BULLETIN ABC/CNA-DIJON #31 - SEPTEMBRE 2001 - gratuits, dons appréciés soutien : chèque à l’ordre de Maloka "Si l’innocent-e mérite notre solidarité, le/la coupable la mérite encore plus" Salut ! L'actualité du monde carcéral est une fois de plus très dense. Nous retiendrons pour ce numéro la lutte menée par les détenus de la M.C. d’Ensisheim peu relayée par les médias institutionnels, l'arbitraire qui s'abat sur les manifestant-e-s inculpé-e-s après les manifestations de Göteborg et de Gènes qui ne tient plus le haut du pavé médiatique faute d'images spectaculaires ainsi que le mouvement de solidarité avec les grévistes de la faim en lutte en Turquie contre les cellules d'isolement. Sinon, on aurait voulu profiter de ce bulletin pour s'exprimer un peu mais nous le sortons encore une fois trop a l'arrache. Un texte de présentation plus complet de l'ABC a été écrit suite a une réunion internationale a Gent, il a déjà été publie par ci et par là... et peut-être par nous même la prochaine fois. Bonne lecture !!! Ah oui ! Nous lançons un appel à des dessinateurs/trices pour des illustrations sur le thème de la taule. Paul Robinson condamné à un an de prison à Göteborg Paul Robinson était présent aux manifestations anti-sommet européen à Göteborg. Il y étais avec d'autres anticapitalistes, écologistes, syndicalistes et des activistes politiques de toutes l'Europe pour exprimer ensemble, leur opposition et exercer leur droit de manifester contre les destructions produites par le capitalisme (par l'OMC, FMI, le réchauffement de la planète et la dette du tiers-monde, la régression du droit des travailleurs/ses et des droits de l'Homme) et leur refus de la démocratie des gouvernements élus pour démontrer la crise sociale croissante et l'aliénation économique. Il a été arrêté dans la nuit du 15 juin, accusé de participation à des émeutes violentes et condamné à un an d'emprisonnement. Il a toujours nié les accusations. Il fait appel contre le verdict sur 3 points : 1- le procès était fondamentalement imparfait et injuste. La défense n'a eut que 2 jours pour préparer le procès. Paul et son avocat ont été au courant des pièces à conviction la veille du procès. Ils n'ont pas eut accès aux séquences vidéo des événements, ce qui aurai put les aider et disculper Paul. L'interrogatoire de Paul Robinson, qui a été utilisé contre lui au procès, a été mené par un officier de police qui, avec l'aide d'un interprète, transcrivait par écrit les réponses de Paul. À aucun moment Paul n'a put avoir une copie (en anglais) de ses réponses pour confirmer leur exactitude ou l'occasion de faire une déclaration de sa version des faits. 2- les poursuites judiciaires ne prouvent rien. Aucune pièces présentée à la cour prouvent que Paul Robinson était impliqué dans les émeutes où qu'il a agit violemment. Rien ne prouve qu'il faisait partie d'une foule violente ni qu'il faisait parti de groupes qui ont agit violemment contre la police. Une vidéo de 10 secondes montre Paul entrain de jeter 2 pavés. Il attend et les lance plus loin sur la route. Puis il s'en va. Les pavés ont été lancé brusquement parallèlement à la ligne des flics anti-émeutes qui se situaient quelques mètres plus loin. Paul se trouvait à l'opposé de la route dans la foule des manifestants. Ce sont les seuls preuves contre lui. Il a reconnu à la cour que bien évidemment son geste était irresponsable-sur le moment une simple frustration liée aux événements qui se déroulaient autour de lui-Il n'y avait pas de violence ou d'hostilité à l'égard de la police. L'officier qui l'a arrêté a déclaré que Paul a jeté les pavés sur la police, et qu'il s'était sauvé en se retournant pour regarder la police. La séquence vidéo contredit ce témoignage. Les autres policiers ont déclaré qu'ils n'ont pas vu Paul agir violemment. Un policier a aussi admis que Paul a été frappé par les policiers anti-émeutes (une séquence vidéo existe mais n'était pas disponible au tribunal). Selon les lois suédoises cela doit être prouvé que les actions de Paul avait de la sympathie pour l'émeute ou avait un rapport avec cette dernière pour être condamné. Cela n'a pas été démontré. En fait il n'y a pas de preuves que Paul Robinson était dans la foule. Aucune preuve ne démontre que Paul a lancé des pavés en même temps qu'il pleuvait des pavés sur la police. La vidéo ne montre aucune attaque ni de lancé de pavés sur la police à ce moment là. Paul a été vu à une certaine distance de la foule, passif et non impliqué. Paul a toujours maintenu que son geste était un geste isolé-une réaction impulsive lorsqu'une manifestation pacifique sombre dans la violence à cause des provocations policières- tirant dans la foule pour la disperser, et la réponse des manifestant-e-s en a résulté de violents heurts. Paul n'a participé à aucun moment à une émeute, ou a agit violemment. 3- la condamnation est disproportionnée par rapport à l'accusation. Les autres manifestant-e-s condamné-e-s pour les mêmes faits ont été condamné à entre 3 et 8 mois. En dépit du peu de preuves pour confirmer le fait que Paul Robinson a pris part aux heurts violents ou qu'il faisait parti de la foule lors des affrontements avec la police. Un officier, le superintendant lennart Ornebro, a été cité dans la presse le 18 juin 2001 pour l'arrestation de Paul "il y a des preuves qu'un anglais était un des leaders et est un des plus actifs". C'était avant qu'une enquête commence. En ce moment Paul prépare son appel qui se déroulera le 12 septembre. Le verdict sera connu la semaine d'après. Vous pouvez lui envoyer des livres, des magazines et des journaux en lui écrivant : Paul Robinson 1090, Goteborg remand centre (haktet), goteborg polis headquarters (polis huset), box 429, 40126 Goteborg, Sweden. "Communiqué de presse du 28/08/2001 Perquisitions proactives aux Collectifs sans ticket en vue des sommets européens Ce mardi 28 août, sur le coup de 9h, les Collectifs sans ticket de Bruxelles (à la Maison de la Paix d'Ixelles) et de Liège (au centre culturel Barricade) ont été victimes de perquisitions menées par la BSR et la Police Fédérale à la demande du juge Van Espen. Tous les ordinateurs et de nombreux documents ont été saisis. La raison officiellement invoquée pour ces perquisitions est l'action en référé introduite par la STIB contre le CST dans le courant du mois de juin. La STIB, qui cherche à réduire au silence les usagers réunis au sein des CST, menace d'astreintes allant de 1000,- à 5000,- francs toute personne en possession d'un document (tract, carte de droit aux transports, etc.) traitant des questions que soulève le CST : accessibilité, impacts écologiques, etc. Mais deux choses au moins nous font mettre en doute le motif avancé pour justifier ces opérations. Tout d'abord, la procédure introduite par la STIB au civil suit toujours son cours. Les conclusions que la STIB a déposées le 23 août reprennent toutes les pièces à ses yeux « constitutives d'infraction » dont elle aurait besoin, ainsi que l'identité des 18 usagers auxquels elle entend faire infliger les astreintes. Avoir recours à des perquisitions alors même qu'aucun débat contradictoire en justice n'a eu lieu, voilà une conception singulière du débat démocratique. On peut se demander quel usage -proactif ? - sera fait des listes des centaines d'usagers ayant pris contact avec les CST depuis trois ans. L'intérêt qu'ils portent aux questions de mobilité ou leurs difficultés quotidiennes à se déplacer les désignent-ils comme « activistes » ? Ensuite, le contenu de la descente effectuée à Liège et les déclarations de certains agents démentent l'objectif avancé. « Tout ce qui concerne l'antimondialisation nous intéresse » a répondu un policier fédéral pendant que ses collègues emportaient du centre culturel «Barricade » des caisses de documents sans rapport avec les activités du CST. On comprend mieux ce zèle lorsqu'on sait que se réunissent à Barricade les différentes associations et syndicats qui préparent entre autres le Congrès Européen des Citoyens (CEC) ayant lieu ces 21 et 22 septembre en parallèle avec le sommet informel des ministres européens de l'Économie et des Finances (Ecofin). Le mobile véritable de ces descentes semble donc assez clair : mettre à jour les fichiers de la Police Fédérale sur les activités du monde associatif, à quelques jours de la réunion de l'Ecofin, et justifier aux yeux de l'opinion des mesures de « sécurité » exceptionnelles qui, faute d'opérations de ce genre, resteraient sans emploi. Ces méthodes d'intimidation, de saisie de matériels et de données, augurent bien de la nature du dialogue que promettent les autorités politiques aux mouvements citoyens depuis le début de la présidence belge de l'Union Européenne. Le Collectif sans ticket de Bruxelles" CST-Bruxelles GSM : 0476/36.78.03 02/644.17.11 35 rue Van Elewijck, 1050 Bruxelles E-mail : voir greffe correctionnel du tribunal de première instance de Bruxelles ou utilisez provisoirement cst@collectifs.net collectifsansticket@altern.org DÉCLARATION DE MUMIA ABU-JAMAL "La mort par balles toute récente d'un jeune homme de 23 ans, Carlo Giuliani, pris dans les combats de rue à Gênes, a envoyé des ondes de choc autour du globe. Giuliani, fils d'un dirigeant syndicaliste, se trouvait parmi des dizaines de milliers de manifestants qui furent attaqués, sur les lieux du tout dernier sommet des représentants politiques et corporatistes réunis pour assurer la bonne continuation de leur domination sur l'économie mondiale. Carlo faisait partie d'un mouvement en phase ascendante, une mouvance mettant les jeunes de tant de pays dits du premier monde au diapason des aspirations d'un grand nombre d'habitants du soi-disant tiers-monde. C'est ce même mouvement qui secoua Seattle et fit connaître dans le monde entier l'acronyme OMC. Pour s'être opposé à la domination capitaliste, pour s'être opposé à l'Empire des Grandes Fortunes, Carlo Giuliani a été descendu par les tueurs à gages du grand capital. Et comme si cela ne suffisait pas, un fourgon de police a roulé sur son corps inanimé et blessé. A travers le massacre brutal commis par l'État sur la personne de Carlo Giuliani, le message nous est livré que l'antiglobalisation est un crime contre le capital - qui mérite la peine capitale. Il ne s'agit là que de la toute dernière escalade mise en œuvre par les forces armées du capital qui augmentent encore le degré d'intensité de la violence d'État, dans le but d'intimider la lame de fond des antiglobalistes. Quand un flic a pointé son arme semi-automatique sur le visage d'un jeune habitant de Gênes qu'on a étiqueté d'anarchiste, quand son sang a jailli - ce n'était pas une première. Le sang de Gênes coule depuis les rues de Göteborg en Suède où l'Union Européenne tenait une rencontre au sommet. C'est là que la police a tiré à balles réelles sur les manifestants, laissant trois blessés graves dont un en état critique. Aujourd'hui, un antiglobaliste, qu'on nous présente comme un anarchiste, a perdu la vie. Dès que la nouvelle est tombée, me sont revenus en mémoire les mots du dramaturge, George Bernard Shaw qui avait lâché un jour cette boutade : « L'anarchisme est un jeu auquel la police peut vous battre ». S'il le pouvait encore, Shaw, le socialiste ardent, serait peut-être amené à modifier son commentaire à la lumière des événements qui viennent de se dérouler à Gênes. Ce qu'il faut surtout retenir de cette tragique brutalité, c'est la manière dont les représentants de l'État et les médias qui servent ses besoins de propagande y ont réagi. Alors que les politiciens ont unanimement fait preuve d'une langue de serpent, pas une seule syllabe de critique sincère n'est prononcée à l'heure qu'il est à l'égard de la police - vous voyez ce que je veux dire ? En ce qui concerne les médias officiels, le travesti de la vérité fut d'une autre nature. Presque tous les communiqués privilégiaient la violence des manifestants et suggéraient qu'ils manquaient d'informations ou qu'ils étaient tout simplement stupides de se préoccuper des problèmes de la pauvreté en Afrique, en Asie, ou en Amérique Latine. Passez en revue cette presse de parti pris acquise aux intérêts des corporations et posez-vous une seule question toute simple : Qu'auraient-ils écrit si un flic de Gênes avait été tué par balles et qu'une Land Rover conduite par des anarchistes avait roulé sur son corps ? Tous les organes de presse reliés aux intérêts corporatistes auraient décrié haut et fort les « sévices » et la « violence » perpétrés par les « terroristes » antiglobalistes. Nous pouvons en être sûrs. A la place de quoi : Silence. Silence - alors que les terroristes, ce sont les flics. Silence - alors que les assassins, ce sont les flics. Silence - alors que les tueurs à gages au service des corporations passent à l'acte. Au lieu de cela, vous entendez les discours bancals de politiciens qui dénoncent « les assauts contre le processus démocratique » et ainsi de suite. Mais en quoi le groupe des G8 est-il démocratique ? Ce groupe, qui s'est auto-sélectionné, est constitué par sept nations parmi les plus riches de la planète (plus la Russie). S'il y a environ 193 nations dans le monde, comment peut-on qualifier de « démocratique » le fait que 4% d'entre elles édictent les règles qui régissent le reste de l'économie mondiale ? Vu sous un autre angle : le G8 réunit des représentants du Canada, du Japon, de l'Allemagne, de la France, de l'Italie, de la Grande-Bretagne, des États-Unis - et de la Russie. En faisant le compte de tous les habitants dans chacune de ces nations et en les additionnant, vous arriveriez à un total de 824 millions de personnes. Cela fait beaucoup de monde. Mais il y a plus de 6 milliards d'êtres humains sur cette Terre ! Comment 14% de la population mondiale peut -elle se targuer de régir les vies de 86% qui restent ? Carlo Giuliani n'était pas parti « à l'assaut d'un processus démocratique ». Il protestait contre un processus profondément antidémocratique. Il luttait au nom de la majorité des hommes et des femmes sur cette planète. Mumia Abu-Jamal, depuis le couloir de la mort, le 25 juillet 2001." Détention à vie, pour un Palestinien Quelle ironie ! Abed al-Ahmar travaille comme enquêteur au Groupe palestinien de Surveillance des Droits de l'Homme (PHRMG). C'est son domaine de compétence. Aujourd'hui, il apprend, en direct, ce que sont "les droits de l'homme" dans les prisons israéliennes. Il apprend aussi ce qu'est la torture, tant psychologique que physique. Lorsqu'un de ses avocats est venu lui rendre visite, récemment, elle a remarqué que ses poignets étaient enflés et présentaient des ecchymoses. Cette avocate, Allegra Pacheco, a appris qu'Al-Ahmar avait subi une forme de torture connue sous le nom de "shabeh", qui consiste à maintenir la victime ligotée à une chaise inclinée durant une journée entière. Cette forme de torture avait été proscrite, depuis peu, par la Cour Suprême israélienne. Ce n'était même pas vieux du tout, puisque la décision remontait seulement au 6 septembre 1999. Mais, comme l'a appris M. Al-Ahmar à ses dépens, ce que la Cour Suprême dit, et ce que se passe dans la réalité, ce sont deux choses différentes. M. Al-Ahmar n'est que le dernier cas en date d'un Palestinien auquel échoit de faire l'expérience de ce que l'on dénomme "détention administrative". Il est maintenu en prison sans aucun motif et sans aucun procès en bonne et due forme, pour six mois, renouvelables "en tant que de besoin". Cette mesure, qui ressemble trait pour trait aux procédures du régime (heureusement disparu) de l'apartheid, en Afrique du Sud, a été condamnée, des années durant, par les observateurs des droits de l'homme. Certaines organisations militantes palestiniennes, à l'instar d'Al-Haqq, font observer que cette "détention administrative" contrevient aussi à la Convention de Genève, et en substance à son Article 6, qui en interdit l'usage pour une durée supérieure à un an. Al-Haqq signale qu'il y a au minimum treize personnes à avoir été condamnées à cette forme de détention depuis le déclenchement de la dernière intifada en date, parmi lesquelles M. Nasser Abu Khudaïr, ancien membre de cette organisation. Amnesty International a ajouté le nom d'Al-Ahmar à sa liste des Prisonniers de Conscience. Alors qu'il s'était enquis de savoir pourquoi il était en état d'arrestation, sans charges contre lui et sans garant, un homme du Shin Bet, le service de sécurité israélien, lui a répondu : "Nous faisons ce que bon nous semble". (Ha'Aretz, 06.07.2001) M. Al-Ahmar est un militant de la cause nationale palestinienne et des droits de l'homme, de longue date. Il a passé six années de sa vie dans les geôles israéliennes en raison de ses activités au Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Il a passé deux années et demie supplémentaires en détention administrative, au cours desquelles il a été si salement torturé qu'il en souffre encore. Il a travaillé, par le passé, comme enquêteur pour le groupe B'Tselem, une organisation israélienne de défense des droits de l'homme ; c'était avant qu'il ne consacre son action à la dénonciation des violations des droits de l'homme dans les territoires administrés par l'Autorité palestinienne. Il continue à souffrir d'une hernie hiatale (problème relevant de la gastro-entérologie, ndt) et de très sévères maux de dos. Le cas de M. Al-Ahmar retient de manière rapidement croissante l'attention de la communauté internationale, comme le montrent les actions entreprises en sa faveur par Amnesty International. Mumia Abu-Jamal, depuis le couloir de la mort, le 19 juillet 2001. - Les lecteurs de cet article désirant appeler à l'élargissement de M. Al-Ahmar peuvent écrire à l'adresse suivante, ou téléphoner aux numéro ci-après : PHRMG : Bassem Eid - Tél : +972 2-5823372 - PCATI : Hanna Friedman - Tél : +972 2-5630073 - Les courriers sont à envoyer à : M. Ariel Sharon, Premier Ministre - Cabinet du Premier Ministre - 3, Kaplan Street - P.O. Box 187 - Kiryat Ben-Gurion - Jerusalem 91919 - Fax : +972 2 651 2631 (prière d'envoyer copie au PHRMG - bassem@phrmg.org). - Pour avoir plus d'infos vous pouvez contacter : Association médicale Franco-palestinienne BP 33 - 13191 Marseille FRANCE Phone + Fax : +33 491 089 017 - E-mail : amfpmarseille@wanadoo.fr Tortures et prison pour de jeunes libertaires en Uruguay Le 27 septembre 1999 furent détenu Gerardo Leon Gimenez 21 ans, Miguel Emiliano 19 ans, Alexander Montero 18 ans, Alexis Tourné 18 ans, et un mineur, qui du fait de ce statut a été remis en liberté sans charges contre lui. Dès le premier moment où ils ont été détenus et menottés, ils ont été placé en in communication pendant 48 heures. Torturés physiquement et psychiquement dans le commissariat 17 de Montevidéo. Gerardo et Miguel furent frappés sans discontinué, du fait qu'ils étaient des "gringos" (car ils sont nés en Suisse). Miguel souffre de problèmes auditifs dut au fait qu'il a été jeté à terre tandis qu'un de ses tortionnaires lui marchait sur la tête. Ils ont été frappés durant des heures et obligé de signer une déclaration sans pouvoir la lire. Les 4 majeurs ont été envoyés au COMCAR et le mineur à un juge des mineurs. La police les accuse de 2 vols : un dans un magasin et un autre dans un bar. Mais il n'y a aucune preuves contre eux, seulement la nécessité pour la police de criminaliser un groupe de jeunes qui était entrain de faire du travail social dans le quartier, pour être fils d'exilés politiques, pour travailler dans une imprimerie où l'on imprime des publications, et pour vouloir réaliser un projet pour les jeunes du quartier, totalement en autogestion. Postérieurement, eux et d'autres détenus du COMCAR furent victimes de fréquents tabassages, comme le 26 février, quand Gerardo fut menotté et où on lui injecta un sédatif ou le 29 de ce même mois quand alexander fut frappé, menotté et nu tandis qu'on lui brûlait le peu de biens qu'il possédait, et qu'il était sanctionné de 85 jours d'isolement. Le 27 mars les détenus du COMCAR ont commencé une grève de la faim. Les médias se limitèrent à dire que c'était des problèmes entre "prisonniers et policiers anti émeute", mais jamais ils ne diffusèrent ce qui s'est passé réellement et cela n'est p[as pour nous surprendre. Le 14 avril Miguel a demandé à voir un médecin pour une forte douleur à la poitrine. À la suite de cette demande, Gerardo et d'autres compagnons de cellule ont été gazé et menacé d'être envoyé à la maison d'arrêt de Libertad. En mai, ils reçurent une assistance médical, 8 mois après avoir été incarcéré. À tout cela le procureur a fermé le dossier et à confirmer les accusations en demandant 7 ans et 1 mois pour Gerardo, 7 ans et 4 mois pour Alexander, 8 ans pour Miguel et Alexis. Pour le moment, leur situation, du moins, n'a pas empiré, et le juge se prépare à émettre une sentence dans le délai de 2 ou 3 mois, avec laquelle, sauf s'il existe une forte pression, il ne peut les laisser en liberté sans charges, car cela reconnaître toutes les négligences et les irrégularités dont ils ont entouré l'affaire, et mettre en évidence la persécution et le harcèlement dont ont été l'objet ces jeunes camarades. Vous pouvez envoyer des lettres de protestation à l'ambassade d'Uruguay et au juge Dr. William Corujo et diffuser au maximum cette information. - Ambassade d'Uruguay, 15 rue le Sueur, 75016 Paris - Sr. juez Letrado de primera instancia del juzgado penal 21°turno, Dr. William Corujo Guardia, calle misiones, Montevideo, Uruguay. Pour plus d'infos et des modèles de cartes vous pouvez écrire à : Apartado 24103, 08080 BCN. e-mail : maldoror@pangea.org, Buenos Aires enaba@sindominio.net, Sao Paulo les666@hotmail.com Déclaration de solidarité de Geert Waegemans avec les prisonnier-e-s en lutte Je m'appelle Geert Waegemans, un prisonnier politique en Belgique. Je suis incarcéré depuis le 17 octobre 2000 pour une tentative d'attaque sur la voiture d'un magistrat et pour être soupçonné de quelques attaques revendiquées ALF. Attaques que j'ai reconnut et dans lesquelles j'ai pris des responsabilités. De part mes camarades à l'extérieur je sais qu'il y a une lutte internationale autour de la prison et plus particulièrement en Turquie, en Espagne et apparemment maintenant dans les camps de la mort Amérikkkain. J'ai appris aussi qu'il y avait eu beaucoup d'actions de solidarité à l'intérieur et à l'extérieur des prisons, en France, Italie, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande, Belgique,… Avec cette déclaration je veux rejoindre les prisonniers anarchistes Mark Barnsley et John Bowden (voir bulletin ABC #30) dans la suggestion d'un jeune en début de chaque mois. Je considère que la lutte dans les prisons, contre les régimes d'isolement, est une lutte essentielle et justifiée, assurant les droits humains les plus élémentaires. Étant un activiste du droit animal je veux déclarer clairement que pour moi les droits humains sont de la plus grande importance. Il y a des personnes qui osent douter de cela. La lutte pour les droits humains et les droits animaux est la même à mon avis. Les deux sont soumis aux lois du capitalisme ; humains et animaux sont exploités, oppressés et sacrifiés par la folie du profit. J'espère également avoir l'attention et le respect de cette partie de ma lutte. Il est clair que la prison n'est pas une solution. L'augmentation et le perfectionnement des prisons est un avertissement. Dans notre société il y a sentiment de craintes qui est crée artificiellement et soutenu par celles/ceux qui ont le pouvoir et qui ont peur des changements sociaux. Les nombreuses et massives actions anti-capitalistes des récentes années me donne espoir qu'il y a des changements qui se préparent. Mais la mort de Carlo Giuliani doit nous faire réaliser que la lutte n'est pas encore finie. Avec ma modeste action je veux soutenir et encourager mes ami-e-s Espagnoles, Turques, Kurdes, Anglais-e-s, Américain-e-s,… et continuer la lutte avec eux/elles pour une société juste avec le respect pour les humains, les animaux et l'environnement. Une société où les prisons, qui sont les donjons de ce que l'on appelle une société démocratique, ne seront plus utilisées à jamais. Respect et Solidarité. Geert Waegemans" Vous pouvez lui écrire (en anglais ou en néerlandais) : Geert Waegemans, Begijnenstraat 42, 2000 Antwerpen, Belgium. Solidarité avec la lutte des prisonnier-e-s turques et kurdes À Istanbul, la menace d'un assaut contre les maisons abritant les grévistes se fait de plus en plus pesante. Le quartier de Kuçukarmutlu est complètement encerclé par la police et l'armée. Les militaires stationnent autour du quartier, avec en attente des camions de pompiers et des ambulances, en dépit des déclarations des familles à la presse nationale et internationale qu'elles s'immoleront à la moindre tentative d'entré de force dans les maisons où elles se trouvent désormais barricadées. Tout comme pour l'assaut du 19 décembre, le but de cette opération militaire reste de maintenir artificiellement en vie les grévistes en les perfusant de force, tout en sachant qu'une telle intervention aura des conséquences physiques et psychiques irréversibles. Plusieurs dizaines d'entre eux ont déjà perdu la mémoire, se retrouvent au même stade mental qu'un enfant de cinq ans, où sont dans état d'amnésie irréversibles. Depuis le 4 août, pour certaines villes, en solidarité avec l'appel lancé par l'association des parents et ami-e-s des prisonnier-e-s TAYAD des jours de jeûnes solidaires ont été organisés un peu partout en Europe. En Suisse, Cemil Aygildiz est en grève de la faim illimitée depuis le 10 juillet, en Autriche, une grève de la faim de 45 jours commencée le 4 août, en Hollande une grève de la faim de 45 jours commencée le 11 août, en Allemagne une grève de la faim de 45 jours commencée le 11 août mais aussi eut lieu des jours de jeûnes solidaires à Paris, Bordeaux, Lyon et Dijon et Salon de Provence. Communiqué de Yves Peirat "Depuis le 25/06 j’ai entamé une grève de la faim qui s’inscrit dans le cadre d’un mouvement auquel participent aussi bien des prisonniers politiques de toutes obédiences que des prisonniers sociaux en solidarité avec les grévistes de la faim en Turquie. Au moment où je vous écris, c’est dans un silence des plus assourdissants que les détenus kurdes et turcs ainsi que leurs proches continuent leur grève de la faim, pendant que la Communauté Européenne détourne son regard. A ce jour plus de 20 grévistes de la faim sont déjà morts dans les prisons et hors les murs de celles-ci. Nos hommes politiques, nos intellectuels et nos artistes si prompts à aller défendre la "Démocratie" contre le "Fascisme" sur les estrades de Vienne, Berlin, Paris, Sarajevo, ne se sont guère mobilisés sur ce sujet. Ce qui est facile à faire quand il s’agit de l’Autriche ou de l’Allemagne serait-il plus difficile pour la Turquie ? Les critères permettant de définir le fascisme en action ne seraient-ils pas tous remplis ? La Turquie est pourtant un pays régi depuis des dizaines d’années par un pouvoir militaire qui, quand il ne le prend pas à la faveur d’un coup d’Etat comme en 1980, partage celui-ci selon les époque avec une droite américanophile ou nationaliste. A l’heure actuelle, il le partage avec une coalition mêlant une droite libérale à l’extrême-droite (le MHP dont les hommes de main sont les loups gris) et dont la collusion avec la mafia locale n’est plus un secret. Pour preuve l’accident automobile survenu au mois de novembre dernier et dans les décombres duquel furent retirés les cadavres de l’ex-directeur adjoint de la Sûreté Générale d’Istanbul, celui d’un des chefs de la mafia turque, et dans lequel fut blessé un député du parti au pouvoir, les trois hommes circulant ensemble dans le même véhicule. Dans la pratique, la peine de mort est toujours d’actualité en Turquie, la torture est quotidienne dans les commissariats et les casernes, et l’on peut être arrêté et emprisonné pour s’exprimer ou écrire en kurde. Néanmoins, malgré ces nombreuses atteintes aux "droits de l’Homme" si chers à nos démocraties occidentales, l'État turc peut compter à la fois sur la bienveillance de la C.E. en ce qui concerne ces détails, et le soutien objectifs de certains médias occidentaux. Bienveillance de la C.E. qui est prête à l’accepter en son sein si elle consent à quelques "aménagements" économiques (plan de restructuration du FMI) et de certaines de ses pratiques (abolition de la peine de mort), tant le rôle stratégique qui lui est assigné est des plus importants pour l'Europe du Kapital. Tout d’abord celui de porte-avion de l’OTAN dans une région du monde où les soubresauts nationalistes sont nombreux et susceptibles de provoquer des bouleversements géostratégiques préjudiciables à la politique extérieure de la C.E. et des USA (Israël, Moyen-Orient, Pays de l’Est). On a ainsi pu voir le rôle primordial de base arrière joué par la Turquie lors de la guerre contre l’Irak et dans le conflit du Kosovo. Ensuite celui de garde-frontière de la forteresse Europe dans le cadre des migrations en provenance des pays du Sud Est vers ceux du Nord Ouest. On a aussi pu voir la démonstration de son importance dans ce dispositif lors de l’arrivée d’un bateau rempli de réfugiés kurdes irakiens sur les côtes de la France — un signe de mauvaise humeur d’Ankara suite à la reconnaissance du génocide arménien par les sénateurs et les députés français. Enfin celui d’un marché économique aux nombreux débouchés (militaro-industriels) à conquérir face aux entreprises américaines qui y sont pour l’instant sans concurrent. Ce sont les objectifs de certains médias qui n’hésitent pas à reprendre à leur compte la version de l'État turc sur l’attaque des prisons où se déroulaient les grèves voire même à présenter les militants et leurs familles comme des fanatiques, occultant ainsi le sens de leur combat. Quel est-il ? Ces hommes et ces femmes s’opposent en fait à l’attaque qui est porté contre leur communauté de lutte qu’ils/elles avaient réussi à recréer, après plusieurs années de combat, à l’intérieur même des prisons, poursuivant ainsi ce qu’ils avaient entamé à l’extérieur. Prétextant une mise à la "norme européenne" de ses bagnes, l'État turc a donc décidé de transférer une partie des détenus, en particulier les politiques, dans des prisons spéciales à cellules individuelles, où chacun sera isolé, à la merci de la répression et coupé de ses camarades. Leur grève de la faim s’inscrit dans une campagne de dénonciation de ces cellules d’isolement en tant que continuation de la pratique de la torture sous une forme plus soft. Si nous sommes solidaires des revendications des prisonniers turcs et kurdes, c’est parce qu’elles nous renvoient à nos propres luttes à l’intérieur comme à l’extérieur de la prison. A l’intérieur : - le refus des peines d’éliminations et la remise en fonctionnement des textes régissant les peines (les libertés conditionnelles, les commutations, les compressions de peine, la semi-liberté) ; - La libération immédiate des détenus malades ; - La fermeture des Q.I. ; - Le rapprochement géographique familial ; - La double peine, l’expulsion et l’extradition. A l’extérieur : Celles qui se déroulent actuellement contre le monde de la Marchandise et du Kapital et de la société qui le façonne, au travers des luttes des travailleurs, des chômeurs, des sans-droits, des immigrés, des homosexuels/et lesbiennes, des hommes et des femmes qui pensent qu’un autre futur est possible. Car les raisons qui nous ont menés en prison, loin d’avoir disparues, sont toujours plus d’actualité. Les lois du marché plongent chaque jour plus profondément les peuples du monde dans la misère, les guerres, les maladies… La négation des droits de nombreux peuples, le racisme, le sexisme et la dévastation de l’écosystème participent à cet écrasement général de l’humanité au profit d’une poignée de nantis. Enfin, cette grève qui implique des militants révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes ou anti-impérialistes détenus dans les prisons pour leur activités politiques et/ou politico-militaires, est l’occasion de démontrer qu’au delà de nos divergences politiques, idéologiques ou organisationnelles, une unité dans la lutte est possible, et que cette dernière doit rencontrer un écho dans les forces extérieures à la prison. C’est ainsi que des forêts du Chiapas aux montagnes de Kabylie, de la bande de Gaza au sommet de Gênes jusqu’au fond des prisons « se construit la conscience de ce qui nous tient debout dans l’adversité : la solidarité comme arme de l’injustice, la misère et l’oppression » comme l’ont écrit Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron dans leur communiqué du 12 mai annonçant leur grève. Yves Peirat, prisonnier antifasciste Signataire de la plate-forme du 19 juin Maison d’Arrêt des Baumettes" Yves Peirat avait effectué trois semaines de grève de la faim du 25/06 au 16/07. Yves Peirat, écrou 121793J, bat A 4ème sud, cell 40-41, MA des Baumettes, 213 chemin de morgiou, 13009 Marseille. Lutte a la centrale d’Ensisheim - résumé des faits Les 28 et 29 juin derniers se sont tenus des mouvements collectifs de prisonniers à la Maison Centrale d’Ensisheim « Tu en diras ce que tu veux mais ici aussi c’est chaud. Nous avons bloqué deux soirs de suite il y deux jours (...) La D. Régionale est intervenue, nous avons obtenu gain de cause sur de nombreux points en sens verbal, indigent, cantine, hygiène, douche, téléphone, nourriture, horaires des mouvements, etc. et nous ne devons pas être transférés, et bien que les garanties aient été données de part et d’autre le vent du transfert sent fort. Tu sais ce que peut donner ce genre d’expérience. Nous étions un peu plus de 25 le premier jour et un peu plus de 50 le second jour. (...) Ceci démontre un ras-le-bol général de la population carcérale (...) Les temps sont donc chauds. Mais le mouvement en lui-même était pacifique. Espérons que cela puisse porter ses fruits...» Suite à une première réunion entre 9 délégués des prisonniers et 6 membres de la Direction Régionale et de la Direction de la Maison Centrale, des mesures ont été décidées sur divers points et la D.R. s’est engagée à ce qu’aucune sanction disciplinaire ne soit prise à l’encontre des participants au mouvement et de leurs porte-paroles. Trois réunions supplémentaires de ce type ont eu lieu, et les représentants de l’administration pénitentiaire se sont engagés à procéder à quelques réformes sur certains des points discutés. Il reste à savoir (1) si ces engagements seront suivis véritablement d’effet et (2) si les points restés en suspend feront également l’objet de négociations. Actuellement, et au terme d’une quatrième réunion qui s’est déroulée début août, on peut résumer les concessions de l’administration pénitentiaire ainsi : - indigence : les prisonniers ayant des revenus inférieurs à 439 francs pourront sur demande recevoir un paquet de tabac minimum, voire deux au maximum, par semaine, une carte de téléphone par mois, des timbres, 4 bons de lavage par mois pour le linge, une trousse de produits pour le nettoyage de la cellule et l’hygiène corporelle, et le poste de télévision gratuit, sur demande écrite au surveillant chef. D’autres indications concernant la satisfaction d’autres besoins des personnes indigentes devraient suivre. - Santé : une demande sera adressée au CHU de Colmar afin d’obtenir un dentiste supplémentaire et un kiné-ostéopathe. A la centrale d’Ensisheim, il n’y a qu’un dentiste pour 220 détenus, qui intervient 1 à 2 fois par semaine. Le délai d’attente moyen pour une personne incarcérée est de 1 mois à 1 mois ½. D’autre part, aucun kiné-ostéopathe n’était disponible pour soigner les tendinites, foulures, luxations, entorses et autres occasionnées par les activités sportives pratiquées à la maison centrale. - Parloirs : de nouveaux parloirs devraient être ouverts conforme à ce qu’il en est attendu concernant le vis-à-vis possible entre boxe. L’administration pénitentiaire s’est également engagée à supprimer la fouille illégale (à l’allée) qui se pratiquait jusqu’à maintenant. Les fouilles corporelles ont été l’objet cette années de nombreux mouvements collectifs de détenus dans plusieurs centrales. Dans l’attente de ces nouveaux parloirs, un encadrement des enfants au parloir est à l’étude : acquisition de jouets etc. - Des engagements ont été pris en ce qui concerne de nombreux autres domaines : cabine téléphonique (mise en place de deux supplémentaires, doublement du nombre d’appel mensuels), développement des activités culturelles, possibilité d’achat et de revente de téléviseurs par l’intermédiaire d’une association, possibilité de louer des frigos équipés de congélateurs (toujours via l’association des prisonniers), nouvelle organisation de la cantine (attribution plus souple des bons, ajout de produits, amélioration de la qualité etc.), installation de 3 fours pour la cuisine musulmane, équipement pour l’année 2002 de nouveaux appareils pour la salle de sport. Mais de nombreux points n’ont pas encore été évoqués, en ce qui concerne les horaires, les ateliers informatiques et socios, l’aménagement des cellules (mobilier), la salubrité, la confidentialité (notamment à propos des courriers vers les avocats et sur le plan médical). La lutte des prisonniers d’Ensisheim est passée relativement inaperçue car elle n’a pas engendré des scènes de violence qui auraient attiré l’attention des journalistes et des pouvoirs publics tels des mouches à merde. Le tout au cours d’un été qui a précisément témoigné de plusieurs mutineries et autre évasions auxquelles on a attribué un caractère spectaculaire, et qui ont été exploitées comme tel par le pouvoir. De plus, cette lutte a débouché sur une série de petites victoires dans un monde caractérisé justement par une répression exacerbée et un rapport de force démesuré entre autorité et réprimés, ce qui en soit constitue une raison de plus de ne pas rendre l’événement public. En prison, tout mouvement, toute lutte, aussi calme soit-elle, est susceptible de déclencher une répression barbare et immédiate. Les détenus savent quel genre de risque ils prennent. Les concessions obtenues par les détenus d’Ensisheim ne sont que le produit du bras de fer indispensable à l’obtention de n’importe quel acquis. En espérant que cette bataille soit suivie de résultats concrets... dedans comme dehors, seule la lutte paye ! Un mouvement en prison - à propos de la maison centrale d’Ensisheim Un mouvement de prisonniers eut lieu à la M.C. d’Ensisheim dans les soirées des 28 et 29 juin 2001. Cependant, bien que pacifique et fondée sur le dialogue – les prisonniers concernés refusèrent de remonter de la cour de sport afin de pouvoir discuter avec des autorités compétentes -, la manifestation ne toucha pas l’ensemble de la population pénale ; d’où l’intérêt de cet exposé, pour information. Bien que cette synthèse retrace des soucis et des tracas quotidiens propres à la vie carcérale, sans doute d’aspect bénin au regard de certaines situations, il faut garder à l’esprit que les prisonniers n’éprouvèrent rien d’autre que le besoin de s’exprimer en nombre sur le malaise carcéral. Après maintes autres tentatives individuelles, ils constatèrent qu’il ne leur restait plus que ce moyen, « le mouvement ». Un dialogue a été ouvert qui fit évoluer pas mal de choses. Pourtant, cela ne doit pas nous inciter à nous reposer sur les lauriers d’une victoire encore non acquise, mais nous pousser à continuer en ce sens, et ce pour l’évolution des prisons dans le sens du progrès social. En outre, si nous insistons sur les indigents et sur l’acquisition de biens matériels, c’est parce qu’en prison les pauvres existent, comme dehors, et qu’il est de notre devoir de s’en occuper. Quant au côté matériel, nous avons les mêmes besoins que tous, à ceci près qu’ici rien n’est gratuit, le peu que nous pouvons obtenir coûte dix pour cent plus cher que dehors (au minimum), et que ce peu est souvent obsolète, voir dégradé. D’où les revendications justifiées. Un prisonnier responsable aujourd’hui sera un citoyen responsable demain. En effet, ce n’est pas en se coupant de la société qu’il se préparera à la rejoindre. Seule la multiplication des contacts, des échanges d’idées, comme de l’engagement dans diverses activités, peut l’initier en ce sens. C’est que tout lien établi en prison (intra et extra muros) constitue une simulation concrète de la réintégration sociale et une stimulation à celle-ci. Ainsi, la question de la durée de l’emprisonnement concerne aussi bien le citoyen libre que le prisonnier ; car plus longue sera la coupure d’un être humain d’avec la société, plus dure sera son insertion et donc les liens qu’il pourrait nouer avec les autres citoyens. Face à l’incertitude quant à son avenir, l’inertie et la torpeur dans lesquelles il se voit contraint de choir ne sont que des moyens de survie contradictoires face aux exigences du monde modernes. Pour réduire les effets négatifs de la séparation d’avec la société en général et d’avec la famille en particulier (qui elle aussi souffre), des mesures passerelles deviennent nécessaires. Ces ponts en avant doivent impérativement être jetés avant que le monde extérieur à la carcéralité ne soit à même de produire une réflexion constructive sur le sens de la peine. Ces mesures passerelles, ces ponts jetés en avant, sont avant tout d’ordre matériel, même si elles ne doivent pas rester les seules réponses possibles. En s’approchant des conditions réelles de la liberté, le prisonnier se prépare matériellement, et dans une certaine mesure psychologiquement, à un retour réaliste dans le monde. Ce n’est qu’au contact d’une démocratie réellement appliquée, ce n’est que dans le respect des règles éthiques du travail et ce n’est qu’en s’immergeant dans la réalité sociale, que le prisonnier peut apprendre à agir en adulte, en être humain et en citoyen respectueux de la liberté d’autrui. Il est malheureux de constater qu’en France, la pratique pénitentiaire, celle qui s’applique quotidiennement loin des discours démagogiques pontifiants, n’inquiète pas plus que ça les politiques. Mesdames et Messieurs les politiques, la prison n’est pas « un point de détail » de la société, elle en est le reflet. Une prison où ne règne pas la démocratie, c’est un État qui ne respecte ni la Constitution ni les Droits de l’homme et du Citoyen ! En attendant que se réalise le rêve de tout prisonnier, et dans le fond de tout citoyen – ce rêve de l’émergence d’une société dans laquelle la prison deviendrait aussi inutile que le port d’embarquement des esclaves de Corée -, voici notre petite synthèse. Le collectif d’Ensisheim Week-end agité à Guingamp Dans la nuit de vendredi 17 au samedi 18 août 2001, 5 personnes (1 du coin et 4 SDF selon les relevés policiers) ont été interpellées à Guingamp en flag de bombages sur banques, agences d'assurances, magasins, bâtiments publics... slogans anticapitalistes, anti-G8 et autres... Ils/elles ont été misEs en garde a vue durant une vingtaine d'heures au commissariat de Guingamp... Profitant d'une action samedi midi en soutien aux prisonniers bretons organisée par la CARB de Guingamp (Comite Anti Répression de Bretagne),une vingtaine de personnes se sont rendues au commissariat afin d'apporter bouffe et réconfort aux 5 personnes interpellées...Après une relation furtive établie avec les gardeEs a vue et le bris involontaire d'un carreau extérieur de cellule, le rassemblement a été dispersé par un tir de lacrymo... Le soir, une autre vingtaine de militantES sont venues mettre la pression sur le commissariat qui en a perdu son drapeau bleu blanc rouge et le S de sa façade devenant ainsi Comisariat. Nouveaux jets de lacrymo, nouvelle interpellation, mais l'interpellé a été vite relâché tandis que les autres sortaient au compte gouttes... Entre temps les personnes interpellées ont été entenduEs par la Gendarmerie de Begard, de Plouisy et la police de St Brieuc et de Guingamp...Tous suite a différents bombages ayant eu lieu dans ces villes-bourgs. Le SRPJ de Rennes est ensuite venu faire le point suite au lancer de 4 cocktails molotov dans la résidence de Mme De Coatparquet (secretaire departementale du FN) a Guingamp dans la nuit de lundi 13 août au mardi14 août. Cette attaque a eu lieu alors que la Caravane des Plages du Front National séjournait dans les Cotes d'Armor et notamment chez Mme D.C. Les dégâts n'ont été que matériels. Toujours est il que le SRPJ de Rennes a tenté de mettre cela sur le dos de nos camarades. L'enquête doit suivre son cours. Les 5 passent en procès le 15 et le 18 octobre 2001 au tribunal de Guingamp. De belles prunes planent sur leurs têtes... Des actions, des diffs d'infos sont déjà en préparation... Peut être un concert de soutien en Octobre (?). Collectif des femmes pour le respect des droits des femmes et des enfants contre les méthodes d’interpellation brutales et disproportionnées communiqué du 25 août 2001 TOUJOURS EN DETENTION PROVISOIRE (DEPUIS 2 ANS POUR CERTAINS) LES PRISONNIERS POLITIQUES BRETONS SUBISSENT DE PLUS EN PLUS LES PROVOCATIONS DU PERSONNEL PENITENTIAIRE DES PRISONS. Le Collectif de Femmes s’indigne une fois encore des conditions de détention des prisonniers politiques bretons et de la façon dont sont traitées leurs familles. Depuis mercredi 22 août, l’un d’entre eux est retenu au « mitard » (cachot), simplement pour avoir refusé de tousser pendant la fouille à nu imposée à chaque retour de parloir, situation déjà suffisamment dégradante. Un autre est privé de double parloir (1h30 au lieu de 45 min) pendant deux mois (sa compagne aussi bien évidemment) parce qu’il n’est pas sorti du parloir à la première sommation du gardien. Cette sanction ayant été annulée par le directeur de la prison, il n’en reste pas moins que l’autorisation de double parloir a quand même été supprimée et qu’une nouvelle demande de parloir double doit être faite. Ces hommes, incarcérés à Paris n’ont toujours pas été jugés : en plus de la violation de la présomption d’innocence, ils subissent une deuxième peine, une certaine mort par perte progressive de dignité et donc d’identité humaine: sanctions et provocations en tout genre, déshumanisation constante, comportement moqueur et cynique des surveillants, pression sur les détenus et les familles. Nous nous révoltons contre cette volonté systématique de détruire les détenus et leurs familles, dans le seul but serait de les provoquer pour apporter des éléments aux dossiers, bien maigres par ailleurs. Nous appelons la population à s’informer, à manifester son désir de justice et de respect des droits de l’homme. Le Collectif de Femmes" contacts : collectif de femmes, Crepily, 29310 Querrien e-mail : collectifdefemmes@free.fr internet : http ://collectifdefemmes.free.fr Police de la Pensée La France fait sa publicité à coup de slogans tels que « LIBRE CIRCULATION DES HOMMES ET DES IDEES ». A la centrale d’Ensisheim, les idées venues de l’extérieur non formatées aboutissent à la « fouille ». Certains journaux et revues ayant trait à la politique, à la justice ou à la prison, ne sont pas remis aux prisonniers, mais placés à leur « fouille ». En 2001, cette police de la pensée s’exerce à Ensisheim et non dans les prisons où nous avons séjourné : Clairvaux (M.C.), Fleury (M.A.), Fresnes (M.A.), Lannemezan (M.C.), Moulins (M.C.), Saint-Maur (M.C.). Voici l’article du C.P.P. qui régit la circulation des publications en prison. Art. D. 444 (décr. n° 98-1099 du 8 déc. 1998) : « Les détenus peuvent se procurer par l’intermédiaire de l’administration les journaux, les périodiques et les livres français et étrangers de leur choix n’ayant pas fait l’objet d’une saisie dans les trois derniers mois. Toutefois, les publications contenant des menaces précises contre la sécurité des personnes ou celles des établissements pénitentiaires peuvent être, à la demande des chefs d’établissement, retenues sur décision du ministre de la justice. » Ensisheim, le 27 août 2001-08-29 Décline François 4775-1314 ; Olivier André 4799-1239 49 rue de la 1ere Armée, 68190 Ensisheim Eddie Hatcher condamné à la prison à vie Nous vous parlions dans le bulletin n°26 du cas d'Eddie Hatcher qui devait passé en procès le 9 Avril. Quelques rappels : Eddie Hatcher est un militant et activiste Amérindien Tuscarora menant une âpre lutte depuis les années 80 contre les situations de corruption liées aux trafics de drogues, contre le racisme et les violences policières qui sont endémiques dans le comté de Robeson (Caroline du Nord-USA). Il a défrayé la chronique en 1988 d'une manière radicale en occupant le siège d'un journal local et en prenant en otage son personnel. Cette action qui s'est déroulée sans aucune violence, a alors permis à Eddie d'attirer très largement l'attention de l'opinion publique. Mais Elle a également attiré sur Eddie les foudres de ceux qu'il a alors mis en cause. A l'issue d'un procès inique, il a été condamné à 18 années de prison. Il a été libéré sur parole en 1995 alors que sa condition de santé se dégradait. Après sa période de probation, Eddie a repris ses activités militantes dans le comté de Robeson où la situation ne s'était pas améliorée, bien au contraire. Un coup monté visant à le neutraliser n'a pas tardé à prendre forme. Eddie est aujourd'hui incarcéré arbitrairement en préventive depuis le 1er juin 1999 au centre de détention de Lumberton (Caroline du Nord). Il est accusé d'homicide volontaire sur la personne de Brian McMillian, tué par balles à son domicile le 31 mai 1999. Le Ministère Public n'a pas été capable jusqu'à présent d'établir de liens tangibles entre ce meurtre et Eddie. En fait, il s'avère ne disposer que de témoignages vraisemblablement fabriqués pour les circonstances et d'une expertise balistique tronquée. Eddie ne cesse de clamer son innocence. Le 17 mai dernier, après avoir auditionné les 40 témoins pendant près de semaines, entendu des douzaines de dépositions et examiné plus de 100 «pièces à conviction», il n'a fallu que trois heures aux 12 jurés pour déclarer Eddie coupable de meurtre au premier degré sur la personne de Brian McMillan*. Néanmoins, le jury a déclaré Eddie non coupable d'avoir tiré sur Amelia Charvis, une jeune femme qui se trouvait dans la maison de Brian McMillan lors du meurtre de celui-ci et qui fut atteinte d'une balle dans la hanche. Pour condamner Eddie de meurtre au premier degré, c'est-à-dire avec préméditation, il fallait admettre qu'il avait tiré en pénétrant dans la propriété de McMillan ou bien qu'il avait tiré sur la jeune fille. Le jury a adopté la première hypothèse, malgré la déposition d'un médecin légiste qui a déclaré «qu'il était impossible qu'on ait tiré d'un véhicule en mouvement». Le juge a déclaré Eddie coupable de meurtre au premier degré et l'a condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération sur parole. Eddie a été immédiatement incarcéré à la prison Centrale de Raleigh, en Caroline du Nord. Il fait appel. Plus que jamais, il a besoin de soutien. Les événements qui ont précédé l'ouverture du procès d'Eddie Hatcher, au mois d'avril, laissaient à penser qu'il aurait peu de chances de bénéficier d'un procès équitable. Le 30 janvier dernier, un escadron de gardiens de la prison de Lumberton a effectué un raid dans sa cellule et lui a confisqué l'essentiel des dossiers qu'il avait préparés en vue d'assurer lui-même sa défense. Les avocats d'Eddie avaient déposé une motion le 6 février pour exiger l'abandon des charges qui pesaient sur lui en raison de ce raid. Le 27 avril, Jerry Cash Martin, le juge en charge du procès, avait rejeté cette demande. Après l'interminable sélection des 12 jurés, le procès proprement dit d'Eddie Hatcher avait pu débuter le 30 avril. Les critères de choix ont de quoi laisser songeur. Ont été écartés tous ceux ayant émis une opinion jugée défavorable à la peine de mort ou soupçonnés de sympathie pour Eddie. Par contre, ont été admises deux personnes ayant exprimées auparavant des sentiments hostiles à Eddie. Finalement, le jury a été constitué de six Blancs, cinq Africains-Américains et un Amérindien, alors que chacune de ces communautés représente un tiers de la population locale. Eddie, avec l'accord du procureur (!) a demandé aux jurés de ne pas considérer d'autres charges moindres que le meurtre au premier degré. Eddie Hatcher a plaidé «non coupable». En conséquence, le verdict devait être «tout ou rien»: Eddie serait libre ou condamné à mort... ou passerait en prison le reste de sa vie. Lors du procès, les avocats d'Eddie ont mis en cause la crédibilité des témoins cités par l'accusation. L'un deux avaient envoyé des lettres de menaces à Eddie. Deux autres cités par l'Etat étaient des drogués ou des dealers. Un autre était accusé de meurtre au premier degré. Les avocats ont fait également état des menaces et des pressions dont ont été l'objet certains témoins de la défense. Une étude des rapports balistiques officiels réalisée par les avocats montrent que deux armes différentes ont été utilisées lors du crime et que les tirs mortels n'ont pu être tirés de l'endroit où l'accusation situe Eddie. D'autres incohérences dans ces rapports mettent en cause les théories de l'accusation suivant lesquelles une seule personne avec un seul fusil aurait commis le crime. Les policiers admettent qu'ils n'ont pas utilisé de matériel fiable lors de leur enquête balistique et que l'État n'a jamais eu en main aucune balle qu'on aurait pu lier à Eddie Hatcher ou au fusil qu'il détenait lors de son arrestation. Pour plus de détails sur cette affaire, demander le dossier sur Eddie Hatcher au CSIA. Email: csia.nitassinan@bigfoot.com / lpsg-france@bigfoot.com / http://www.cosimapp-mumia.org/eddiehat.htm Des nouvelles du Texas Gary Johnson est le nouveau directeur du département de la justice criminelle de Texas. Il est tout à fait au courant de la grève de la faim qui se prépare pour le 13 septembre 2001. Il est aussi au courant que beaucoup de prisonniers ont décidé de commencer cette grève de la faim pour protester contre les conditions inhumaines de ségrégation, d'isolement et les unités de haute sécurité. Beaucoup de prisonniers ont été interrogés et intimidés à cause de leur intention de participer à la grève de la faim et comme représailles, Hawk qui est l'initiateur de cette action, attend une audition pour une fausse accusation disciplinaire. La direction pénitentiaire prend la contestation du 13 septembre vraiment au sérieux et, entant que manipulateurs expérimenté, ils utilisent des méthodes courantes et d'autres un peu moins courantes dans l'intention de réprimer le désire des prisonniers de se lever eux-mêmes en ce qui concerne leurs conditions de vie. La direction avait précédemment promis un traitement contre l'hépatite C en septembre pour ceux qui meurent lentement de la maladie. Maintenant ils ont décidé d'organiser un week-end théâtre avec des films audio par le biais d'écouteurs dans les cellules. Quelques oreilles qui n'avaient pas entendus le son de films depuis une décennie ont été ravie de cet événement spontané. Cela leur a remonté le moral. Mais est-ce que le film du vendredi soir sera une alternative pleine de succès à la grève de la faim ? Pendant le week-end du 9 août l'unité de Eastham a été ségrégée pendant plusieurs jours à cause d'une inspection de l'ACA au sujet des conditions sanitaires. Depuis, la ségrégation a été maintenue, les seuls moments où elle n'est pas appliquée c'est lors des douches, des récréations et du repas dans la cellule. Les prisonniers ne sont pas autorisé à acheter des timbres et ils sont obligés de subir l'été Texan dans leurs cellules sans air conditionnée et peu ventilée. Seulement quelques-uns ont des petits ventilateurs et ceux qui ont moins d'argents font comme ils peuvent pour lutter contre la chaleur. Pendant ces quelques jours, l'eau et l'électricité étaient arrêtée pendant 2 heures et les matons ne faisaient pas leur ronde habituelle. Certains prisonniers ont subit des intimidations et d'autres ont eut leur courrier censuré. Vous pouvez écrire à certains d'entre eux (nous n'avons pas l'adresse d'autres prisonniers) : Sid Byrd, #872404, POB 16 Lovelady, TX75851 Eddie Brewer, #72389 Ramsey I unit, 1100FM655, Rosharon, TX77583 Vous pouvez aussi écrire des lettres de protestation au directeur de la prison en affirmant votre soutien avec les grévistes de la faim : Gary Johnson, executive director, TDCJ, POB 99, huntsville, TX77342. Free Pedro Un article a été publié dans le dernier bulletin sur le cas de Pedro José Vega Luis Pedro, un jeune anarcho-punk actuellement incarcéré dans la prison de Linho, au Portugal. Pedro sert actuellement une peine de 21 ans pour homicide. Un nouveau texte de son comité de soutien est venu rectifier des informations qui ont été publiées ces derniers mois, et reprises dans le bulletin précédent, afin de clarifier l’affaire auprès de ceux/celles qui voudraient lui écrire et qui attachent une importance à ce qui l’a mené derrière les barreaux. Les circonstances du meurtre sont différentes de ce qui a été annoncé dans le premier tract : il ne s’agit pas d’autodéfense. Pedro a tué le propriétaire de la maison de sa mère. Cela s’est produit au milieu d’un climat de tension et de dispute entre ce proprio et sa mère. Il a eu peur de la réaction de ses amis face à son geste et a décrit la scène du meurtre de façon fausse. Son comité de soutien encourageait à le contacter, à le soutenir par courrier etc. et estimait nécessaire de préciser tout cela pour rétablir une certaine confiance envers des gens qui prendraient l’initiative pour la première fois de le contacter et soutenir. Voilà pour la clarification. Ceci dit, et tout comme son comité de soutien nous estimons que « ce qui importe dans cette affaire n’est pas la raison pour laquelle Pedro est en prison - nous refusons de nous comporter comme des « juges », et de nous rapporter à des catégorisations morales (comme le bien et le mal), ou simplement de réduire une personne à un acte qu’elle a commis à un certain moment ». Sa situation actuelle reste inchangée : il subit une condamnation très longue entre les quatre murs de la prison de Linho. Sa situation est d’autant plus difficile que son comportement et ses idées sont incompatibles avec toute formes d’autorité, il est donc dans le collimateur de l’administration pénitentiaire. Pedro souhaite toujours recevoir du soutien de l’extérieur, en particulier des lettres (en anglais, espagnol, portugais) et des livres. Pedro José Veiga Luis Pedro, No: 610 ALA. A, E.P. Linhó, 2710 Sintra, Portugal. Contact/soutien (des dons peuvent être envoyés à cette adresse): Centro de Cultura Libertaria, Apartado 40, 2801 Almada, Portugal. E-mail: freepedro89@hotmail.com Répression contre la mobilisation en faveur de Werner Brauener Le 9 juillet dernier une quinzaine de personnes occupaient les locaux du CIDAL (Centre d'Information et de Documentation de l'ambassade d'Allemagne) situés 24 rue Marbeau dans le 16ème arrondissement de Paris pour protester contre l'acharnement judiciaire exercé à l'encontre de Werner Brauener et en particulier contre l'accusation mensongère de préméditation proférée par le procureur de Verden. Suite à cette occupation l'ambassade d'Allemagne a déposé 2 plaintes : l'une pour "violation de domicile", l'autre pour "violence volontaire". Le jeudi 13 août vers 8h30, 4 policiers du 16ème arrondissement ont débarqué dans le 19ème arrondissement au domicile d'une des personnes présente à l'occupation du 9 juillet : plaqué contre le mur, menottes, coups de classeurs sur le crâne, pagaille dans l'appartement pour être ensuite emmené en garde à vue pendant 10 heures avant d'être relâché. En ce qui concerne Werner Brauener, il a décidé de faire appel de la décision du tribunal de Verden, qui l'a condamné à douze ans d'emprisonnement tout en reconnaissant le caractère non-prémédité de l'acte. Le procureur a lui aussi décidé de faire appel après avoir maintenu la thèse de la préméditation et réclamé une peine de treize ans de prison. Un nouveau procès aura lieu dans la ville de Meppen (15km de la frontière hollandaise). Plus d'infos : http://werner.brauener.freeservers.com xalinorias@hotmail.com Vous pouvez aussi écrire à Werner : Werner Brauener, JVA Verden, Stifthofstrasse 10, D-27283 Verden, Allemagne. - Nouvelle adresse pour Michele Pontolillo (prisonnier anarchiste italien incarcéré en Espagne impliqué dans le mouvement collectif contre les FIES): Michele Pontolillo, Centro penitenciario Madrid VI (6), Carrettera Nacional 400 Km 28, c.p. 28300 ARANJUEZ Madrid. - Mark Barnsley a été transféré de la prison de Wakefield : Mark est couramment transféré en isolement dans la prison de Leeds. Il sait qu'il y restera pour 1 mois et qu'il sera à nouveau transféré dans une autre prison. Les règles sur ce qui peut ou ne peut pas être envoyé à Mark sont plus "relax" à Leeds. Comme à Wakefield Mark doit acheter le papier et les timbres à l'intérieur de la prison. En fait s'il a été placé en isolement c'est parce qu'il a refusé de travailler pour la compagnie privée Hepworths Building Products. Le 3 août 2001 avait lieu une action contre le travail dans les prisons en Angleterre. Une trentaine de personnes impliquées dans le soutien à Mark Barnsley ont envahi et bloqué Hepworth Building Product qui exploite les détenus dans la prison de Wakefield. En retour de leurs travail les prisonniers reçoivent 8 livres par semaine pour 25 heures de travail par semaine ce qui fait environ 32p de l'heure. Les manifestant-e-s ont distribué des tracts expliquant les exactions de leur entreprise et sont resté-e-s enchainé-e-s pendant 2 heures. Ce sont les pompiers qui les ont détaché. Nouvelle adresse de Mark : Mark Barnsley, WA2897, HMP Leeds, 2 Gloucester Terrace, Armley, Leeds, LS12 2TJ. - Finlande : Antti Rautiainen, membre du groupe anarcho-syndicaliste finlandais Solidariisus, a été emprisonné en Finlande, pour désertion. En accord avec ses principes anarchistes, il a toujours refusé de servir l'armée, que se soit sous l'uniforme une arme a la main ou dans un soit disant service "alternatif". Il vit depuis quelques années a Moscou, ou il étudie, et était rentré récemment en Finlande pour y passer des vacances tranquilles. Il a été arrêté et jeté en prison jusqu'au 13 septembre 2001, date à laquelle il passera en procès. Il sera alors condamné à 6 mois de prison supplémentaires s'il n'accepte pas de faire un service alternatif. Vous pouvez envoyer des lettres de soutien à Antti (il comprend le français). Antti Rautiainen, Helsingin tutkintavankila, PL 160, 00161 Helsinki, Finlande. - Bialystok : Rafal Rusilowski, un antifasciste de 18 ans a été libéré le 27 juillet. Son procès a été renvoyé au 24 septembre. Petit rappel : Rafal a été accusé d'attaque avec une arme contre un skinhead nazi en mars 2001. Il a été arrêté alors qu'il passait pas très loin du lieu de l'attaque une heure plus tard - Szczecin : Dominik S., un anarcho-syndicaliste, qui est membre de la Fédération Anarchiste travaille sur le chantier naval de Szeczecin. Il a été accusé par les autorités d'inciter au crime. Son crime a été de distribuer "Shipworker" un journal ouvrier radical. Le journal critique ouvertement les riches patrons du chantier naval. Apparemment le journal a une certaine influence c'est pour cela qu'ils ont décidé de le faire taire. L'Anarchist Black Cross est une fédération internationale de groupes autonomes dont le but est l'abolition définitive du système carcéral. Nous n'y arriverons pas du jour au lendemain et l'ABC propose dans un premier temps un soutien aux prisonnier-e-s anarchistes, gauchistes, révolutionnaires, sans-papiers, victimes d'agressions racistes, sexistes policières (emprisonnées pour s'être défendues), victimes de faux témoignages ou de machinations politico-judiciaires, etc. Nous encourageons les lectrices et les lecteurs à écrire aux prisonnier-e-s, nous collectons des fonds pour5 apporter un soutien financier aux détenu-e-s ou pour les aider à couvrir les frais de défense, nous diffusons des infos sur un bulletin mensuel, nous organisons des actions de solidarité. Contactez-nous pour recevoir des tracts de présentation, des bulletins précédents, ou tout simplement pour en savoir plus. ABC Dijon, C/O Maloka, BP 536, 21014 Dijon cedex, France E-mail : maloka@chez.com - SiteWeb : http://www.chez.com/maloka/