier-e-s appellent les autres détenu-e-s à travers le monde à entrer en contact avec eux et à faire connaître la nature de leur(s) lutte(s). Vous pouvez nous contacter pour vous procurer leurs adresses ou écrire directement à Hawk ou aux groupes qui l'aide à coordonner cette grève à : IronHouse Support, c/o Barbara Fortier, PO Box 262, Villa Rica, GA 30180-0262, USA. Email : bdyingswan@aol.com. Site Web : www.ironhousesupport.f2s.com Procès de Mumia le 17 août Paris, le 22 juillet 2001. Le juge fédéral Yohn celui qui devra éventuellement se prononcer sur l'ultime appel de Mumia contre sa condamnation à mort a choisi le jour de l'extradition d'Einhorn, le 19 juillet, pour signer un énoncé de jugement implacable rejetant définitivement le témoignage d'Arnold Beverly devant son tribunal. On se souvient que les nouveaux avocats de Mumia avaient fait état, le 4 mai, des aveux d'Arnold Beverly qui se charge du crime, explique où et quand il a tiré, et innocente Mumia. Pourquoi le juge Yohn a t'il décidé que les aveux de Beverly ne sont pas juridiquement acceptables au niveau fédéral ? 1) Les aveux de Beverly recueillis en 1999 par l'ancien avocat de Mumia, Me Weinglass, et dont ce dernier a préféré ne pas faire état, ne peuvent plus aujourd'hui être inclus dans le dossier ou constituer un fait nouveau car le délai de prescription très restrictif prévu par le "Loi pour une Peine de Mort Effective" est dépassé. Yohn nous renvoie à la triste jurisprudence du dossier Herrera, du nom de celui qui fut exécuté il y a quelques années après une décision de la cour Suprême des États-Unis : "il peut fort bien exister des preuves d'innocence, mais si celles-ci ne sont pas soumises dans les délais prescrits, l'exécution est juridiquement équitable". 2) Pour être valables, les aveux de Beverly auraient dû, selon Yohn, éclairer/valider/expliquer l'une des 29 violations anticonstitutionnelles argumentées dans la pétition en Habeas Corpus (sur laquelle il doit encore se prononcer). Les nouveaux avocats de Mumia argumentent que les aveux de Beverly renvoient justement à deux des 29 violations à savoir : a) les aveux de Beverly renvoient justement à deux des 29 violations à savoir : b) la subornation des témoins qui dans leurs dépositions initiales ont décrit la fuite de personnes autres que Mumia, ce dernier ayant été immobilisé par sa blessure par balles ; b) la dissimulation des preuves justifiant la présence d'un individu autre que Mumia et son frère sur la scène du crime. Mais Yohn n'accepte pas la corrélation pourtant lumineuse entre les violations 1 et 2 d'une part, et l'aveu de Beverly selon lequel sa fuite a été facilitée par des policiers qui furent témoins de son crime. 3) Le juge Yohn maintient qu'aucun jury ne retiendrait les aveux de Beverly comme crédibles. Cet argument est d'autant plus fallacieux que le scandale de la sélection des jurés sur des critères racistes a eu justement pour épicentre Philadelphie! Yohn aurait dû préciser : "aucun jury sélectionné à Philadelphie" 4) Yohn maintient que l'argument soumis par la défense de Mumia selon lequel la comparution de Beverly devant le Juge est urgente parce que sa vie est en danger ne tient pas la route. Les avocats, selon Yohn, ont eux-mêmes mis Beverly en danger car ils n'ont pas recueilli ses aveux sous le sceau du secret. La défense, pensons-nous, a eu au contraire raison d'attirer l'attention internationale sur ces aveux : la vigilance internationale à condition d'être à la source d'une mobilisation efficace peut constituer la meilleure garantie de protection physique de Beverly. 5) Yohn réserve à une date ultérieure son jugement sur le fond du dossier, à savoir les 29 violations anticonstitutionnelles dont fut entaché le procès de 1982, et qui sont argumentées par la défense. 6) Yohn ne dit pas un mot des témoignages inédits de Mumia et de son frère Billy dont les textes lui furent remis le 04 mai 2001, en même temps que la déclaration de Beverly ! 7) Yohn exprime son scepticisme sur la toute récente démarche mise en oeuvre par les nouveaux avocats de Mumia : re-saisir la Cour d'État en argumentant que les appels auprès de cette Cour ont pâti de la fragilisation de l'équipe de la défense conduite par Me Weinglass suite aux pressions et aux menaces dont ce dernier a fait l'objet. Les nouveaux avocats de Mumia viennent en effet de soumettre à l'État de Pennsylvanie (donc pas au niveau fédéral) une requête de 300 pages [dont le bureau du Juge nous refuse pour l'heure une copie parce que "le Juge n'en a pas terminé la lecture" ]. Cette requête demande que Beverly puisse "déposer" (c'est-à-dire être entendu en vertu d'un interrogatoire contradictoire devant un juge et un greffier). L'argument principal avancé par la requête est que les anciens avocats ont déconseillé à Mumia de faire état des aveux de Beverly, indiquant à Mumia que s'il s'entêtait à utiliser les aveux de Beverly, ils démissionneraient. Ce différent a été l'une des causes profondes du départ de Me Weinglass , à la demande de Mumia. Le COSIMAPP est en attente du texte de la requête mais peut affirmer, d'après une source proche de Mumia, que Me Weinglass a reçu entre autre une menace de mort s'il enquêtait de trop près sur l'identité réelle de l'un des deux tireurs. Ce qui pourrait expliquer la réticence de Me Weinglass à utiliser les aveux de Beverly. Le texte apporte plusieurs arguments étayant l'insuffisance ou l'incompétence des conseils juridiques apportés par Weinglass suite à ces pressions. C'est en réponse à cette nouvelle requête qu'une audience est donc fixée au 17 août 2001 pour demander un supplément d'information autour des faits nouveaux relatés par Beverly mais aussi par Mumia et son frère Billy. L'analyse du COSIMAPP : Nous estimons que les aveux de Beverly peuvent provenir de trois scénarios, dont deux sont envisageables : Premier Scénario : Selon Lynne Abraham, Madame le Procureur en chef, les aveux de Beverly sont un "ramassis de mensonges" à l'instigation d'un Mumia qui aurait tout commandité depuis le couloir de la mort. Il faudrait pour l'étayer que le Ministère Public fasse la preuve d'une collusion ou d'une complicité voire d'un complot entre Beverly et Mumia. Ils auraient du mal car ces preuves n'éxistent pas : la connivence n'a pas eu lieu. Deuxième Scénario : Beverly est un cheval de Troie commandité par l'Ordre Fraternel de la Police et ses relais d'extrême droite - voire le FBI pour infiltrer un témoignage pourri à l'intérieur de la stratégie de la défense. Ce qui discréditerait par association les autres témoignages disculpant Mumia. Mais nous disons, que si cela peut être prouvé, cela vaudrait un nouveau procès sinon un non-lieu à Mumia. Troisième Scénario : Pour des raisons qui lui sont propres, Beverly a tout simplement dit la vérité, une vérité qui disculpe Mumia et lui vaut non seulement un non-lieu mais des dommages substantiels. RENDEZ-VOUS: LE 17 AOUT 2001 Soit à Philadelphie, devant le Philadelphia State Court Criminal Justice Building, en face du City Hall [ Prière de prévenir le COSIMAPP avant le 08 août de votre intention de voyager] soit devant l'ambassade ou le consulat américain le plus proche de chez vous ou de votre lieu de vacances. [Nous tenir informés de vos possibilités de mobilisation] C.O.S.I.M.A.P.P. Comité de Soutien International à Mumia Abu-Jamal et aux Prisonniers Politiques Rassemblements tous les mercredi de 18H à 20H, devant le consulat américain à l'angle de la place de la Concorde rue de Rivoli, métro Concorde tel/fax: 01 45 79 88 44 - gresist@wanadoo.fr - http://www.cosimapp-mumia.org Deux militants du collectif girondins pour Mumia se sont introduits dans le consulat américain Communiqué: La célébration de la fête nationale des USA perturbée au Consulat américain de Bordeaux par les opposants à la peine de mort. Deux militants du Collectif Girondin de soutien à Mumia Abu-Jamal ont réussi à déjouer les services de sécurité et s'introduire dans les locaux de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bordeaux qui héberge le Consulat des USA. Ces citoyens engagés se sont mêlés aux convives de la cérémonie officielle à l'occasion de la fête nationale des USA. Après le discours de Mme le Consul, ils sont intervenus pour demander l'abolition de la peine de mort, de la justice raciste et anti-sociale, et la libération de Mumia Abu-Jamal, militant Noir américain emprisonné depuis 20 ans dans le couloir de la mort pour un crime dont il n'est pas coupable. Mme le Consul des USA à Bordeaux, visiblement touchée, a tenté de s'approcher des intrus qui lui ont exprimé leur disposition au dialogue ("We can talk") mais les hommes de la sécurité, accourus, ont éloigné Mme le Consul et expulsé les militants des droits de l'homme. Ceux-ci ont alors rejoint le rassemblement organisé sous les fenêtres du Consulat. Plus d'une centaine de personnes ont longuement scandé "Libérez Mumia, Non à la peine de mort !" Le 9 décembre 2001, Mumia Abu-Jamal sera depuis 20 ans dans le couloir de la mort. Une manifestation nationale d'ampleur aura lieu le samedi 8 décembre à Paris, pour la libération de Mumia Abu-Jamal et contre la peine de mort. Le 5 juillet 2001 Collectif Girondin de Soutien à Mumia Abu-Jamal C/o cinéma Utopia, 5 pl. C. Jullian, 33000 Bordeaux. mumia-bordeaux@altern.org - 06.64.100.333 1) - BRÈVES - - Finlande : Antti Rautiainen, membre du groupe anarcho-syndicaliste finlandais Solidariisus, a été emprisonné en Finlande, pour désertion. En effet, en accord avec ses principes anarchistes, il a toujours refusé de servir l'armée, que se soit sous l'uniforme une arme a la main ou dans un soit disant service "alternatif". Il vit depuis quelques années a Moscou, ou il étudie, et était rentré récemment en Finlande pour y passer des vacances tranquilles. Il a été arrêté et jeté en prison jusqu'au 13 septembre 2001, date a laquelle il passera en procès. Il sera alors condamné a 6 mois de prison supplémentaires s'il n'accepte pas de faire un service alternatif (et pour bien connaître Antti, ce n'est pas son genre d'accepter les compromissions !) Merci d'envoyer des lettres de soutien a Antti : (il comprend le français) Antti Rautiainen, Helsingin tutkintavankila, PL 160, 00161 Helsinki, Finlande - Solidarité avec Eduardo Garcia : 2 actions de solidarité ont eut lieu la semaine du 7 juillet. Le mardi soir, des personnes de l'ABC-CSAF ont collé une vingtaine d'énormes autocollants demandant la libération d'Eduardo (en espagnole) sur l'ambassade d'Espagne. Le jeudi un rassemblement avait lieu devant l'ambassade. À peu près 15 personnes étaient présentes avec des banderoles « liberté pour Eduardo Garcia » et « liberté pour les prisonniers politiques » en tchèque et en anglais. Une lettre de protestation a été envoyée au consul. - Pologne : Rafal Rusilowski, un militant antifasciste de Bialystok, qui est accusé d'assaut avec arme dangereuse sur un bâtard nazi a été relâché de prison le 27 juillet. Son procès est remis au 24 septembre à cause du bordel dans la paperasse et du fait que la police ne l'a pas amené à la cours pour le procès parce que certains formulaires avaient été mal remplis. Il est maintenant sous contrôle de la police, puisqu'il doit passer quotidiennement au poste de police. - Allemagne : Manif contre l'isolement en soutien à 3 prisonniers : Le 28 juillet dernier, une manifestation de solidarité contre l'isolement et la victimisation des prisonniers allemands Thomas Meyer-Falk, christian Klar (tous deux détenus à Bruchsal) et Rainer Dittrich (détenu à Lübeck) a eu lieu devant la prison de Bruchsal en Allemagne. Cette manifestation a été organisée par les groupes : ABC-Luxembourg, Antifa Bensheim, Boekstret Noise, "Freiheit fŸr alle politischen Gefangenen" Mannheim, Red and Anarchist SkinHeads (RASH), SDAJ Bensheim, Tamara Bunke - Verein zur internationale Jungendverstaendiging. A travers cette action, les manifestant-e-s avaient l'intention de protester contre l'isolement carcéral à travers le monde, mais aussi en République Fédérale d'Allemagne en particulier. Les manifestant-e-s ont déclaré "qu'il y a aussi des prisonnier-e-s politiques dans nos soi-disant pays démocratiques qui sont exposé-e-s à une répression perpétuelle orchestrée par le système judiciaire (isolement, privation de stimulus, censure du courrier, nombre et nature des visites restreints, etc.). Cette manif visait une fois de plus à briser le silence et à attirer l'attention sur le sort de nos camarades emprisonnés. Thomas, Rainer et Christian ne sont que 3 parmi les nombreux prisonnier-e-s détenu-e-s dans les prisons allemandes, et sont représentatifs du sort attribué à tou-te-s les autres. Thomas Meyer-Falk est un redskin condamné pour un braquage de banque (dans le but de récolter de l'argent pour des activités politiques) en 1996. Il reçu une condamnation qui le maintiendra en prison jusqu'en 2010. Néanmoins, il fut condamné à purger une peine de sécurité, c'est-à-dire qu'il restera en prison après cette date. Cette durée de détention supplémentaire est "justifiée" par le fait que Thomas n'a jamais nié ses convictions et son attitude anti-fasciste et que de ce fait, l'état allemand continue de le harceler. Rainer Dittrich est en prison depuis 1987. C'est un prisonnier issu de la résistance communiste. Il a passé la majorité du temps en isolement, ce qui a eu de graves répercussions sur son état de santé. Les dernières années, il a été très actif dans le soutien d'autres prisonnier-e-s et pour leur libération (prisonnier-e-s de la RAF, etc.) et a également participé à une grève de la faim tournante illimitée pour protester contre l'introduction des prisons de type F en Turquie. Christian Klar a été impliqué dans le mouvement de solidarité avec les prisonnier-e-s et devint membre de la Fraction Armée Rouge (RAF) vers la fin de l'année 1976. Il fut arrêté en 1982 et condamné à perpétuité en 1985. En 1992, il fut à nouveau condamné à perpétuité. En 1997, la cour Suprême de Stuttgart déposa une décision le condamnant à une durée de détention minimum de 26 ans. Christian Klar a aujourd'hui 46 ans et a été emprisonné à la prison de Stammheim pendant plusieurs années avant d'être incarcéré à Bruchsal en 1989. - USA : Chris Plummer qui a déjà passé plus de 8 ans en prison et qui avait été condamné à 15 ans sera libéré sur parole en janvier 2002. Il restera dans l'état du Texas. Il sera sous contrôle de la police et se présentera deux fois par semaine au poste de police pour rendre compte de ses activités. Chris appel à une aide financière car il aura besoin pour sa sortie de payer un(e) bon(ne) avocat(e) pour ne pas retourner en prison. Pour tous renseignements vous pouvez écrire directement à Rebecca Plummer, Po box 101, Austin TX 78767 ou vous pouvez écrire directement à Chris avant sa sortie, Christopher Lee Plummer, TDCJ# 677345, Po box 4500, TN colony, TX 75886. - LECTURE : Tout Le Monde Dehors ! (c'est le collectif qui avait commencé une feuille d'info de suivie de la lutte des prisonnier-e-s espagnol-e-s contre le régime FIES) vient de sortir une brochure-recueil d'articles contre la prison après un long silence. Elle fait 43 pages et vous y trouverez entre autre un long extrait de l'excellent livre du détenu espagnol Xosé Tarrio Gonzales, classé FIES, et un grand nombre d'articles, communiqués/lettres de prisonnier-e-s, chronologies sur la situation et les luttes anticarcéral en France, Turquie, USA, Espagne, etc. Pour la recevoir, envoyez quelques timbres à Tout Le Monde Dehors ! c/o TCP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris. E-Mail : passemuraille@free.fr Toujours au rayon lecture, nous ne saurions que trop vous conseiller de vous procurer le premier numéro de " l'Envolée ", nouveau journal qui sera mensuel à partir de septembre et qui contient un grand nombre d'articles, écrits par des personnes ou des groupes de personnes dedans et dehors. L'Envolée est un pas de plus vers la destruction des prisons. Vous pouvez leur demander une copie pour 5 F ou vous y abonner un an pour 60 F (chèque à l'ordre de Mr. JP Brisolier) : L'Envolée, 63, rue de Saint Mandé, 93100 Montreuil sous bois