BULLETIN ABC / CNA-DIJON # 32-33 - octobre-novembre 2001 - gratuit, dons appréciés soutien : chèque à l’ordre de Maloka "si l’innocent-e mérite notre solidarité, le/la coupable la mérite encore plus" Cela fait un petit moment que nous n'avons plus donné de nouvelles, le bulletin du mois précédent n'a pu être sorti à temps. C'est pour cela que ce numéro sera double. Si nous n'avons pas pu sortir le numéro en temps voulu, c'est que nous avons connut le mois précédent sur Dijon quelques difficultés. Nous avons pu auparavant vous parler de quelques difficultés avec les fascistes sur Dijon, eh bien finalement ce ne sont pas simplement des fascistes mais ces triste individus se définissent dorénavant ouvertement nazis. Les murs de la ville étant recouvert d'affiches, d'autocollants il a fallu employer beaucoup de colle et quelques nuits pour redonner au paysage un peu plus de fraîcheur. Suite à ces ballades nocturnes, quelques camarades ont put essuyer quelques coups de lacrymos ou d'autres on pu juger de près l'agressivité de ces apprentis néo-nazis. Du coup la police s'est vue obligée de ressortir quelques vieilles affaires, histoire de calmer un peu les esprits. Si les nazis s'affichent ouvertement maintenant ce n'est pas innocent. Dans plusieurs villes de France et d'Europe, certains groupes qui étaient plus ou moins en veille ces derniers temps et ce sont remis en activité. Il est possible d'invoquer plusieurs raisons, les élections, la guerre en Afghanistan... Pour en finir avec les nazis, il est un fait que nous ne pouvons passer sous silence et qui devrait nous faire réfléchir, c'est que depuis quelques temps une petite campagne de soutien à Michel Lajoye (activiste fasciste dans les années 80, responsable de plusieurs attentats à caractère fasciste en France -- pour plus d'infos voir REFLEX été 2001) s'est développée dans les milieux fascistes. Nous profiterons de cet édito pour souligner la libération de notre compagnon Eduardo Garcia Macias, ainsi que la nouvelle tentative de l'état turc d'en finir avec le mouvement de lutte en Turquie. La situation internationale des prisonnier-e-s, des anciens détenus et des familles est très défavorable, il y a toujours aucun média qui relaie ce qui se passe. La situation devient de plus en plus critique, c'est la huitième vague qui s'est mise en route. Nous en profitons donc pour réaffirmer notre solidarité avec les prisonnier-e-s turcs et kurdes en lutte, nous continuons la lutte contre le système carcéral dans son ensemble au coté des détenu-e-s en Turquie. Dans les prisons, partout dans le monde, des mouvements de résistance solidaire se mettent en place (lutte dans les FIES, dans les prisons de type-F, contre l'isolement carcéral et la torture blanche, contre la torture physique, contre les délires de l'administration pénitentiaire et judiciaire…) et cela ne peut qu'encourager à lutter à coté de celles et ceux qui endurent régulièrement les pires souffrances. "Ils peuvent effacer nos écrits mais ils ne pourront jamais effacer nos idées" Salutations rouges et noires. EDU LIBRE ! MAIS LES INCARCERATIONS ARBITRAIRES SE MULTIPLIENT EN ESPAGNE Dans la nuit du 23 au 24 octobre, nous avons appris la libération d’Edoardo Garcia Macias, après un an d’emprisonnement dans les quartiers d’isolement FIES des prisons madrilènes. Son rôle actif dans le mouvement de solidarité avec les détenus espagnols classés FIES en lutte pour l’abolition de ces infâmes quartiers d’isolement l’avait placé dans le collimateur de la police et mené derrière les barreaux suite à un grossier montage policier. Qu’il soit innocent ou coupable n’a aucune importance. Son incarcération et toutes les mesures répressives prises par la police espagnole récemment ne sert qu’à intimider le reste du mouvement, à freiner l’étendue sociale des luttes en cours. Peu avant la libération d’Edu, 3 autres anarchistes on été victimes d’un montage en Espagne. Ils son accusés d’avoir placé plusieurs bombes à Madrid en mai et juin. Cette fois-ci, on pouvait lire dans les quotidiens espagnols qu’ils ont été incarcérés sans la moindre preuve à leur encontre, mais que selon la déclaration du juge, ils « sont anarchistes, rendent visite à des prisonniers et ont des contacts à l’étranger.» Il a ajouté que rien de concret ne lie les personnes arrêtées aux bombes mais que la constatation précédente est une raison suffisante pour les enfermer. Ils sont donc accusés d’avoir posé une bombe contre un magasin FIAT quelques jours après l’assassinat de Carlo Giuliani à Gênes, ainsi que d’avoir placé d’autres engins explosifs la veille de la venue de Georges Bush en Espagne et en signe de solidarité avec les mineurs des Asturies emprisonnés. Ces arrestations interviennent dans un contexte de campagne répressive en Europe, et particulièrement dans les états du Sud, contre les milieux anarchistes et autonomes, ainsi que dans le cadre de la préparation du sommet de l’Union Européenne en mars prochain, dans un esprit de tolérance zéro, dixit Le Premier Ministre, au regard des émeutes de Gênes. Il existe également la volonté d’en finir avec le mouvement de solidarité avec les prisonnier-e-s en lutte dans les quartiers d’isolement depuis plus de deux ans, qui a donné lieu a de nombreux rassemblements, manifestations, actions de sabotage etc. Enfin, la banalisation de ces arrestations arbitraires notamment en Italie et en Espagne sont également à mettre en parallèle avec la volonté de ces états ainsi que de la Grèce et du Portugal d’élargir et de renforcer leur accord mutuel concernant l’ « anéantissement des groupes anarchistes dangereux ». Europol, en plein développement, pourra s’inspirer et calquer ses méthodes sur cette mise en pratique d’accords concernant la gestion des incontrôlables au niveau de 4 états. Petite chronologie des événements répressifs en Espagne : - environ 14 personnes proches des milieux anars, squatters, autonomes ont été arrêtées et inculpées pour terrorisme en 2001. La majorité proviennent de la scène squatt de Barcelone. En août dernier, le gouvernement a fait mine de découvrir un soit-disant soutien des squatters à l’ETA. La plupart ont été relâchés, mais 2 sont en cavale et d’autres sont dedans. - tous les grands squats de Madrid ont été expulsés, et beaucoup ont connu le même sort à Barcelone. - chaque « manifestation subversive » est victime d’agressions policières démesurées. Des flics anti-émeute armés de pistolet à balles en plastique encerclent les manifs, légales ou non ; les manifestant-e-s sont régulièrement matraqué-e-s, et des dizaines ont été arrêtées en manif cette année. L’agression la plus marquante s’est tenue lors de la manif contre la banque Mondiale à Barcelone. Le gouvernement a essuyé l’humiliation d’annuler la conférence par crainte des débordement attendue dans une ville qui a largement sut bâtir un réseau de lieux autonomes et offensifs. Il fallait nettoyer cette honte. Suite à cette manif truffée de provocateurs de la police, des expulsions ont eu lieu, dont celle de la Kasa de la Muntanya, plus vieux squat de Barcelone, lors de laquelle un jeune homme a perdu un œil, victime des balles en plastique de la police. En octobre, un appel a été lancé par une « Assemblé de soutien à Eduardo » pour une semaine d’action et de solidarité avec Eduardo et les victimes des montages concernant ce que les médias appellent l’affaire des colis piégés. Le semaine doit commencer le 8 novembre, soit le premier anniversaire de l’incarcération d’Edu. Celui-ci, maintenant libre, n’est pas le seul individu impliqué dans l’affaire, il appartient donc à chacun de répondre à cette appel par des initiatives locales. Voici quelques extraits de cette appel : « Les personnes et collectifs qui composent l’Assemblée de Soutien participent et invitent participer aux journées de lutte qui s’étendront du 8 au 14 novembre. Nous demandons aux personnes, collectifs et organisations qui veulent se solidariser d’agir durant ces journées et nous donnons quelques exemples mêmes si d’autres idées valent tout aussi bien. Samedi 10 novembre : Descendons dans les rues ! Pour cela ainsi que pour les autres propositions d’actions cordonnées, nous demandons que les collectifs et les compagnons qui veulent participer de s’organiser dans la rue, par des manifestations, des rassemblements, des banderoles, des actions etc. Nous sommes conscients du fait que la situation est différente à chaque endroit, mais même si l’on est peu on peut réussir à faire quelque chose d’original et qui attire l’attention et susciter le débat avec les gens. Dimanche 11 : « marche sur les prisons » . Nous proposons qu’aux endroits où vous en avez la possibilité et où vous disposez de quelques prisons et de la volonté d’agir par rapport à cela, vous organisiez un rassemblement ou une marche devant la prison. Parce que la meilleure façon d’agir et de se solidariser avec les compagnons victimes des représailles et de poursuivre cette lutte que eux-mêmes menaient, le soutien aux détenu-e-s. Pendant les autres jours, laissez libre cours à votre imagination, débats, informations, actions, agitation dans la rue etc. Nous exigeons : La liberté immédiate et l’acquittement de toutes les personnes impliquées dans ce montage. Non à la criminalisation, à la répression et aux montages contre les mouvements sociaux. Abolition des quartiers FIES et de n’importe quelle méthode d’Assassinat par l’isolement. Libération immédiate de tou-te-s les prisonnier-e-s malades ou atteint-e-s de pathologies incurables. Fin de la dispersion et transfert consécutif de chaque prisonnier vers la prison la plus proche de son domicile. Libération immédiate de tous les prisonnier-e-s ayant effectué les ¾ de leur peine. Des nouvelles de Göteborg : de nouvelles arrestations Dans la matinée du 16 octobre, 17 personnes ont été arrêtées dans divers villes de Suède au cours d’une opération policière en rapport avec les émeutes lors du sommet européen de Göteborg en juin dernier. Ils/elles ont été transporté-e-s à Göteborg sous l’inculpation de participation à une émeute violente et d’incitation à l’émeute. 3 individus supplémentaires figurent sur la liste des personnes à arrêter et sont maintenant recherché-e-s. Deux ont été relâchées le jour même après avoir admis leur culpabilité. Les autres attendent de recevoir une date de comparution. Ces identifications et arrestations se sont déroulées à partir de matériel vidéo de la police. Les autres preuves sont des témoignages et les résultats du travail de surveillance. Dans les 9 mois à venir, les flics espèrent inculper de 60 à 80 personnes supplémentaires en Suède, Norvège, Danemark Finlande et Allemagne. Hannes W.s., blessé par balle par la police et lui même inculpé, a vu la première partie de son procès se terminer. Il a exprimé des remords mais demande une enquête « impartiale » sur le coup de feu dont il a été victime et sur le policier responsable. C’est beau de rêver. Le premier verdict a son encontre devrait tomber bientôt. La plupart des personnes arrêtées suite à ces émeutes sont déjà passées en appel. A par un allemand qui a été disculpé et relâché, les autres ont vu leur condamnation confirmé, voir même augmenté car entre temps la police a mis la main sur davantage de matériel vidéo démontrant leur soit-disant implication. Un petit nombre ont eu une petite réduction en appel. Quatre personnes sont toujours enfermées depuis juin. Ils/elles ont été condamné-e-s en première instance, mais sont toujours dans les locaux de la police, car il n’y a pas de place disponible dans les prisons suédoises. Il s’agit de Paul Robinson, anglais âgé de 33 ans et condamné à 1 ans, de S.S., 20 ans, blessé par balle par la police et condamné à 1 ans et demi, de J-B.B., un berlinois de 25 ans condamné à une peine de deux ans et enfin Luigino Longo, un italien résident en Norvège également condamné à 2 ans. - Info/envoi de matériel (vous pouvez notamment envoyer des livres en allemand ou en anglais) : Solidarity Group GBG c/o Syndikalistiskt forum, Box 7267, SE-402 35, Gothenburg, Suède. E-mail: solidaritetsgruppen@hotmail.com - soutien financier : Postgirotbank, 405 06, Stockholm, Suède. Code : pgsisess nom : Nisse-Latts minnesfond, numéro du compte : 27602-2 Toute la thune est directement reversée aux prisonnier-e-s. Le 20 Septembre 2001, dans un texte intitulé : "Proposition de décision-cadre du conseil relative à la lutte contre le terrorisme", la Commission européenne a proposé aux ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'Europe des quinze un nouvel arsenal judiciaire pour "lutter contre le terrorisme". Ce texte comprend une redéfinition extrêmement large du concept d'"infraction terroriste". Et, pour ce type d'infraction, le Conseil propose une législation et des procédures d'exception. La menace pour les libertés publiques est très sérieuse ! Selon la nouvelle définition européenne, "tout acte qui vise à menacer, à porter gravement atteinte ou à détruire les structures politiques, économiques ou sociales d'un pays" sera considéré comme de nature terroriste et "passible de deux à vingt ans de prison". Cette définition extrêmement floue pourrait s'appliquer à de très nombreuses activités politiques dissidentes ou contestataires. Ainsi, dans un texte intitulé " L'antiterrorisme contre le droit ", Evelyne Sire-Marin, présidente du Syndicat de la Magistrature, explique que selon cette définition du Conseil, "les manifestations antimondialisation et les arrachages de plantes transgéniques vont devenir des actes terroristes" ainsi que " les luttes de libération nationale en Europe, sans acte de violence (...)". Par ailleurs, la création d'un mandat d'arrêt européen décuple l'action du système pénal actuel. La présidente du Syndicat de la Magistrature explique : " Il suffira d'être soupçonné d'avoir commis une infraction punie seulement d'un an d'emprisonnement pour être la cible éventuelle d'un mandat d'arrêt européen ; c'est dire que pratiquement toutes les infractions du code pénal français seront concernées, de l'usage de cannabis aux assassinats, en passant par le séjour irrégulier des étrangers. Ainsi, tout Français accusé par la police italienne de violences au sommet de Gênes, d'homosexualité ou d'avortement par la police irlandaise pourra être arrêté en France et transféré devant les tribunaux de ces pays.". Et de conclure " Désormais, sous couvert de la lutte contre le terrorisme, les manifestants, les étrangers et les opposants à l'ordre néolibéral n'auront qu'à bien se tenir !." La Ligue des droits de l'Homme Belge a publié un communiqué allant dans le même sens intitulé " Refuser au terrorisme une seconde victoire". L'organisation Statewatch, dans un texte intitulé "EU to adopt new laws on terrorism", se demande si derrière cette extension de la notion de "terrorisme" ne se cache pas une intention délibérée d'étendre la répression aux dissidents politiques et aux "troubles à l'ordre public". Ainsi, parmi les infractions énumérées par la Commission européenne, les plus étonnantes sont : le simple vol ; "la capture illicite d'installations étatiques ou gouvernementales, de moyens de transport publics, d'infrastructures, de lieux publics et de biens ou les dommages qui leur sont causés" ; la perturbation d'un système d'information etc. A l'appui de ce soupçon, Statewatch note que, dans le commentaire du projet de décision cadre du Conseil de l'UE, est explicitement écrit à propos de ces "infractions terroristes" : "Cela pourrait couvrir des actes de violence urbaine, par exemple"... Une lettre de Fresnes Victoria a été arrêtée avec 6 autres de ses compatriotes à Paris le 11 novembre 2000 dans le cadre d'une opération policière coordonnée par les services français et espagnol. Ils/elles sont enfermé-e-s depuis maintenant presque un an sans savoir ce que la justice française leur reproche, et sont sous la coupe de la 14ème section du Parquet de Paris, qui n'hésite pas à laisser croupir des détenu-e-s pendant des années sans jugement. Il leur est reproché des liens avec les GRAPO (organisation antifasciste en Espagne qui pratique la lutte armée). Deux d'entre eux/elles se revendiquent des GRAPO et cinq du PCE(r). Les problèmes de censure et de "disparition" du courrier les touchent de plein fouet, mais vous pouvez tout de même leur écrire, les réponses tardives finissent par arriver. Leurs adresses figurent à la fin de cette lettre. Il faut écrire en espagnol à Manuel. "Je viens de recevoir des nouvelles de la solidarité espagnole depuis deux mois sans courrier par "gentillesse" de Bruguière(1). Une fois de plus je dois parler des conditions de détention de Manuel Perez Martinez. Rien n'a changé depuis que le mois de mars ses avocats ont réussi à le faire sortir à l'hôpital pour une consultation. Sa méconnaissance du français est la meilleure arme que Bruguière a trouvé pour le maintenir complètement isolé. Il a donné l'ordre de ne pas le placer avec d'autres prisonniers politiques. Pas de bibliothèque, pas de cours de français. Dans sa division comme par hasard il n'y a pas, non plus, de prisonniers de droit commun qui parlent l'espagnol et puissent lui venir en aide. De plus les médecins plutôt du genre vétérinaire qui travaillent à Fresnes ne prennent pas la peine de s'intéresser à son état de santé qui s'est encore détérioré. Bref il reste depuis 8 mois sous un régime de torture blanche, enfermé dans une cellule sans lumière naturel ni ventilation, la fenêtre étant condamnée. Les organisations de la solidarité en Espagne continuent de dénoncer sa situation et viennent de rendre publique sa biographie, un parcours politique qui explique beaucoup de choses par rapport à l'acharnement qu'il subit. Manuel n'est pas un "jeune" garçon. Il est né en 1944 et depuis l'âge de 14 ans il est un communiste engagé dans la lutte pour reconquérir les droits et les libertés démocratiques écrasées par le coup fasciste de 1936. Dans un premier temps, il a été militant du P.C. Espagnol et emprisonné une première fois. A partir des années 60, étant donné la trahison des dirigeants "communistes" espagnols, leur collaboration avec le régime de Franco, il quitte le PCE. Il se met à la tâche de la reconstruction du parti au côté des autres communistes. Cela s'achève en 1975, l'année de la mort de Franco. La réforme "démocratique" débute. Le PCE(r) dénonce la farce qui est en train de se dérouler et appelle à continuer la résistance. En plus il reconnaît la légitimité et la justesse de la lutte armée contre un régime qui était l'héritage de celui de Franco. Ce soutien moral et politique à la lutte armée a coûté très cher aux militants du PCE(r). Ils seront persécutés, torturés, emprisonnés et assassinés avec la même rage que les militants des organisations armées. L'année 1977 Manuel est arrêté une deuxième fois. Pendant son jugement et face aux juges qui veulent impliquer le PCE(r) dans les actions des GRAPO, il répond : "Nous n'avons jamais réalisé, jamais revendiqué aucune action armée. Le travail du Parti est très bien délimité : faire de la propagande, de l'agitation politique et du travail d'organisation parmi les ouvriers et d'autres couches populaires". Tout de même il a fait 7 ans de prison sans aménagement de peine. Le jour de sa libération, des antifascistes de tous les coins de l'Etat espagnol se sont déplacés pour l'accueillir. La guerre sale avait assassiné, à Paris, deux de ses camarades et Manuel avait une condamnation à mort de la part du gouvernement espagnol. Plusieurs mois après, une fois encore, il est obligé de rejoindre la clandestinité pour continuer ses activités politiques. Il s'est exilé en France où il a vécu ces 15 dernières années. Aujourd'hui, l'histoire se répète en France. Le gouvernement français ne va jamais admettre que la liberté d'expression est tombée à pique dans le soi-disant pays des droits de l'homme. Qu'il faut bâillonner la voix de Manuel qui déclare : "La lutte armée n'est seulement un devoir de tout démocrates et révolutionnaires, puisqu'elle est juste et légitime, sinon un droit reconnu dans les constitutions démocratiques ; le droit qu'assiste à tous les peuples du monde à se lever, les armes à la main, contre la tyrannie.". Le soutien, même moral la résistance armée, n'est pas "convenable" pour la bonne santé de la bourgeoisie impérialiste française ! Pas étonnant pourtant que personne n'ose débattre en public à son sujet comme j'ai eu l'occasion de le constater à plusieurs reprises. Chez moi une discussion de ce genre peut entraîner une peine de six ans de prison. Minimum, parce que Manuel comme secrétaire Général du PCE(r) risque la perpétuité selon la logique judiciaire fasciste. J'espère que la diffusion de cette lettre pourra contribuer à briser le mur d'isolement qui entoure Manuel. Fernando est sorti de l'isolement. Deux ou trois jours plus tard la solidarité espagnole se manifestait sur les boulevards de Paris le 1er mai. Je ne crois pas au hasard mais je ne tiens pas à élargir cette lettre. Seulement ajouter que les voix que la solidarité internationale nous a prêtées, elles aussi ont joué un rôle dans cette petite victoire. Merci à tous et Une accolade très forte." (1) juge chargé du dossier des 7 espagnol-e-s arrêté-e-s le 09/11/00 à Paris - pour lui écrire : Victoria Gomez Mandez, M.A.F. de Fresnes (adresse plus bas) - A Fleury : ELIPE LOPEZ José Luis, 297698 ; LLAQUET Isabel, MAF, 35347 W ; LLOBREGAT Maria Rosario, MAF, 35348 X ; PENA QUESADA José Antonio, 297707 ; SILVA SANDE Fernando, 300282 U-5D416 av. des Peupliers , 91705 Ste Geneviève des Bois - A Fresnes : GOMEZ MENDEZ Maria Victoria, 893391-C ; PEREZ MARTINEZ Manuel "Arenas", 893329 2aD Allée des thuyas, 94261 Fresnes cedex Une lettre de Fresnes bis. "Le mois d'août dernier, Maria Dolores Silva la sœur de Ferando Silva, prisonnier politique des GRAPO, a été interpellée par la police à la fin du parloir à Fleury Merogis. Brugière avait donné l'ordre de l'amener aux dépendances du ministère de l'intérieur pour l'interroger. L'avocat qui se trouvait avec elle, n'a pas eut le droit de l'assister pendant la déposition. Selon les policiers, "la législation française ne le permettait pas". J'ignore les détails d'un interrogatoire de trois heures au sujet-en théorie-"des liens familiaux de Fernando". Par contre j'avoue que cet épisode honteux met en évidence, encore une fois, les intentions du juge : importer en France les méthodes fascistes du gouvernement espagnol. Comme un spectre ressuscité du maréchal Pétain, Bruguière ne se contente pas de persécuter et incarcérer aux communistes et antifascistes espagnols. Maintenant il s'en prend à nos familles. Les parents des prisonniers politiques et des militantes clandestines de l'État espagnol ont été toujours des victimes du harcèlement policier ; des filatures, des téléphones sur écoute, des arrestations que, s'il leur faut, comprendront toute une famille, question de placer un microphone dans l'appartement sans être "pressés". Bien sur parfois ils ratent la technique, et la voisine d'étage s'étonne d'écouter à la télévision, chez elle, les discussions de la famille d'à côté. Les infatigables mamies de cheveux blancs, elles n'échappent non plus aux mauvais traitements des commissariats ou aux cellules de prison. Les 60 ans de fascisme en Espagne représentent pour certaines toute une vie d'inébranlable solidarité. Pendant sa jeunesse elles apportent leur soutien à leurs parents enfermés dans les prisons de Franco. Après c'est le fascisme couronné qui a incarcéré leurs enfants. Jusqu'au moment Bruguières n'a pas osé aller si loin. Comme même il a fait monter, petit à petit, les représailles pour les familles. Tout d'abord, la dénégation des permis de visite, après il a signé quelques-uns mais…le jour du parloir les familles s'apercevaient que le permis n'était pas encore arrivé à la prison. Ce sale coup à fait venir le frère de Fernando et la fillette de dix ans de José Antonio Peña, prisonnier du PCE(r), pour rien. Pas de permis à la prison, pas de parloir. À cette date, étant donné que Bruguières et le gouvernement français suivent à la lettre les instructions de la garde civil espagnole, rien ne m'étonne ! Fernando et moi, nous serons jugés ici en France par les activités des GRAPO en Espagne. Pire encore, ce procès illégitime n'est que l'excuse qui cache la détention illégale de 5 militantes du PCE(r) dans les prisons françaises. Les manipulations de Bruguière pour les impliquer dans les GRAPO atteignent un degré que les juges espagnols n'ont osé jamais faire. Cette collaboration avec un régime qui devait être jugé par des crimes contre l'humanité depuis longtemps, annonce des temps encore plus sombres…et pas seulement pour l'antifascisme espagnol. Comme c'est signalé sur les pages du bulletin SOLIDARITÉ, distribué à la manif du premier mai à Paris : "C'est lamentable que, malgré qu'il ait du sang sur les mains, le gouvernement espagnol trouve un appui dans l'État français lequel en échange de bons contrats économiques, est en train de continuer ce sinistre tache répressive sur son propre sol, en poursuivant les antifascistes espagnols comme dans les pires temps de Vichy. Les juges et les polices françaises ses ont mises au service (et moyennant salaire) des fascistes espagnols. Dans l'union européenne quelque chose de semblable se passe : Europol a déjà un chef de la police espagnol imposé par l'Espagne. Si nous ne l'empêchons pas, tôt ou tard, tout cet appareil répressif organisé par l'Espagne en territoire français, finira pour se retourner contre les mêmes lutteurs français…Ce n'est pas l'Espagne qui est démocratisé c'est la France qui est en train de se fasciser ! Une forte accolade" Victoria Gomez Mendez 893391-c 154 MAF de Fresnes Septembre 2001 Vague de répression contre les anarchistes italien-ne-s. Le mardi 18 septembre s'est déroulée une vaste opération policière contre des squats, centres sociaux, et contre un grand nombre d'appartements et domiciles sur l'ensemble du territoire italien, suite au mandat du juge D'Ambruoso. Il est encore difficile de donner précisément le nombre de lieux perquisitionnés, pour l'instant évalué à une centaine. Une soixantaine de personnes a été arrêtée, interrogées puis relâchées, associées de près ou de loin à ce qui semble constituer, 5 ans plus tard, une nouvelle affaire Marini. Parmi ces soixante personnes, une vingtaine sont inculpées dans le cadre d'une enquête contre le groupe "Solidarita Internazionale". L'un des avis d'ouverture de l'enquête judiciaire remis à l'une des personnes arrêtées précise "pour les délits relatifs à l'art. 270 bis du code pénal, pour avoir participé avec d'autres personnes, non identifiées, à une association également dénommée Solidarita Internazionale visant à renverser violemment le système économique et social constitutif de l'État, à commettre des actes de violence avec pour but l'attaque de chaque représentation politique / juridique de la société ou de l'État (comme le système carcéral) et en particulier des attentats contre des objectifs divers, des lieux de culte, des casernes, des bureaux publics, à Milan d'octobre 1999 à aujourd'hui.". Les lieux occupés comme la Scintilla à Modena ou la Villa Occupata à Milan ont été soigneusement ravagés par les forces de l'ordre. A la Scintilla, au moins une personne a été arrêtée et inculpée et tout le matériel réuni en vue de la préparation du troisième numéro du bulletin de l'ABC saisi, ainsi que de la correspondance avec des collectifs et des détenus, le disque dur de l'ordinateur, un agenda etc. Sur la centaine de lieux perquisitionnés, on relève : quatre habitations à Turin, deux habitations à Cuneo, une à Mondovi, la Villa Litta ainsi que deux habitations à Milan, la Scintilla à Modena, avec dans cette même ville la perquisition et expulsion de la "Rivalsa", cinq habitations entre Venise, Mestre, Vittorio, Venelo et Sacile, cinq habitations à Trieste. Il y a également des nouvelles d'opérations policières en Sardaigne, à Padova et Catania. Au moins deux maisons ont fait l'objet de perquisitions en Sardaigne. A Turin, une vingtaine de personnes se trouvaient dans les appartements et domiciles perquisitionnés. Enfin, il y aurait eut des opérations en Toscanie, mais nous n'avons pas de compte rendu direct. Au même moment, à Gênes le centre social de la Fédération Anarchiste Italienne "Pinelli" (ce lieu a servi de point convergence pour de nombreuses AG dans les jours précédents les manifestations de Gênes) a été incendié et presque entièrement détruit, de même que le mur érigé à la mémoire de Carlo Giuliani. Que ce soit les flics ou des fafs, ils ont au moins la certitude de ne pas être inquiété. Six jours plus tard, le lundi 24 septembre à 7h00 dans la région de Florence, la magistrature italienne repart à l'attaque en perquisitionnant 13 lieux connus comme utilisés par des militant-e-s. A nouveau des photos, des disques dures, des tracts et bien d'autres objets ont été saisis. Deux procureurs ont lancé une enquête contre 8 personnes accusées dans le cadre de l'article 270bis (association subversive) de tentative de meurtre, et d'autres délits moins importants. Ces procureurs disséminent la thèse de l'existence d'une "organisation secrète" qui serait derrière le colis piégé envoyé quelques semaines auparavant à Achille Serra, préfet de Florence. Ces accusations sont typiques des agressions récentes de l'État Italien contre toute forme de contestation sociale incontrôlable, basées sur des allégations vagues, fantasmatiques, combinés à des opérations policières spectaculaires. Milan, 3 antifascistes, Mario, Elio et Antonio ont été assignés à résidence après 9 jours de prison dans le cadre d'une enquête sur les affrontements entre flicaille et antifascistes du 25 avril 2001 à Milan. Des centaines d'antifascistes s'étaient alors rassemblé-e-s pour empêcher une marche de Forza Nuova, protégée par la police. Il s'agissait pour les fachos de marcher à la mémoire de Mussolini à l'endroit où celui-ci fut pendu. Les personnes arrêtées à Gênes connaissent la dévotion que les forces de police italiennes portent à l'ancien dictateur, on imagine donc avec quel zèle les autorités vont pouvoir tenter de faire trimer ceux/celles venu-e-s protester contre le fascisme dans leur ville. Autres enquêtes, cette fois-ci à Turin contre 3 manifestants anti-G8. Après 2 mois d'assignation à résidence, Andrea, du centre social Askatasuna de Turin s'est vu renouveler cette détention. Il est en compagnie de deux autres personnes impliquées dans ce centre social, Mohamed et Federico, au cour d'une enquête basée sur les déclarations d'un journaliste de "Il Panorama" affirmant qu'un fourgon utilisé par le "Network Antagonista Piemontese" a servit à distribuer "armes" lors de la manifestation du 20 juillet à Gênes. Sa déposition est censée corroborer une bande vidéo de provenance policière que personne n'a vu, ni juge ni avocat. Ces trois personnes seront interrogées davantage dans la première semaine d'octobre, dans le cadre d'une enquête sur les "pillages et destructions". Une fois de plus des journalistes participent à la criminalisation du mouvement social extra-citoyen, avec cette différence que cette fois-ci ils ne se sont pas contentés de créer un climat de psychose et de désignation débouchant logiquement sur les arrestations, mais participent directement à l'inculpation des acteurs/actrices du mouvement. Il était clair dès le lendemain des manifestations de Gênes que les milieux anarchistes et celui des maisons occupées / centres sociaux allaient subir les foudres de la flicaille italienne et de l'extrême droite au pouvoir et dans la rue. Cette répression, qui semble être en pleine phase d'organisation suite à la série de raid bénéficie de l'appuie tacite d'une partie du fameux "mouvement antimondialisation" qui, de connivence avec la police, accepte l'imputation de "débordement" (entendez : tous ce qui a échappé lors des manifs au contrôle du GSF) une petite fraction d'irréductibles. Ces irréductibles traînent leur maladie des squatts, affirment les journalistes. L'émoi suscité par les brutalités et les véritables massacres policiers à Gênes a bien vite été récupéré , notamment par la création d'une commission internationale d'enquête sur la répression mise en oeuvre à Gênes. Et tout le monde est content, pendant ce temps, à l'ombre, va se dérouler tranquillement la répression contre ceux/celles qui ont été apparenté-e-s aux blacks-blocs. Mais la toile de fond sur laquelle se tissent les arrestations ne se limite pas à tout cela, imbroglio italien oblige, actuellement, c'est l'alerte terroriste qui est également tirée. Suite au sommet du G8, plusieurs colis piégés et paquet contenant des balles et des lettres de menaces ont été envoyé à des hauts fonctionnaires de police. L'attribution aux "antiglobalisations radicalisé-e-s" a vite été faite. Les experts antiterroristes affirment même que Gênes est entrée en action une sorte d'internationale anarco-insurrectionnaliste. Les termes " années de plomb" et "stratégie de la tension" sont revenus plusieurs fois dans le langage du pouvoir, surtout suite à la puissante destruction à l'explosif du tribunal de Venise, le 9 août (sourire), et à la dévastation totale du siège de la Ligue du Nord (re-sourire), l'un des trois partis politiques assura la coalition d'extrême droite au pouvoir en Italie. La piste des anarcho insurrectionnalistes a de été évoquée, alors que les vrai-fausse revendications n'étaient toujours pas clarifiées. Il y a cinq ans, les délires du juge Marini sur une organisation anarchiste obscure agissant à plusieurs niveaux et utilisant le milieu des squatts comme support avait conduit, en plus de la criminalisation de l'idée, à l'arrestation de nombreux compagnons, à la fuite d'autres, et finalement à la condamnation de 13 d'entre eux/elles. On peut à juste raison s'inquiéter de la nouvelle enquête entamée par le procureur d'Ambruoso, étant donné le contexte ultra répressif et les amalgames faciles proférés. Nous reproduisons à la suite une déclaration d'anarchistes de Naples faîtes peu de temps après la vague de perquises. COUPABLES DE SOLIDARITE L'ETERNEL EVENEMENT ! Mardi 18 septembre une opération de la DIGOS ordonnée par le substitut du procureur Stefano d'Ambruoso (une de ces merdes habituelles par qui nous nous retrouvons souvent attaqués dans le dos) a débouché sur une centaine de perquisitions dans toute l'Italie, avec environ une soixantaine de compagnons ciblés dans l'enquête pour association subversive (270bis) et presque une vingtaine d'avis d'ouverture d'enquête judiciaire, accusés d'être les auteurs de quelques attentats contre des structures et des serviteurs de l'État, en solidarité avec les détenus classés FIES (1), et revendiqués sous le nom de "Solidarita Internazionale". Exactement cinq années plus tard (17/09/96, lorsqu'il y eut de nombreuses arrestations), la magistrature italienne est en train de préparer, à la joie de la "pornostar" Antonio Marini, un nouveau montage au détriment de nombreux anarchistes (même le nombre est presque le même qu'à l'époque ). Mais il n'est pas dit que ce nouveau montage n'ait pas été construit également pour corroborer la thèse absurde apportée par la pornostar déjà mentionnée, étant donné brièveté de la période qui nous sépare de réouverture du procès Marini qui s'était conclu l'année dernière avec 13 condamnations et l'acquittement de tous les autres compagnons inculpés. Le terrorisme mis en œuvre en ces jours par la presse et la télévision du monde entier suite aux attentats aux États Unis, a permis à ces messieurs de la répression d'avoir carte blanche dans la lutte que eux définissent anti-terroriste, qui frappe quiconque refuse activement le bien-être artificiel dans cette société et dans ce monde. L'homicide de Carlo Giuliani à Gênes, la maintenance du sommet de l'OTAN à Naples et même l'invitation de la part du gouvernement à tenir un autre sommet en Italie, l'approbation de la loi sur l'immigration sont autant de signes qui nous invitent à un bras de fer qui, s'il est gagné par eux, mènerait à une dictature potentielle plus dure qu'elle ne peut l'être maintenant ou qu'elle n'a pu l'être dans le passé. Par conséquent nous apprenons à nous méfier et nous évitons ce qui est arrivé aussi bien pendant le montage Marini que suite à l'arrestation de trois compagnons inculpé-e-s pour les affaires du Val de Susa avec le sort de deux d'entre eux, une autre cassure ne servirait à personne et isolerait seulement ceux d'entre nous qui en ces périodes sont plus frappés par la répression(2). En fait l'Etat d'un côté procède de ses provocations énormes, pendant que de l'autre il empêche toute forme de contestation par la construction de montages judiciaires et donc par l'emprisonnement. Mais tout cela ne pourra certainement pas ensevelir notre opposition à l'Etat et toutes ses formes de réclusion (usines, écoles, taule,…), ne pourra pas nous faire oublier ce qui se cache derrièreces forteresses avec des fenêtres barricadées où tous les jours des milliers et des milliers d'individus se voient niés la liberté. Libertés niée non seulement par 4 murs de ciment, mais également par les tortures des gardiens, par l'homicide, la négation des soins, des entretiens et bien d'autres formes de répressions contre quiconque de l'intérieur d'une cellule exprime constamment son dégoût contre ce système. Absolument rien ne pourra détourner notre attention de l'horreur actuelle, rien ni personne ne pourra nous empêcher de nous solidariser envers les détenus et particulièrement en ce moment envers ceux enfermés dans les modules FIES. POUR LA DESTRUCTION DE TOUTES LES TAULES COMPLICITE AVEC LES COMPAGNONS INCULPES ! BIBLIOTECA ANARCHICA PER L'AZIONE DIRETTA GLOBALE NAPLES, 19/09/2001 (1) Le FIES en Espagne est l'équivalent de l'isolement carcéral en France et fait l'objet depuis deux ans d'une longue lutte multiforme de centaines de détenus espagnols pour son abolition. Des individus en Italie se sont à plusieurs reprises solidarisés par leur action à cette lutte. (2) Les anarchistes italien-ne-s se sont divisé-e-s sur la réponse à apporter aux agressions Marini, et à l'arrestation des trois compagnons Silvano Pelissero, Soledad Maria Rosas et Edoardo Massari en mars 1998 (les deux derniers ont été retrouvé-e-s "suicidé-e-s" et Silvano purge actuellement une peine de 7 ans). BRETAGNE - Prisonniers Bretons : nouvelle mise en examen Le juge antiterroriste Thiel a mis en examen et fait écrouer un nouveau militant breton, dix-sept mois après l'attentat de Quévert qui avait provoqué la mort d'une employée du restaurant McDo. Jerôme Bouthier, 27 ans, avait été interpellé, à Guipry (Ille-et-Vilaine), par les policiers du SRPJ de Rennes. Après sa garde à vue, il avait été écroué, en fin de semaine à Rennes, en attendant d'être présenté, le lundi matin, au juge Thiel, à Paris. Défenseur du gallo, la langue romane jadis parlée en Haute-Bretagne, Jerôme Bouthier a été doublement mis en examen. Pour l'attentat de Quévert, il est poursuivi pour « association de malfaiteurs, en relation avec une entreprise terroriste » et « destruction de biens appartenant à autrui par l'effet de substances explosives ayant entraîné la mort ». Il est aussi mis en examen, au titre cette fois de la tentative d'attentat, pour la découverte d'explosifs devant les chèques postaux de Rennes, le matin même de l'attentat de Quévert. Ce serait une comparaison d'ADN prélevé sur l'engin explosif retrouvé lors de cette dernière tentative, qui serait à l'origine de la mise en examen de Jérôme Bouthier. Celui-ci rejoint sept autres personnes détenues dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Quévert, près de Dinan (Côtes-d'Armor) et sur le vol d'explosifs de Plévin, quelques mois plus tôt. Cette nouvelle interpellation est intervenue la semaine même où quelques soutiens aux prisonniers bretons se sont manifestés pour protester contre la longueur de leur détention provisoire (deux ans pour le plus ancien mis en examen du vol d'explosifs). Vous pouvez soutenir Jérôme en lui écrivant : Jérôme Bouthier, Prisonnier politique breton, 304 011, MAH de Fleury Mérogis, avenue des peuples liés,91705 Sainte Geneviève des Bois. Depuis 2 ans maintenant des indépendantistes Bretons sont incarcérés dans la région Parisienne (voir plusieurs articles dans les Bulletins précédents). Nous tenons a vous mètre au courant des changements d'adresses de Kristian Georgault et Arnaud Vannier. Il y a aussi un changement d'adresse du site internet de la CARB (Coördination Anti Répression de Bretagne). Nouvelle adresse: www.prizonidi.fr Le 26 septembre une personne de Emgann et ex-membre du groupe XsarahX à été arrêté à Rennes. Plusieurs rassemblements de soutien ont déjà eu lieu devant le commissariat de Rennes et à d'autres endroits en Bretagne. N'ayant pas plus d'infos pour le moment nous pouvons que souhaiter sa libération rapide. Adresses des prisonniers politiques bretons connues au 31/08/2001: - Gérard BERNARD, Prisonnier Politique Breton, 289 703 V - M 114 D4, 7 avenue des Peupliers, FLEURY-MÉROGIS, 91705 Ste Geneviève des Bois - Christian GEORGEAULT, Prisonnier Politique Breton, Ec.276024 - A 335, 42 rue de la Santé, 75674 PARIS Cedex 14 - Pascal LAIZÉ, Prisonnier Politique Breton, 274 740 - D 2 / 226, 42 rue de La Santé, 75674 PARIS Cedex 14 - Stéphane PHILIPPE, Prisonnier Politique Breton, 273 209 - B 117, 42 rue de La Santé, 75674 PARIS Cedex 14 - Gaël ROBLIN, Prisonnier Politique Breton, 273196 - 1 D / 241 , 42 rue de La Santé, 75674 PARIS Cedex 14 - Alain SOLÉ, Prisonnier Politique Breton, 17 348 - Cel. A 125, M.A. des Hauts-de-Seine, 133 av. de la Commune-de-Paris, BP 1414, 92014 NANTERRE - Arnaud VANNIER, Prisonnier Politique Breton, 303684 S D2, 7 avenue des Peupliers, 91705 FLEURY MEROGIS - procès des 5 taggers anticapitalistes (voir bulletin précédent). Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées en soutien devant le tribunal. Personne n’a pu rentrer à part une institutrice responsable venue emmener sa classe ingurgiter les hautes valeur de la justice démocratique. Les animations policières étaient au rendez-vous. Le juge était jeune, propre et habillé comme un clown, il saura probablement, en toute impartialité infliger les 2/3 mois de sursis que le procureur a demandé, ou une peine de TIG pour ces « dégradations commises en réunion ». Verdict le 19 novembre. - des militants bretons de la Coordination anti-répressive de Bretagne (CARB) ont "enchaîné" dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 octobre 19 gendarmeries des Côtes d'Armor pour protester contre le maintien en détention provisoire de huit militants indépendantistes. Au cours de la nuit, les militants ont enchaîné les portails de 19 gendarmeries avec "des chaînes de petit diamètre et de petits cadenas", ont précisé les gendarmes, en se brossant horizontalement les moustaches (ça donne l’air intelligent, et, croyez-nous, ça vole pas haut dans les gendarmeries du Tregor). Un tract reprenant les revendications a été déposé : « la CARB entend protester contre l'enfermement de huit prisonniers politiques bretons qui subissent, pour certains depuis deux ans, la politique répressive de l'État français et de sa prétendue justice qui n'a toujours pas organisé de procès », a affirmé le porte-parole de la CARB. Une vingtaine de militants ont par ailleurs manifesté brièvement samedi après-midi dans le centre-ville de Guingamp brandissant pancartes et banderoles avec les photos des huit détenus et réclamant leur libération. Ces événements se sont déroulés alors que Lionel Jospin se trouvait à Saint-Brieuc samedi pour clôturer le congrès de la fédération nationale des sapeurs-pompiers. Communiqué de presse la coordination des comités de soutien aux prisonniers politiques Basques "Iratxe Sorzabal arrêtée le 30 mars dernier à Hernani, a été libérée hier de la prison de Brieva, jeudi 13 septembre. Elle avait dénoncé les tortures sauvages durant les 5 jours d’incommunication aux mains de la Guardia Civil. Le juge espagnol Ismael Moreno a ordonné hier la mise en liberté d’Iratxe Sorzabal, il y 5 mois de cela elle avait déjà comparu devant ce même juge, qui n’avait pas hésité, devant de séquelles flagrantes de torture, à ordonner son incarcération. Iratxe Sorzabal, après avoir été condamnée et passée 3 ans incarcérée en France, avait été expulsée vers l'État espagnol le 28 octobre 1999 alors qu’il n’existait aucune demande d’extradition formulée à son encontre. Pour dénoncer cette situation, Iratxe avait mené une grève de la faim, et le jour de son expulsion, elle en était à son 31ième jour de jeûne. L’objectif étant également d’arriver le plus faible possible à la frontière pour ne pas être remise aux mains de la police espagnole, et ainsi ne pas passer ces 5 jours d’incommunication, et risquer la torture, et ainsi faire de déclarations qui permettront de l’inculper. Par la suite, elle était laissée libre et sans charge. Iratxe était porte parole et coordinatrice du mouvement antirépressif, Gestoras Pro Amnistia, (Mouvement similaire à la Coordination au Pays Basque sud). Elle avait dénoncé les tortures barbares qu’elle avait subi, elle avait d’ailleurs été transférée à l’Hôpital. Iratxe avait dénoncé devant le juge Moreno les multiples coups, l’application des électrodes… qu’elle a subi pendant ces 5 jours. Le juge Moreno, malgré les nombreuses traces physiques, et indice de torture, n’en avait aucunement tenu compte. Nous vous avions fait parvenir son témoignage. 5 mois plus tard Iratxe est libérée, marquée et traumatisée à jamais par ces 5 jours de tortures sauvages et systématiques aux mains de la gardia civil. Le juge Moreno a abandonné son inculpation "d’appartenance à bande armée". Iratxe a subi de plein fouet l’arbitraire du système judiciaire espagnol. Ce ne sont pas les délits qui conduisent aux incarcérations mais les aveux de faits réels ou non obtenu sous la tortures. Dans le cas Iratxe, des aveux réels ou non n’ont pas été obtenus, et la justice espagnole est aujourd’hui dans l’obligation de la libérée. Comme nous le de dénonçons régulièrement, ce sont les lois d’exception espagnoles qui permettent ces arrestations d’urgences, l’incommunication et donc la persistance de la torture. Bayonne le 14 septembre 2001" Euskal Preso Politikoen Sustengu Komiteen Koordinaketa Tel-fax 05 59 59 01 84 preso@fairesuivre.fr Communiqué de La coordination des comités de soutien aux prisonniers politiques et de son homologue les Gestoras pro Amnistia "MAINTENANT GARZON EMPRISONNE 13 DEFENSEURS DES DROITS DE L'HOMME Ce matin, mercredi 31 octobre, sur ordre du Juge espagnol Baltasar Garzon, la police nationale a arrêté 13 membres des Gestoras Pro Amnistia. Une nouvelle fois, cette détention est motivée par "appartenance ou collaboration à bande armée " que Garzon utilise à chaque fois contre toutes personnes ou groupes qui remettent en cause l'état des choses et revendiquent une solution pacifique du conflit basée sur la reconnaissance et l'exercice du droit à la libre détermination du peuple basque. C'est sous cette accusation qu'ont été fermés trois médias (le journal Egin, la radio Egin et la revue Ardi Beltza), qu'ont été détenues et incarcérées les personnes travaillant dans le domaine des relations internationales, l'enseignement de la langue basque, la désobéissance civile, la jeunesse, le mouvement populaire.jusqu'à arriver à un chiffre qui dépasse les 200 personnes. Les personnes détenues ont été soumises à la législation antiterroriste, législation à travers laquelle peut être prononcée une période de mise au secret de 5 jours et qui entraîne la privation de l'assistance juridique. Cette période de mise au secret, durant laquelle personne, mise à part la police ne sait où se trouve la personne arrêtée, ni ce qu'on fait avec elle, a été systématiquement dénoncée par de nombreuses organisations comme Amnesty Internationale comme étant le cadre permettant de torturer en toute impunité. C'est pour cela que cette organisation a, de nombreuses fois sollicité du gouvernement espagnol la disparition de cette législation antiterroriste. Il faut souligner que Gestoras Pro Amnistia est organisme à caractère populaire dont le but est de dénoncer les atteintes aux Droits de l'Homme perpétrées par l'Etat, d'organiser la solidarité envers les basques victimes de la répression et de réclamer la mise en liberté et le retour à la maison des réfugiés politiques. Tout cela est considéré comme une condition sine qua non pour avancer vers la paix en Pays Basque. À travers la détention, l'incarcération et l'illégalisation Baltasar Garzon prétend rendre caduque tout ce travail. BILAN ET DEMANDE DE SOLIDARITÉ BALTASAR GARZON MET EN PLACE UNE PERSÉCUTION POLITIQUE QUI EST LE PROPRE DES RÉGIMES DICTATORIAUX Dans un premier temps, ce fut l'incarcération de la direction politique d'Herri Batasuna. Puis vint la fermeture des médias, ensuite l'attaque fut portée contre le travail dans le domaine des relations internationales, la jeunesse, le mouvement en faveur de la langue basque, la désobéissance civile, le mouvement populaire ; aujourd'hui, Baltasar Garzon est intervenu contre le mouvement en faveur de la défense des droits de l'Homme et de l'Amnistie. Baltasar Garzon, continue à être l'instrument du gouvernement espagnol afin de donner une légitimité juridique à un objectif parfaitement clair : faire disparaître tout mouvement, organisation ou personne qui remette en question l'actuel état des choses et qui réclame une résolution démocratique du conflit basée sur l'exercice du droit à l'autodétermination. Il ne s'agit pas d'arrêter et d'incarcérer des personnes sur la base de délits concrets mais plutôt de détenir tous ceux remettant en question l'actuel cadre juridique basé sur la Constitution Espagnole - qui fut majoritairement refusé par un référendum par le peuple basque - et qui en réclament un nouveau basé sur la libre expression de la volonté du peuple basque. Le chemin est simple : criminaliser les idées et l'activité politique - concrètement la demande de souveraineté et la dénonciation de la répression franco-espagnole - en indiquant que ces objectifs coïncident avec ceux de l'ETA, et en transformant les personnes et organisations en collaborateurs ou membres de cette organisation. À partir de là, on arrête les personnes, on illégalise les organisations, on ferme les médias, sous l'accusation d'appartenance ou de collaboration avec l'ETA, sans se préoccuper qu'il n'existe la moindre preuve de cette relation organique ou de collaboration avec la dite bande armée." Coordination des comités de soutien aux prisonniers politiques basques Euskal Presoen sustengu komiteen koordinaketa koordinaketa.preso@wanadoo.fr "La peine de mort est toujours vivante ! Le 9 octobre l'État français commémorera la fausse abolition de la peine de mort. Ce jour là, les responsables politiques, les intellectuels, tous les valets de l'appareil garant de la raison d'État, tous ces gens évidemment «politiquement corrects», vont fêter le vingtième anniversaire de l'abolition de la peine de mort. En grande pompe, goinfrés d'amuse-gueules, une fois de plus ils vont boire leur hypocrisie jusqu'à la lie. Pourquoi ? Tout simplement parce que la peine de mort, de fait, n'a pas été abolie. Jamais il n'est mort autant de détenus en prison que ces dernières années. «La peine de mort est bien vivante» Seul le passage à la guillotine a été aboli, elle a tout au plus changé de visage. Depuis vingt ans elle a été substituée par des peines toujours plus longues avec des 18, 22, 30 ans de sécurité. Des peines incompressibles ! C'est la course au tout sécuritaire et l'inflation est au mieux de sa forme. Aujourd'hui, l'absurde sécuritaire coupe beaucoup plus de têtes qu'autrefois la guillotine. Il y a vingt ans en arrière, par décennie, les têtes de trois ou quatre prisonniers étaient tranchées sous le couperet entraînant une mort instantanée et foudroyante. Maintenant c'est la mort lente qui guette les milliers de détenus qui purgent de longues peines et les centaines d'autres condamnés à perpétuité. En vingt ans la durée moyenne des peines a crû de 71 %. L'article 64 étant supprimé, il n'y aurait plus de malades mentaux enfermés dans les geôles du pays qui se targue d'être le géniteur des droits de l'homme. De qui se moque-t-on ? Si nous en croyons leurs statistiques, les malades atteints de maladies graves, voire incurables, ne meurent plus en prison. Effectivement quand le tout dernier moment approche, le malade est conduit vers un hôpital, donc il s'éteint là-bas ou dans l'ambulance qui l'y mène. Ainsi, il ne figure pas dans leurs statistiques puisqu'il est mort dans un hôpital ou dans l'ambulance du S.A.M.U.R, celle du S.A.M.U, ou celle des pompiers qui l'aura conduit dans son dernier voyage sur terre. Que d'hypocrisie ! Au moment de glisser le bulletin dans l'urne, il faudra se souvenir de ce qu'est le véritable visage de la «Gauche caviar» française. L'oublier serait accepter d'être complice de toutes les injustices que ce pouvoir génère. A chacun sa conscience ! ! ! Combien faudra-t-il encore attendre pour voir la peine de mort lente abolie ? Quand le pouvoir, en matière de justice, aura-t-il le courage de mener à bien les réformes qu'une démocratie moderne digne de ce nom attend ? Les dernières réformes de l'application des peines et le dernier projet de la loi pénitentiaire sont de la poudre aux yeux. Ils rafraîchissent les peintures, comme ils réhabilitent Fleury ou humanisent la prison d'extermination de Fresnes. C'est l'enchère du non-sens, le pharisaïsme atteint son paroxysme. Sinistre comédie ! Une société solidaire et plus juste est une utopie. Lutter pour une utopie c'est la rendre un jour réelle. Luttons !" HARANBURU Frédéric «Txistor» Prisonnier Politique Basque Maison Centrale d' Arles le 27/09/2001. 627-G Bât A1 cel 123 Maison Central rue Copernic BP 241 13 637 Arles APPEL POUR UNE JOURNEE DE RESISTANCE Le 9 octobre est une date, cela fait vingt ans que la peine de mort a été abolie dans ce pays. Vingt ans, et le 9 octobre est le type même de représentation publicitaire de la nouvelle religion d'État. Un culte dont nos sociétés aiment à célébrer chaque messe, chaque ave jusqu'au dernier soupir du félicité. Dans les mimétismes « ad nauseam », il faut consacrer la gloire sans mémoire : Oublier que cette « France des lumières » se décidant à en finir enfin avec la suprême violence d'État, n’était pas le dernier pays d'Europe occidentale à renoncer à la vengeance publique ? Et ceux qui brodent cet acte sublime au Te deum d'un Président défunt, sont-ils à ce point amnésiques ? Comment gommer les pouvoirs spéciaux, l'œuvre de cet ancien ministre de la Justice et le crime de dizaines de prisonniers politiques algériens et français ? La mémoire se découpe-t-elle suivant les pointillés comme les corps des suppliciés ? Mais précisément le rôle des célébrations, n'est-il pas celui d'en finir avec le passé pour lisser un présent de mille ans, un temps suspendu aboutissant au non-sens de la seule marchandise et des dividendes ? Amputé du passé, le présent consacré se dissimule sous le masque, il se conjugue aux mensonges domestiques et aux nouvelles tyrannies. Nous, prisonniers qui vivons dans le ventre de la bête carcérale, nous adressons cette supplique à ceux qui, réunis, fêteront l'anniversaire. La mort a-t-elle quitté le monde de la punition ? Non ! Il n'est jamais mort autant de prisonniers depuis le temps des malarias de Cayenne ! Non ! Les prisons actuelles sont des mouroirs où le mortifère est élevé sur des autels aux fleurs incompressibles. « Prison hôpital », «prison asile », «prison hospice », suicides, automutilation, folie, mort lente, violences des surveillants et d'autres prisonniers. arbitraires... Ainsi la mort est en bonne place sur les bons de cantine et, dans ce pays, l'abolition de la peine capitale inaugura banalement la grande mutation de l'État pénal et de son royaume des damnations. En octobre 81, nous étions 31 551 prisonniers, nous sommes plus de 50 000 aujourd'hui. On entasse. On construit, dans l'urgence, des cités du châtiment comme hier ils bâtissaient les barres des périphéries. Ils préparent de nouvelles maisons de correction pour les enfants, des prisons spécialisées pour les détenus grabataires, d'autres pour les malades mentaux (près d'un tiers de la population pénale sont atteints de troubles psychiques graves), des prisons souterraines pour les détenus dangereux. . . En vingt ans, la durée moyenne des peines a cru de 7l%. Quant à l'alourdissement des peines prononcées, il ne peut plus être contesté, sans parler de la mise en place des peines de sûreté, 1 8, 22 puis 30 ans incompressibles. C'est l'inflation de l'absurde sécuritaire jusqu'à la perpétuité réelle ! Et aujourd'hui des milliers de longues peines et plus de 600 perpétuités étouffent lentement dans les nouvelles tours de béton et d'acier du tout prison. C'est la réalité de l'explosion carcérale ! Et c'est également une guerre faite de mots que les adorateurs médiatiques chantent à tue-tête. On ne meurt plus en prison puisqu'il n'y aurait plus de peine de mort. Il n'y aurait plus de fou puisqu'ils ont décidé d'abroger l'article 64. Il n'y aurait plus besoin de libération médicale puisque les malades disparaissent simplement des statistiques au cours de leur transport vers les hôpitaux civils les plus proches. Il n'y aurait plus de prisonnier politique puisqu'il n'y a plus qu'une seule politique, celle du consensus des similaires... Dans cette pantomime, l'État pénitence se décline au clean livide de l'ordre idéologique ! Sous les sun-lights, la mode est à la pub pour la « sécurité républicaine » et la « tolérance zéro » et ces slogans réactionnaires dessinent les contours de la répression actuelle. Car ce n'est pas n'importe quelle « tolérance zéro » et pas besoin d'aller chercher les exemples dans les hautes sphères de leur politique. A Toulouse, au début septembre, les juges ont condamné à une petite peine de sursis un flic assassin et quelques instant plus tard, ils expédiaient en prison pour plusieurs mois un algérien qui, pour seul crime, n'était pas en possession d'un titre de séjour régulièrement visé par l'administration. On fête l'abolition de la peine de mort dans une ambiance de bureaucratie sécuritaire et pénitentiaire. Plus que jamais par le passé, la prison est une arme de premier choix pour les nouveaux pouvoirs. Désormais, ils l'affûtent tel un remède de terreur et non seulement pour l'élimination des criminels, des déviants et des fous, parce qu'elle s'élève plus haut encore comme menace permanente pesant sur les populations les plus pauvres, contre les jeunes prolétaires soumis « au marche ou crève » de la précarité globale, contre les étrangers sans papier chassés de chez eux par les ravages des inégalités croissantes... La prison ne frappe plus les marges de nos sociétés mais elle s'insinue au cœur de ces principales logiques d'exploitation et d'oppression. Bien sûr parfois, ils s'émeuvent encore des dégâts de leur gestion, ils pondent dans la contrition trois ou quatre rapports puant le remords et le consensuel. Ils pleurnichent sur les plateaux télévisions. Ils évoquent de grandes réformes humanistes. Puis minés par les lobby et tous ceux qui se gavent sous les mamelles de la vache à lait pénitentiaire (nouveaux industriels des prisons privées, hauts fonctionnaires, cadres ou corporations d'uniformes qui vivent de formes légalisées ou occultes de bénéfices tirés à ce monde des ténèbres) ils reculent. Face à cette mafia factieuse, ils négocient de petits aménagements et ainsi l'« humiliation de la République » 1 accouche d'une souris apeurée. Ces derniers mois, autant les réformes de l'Application des Peines que le projet de loi pénitentiaire en sont la plus claire des démonstrations. Ils rafraîchissent les peintures comme ils réhabilitent Fleury ou humanisent Fresnes. Sinistre comédie ! Jusqu'à quand ? Dans ce pays, le pouvoir n'accepte des réformes dans ses geôles que sous la menace des émeutes et des luttes, face à la résistance des prisonniers ! Ceux qui ignorent cette logique sont promis à crever la gueule ouverte. - C'est pourquoi nous appelons à marquer chaque occasion de notre présence collective et consciente. Et le 9 octobre, comme le jour de l'examen de la loi pénitentiaire, nous devons faire acte de présence par une journée de lutte, grève des plateaux, grève des ateliers, blocages... Toutes les initiatives sont à étudier sur les coursives. - Dans le même mouvement, nous appelons les personnes à l'extérieur à perturber les cérémonies de célébration du vingtième anniversaire de l'abolition de la peine de mort. Le 9 octobre doit être un jour de résistance contre la mort lente des perpétuités et des longues peines. Le 9 octobre doit être un jour de revendication pour le rétablissement des libérations médicales, les libérations conditionnelles et toutes les mesures de l'application des peines. Collectif des prisonniers de la Centrale d'Arles 15 septembre 2001 1 Rappel du titre du rapport de la Commission parlementaire : « Prisons : une humiliation pour la République », 2000. Devant la prison de Loos les Lille, une poignée d'individus contre l'enfermement se sont retrouvé-e-s au moment des parloirs pour distribuer des tracts qui contenaient un extrait de l'appel des détenus d'Arles ci-dessus ainsi que le texte suivant : "Aujourd'hui, nous voulons dire haut et fort que l'abolition de la peine de mort est un leurre qui permet d'enfermer jusqu'à la mort de plus en plus de personnes et ceci en toute bonne conscience. Etre enterré vivant par des condamnations de plus en plus lourdes et systématiques semble de nos jours plus acceptables que le couperet hier. Entre 1978 et 1998 les peines de 5 ans ont augmentées de 1020%, les condamnations de plus de 10 ans de 233% et les perpétuités de 100%. Ceci s'explique, entre autres, par la quasi disparition des libérations conditionnelles, par la création des peines de sûreté et par la criminalisation croissante de tout actes, comportement délictueux (création de nouveaux délits et transformation de délits en crimes). A partir du 6 octobre, la prétendue abolition de la peine de mort va être célébrée, faisons tout pour gâcher cette fête macabre! Pour tenter de briser le silence et l'isolement carcéral, il est urgent de tisser des contacts entre les collectifs, les radios, les détenu-e-s, les familles et amis de prisonnier-e-s." Nouveau procès à Cordoba pour Claudio, Michelle, Giovanni et Giorgio. Nous avions parlé brièvement il y assez longtemps de la situation des "4 de Cordoba" (3 italiens et 1 espagnol), accusés de nombreux braquages, de la prise d'otage du consul italien en solidarité avec les anarchistes inculpés par le juge Marini. Claudio, Michele, Giovanni et Giorgio sont repassés en procès à partir du 10 septembre. Ils furent jugés pour des faits antérieurs et postérieurs à l'homicide des deux policières pour lequel ils ont déjà été condamnés. L'avocat général a demandé 78 ans de prison pour détention illicite d'armes, falsification de papiers d'identité, attentats, vol de véhicule, agression etc. L'État espagnol a profité de l'occasion pour faire une démonstration de force et déployer ses chiens de gardes : hélicoptère, équipes de flics anti-émeute. Devant le tribunal quelques personnes s'étaient réunies pour témoigner leur solidarité, deux ont réussi à entrer dans la sale, alors que quatre autres se sont fait bloquer dehors. Ils ont été relâché après un contrôle d'identité et après s'être vu confisqué une banderole sur laquelle était écrit "ni les juges ni les condamnations n'arrêterons la révolte." De plus, leur visage a été filmé à la caméra numérique (une pratique europolicière très en vogue actuellement) et après 40 minutes, ils ont été forcés de quitter la zone sous peine d'être arrêtés. Le lendemain s'est terminé le procès, qui portait sur le braquage d'une banque et la fuite des quatre en voiture, avec prise d'otage du vigile pour se couvrir. Les sentences devaient re prononcées plus tard. D'après l'avocat de Michele Pontolillo, l'avocat général a déformé la réalité en faisant passer la blessure du vigile pris en otage comme l'œuvre des quatre compagnons alors qu'il avait toujours été clair que c'était les flics eux-mêmes qui avaient blessé leur collègue. Ce fait avait même été enregistré dans les actes d'un précédent procès à Cordoba. Mais les 11 et 12 septembre, on a tenté par tous les moyens de mettre la faute sur le dos de Giovanni, Claudio et Giorgio, qui étaient dans la voiture en compagnie de l'otage. Le vigil avait même dénoncé la responsabilité de la police, mais depuis deux ans, le tribunal de Cordoba a fait tout son possible pour éviter que la police ne soit poursuivie. Finalement, ils ont réussi à trouver la faille : l'avocat du vigil aurait présenté son rapport au-delà des délais normaux. Ainsi, l'avocat général a présenté les compagnons comme les seuls responsables des blessures du vigil, une accusation ridicule fortement repoussée par les trois qui n'avaient même pas d'avocats, étant donné que celui en charge (commis d'office par le tribunal de Cordoba pour la "défense" de Claudio, Giovanni et Giorgio, après que trois de ses collègues aient refusé l'affaire) n'assurait qu'une présence symbolique (l'Espagne, c'est une démocratie tout de même !). L'avocat de Michele a fait un contre interrogatoire des 5 flics qui soutenaient des thèses absurdes, mais a été interrompu par le juge, qui lui a rappelé qu'il n'était pas l'avocat de Claudio, Giovanni et Giorgio et que son client n'était pas inculpé pour les blessures du gardien. Finalement, Giorgio a lu une déclaration qui portait principalement sur l'affaire du vigil, Claudio a lu un communiqué et a ajouté qu'il réfutait l'accusation d'avoir tiré sur le vigil, Michele a lu un bref communiqué contre la globalisation et a exprimé sa solidarité avec la famille et les ami-e-s de Carlo Giuliani. Quelques jours plus tard, les sentences sont tombées : Giovanni et Giorgio ont été reconnus coupable de lésions graves sur le vigile et "d'attentat contre la police" (pour leur avoir tiré dessus), même chose pour Claudio avec en plus le vol à main armée d'une voiture. Les condamnations sont : 16 ans pour Claudio et 13 pour Giorgio et Giovanni. Michele a été condamné à 1 an et 6 mois. Les trois premiers ont donc été condamnés à la place de la Guardia Civil pour les coups de feu sur le vigil. Celui-ci restera sur une chaise roulante toute sa vie, étant donné la gravité de ses blessures. Il n'avait cessé pourtant d'accuser la police pour ses séquelles physiques, autrement dit, il se limitait à dénoncer la pure vérité. Mais sur le banc des témoins, il a eu une soudaine amnésie, dut sûrement au gros cacher et à l'appartement qu'il a touché de la part du ministère de l'intérieur espagnol, sans doute en lui rappelant qu'on ne touche pas à la police. Solidarité avec Giovanni, Giorgio, Claudio et Michele. Les quatre de Cordoba ont fait l'objet d'un nombre énorme d'articles dans la presse espagnole, destiné entre autre à criminaliser la lutte des prisonniers classés FIES, dans laquelle ils sont impliqués de près. Nous reproduisons ici une interview de Claudio Lavazza paru dans le journal nationaliste asturien "GUEI". "Pourquoi es-tu en prison ? Je suis un prisonnier anarchiste âgé de 46 ans, de nationalité italienne. Je suis accusé de l'homicide de deux policières suite au braquage de la banque de Santander à Cordoba et de huit autres braquages dans diverses villes du territoire espagnol, dans divers établissements bancaires. J'ai été condamné en Italie à purger une peine de 27 ans et 5 mois pour bande armée, association subversive, participation à l'homicide d'un bijoutier et d'un policier de la DIGOS, braquage, port d'armes illicites, fabrication d'objets incendiaires, homicide du chef des surveillants de la prison d'Udine, attaque de cette prison et l'évasion consécutive de deux compagnons prisonniers. Je risque 30 années de réclusion pour un braquage à Saint-Nazaire (France). Bon. Ceci est, plus ou moins, le curriculum, mais il serait limité de le raconter ainsi. Mon parcours politique a commencé l'âge de 15 ans, mon militantisme est parti du monde du travail dans les usines où je travaillais en temps qu'ouvrier. En ces temps nous étions sous le danger constant d'un coup d'État orchestré par les services secrets de la CIA et du SID, par des groupes d'extrême droite, des politiciens démocrates, corrompus et putschistes. Plusieurs dissidents de la gauche extraparlementaire et des anarchistes furent réprimés et accusés injustement à l'aide de montages judiciaires, incarcérés, torturés et assassinés. Ce fut la répression typique qui habituellement se déchaîne lors des préparatifs d'un coup d'État. Là j'ai commencé à manifester ma rage, avec les compagnons qui faisaient parti du mouvement des luttes sociales nés dans les années 60 qui impliquaient les usines, les écoles et les universités. Après avoir milité un bon moment dans l'Autonomie Ouvrière, c'est début 78, sous l'impulsion de ce fort mouvement de lutte qui s'était développé dans ces années, ainsi que la nouvelle réalité des prisons spéciales qui s'étaient crées, que j'ai fondé avec d'autres compagnons d'affinité les Prolétaires Armés pour le Communisme, un groupe principalement marxiste-léniniste. L'objectif prioritaire de mon groupe était la destruction de la prison et la solidarité avec les compagnons. Les actions et les attaques contre le système carcéral furent nombreuses, contre les médecins des prisons, des fonctionnaires, des commandants et des structures, jusqu'à l'attaque de la prison de Frosinone, où nous libérâmes les armes à la main deux compagnons prisonniers. Nos revendications par rapport à ces attaques furent "que le système dominant pour nous soumettre à l'exploitation du travail noir et mal payé nous menaçait constamment avec la prison. Dans les prisons, pour reprendre le contrôle après les puissantes luttes revendicatives des prisonniers, on a isolé le secteur le plus rebelle et combatif avec la création des quartiers spéciaux (FIES ici en Espagne) qui signifiait l'anéantissement. Il fallait faire obstacle à cette tentative de la part du Pouvoir, en renforçant notre pratique de lutte armée de façon vaste, stable et dans un contre-pouvoir permanent". Ceci a duré jusqu'à la fin des années 80 lorsque la répression et les arrestations diminuèrent le groupe et m'obligèrent à passer la frontière et à me cacher en France, et, recherché également là, à passer en Espagne où je fus arrêté à Cordoba en 1996. En quoi consiste la répression quotidienne à l'intérieur du régime FIES et quels sont vos moyens pour la combattre ? La répression quotidienne du régime FIES consiste en l'isolement continu du détenu qui se prolonge pendant des années, provoquant des troubles physiques et psychiques, comme la tachycardie, l'impuissance, l'anxiété, la dépression qui mènent souvent à des tentatives de suicide. En outre ce régime entraîne la disparition de toutes mesures de réduction de peine, des perquisitions quotidiennes et des fouilles arbitraires, des transferts aussi bien de cellule que de prison et l'impossibilité de cohabiter avec d'autres prisonniers, le contrôle des communications et aussi, comme d'habitude, le contrôle du courrier reçu et envoyé. Des menaces continues qui se transforment facilement en passages à tabac, des choses cachées par les médecins du centre pénitentiaire. Ce système de contrôle direct on peut te l'appliquer pendant de nombreuses années, même des décennies, ajouté à la mauvaise assistance médicale, alimentaire, sanitaire et judiciaire, qui laisse le prisonnier complètement sans défense devant les abus constants. Les moyens de combattre cette répression sont les luttes, l'organisation d'actions de protestation aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la prison. Comment vois-tu l'engagement des gens ? Personnellement je le vois bien, en évolution constante dans les groupes anarchistes informels. De la part des organisations formelles (syndicats, groupes anarchistes) je constate que dernièrement ils se sortent de leur léthargie. Je considère comme nul la contribution et le compromis des groupes réformistes. Dans quelles prisons êtes-vous ? Le traitement était-il le même dans toutes ? Je suis passé par huit prisons, trois pour des séjours prolongés et les autres sporadiquement, du fait des transferts pour les procès en suspend. Le traitement que j'ai reçu est différent dans chaque prison, selon le type de personnel, la direction du centre pénitentiaire, les idées politiques des fonctionnaires. Dresse la liste de vos revendications pour les faire connaître. Suppression du régime FIES. La libération des prisonniers malades. Le rapprochement de tous les prisonniers près de leur domicile. La fin des transferts arbitraires et sans discernement. L'arrêt immédiat des mauvais traitements et des tortures physiques et psychologiques. Une intervention judiciaire rapide et immédiate des médecins légistes pour communiquer une plainte des mauvais traitements. L'achèvement absolu des mesures judiciaires sans retard, avec assistance juridique pour tous les prisonniers et une assistance devant les mesures disciplinaires avec des avocats devant la junte du régime. Traitement médical et sanitaire digne. Début d'un traitement individuel, jusqu'à maintenant inexistant, en dotant les prisonniers des droits humains et du matériel nécessaire. Soutenir de façon personnelle et raisonnée, la décision de l'administration et les actes judiciaires, de façon à ce que chaque prisonnier sache pourquoi on lui refuse une faveur et on lui applique une sanction. Quel est à ton avis le principale problème lorsque divers groupes sociaux s'unissent pour soutenir un prisonnier ? Je crois que le problème principal est la différence historique entre les groupes. Par exemple, un soutien anarchiste informel aux prisonniers et les groupes, organisations, syndicats, formels.. et puis, ces derniers n'ont jamais considéré comme intéressant les luttes dans les prisons. Ils ne veulent pas voir que la prison, aujourd'hui plus que jamais, est un problème qui regarde tous les pauvres et exploités, les exclus et les rebelles, des gens qui, d'une façon ou d'une autre, ne sont pas en faveur de ce système d'exploitation sociale, salariale, humaine, sans se rendre compte que le phénomène est plus grand en soi, car c'est la société entière qui vit incarcérée dans une prison sociale. Comment un prisonnier anarchiste voit-il l'ETA ? As-tu connu des membres de cette bande ? Comment définirais-tu cette rencontre ? Oui, j'ai connu quelques militants de l'ETA, tous des gens supers, solidaires et disposés à t'aider dans toute la mesure du possible. Leur lutte est contre l'état actuel, pour la création d'une société plus juste. En prison ils nous soutiennent et se solidarisent avec les prisonniers FIES. Comment se manifeste le racisme en prison ? L'unique racisme que je connaisse et qui existe en prison est celui du surveillant envers le prisonnier. Clairement, il existe d'autres types de racisme entre les prisonniers, mais je ne les connais pas, étant donné que j'ai toujours été dans les modules FIES et là nous sommes tous égaux. Les surveillants se justifient-ils parfois auprès de vous ? C'est à dire, vous donnent-ils des explications sur leur attitude ou sur leur décision de devenir des mercenaires de la mort ? Le surveillant est ici parce qu'il a choisi ce sale travail. Sa mission est de te contrôler et de t'empêcher de fuir. Il exécute les ordres et quand on lui ordonne de réprimer à coup de bâton il le fait, autrement on le licencie. J'ai connu très peu de surveillants honnêtes qui reconnaissent que leur travail est de la merde, qu'ils le font pour l'argent et qui garantissent de le lâcher le plus vite pour un autre travail, pour se payer des études (par exemple). Mais la majorité est convaincue de faire un travail très utile pour la société. Ils répètent souvent que quelqu'un doit surveiller les prisonniers, parce que les prisons, les condamnations, les lois existent et ils sont là pour les faire respecter.. La qualité de ces hommes et femmes est variable comme pour tous les êtres humains. Il y en a qui se limitent à leur travail sans se tracasser la vie et il y en a qui profitent de leur autorité pour t'humilier et te faire ressentir encore plus ta situation de prisonnier. Racontes quelque chose sur ta situation dedans et exprimes toi sur ce que tu veux. Cet espace est tout à toi pour dire ce que tu veux, pour saluer, critiquer. La mienne est une putain de situation parce que je suis en FIES depuis quatre ans et je pense qu'ils feront tout pour me faire crouler, la prison a cet objectif prioritaire. Je la vis comme un défit, d'abord j'ai lutté dehors, maintenant je touche à la partie la plus difficile, qui est la lutte depuis l'intérieur, objectivement, il y a de grandes différences, mais c'est la même lutte avec des moyens différents. Je hais tout ce qui représente la prison, lieu dans lequel on veut te faire devenir fou pour t'anéantir en temps que personne, en te réduisant à un être sans identité. Lutter contre ce système est l'unique façon de survivre dignement. Pendant toute ma vie j'ai lutté, lorsque j'étais libre, je ne vois pas pourquoi je devrais m'adapter maintenant que je suis prisonnier." TURQUIE : LA REPRESSION S'INTENSIFIE Les derniers événements en Turquie ont été d'une rare violence à l'encontre des grévistes de la faim et des sympathisant-e-s. Dernièrement la Turquie vient de procéder à une réforme de sa constitution pour montrer son intention de rentrer dans l'UE, elle met en avant de nouveaux points qui rendent à la Turquie un visage plus "démocratique" mais il reste un point sur lequel l'actuel coalition bute, c'est la peine de mort. En fait la réforme par rapport à la peine de mort porte sur l'abolition de celle-ci mais une partie de la coalition et notamment les fascistes du MHP refusent de l'abolir totalement et voudrait la conserver uniquement dans le cadre des lois anti-terroristes. - Hulya Simsek (38ans) est la 32ème victime de la grève de la faim. Elle est décédée après 285 jours sans nourriture dans une maison d'Istanbul. - Gülay Kavak est la 64ème victime depuis le début de la résistance contre la mise en place des cellules d'isolement. Gülay Kavak faisait parti de la première équipe de grévistes et avait été transféré dans un hôpital après l'assaut du 19 décembre et avait été placé sous intervention médicale forcée ce qui lui avait fait perdre connaissance. Gülay une fois réanimé et ayant retrouvé la mémoire recommença le jeune à Kucuk Armutlu après avoit été relaché. Gülay Kavak est décédé après 68 jours de grève de la faim. - Le 15 septembre 2001 pour protester contre l'attaque de le quartier de Kucuk Armutlu, 3 prisonniers se sont immolés. L'un d'eux Ibrahim Erler est décédé le 18 septembre à l'hôpital de capatip fakultesi d'Istanbul où il avait été transféré après s'être immolé dans la prison de type F de Tekirdag. Il faisait partie de la quatrième équipe de grévistes de la faim et il était resté gravement blessé suite à l'assaut du 19 décembre. - Abdulbari Yusufoclu, membre de Tayad, est décédé le 19 septembre. Il était entré en résistance dans la prison d'Izmir et était à son 137ème jour de grève de la faim. - Le 27 septembre 2001, Zeynep Arikan est décédée au 343ème jour de lutte. Elle faisait partie de la première équipe de grévistes à entrer en lutte. Suite à l'assaut du 19 décembre elle est transférée dans un hôpital et est perfusée de force. Elle fut libérée par un état turc voulant casser la solidarité et repris la grève avec les familles de Tayad. Ali Riza Demir est lui aussi décédé au 343ème jour de la résistance. Transféré dans la prison de Type F de Kandira après l'assaut il sera ensuite transféré dans un hopital pour y être perfusé de force. Refusant la perfusion il est libéré et continue la grève à Kucuk armutlu avec les familles où il décéda le 17 septembre. Avec Ali Riza Demir, 70 prisonnier-e-s sont mort-e-s dans leur lutte contre les prisons de Type F. Dans le quartier de Kucuk Armutlu à Istanbul se sont regroupé-e-s dans une maison d'ancien-ne-s prisonnier-e-s et les familles pour poursuivre la grève de la faim en protestation contre la reforme du système carcéral et la mise en place de cellules d'isolement.Une femme de 32 ans, Umus Sahingoz, qui résidait dans cette maison est morte portant à 34 le nombre de grévistes décédé-e-s durant le jeûne. Lors des funérailles de Umus Sahingoz la police a tenté de disperser la foule de sympathisants venus accompagner une dernière fois leur camarade à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Craignant un assaut contre les grévistes, des sympathisant-e-s se sont regroupé-e-s et ont formé des barricades autour de la maison après un premier affrontement avec des pneus enflammés. Un véhicule de police s'est approché de la barricade mais a recoulé sous les jets de pierres des manifestant-e-s. Après une attente tendue de plusieurs heures la police s'est approchée de nouveau avec 5 véhicules blindés et des dizaines de policiers en renfort afin de briser les barricades et de disperser les manifestants qui se sont défendus avec des pierres et des cocktails molotov. Suite à cette attaque il y aurait eu 150 arrestations, des blessés par balles et peut-être des morts. "La grève de la faim en est à sa quatrième saison... 74 martyres. Il n'y a pas de différences entres les prisons et à l'extérieur des prisons. La Turquie entière est comme les prisons de type-F. Nous continuerons de résister ! sous la menace du gaz CS et des mitrailleuses, le jeune à mort continue au bout de 375 jours dans les hôpitaux, les prisons de type-F et les bidonvilles. 29 octobre 2001. Le siège de la police dans Armutlu, les détentions arbitraires de celles et ceux qui vont à Armutlu et du voisinage et les interventions médicales forcées continuent encore. La police continue de terroriser le voisinages du quartier d'Armutlu à Istanbul. Les personnes dans les cafés et les visiteurs sont détenus arbitrairement. Le vendredi 26 octobre, Baki Yildirim a été arrêté sans aucune raison alors qu'il était dans un café. Il a été emmené au poste de police d'Istanbul à la brigade anti-terroriste et a été relâché le lendemain. Le dimanche 28 octobre, 13 visiteurs venant de la ville de Bursa pour voir les résistant-e-s se sont faits arrêtés sur le voyage de retour et ont été gardé au poste de police de Rumelihisari et relâchés une heure plus tard sans accusation. La grève de la faim continue sur la deuxième année en dépit de l'oppression et des tromperies. Avec ces détentions arbitraires l'état essaye d'intimider les résistant-e-s d'Armutlu. L'état est désespéré. Il essaye de transporter la tyrannie des prisons de type-F à l'extérieur. Mais ils n'ont rien accompli avec cette méthode. La grève de la faim continue dans les prisons et dans les bidonvilles avec une incroyable détermination. Le voisinage d'Armutlu fait face à une éventuelle autre attaque. Nos fils et nos filles qui sont dans les prisons de type-F sont transférées dans les hôpitaux pour être misent sous intervention chirurgicale forcée. GÜLBAHAR ÜNLÜ, TÜLAY KORKMAZ, TÜLIN DOGAN, SEMRA BASYIGIT, ESAT UÇKAN, FAIK ÖNDER, HAKKI SEKER, MAHMUT ÖZTÜRKMEN et LÜTFI TOPAL sous toujours sous intervention médicale forcée. Ils auront des séquelles mentales. Avec chaque bouteille de sérum ils seront réduit à l'état de mort-vivant, ou perdront la mémoire ou penseront qu'ils n'ont pas de passé ou de future. Le jour est venue pour la huitième équipe de grévistes volontaires. Aussi longtemps que nos demandes ne recevront pas de réponses positives il n'y aura pas d'hésitations pour commencer leur tour du jeûne à mort. À moins que l'état change son attitude notre résistance continuera. La solution est d'accepter nos demandes. La grève de la faim continue avec la gloire dans les prisons et en dehors des prisons. Les familles de TAYAD." LONDON TAYAD COMMITTEE E-MAIL: TAYADlondon1@aol.com Tel: +(44) 7799 473577 "Au 15 septembre, en lutte et solidaires ! Depuis octobre 2001, les prisonniers politiques en Turquie sont en lutte contre le régime des prisons de type F. Par groupes de 100 ou 200, ils se sont engagés dans des jeûnes jusqu'à la mort. Plus de 10000 militantes et militants sont incarcérés par cet État qui négocie son entrée dans l'Union Européenne. Au mois de juillet 2001, 60 camarades sont déjà morts dont 32 assassinés lors de l'assaut du 19 décembre 2000 (1). L'inflexibilité d'un gouvernement de coalition, alliant centre-gauche et extrême-droite en a tué 30 autres. Une autre soixantaine est handicapées a vie du fait de cet affrontement entre d'un côté des prisonniers qui luttent pour des revendications démocratiques (2) et d'un autre un État sous la coupe de ses militaires. Les colorations fascistes de ce régime ne sont-elles pas suffisamment évidentes? Est-ce que l'état d'exception permanent sous lequel vit la société en Turquie a encore besoin d'être rappelé? Propos interdits y valent de tomber sous le couperet d'une loi "anti-terroriste", mises a l'index de tous les partis politiques et associations qui luttent pour ouvrir l'espace politique public - quand leurs sièges ne sont pas investis par les fascistes ou les forces de l'ordre - rigoureuse limitation des droits syndicaux, de manifestation et d'association, tortures pratiquées quotidiennement dans les commissariats et les prisons... Bref, les chantres des normes "démocratiques" états-uniennes et européennes devraient y trouver matière a stigmatiser. Pour autant, après avoir recommandé quelques ravaudages de façade, les grands "démocrates" de l'Union Européenne se gardent bien de dénoncer cette situation. Ils ne sauraient critiquer la modernisation du régime carcéral turc dans lequel s'inscrivent les prisons de type F. C'est vrai quoi, c'est tellement plus propre lorsque les opposants et les révolutionnaires sont "réduits à un état de soumission essentiel a leur conversion idéologique (...), réduits a un état d'incapacité psychologique tel qu'ils seront neutralisés en tant qu'adversaires efficaces et autonomes. En cas d'échec, la seule solution est leur destruction, de préférence grâce à un désespoir tel qu'ils se détruiront eux-mêmes (...)" (3) par la bien nommée torture blanche de l'isolement. Porte-parole d'une délégation du Parlement européen, un Cohn-Bendit n'eut rien de plus pressé au mois de juin que de dénoncer l'intransigeance des prisonniers. Sous prétexte de ne pas vouloir discuter de concepts de "l'âge de pierre", il refusa d'aborder avec l'un des prisonniers le rôle de l'impérialisme dans la mise en oeuvre des prisons de type F. Son attitude n'a rien de personnel, il préside la commission parlementaire turco-européenne. Les conditions de détention dans ces nouvelles prisons sont celles normalisées, aux USA et dans nombre des États européens depuis des décennies, contre les prisonniers révolutionnaires et rebelles (4). Pour mémoire, en 1998, un rapport du département d'État US définissait les prisons en Turquie comme "le centre du terrorisme" tandis que la demande d'entrée dans l'U.E de la Turquie proposait, en premier lieu, "la fin des cellules collectives" et introduisait les prisons de type F comme la "transition vers des conditions de détention modernes". Cette intention a-t-elle suffi ? Les champions des interventions "humanitaires" se taisent depuis des mois. Ou leurs indignations sont-elles sélectives? Cette fois, la posture morale n'apporterait nul bénéfice aux intérêts stratégiques qu'elle masque habituellement. L'âpreté de cet affrontement entre les prisonniers politiques et le gouvernement en Turquie est un effet d'enjeux économiques (5) et militaires. Les USA et l'U.E laissent des marges de manœuvres avec leurs propres critères de la "démocratie" à cette puissance régional, à la hauteur de leurs intérêts a ce qu'elle soit forte. L'État turc vaut comme facteur de stabilisation et base essentielle a leurs déploiements militaires dans la zone méditerranéenne et moyen-orientale. Membre de l'OTAN, la Turquie dispose de bases qui ont permis les bombardement de la Serbie en 99 et de l'Irak régulièrement encore. Cette réalité devrait pouvoir être une raison supplémentaire pour que se mobilisent ceux qui savent reconnaître les conditions réelles derrière les mensonges de la propaganda. Si nous parlons d'en finir avec l'extension de la misère, si nous dénonçons les politiques visant a encore enrichir les riches, si nous nous insurgeons contre les inégalités croissantes, nous devons savoir que ces horreurs ne peuvent pas se faire sans une combinaison de puissances militaire et économique. Malheureusement, force est de constater, cette mobilisation est dramatiquement absente. Certes, des initiatives solidaires se déroulent ici et la. Depuis décembre, il y eut des manifestations, des caravanes a travers l'Europe, des meetings, ... Il y eut encore des initiatives venues de l'intérieur des prisons. D'avril à juillet encore, des prisonniers communistes, anti-impérialistes, anarchistes, antifascistes, ... se sont relayés a travers des jeunes (6). Signataires ou non de la plate-forme du 19 juin 99 rassemblant des hommes et des femmes pour lesquels "Pas de justice, pas de paix!" a un sens pratique, ils ont redit a quel point cette lutte est la leur, la nôtre. Pour autant, le peu d'échos de cette lutte des prisonniers turcs et kurdes reste une cruelle évidence. Contre la paix des cimetières et du fond de nos cellules, nous essayons une fois encore de faire une arme de notre solidarité. Du 15 au 22 septembre, nous serons en grève de la faim pour l'une, en refus des plateaux pour l'autre. Nous espérons être rejointes par de nombreuses, très nombreuses, initiatives. Fin août 2001 Joelle Aubron et Nathalie Menigon, prisonnières d'Action Directe" (1) 10 autres sont depuis portes disparus - (2) Revendications formulées le 14 juin 2001: 1- Modifications dans l'architecture des prisons de type-F. Fermeture des cellules individuelles et pour 3 personnes, garantie inconditionnelle de ce que les prisonniers puissent vivre ensemble. 2- Abolition de la loi anti-terroriste &16 3- Annulation du protocole tripartite. 4- Formation d'une commission d'observation ou seraient représentées les chambres d'avocats et de médecins, la chambre d'architecte, les organisations des DDH, IHD, TAYAD et TYAB et des syndicats de surveillants. 5- Assurance quant a une abolition ultérieure de la Cour de Sécurité de l'Etat. 6- Libération et suspension de peine pour les prisonniers malades et amoindris. 7- Condamnation des tortionnaires et assassins avec la participation d'associations civiles et démocratiques. Pour les prisonniers des organisations suivantes : DHKP-C, TKP(ML), TKIP, TKP/ML, MLKP, TIKB, MLSPB, TDP, DY, DH, PKK/DCS (3) Kord, criminologue et psychologue des prisons américaines, définissant les buts de l'isolement dans les années 60 (4) Dans un communiqué pour se solidariser avec cette lutte, Mark Barnsley et John Bowden, prisonniers en Grande Bretagne, l'ont dit. Les FIES de l'Etat espagnol sont les CSC du Royaume-Uni. Ici ils s'appellent Q.l, ailleurs Control Unit ou Isotrackt... Ils recouvrent la même réalité de destruction (5) Juste pour illustrer: le 21 décembre, deux jours après le début des massacres, le FMI vidait une aide d'urgence de 10 milliards de dollars a la Turquie. (6) Apres que le 23 avril, les prisonniers du PCE(r) et des GRAPO dans l'Etat espagnol avaient entamé une grève de la faim solidaire, indéfinie et rotatoire, en France, plusieurs prisonniers politiques se relayaient; nous à Bapaume, un collectif de p.p à Arles, Yves Peirat (antifasciste) à Marseille, Gael Roblin et Gerard Bemard (p.p bretons) à La Santé et Fleury, le dernier en date, Georges Ibrahim Abdallah (FARL) à Moulin-Yzeure jeûnèrent ou refusèrent les plateaux de la pénitentiaire. En Belgique, Pierre Carette (CCC) fut en grève du 28 mai au 3 juin, en Grèce, Nikos Maziotis du 9 au 18 juin, Paolo Dorigo (BR/PCC) en Italie, prisonniers sociaux rebelles incarcérés en Espagne, en Grande Bretagne ou en France, Rainer Dittrich, prisonnier communiste en RFA... Tous ont rappelé le "chacun de nous est concerné". Voici un texte appelant à la solidarité avec les prisonnier-e-s Turcs et Kurdes ainsi qu'à la mobilisation. Pour cette occasion 2 journées étaient organisées, le 17/09 une conférence sur la situation de la grève de la faim en Turquie et le 18/09 un rassemblement de solidarité à Gasteiz. "Contre le génocide des prisonnier-e-s politiques en Turquie Le 20 octobre, cela fera un an qu'a commencé la grève de la faim illimitée de 2000 prisonnier-e-s politiques turcs et kurdes qu'ils mènent á bien contre l'extermination dont ils souffrent dans les prisons turques. À cette date, il y a 72 décès, dont 49 militant-e-s du DHKC, 7du TKP-ML, 3 du TKEP/L. 2 du TKIP, 1 du MLKP (toutes sont des organisations communistes turcs), 2 étaient des militants indépendantistes kurdes du PKK/DCS et 8 faisaient partis de l'organisation des familles TAYAD. La situation que traverse les 12000 prisonnier-e-s politiques en Turquie est l'isolation totale, la torture, les brimades et la mort. Leurs revendications sont les suivantes : - fermetures des cellules de type F, de l'isolement. - Abolition des lois anti-terroristes et des tribunaux fascistes, qui légitiment la torture et qui éliminent les droits humains. - Identification et punition des responsables des massacres des prisonnier-e-s, qui depuis 1980 ont couté la vie de plus de 200 prisonner-e-s. - Liberté immédiate pour les prisonnier-e-s enfermé-e-s avec la condamnation abandonnée. Dans les rues Turques la répression s'est déchainée à un tel point que les disparitions et les exécutions de dissidents, de journalistes ou de sympathisant-e-s sont habituelles et l'on peut constater des cas comme l'emprisonnement d'une fillete de 9 ans seulement... Le silence compliuce de la presse essaye de faire taire une des luttes carcérales des plus dure et juste de l'histoire.À travers cela il y a l'accord que toute l'europe "démocratique" a passé avec le régime fasciste turc pour faire partie de l'union européenne, pour des raisons économiques, militaires et géostratégiques. Cependant, en dépit de tous les facteurs rencontrés, la résistance continue et pour chaque révolutionnaire qui meurt, nous nous unissons à la grève de la faim pour se battre ouvertement : Résister c'est Vaincre. Nous ne pouvons pas rester silencieux plus longtemps. Ce qui est entrain d'arriver aux prisonnier-e-s politiques turcs et kurdes, est un laboratoire d'enseignement pour que plus tard il se passe la même chose dans les prisons espagnoles et françaises, avec son lot de massacres et d'assassinats. Ensemble nous entendrons plus et mieux. AFAPP, ASKAPENA, GASTEIZKO GAZTE ASANBLADA, KAKITZAT, KOMITE INTERNAZIONALISTAK, PIPI, ZARAMAZULO K.G." Dernières nouvelles de Kuçukarmutlu 5 novembre 2001 Après l'opération dans laquelle fut utilisée du gaz CS, des bombes sonores, des mitrailleuses, des tanks et des bulldozers, le chef de la police Turan Tuna a déclaré que celles et ceux qui étaient blessé-e-s sont à l'hopital car ils se sont immolés ou empoisonnés. Le chef de la police d'Istanbul a répété éxactement la même chose que Tuna. Ils ont dit la même chose le 19 décembre 2000. D'un autre coté des témoins oculaires ont dit que depuis le début de l'opération (13h30), ils ont entendu des tirs pendant une période de 2 heures. Des centaines de policiers soutenus par des véhicules de police blindés qui se sont regroupés devant l'entrée principale de Kuçukarmutlu ont commencé d'avancer dans le voisinnage à 14h30 environ. Les barricades sur la route ont été déplacées à l'aide de bulldozers et de véhicules blindés et ils ont attaqués certaines maisons avec des bombes au CS. Au même moment beaucoup de personnes furent arrêtées. À cause de l'opération, la police interdit l'accès de la zone. Des témoins ont déclaré que la police utilisaient de façon exessive le gaz CS et entraient dans les maisons avec des armes. La télévison a aussi diffusé les images du raid sur la maison de la résistance Senay Hanoglu. Les mêmes armes ont été clairement vue à la télévision. Les médias ont déclaré que "certaines personnes auraient ouvert le feu depuis les maisons". Ils ont dit la même chose le 19 décembre 2000. Les équipes spéciales avec des masques et des mitrailleuses participaient aussi à l'opération. Une voiture blindée de la police a été amenée devant la maison de la résistance Senay Hanoglu ou les grèvistes de la faim résident. Pendant l'opération, une des personnes qui aidait les résistant-e-s a déclaré "c'est vraiment similaire à l'attaque du 19 décembre, ils utilisent des armes automatiques" en référence à l'opération "retour à la vie" dans laquelle 28 prisonnier-e-s politiques ont été par les forces de sécurité de l'état. Plusieurs personnes auraient perdues la vie pendant l'attaque. (Arzu Güler, Haydar Bozkurt, Sultan Yildiz, Bülent Durgaç, Baris Tas). Les corps ont été emportés par les autorités à l'hopital d' état Sisli Eftal ve Istinye. Mais ils refusent d'informer la presse et le peuple. Pendant ce temps, la police d'Istanbul détient le secrétaire de TAYAD Betül Gökoglu, Çayan Güner, Ali Haydar Demir et Sema in Taksim. Le siège central de la police d'Istanbul nie détenir ces personnes. Source : TAYAD londres La police est entrain d'attaquer le quartier de Kuçukarmutlu. C'est la seconde attaque de la police turque. Depuis le face à face continue. Dans le cadre de la solidarité avec les prisonnier-e-s en lutte voici quelques numéros de téléphone, de fax ou de mail auxquels vous pouvez laisser des messages en condamnant le refus de dialogue de l'état turc et ses actes et en affirmant votre solidarité : - premier ministre turc, tel-fax : 0312 419 58 96 / 417 04 76 - président turc, tel-fax : 0312 468 63 80 / 427 13 30 - ministre de l'intérieur turc, tel-fax : 0312 420 50 00 Quelques ambassades turques : - USA, tel : +(202)612-6700 - fax : +(202)612-6744 - info@turkey.org - Allemagne, tel : +(49-30)275-850 - fax : +(49-30)275-90-215 - mail : turk.em.berlin@t-online.de - Suisse, tel : +(41-31)350-70-70 - fax:+(41-31)352-88-91 - mail: turkembs@bluewin.ch - Belgique, tel : +(32-2)513-40-95 - 513-60-58 - 513-61-42 - fax: +(32-2)514-07-48 - mail: tcbrukselbe@yucom.be - Irelande, tel : +(353-1)668-52-40 - 660-16-23 - 668-55-11 - fax: +(353-1)-668-50-14 - mail: turkemb@iol.ie - Hollande, tel : +(31-70)360-49-12 - 13 - 14 - fax : +(31-70)361-79-69 - mail: turkije@dataweb.nl - Angleterre, tel : +(44-207)393-02-02 - fax : +(44-207)393-00-66 - mail: info@turkishembassy-london.com - France, tel : 0153927112 / fax : 0145204191 Des nazis en taule En République Fédérale d'Allemagne il y a en ce moment souvent des débats par rapport au fascisme, le gouvernement se plaît à dénoncer le nazisme de façon populiste afin de se réhabiliter comme institution démocratique. Mais la vie au quotidien en taule, par exemple, démontre que dans des établissements allemands fascistes le mode brun est soutenu et encouragé. Il y quelques semaines, le cercle de travail "exécution pénale critique" (www.knast.net/aks) a publié une étude titrée "Extrême droite dans le système pénitentiaire allemand" - Des sbires de taule pseudo démocratiques prétendent de s'opposer de façon conséquente aux dérives de l'extrême droite dans les prisons. Mais le contraire serait la vérité. Des nazis se font tatouer des croix gammées, les portent ouvertement. Des fois ils récoltent un clin d'oeil du personnel, des fois ils sont juste ignorés; mais il n'y a pas de critique. Des nazis affichent l'effigie de Hess ou Hitler dans leur cellule, ce qui passe aux contrôles. Quand en 2000 dans la prison de Bruchsal un des gardiens était d'un coup rasé à blanc, et que je lui demandais si maintenant il était skinhead, il me disait oui. Mon essai de signaler un cas suspect d'extrémisme de droite aux renseignements généraux échoua, car le directeur et son camarade du tribunal de Karlsruhe s'y opposaient. Ce qui veut dire que des gardiens qui se montrent ouvertement fascistes, en paraboots et en uniforme vert, sont couverts par plus haut. Des nazis sont souvent préférés aux autres détenus dans les prisons allemandes, ils obtiennent du travail plutôt agréable, se font livrer de la littérature fasciste par le personnel et sont souvent loués pour leur discipline et leur amour de l'ordre. Un exemplaire spécial de juge est Monsieur Herbst du tribunal du Bundesland Berlin. Sûrement il se rappelait de la tradition NS de ce tribunal lorsqu'il décida en 1998 (11.12.1998, Aktenzeichen 541- Vollz.StVK 1259/98) qu'un détenu fasciste avait le droit de recevoir ses pamphlets de NPD, ses livres et patchs, car cela faisait appel au "droit fondamental de la liberté d'expression". Le directeur de la prison concernée voulait bien accepter cette décision. Le Petitionsausschuss de la chambre de Berlin refusa ma demande en début de 2001 de prendre des mesures contre ce juge et ce directeur, avec comme raison que ce juge avait "rendu justice". Ceci ne sont que quelques exemples du quotidien réel de la prison. Il va de soi que des prisonniers anarchistes et de gauche sont harcelés, on leur interdit des correspondances politiques, moi même je me trouve depuis des années en isolement carcéral stricte, je ne quitte ma cellule que les mains attachées. Le directeur me fit savoir de façon railleuse que le temps que je ne reniais pas la lutte révolutionnaire armée, cet isolement allait rester en place. Mort au fascisme ! Guerre au régime allemand ! Thomas Meyer-Falk, JVA Bruchsal" pour lui écrire : Thomas Meyer-Falk, zelle 3177, Schöbornstrasse 32, 76646 Bruchsal, Allemagne. Liberté d'expression... A l'appel d'une trentaine d'associations politiques, syndicales ou culturelles, une manifestation "Affichage Libre = Liberté d'expression" s'est déroulée cette après midi à 16h30 sur les pentes de la Croix-Rousse. Plus d'une centaine de personnes a répondu à l'appel du collectif et a collé dans le calme des affiches politiques ou culturelles sur les murs nouvellement nettoyés. Vers 17 h alors que la manifestation se trouvait à l'angle de la rue Imbert Colomès - Montée de la Grande Côte, une charge de CRS appuyée par des policiers de la BAC ont violemment pris à partie le cortège, sans sommation. La charge s'est poursuivie jusqu1à la place des Terreaux montrant une détermination policière à infliger des violence sur les manifestants. Une dizaine de personnes a été blessé et cinq ont été interpellés. Nous demandons que les personnes arrêtées soient immédiatement relâchées, ainsi que l'abandon de toute poursuite. Nous réaffirmons que la liberté d'expression doit exister aussi bien sur les murs que dans les rues. Les manifestants, réunies en assemblée générale le 10/11/2001 à 18h30 BRÈVES ITALIE : Silvano Pelissero a été transféré, voici sa nouvelle adresse. Silvano Pelissero c/o Sermig - Arsenale della pace, p.zza Borgo Dora, 61, 10152 Torino FTP : Yves Peirat a été transféré au centre de détention de Salon de provence, voici sa nouvelle adresse ; centre de détention de salon, numéro d'écrou 5591, bat A, route nationale 113, 13300 Salon de Provence FRANCE : La CIMADE qui est représentée sur 13 centres de rétention (centres dans lesquels sont retenus les "sans-papiers" avant d'être expulsés) s'inquiète, depuis le 11 septembre, de la brutale augmentation du nombre d'étrangers en situation irrégulière placés en rétention. En effet celle-ci augmente de 30% (+46% à Vincennes, +39% à Arene-Marseille, +18% à Toulouse, +38% à Strasbourg, +21% à Lyon…). POLOGNE : Nous vous avions parlé dans un bulletin précédent du cas de Domink Sawicki, un anrchosyndicaliste de Szczecin en Pologne, qui avait été accusé "d'incitation aux activités criminelles" après qu'il ait distribué le journal "travailleur du chantier naval" dans le chantier naval où il travaille. Son procès va bientôt commencer. Une des accusations donnée par la direction du chantier naval contre Dominik est que depuis qu'il a commencé d'y travailler (en 1996), la compétence des travailleurs a décrut, quand en même temps l'exploitation de matériaux augmente. C'est possible qu'ils essayent de l'accuser le plus possible pour lui faire payer le fait qu'il ait propager les idées de sabotage comme un moyen de lutte pour les travailleurs. Vous pouvez envoyer des cartes de protestation à : Sad Rejonowy, VI Wydzial karny, ul. Kaszubska 42, 70 - 952 Szczecin, (nr. 500 1893/a) Pour plus d'infos : ABC Bialystok, soja2@poczta.onet.pl AUTRICHE : Une série d'articles publiés dans le journal municipal Falter a révélé au public les mauvaises conditions de détention qui règnent dans de nombreuses prisons autrichiennes. Jusqu'à la parution des articles, il existait une «cellule-sauna» à Stein en Basse-Autriche, dans laquelle les détenus étaient enfermés nus lorsqu'il faisait très chaud. Les détenus toxicomanes étaient soumis à une désintoxication forcée sans suivi médical : le médecin responsable décrit d'ailleurs les toxicomanes comme «les déchets de la société». Les malades mentaux étaient enfermés «dans la cave», et par principe, tous les nouveaux détenus étaient mis à l'isolement pendant une semaine. Depuis, des enquêtes ont été ouvertes au sujet de sept décès de détenus : quatre suicides, deux crises cardiaques et un prisonnier qui est mort des suites d'une rupture de l'intestin après avoir été attaché à un lit par les gardiens. ALLEMAGNE : Soirée de soutien aux inculpé-e-s de gênes, voici le texte du tract : "Les événements du sommet du G8 à genes ne semblent plus d'actualité et sont presque oubliés. Plus personnes des arrêté-e-s n'est en détention, les blessures physiques ont cicatrisé, quelques commandants de police ont été foutus à la porte. Tout calme, tout cool ? vraiment pas. Les soins plus le soutien des détenus par les ami-e-s, avocat-e-s, médecins et psychologues a couté beaucoup d'argent et coute toujours. Même si des gens ont été relachés, ils doivent toujours s'attendre à leur procès et au pire à 8 ans de prison ferme et tout cela pour des indices ridicules comme des filtres de cigarettes qui auraient servis à la construction de molotovs et pour des accusations comme appartenance à des groupes non-existants..." le 16 novembre 2001 à 22h. WWW.KTB-FREIBURG.ORG SKOAT : "La Courdémona occupata", à Dijon, est expulsable depuis la fin du mois dernier, et c'est maintenant trop tard pour vous inviter au rassemblement de soutien du 20 septembre. Nous les laissons s'exprimer en reproduisant quelques, extraits du tract distribué à cette occasion : "La maison du 15 cours du Parc était laissée à l'abandon depuis plus de 15 ans. Ouverte depuis le 21 septembre 2000, la Courdémone est un lieu collectif, autogéré par des femmes avec des activités mixtes ou seulement entre femmes. Le projet a pour but de promouvoir la création et l'expression politique, culturelle et artistique des femmes. Ainsi nous revendiquons un espace féministe de discussion et d'échange. La dynamique du projet porte surtout sur une envie d'autonomie par rapport aux systèmes de domination des hommes sur les femmes et une solidarité entre femmes. Le collectif de la Courdémone englobe le groupe féministe, des individues et les habitantes. Le lieu est à disposition des femmes désirant contribuer à la dynamique du projet et le faire avancer (ateliers, expos, échanges de savoirs...). Cette année ont eu lieu à la Courdémone différentes activités, telle qu'une bibliothèque, une bourse aux vêtements gratuits, des fêtes, des débats, restos, projections vidéo, goûters et ateliers, et mixité ou entre femmes. La Courdémone, 15 cours du Parc, 21000 Dijon COMPILE DE SOUTIEN : les disques de soutien semblent se faire de plus en plus fréquents ces derniers temps, chaque disque apportant sa pierre à une cause ou une autre. La dernière compilation en date a pour but de venir en aide aux familles Des prisonniers politiques bretons. Cette compilation CD a été réalisée à l'initiative de Skoazell Vreizh (Secours breton). Quinze groupes ont ainsi répondu à l'appel de cette association dont les activités en faveur des prisonniers bretons remontent à 1969. Trente-deux ans à aider les familles des inculpés que ce soit moralement ou financièrement, mais aussi quand le besoin s'en fait sentir les inculpés directement (recherche d'un avocat, règlement des frais d'honoraires...). Les groupes présents sur ce disque sont issus du Pays de Galles, d'Occitanie, du Pays Basque, de Corse, d'Andalousie, de Bretagne bien sur mais aussi de Kabylie, et se sont tous unis autour d'une idée forte : des chants pour qu'ils se retrouvent. Si l'ensemble musical est plus oriental par la chanson (100 % Collègues, Gilles Servat, Glenmor) et les chants traditionnels (Spontus, Saiberri, Docteur Noz), cela n'empêche pas quelques envoléees rock avec Mokoka, Tri Bleiz Die ou EV. Dispo contre 96 F port compris par chèque l'ordre de Skoazell Vreizh à l'adresse suivante : Skoazell Vreizh, Feuteun Wenn, 3 rue Aristide Briand, 44350 Guérande. info@skoazell-vreizh.org * * * L'Anarchist Black Cross est une fédération internationale de groupes autonomes dont le but est l'abolition définitive du système carcéral. Nous n'y arriverons pas du jour au lendemain et l'ABC propose dans un premier temps un soutien aux prisonnier-e-s anarchistes, gauchistes, révolutionnaires, sans-papiers, victimes d'agressions racistes, sexistes policières (emprisonnées pour s'être défendues), victimes de faux témoignages ou de machinations politico-judiciaires, etc. Nous encourageons les lectrices et les lecteurs à écrire aux prisonnier-e-s, nous collectons des fonds pour5 apporter un soutien financier aux détenu-e-s ou pour les aider à couvrir les frais de défense, nous diffusons des infos sur un bulletin mensuel, nous organisons des actions de solidarité. Contactez-nous pour recevoir des tracts de présentation, des bulletins précédents, ou tout simplement pour en savoir plus. ABC Dijon, C/O Maloka, BP 536, 21014 Dijon cedex, France Site Web : http://www.chez.com/maloka/ E-mail : maloka@chez.com