BULLETIN ABC #5 JUIN 99 SOUTENONS LES PRISONNIERS RÉVOLUTIONNAIRES ! Salut ! On cherche toujours des gens qui voudraient photocopier et distribuer chaque numéro de ce bulletin. Vous pouvez toujours aussi vous "abonner" en envoyant un timbre/N°. Pour les gens du coin, il y aura une "soirée ABC" le 24 juin à 19h30 au local libertaire de Dijon (61 rue Jeannin) lors du restau végétalien hebdomadaire. Le but est de faire du soutien financier et que tout le monde soit sorti après avoir envoyé une lettre à un prisonnier. A Bientôt ! NE TOUCHEZ PAS À LORENZO KOM'BOA ERVIN ! Beaucoup d'entre vous connaissent Lorenzo, surtout depuis son passage en France (avec une conférence à Dijon) en avril. Lorenzo est un ancien prisonnier politique et militant revolutionaire noir. Avec deux autres membres de Black Autonomy , il risque a nouveau une peine de prison pour avoir participé a une manif non-violente devant la mairie de Chattanooga. Pendant qu'ils protestaient contre le meurtre de deux jeunes noirs par la police, ils se sont fait arrêter, tabasser et jeter en prison par la police. Comme Lorenzo tombe sous la fameuse "Three strikes law" (une loi qui permet de condamner quelqu'un a vie s'il passe en procès pour la troisième fois) il risque 6 mois de travaux forcés attaché à une chaîne! Les "Chattanooga three" passent en procès le 24 juin. Les deux autres inculpés, Damon McGee et Mikail Musa Muhammad, risquent eux aussi de 6 a 12 mois de prison ferme. Vous pouvez écrire des lettres de protestation au maire pour montrer votre soutien aux anarchistes noirs face à cette nouvelle tentative de réprimer leurs activités : Jon Kinsey, Mayor City of Chattanooga, 101 E. 11th St., Chattanooga, TN.37402 USA. Un tract (en anglais) avec plus d'infos est disponible, demandez nous de vous l'envoyer! ALI KHALID ABDULLAH A BESOIN DE VOTRE AIDE Ali Khalid Abdullah est un prisonnier anarchiste noir incarcéré au Michigan, USA. On lui a refusé sa liberté conditionnelle dans le but de faire augmenter le nombre de prisonnier(e)s, afin que le gouverneur du Michigan puisse continuer à construire plus de prisons. (s'il libère des prisonniers sous condition, il ne pourra pas construire les 6 nouvelles prisons). En réponse, certains prisonniers pouvant bénéficier de la liberté conditionnelle et qui, comme Ali, ont vu leur demande refusée pour des raisons absurdes, traînent le jury responsable de cette réponse en justice. Un avocat pour faire les papiers nécessaires leur coûtera déja entre1000 et 1500 dollars. Ali mérite tout notre soutien dans cette lutte. Il est le fondateur du Political Prisoner of War Coalition, un groupe d'activistes qui se battent pour les droits des prisonniers et pour politiser ceux qui sont en taule. Le PPWC a aussi publié beaucoup d'articles, non seulement sur la lutte des prisonniers et sur la répression, mais aussi en soutien à de nombreuses luttes dans le monde, dont celle des sans-papiers de l'espace Schengen. Ali est aussi membre des IWW (International Workers of the World) et est en contact régulier avec des groupes ABC un peu partout. Ali a dépensé tout son argent dans le but de développer et de continuer ses activités politiques en prison, c'est maintenant lui qui a besoin de votre soutien. Nous lancons un appel à la solidarité avec Ali. Vous pouvez lui envoyer des messages de soutien: Ali Khalid Abdullah #148130, Saginaw Correctional Facility, 9625 Pierce Rd. Freeland, MI 48623 USA. Le soutien financier d'europe peut être envoyé à: PoBox 17773, London SE8 4WX (payable à Red & Black Club et dites que c'est pour Ali). INTIMIDATIONS POLICIÈRES CONTRE MOVE ET L'INTERNATIONAL CONCERNED FAMILY AND FRIENDS FOR MUMIA ABU JAMAL Ramona Africa (seule survivante du bombardement de la maison de MOVE en 1985 par la police ) ainsi que d'autres personnes de MOVE ont annulé au dernier moment leur tournée annuelle internationale destinée à faire le bilan des dernières mobilisations de soutien à Mumia et d'ouvrir d'autres perspectives de lutte pour les mois à venir avant la signature d'un nouveau mandat d'exécution. L'annulation de cette tournée européenne est due à une confrontation qu'ont eu les gens de MOVE avec deux individus le 13 mai, jour anniversaire du bombardement de 1985 contre cette organisation suite auquel six adultes et cinq enfants ont été assassinés. Selon Ramona Africa, ces deux personnes qui ne font plus partie du mouvement "sont de toute évidence manipulées par la police". Cette démarche entre dans le cadre des nombreuses attaques perpétrées volontairement à l'encontre des organisations et collectifs radicaux qui soutiennent Mumia Abu Jamal. Le harcèlement à l'encontre de la marche du 24 avril a été particulièrement intense (voir bulletin #4) et s'est poursuivi par la suite avec l'arrestation de Pamela Jenkins, une témoin de la défense qui est montée sur la tribune lors de la manifestation. Basse vengeance de la par des tenants de l'ordre vexés n'avoir arrêté personne le 24 avril. Le COSIMAPP informe que "la contre-manifestation qui ciblait MOVE, ce 13 mai, ne comptait fort heureusement que deux ou trois individus qui se sont acharnés sur des affiches Mumia devant les maisons de MOVE et l'un des locaux d'International Concerned Family and Friends For Mumia Abu Jamal". Vous pouvez contacter le COSIMAPP pour plus d'infos c/o Librairie le Point du Jour, 58 rue Gay Lussac, 75005 Paris. E-mail : viretto@lac2.gulliver.fr SANS-PAPIERS Meurtre du "sans-papier" Marcus Omofuma par la police autrichienne Le 1er mai dernier, Marcus Omofuma, un jeune homme de 25 ans d'origine nigérianne se faisait déporter depuis l'Autriche. Il était arrivé en septembre 1998 pour demander l'asile alors qu'il était la cible de persécutions et de menaces au Nigeria. Cette demande lui a été refusée en décembre. Le jour de son incarcération précédant sa déportation, l'appel de Marcus a été rejeté. L'avion qui devait le ramener à Lagos (Nigeria) devait transiter par Sofia. A l'intérieur de l'avion, des passagers se sont plaint des cris de Marcus qui protestait contre sa déportation. Les flics qui l'escortaient l'on bailloné avec du ruban adhésif pour le faire taire. Ses pieds et ses mains avaient préalablement été attachés. A Sofia, quand les flics ont ôté le ruban adhésif, Marcus était mort étouffé. Marcus n'est pas le premier sans-papier de l'Union Européenne à être assassiné lors d'une expulsion à cause des pratiques extrèmes des policiers. On se rappelle du meurtre d'une sans-papier par étouffement sous un oreiller en Belgique l'année dernière. En Autriche les pratiques du gouvernement en matière de déportation reçoivent un large soutien médiatique. Les pratiques sont parfois sujettes à de vagues critiques mais la politique de déportation n'est pas remise en cause. L'ABC-Innsbruck nous informe qu'"il est important que le gouvernement autrichien se rende compte que le monde entier observe sa politique raciste et inhumaine concernant l'asile et la déportation. S'il-vous-plait, organisez des manifestations ou d'autres actions de protestation devant les ambassades autrichiennes, envoyez des e-mails ou des lettres, parlez à d'autres gens de ce qui se passe ici...Nous ne devons pas laisser tranquilles les assassins de Marcus et des autres réfugiés! ". Les sans-papiers nous sont présentés comme des personnes qui viennent abuser de la "richesse" des pays occidentaux, comme si ces personnes quittaient leur familles, leur amis, leur culture pour aller passer du bon temps en Europe. On oublie souvent de nous signaler le caractère ultra-répressif, dictatorial des pays que les sans-papiers fuient. Contact de l'ABC-Innsbruck (ils ont sorti leur premier bulletin (en allemand) 8 pages A4 et envoient régulièremet des infos sur l'actualité) c/o LOM, Postlagernd, 6024 Innsbruck, Autriche E-mail : abcibk@hotmail.com Mouss toujours menacé d'expulsion Mohamed Jelidi/Mouss reste expulsable à partir du 27 juin 1999. Son Interdiction de Territoire Français (I.T.F.) de dix ans qui le frappait a été annulée lors de son procès en appel, mais Mouss est frappé de plusieurs arrêtés d'Expulsion et I.T.F., ce qui fait qu'il reste expulsable. Il devrait être libéré le 27 juin mais il sera alors placé dans un camp de rétention pour être expulsé. Son avocat va intervenir devant le juge de rétentions lors d'un nouveau procès de Mouss. Le comité de soutien appelle à un maximum de soutien de n'importe quelle façon. Ils ont désesperément besoin d'argent. Leur caisse est vide et le fric permet à Mouss de survivre en taule. Vous pouvez toujours écrire à Mouss pour le soutenir : Mohamed Jelidi, N° 282 868 R Bat D3, 7 av. des peupliers, 91705 Ste Geneviève des bois. Pour le soutien financier ou pour envoyer des pétitions, contactez "L'arbre est dans graine", BP 68, 92333 Sceaux cedex. E-mail : acratik@club-internet.fr L'expulsion de Nourredine évitée in extremis ! Le 18 mai, à 8 heures du matin, les gendarmes perquisitionnent la communauté Emmaüs de Champdôtre, près d'Auxonne, à une trentaine de kilomètres de Dijon et arrêtent Nourredine El Abdi, un sans-papier marocain père d'un enfant français. Nourredine est devenu clandestin lorsqu'il s'est réfugié dans la communauté Emmaus au moment de l'expiration de son droit de visite qui lui avait été accordé afin qu'il puisse voir son fils. Le 5 janvier 1999, le préfêt de Côte d'Or lui avait envoyé par courrier un arrêté de reconduite à la frontière qu'il n'a jamais reçu. Il est presque immédiatement déporté vers le camp de rétention de Sète d'où il devait être expulsé par bateau vers le Maroc. Il entam alors une grève de la faim au coté des 12 autres sans-papiers détenus avec lui à Sète. Pour un expulsé de retour au Maroc, le tarif est normalement de 4 mois de prison directement, voir plus... Un collectif s'est formé dès le jeudi 20, composé de membres de ABC/Maloka et du SCALP. Le lendemain, deux actions simultanées ont eu lieu à Paris auprès du ministère de l'Intérieur et à Dijon avec l'occupation par une dizaine de personnes d'un des bureaux du "service" immigration de la préfecture, accompagnée d'une conférence de presse. La confirmation que Nourredine était ramené vers Dijon pour être jugé par rapport à sa situation immédiate est arrivée. Le procès fut fixé le jour même à 19h puis reporté au lendemain à 8h du matin. Nourredine a finalement été assigné à résidence dans la communauté Emmaüs où il vivait. Un procès de fond qui décidera de son sort se tiendra plus tard. La perquisition chez Emmaüs est un fait sans précédents depuis sa création. Les 50000 sans-papiers de France et les comités de soutien ont donc de bonne raisons de s'inquiéter de l'attitude du pouvoir qui pousse toujours plus loin les limites dans la chasse aux clandestins. LETTRE D'UN PRISONNIER REDSKIN ALLEMAND Thomas est un reskin (mouvement appartenant à la culture skinhead qui s'est développée dans les années 60 et 70 essentiellement en Angleterre et aux USA, les redskins sont antifascistes et combattent directement les nazis) de 27 ans emprisonné depuis 1996 pour un braquage de banque. L'ABC-Innsbruck nous a fait parvenir une de ses lettres. Il est loin d'avoir renoncé à ses idées en prison et est la cible de harcèlement. "Lorsque j'ai qualifié un juge de "symbole de juge fasciste de bande déssinée", ça m'a couté 7 mois de prison. En ce moment, je suis en isolement carcéral et j'ai séjourné dans de nombreuses prisons en Allemagne. Les arguments servant à défendre l'isolement carcéral sont aussi nombreux que possible : être soupçonné de vouloir s'évader par une prise d'otages; de vouloir tuer un juge; menaces et insultes envers les gardiens de prison. La fin de ma peine est prévue pour 2010, car en 1996 pendant la lutte contre le capital j'ai braqué une banque. Etant donné que je n'ai pas renié mes idées lors du procès, j'ai écopé en plus de la détention de sécurité, c'est à dire que je serai toujours emprisonné après 2010. Les tracassements quotidiens du régime sont variés : interdiction de suivre des études universitaires par courrier; placement dans une cellule toute en fer; fouilles de cellule quotidiennes; plusieurs fouilles au corps par semaine, c'est à dire se déshabiller devant les gardiens de prison; limitation de mon approvisionnement en journaux; interdiction de recevoir des colis postaux; solitude pendant ma promenade dans la cour de la prison; isolement carcéral terrible; censure stricte de mon courrier reçu et envoyé; etc ! Mais c'est ce qui me pousse à continuer - parce que c'est seulement en se battant activement et en résistant que nous pourrons changer quelquechose ! Même aujourd'hui je continue à être dépassé par les procès - ainsi j'aurais traité un avocat de prison de "saloperie de nazi"! De toute facon, même en étant sujet à autant de pression, il est possible de conserver son identité politique et de poursuivre la lutte ! Pour un mouvement anarchiste et antifasciste ! Libertad O Muerte !" (Source : e-mail d'ABC-Innsbruck) Ecrivez lui ! Thomas Meyer-Falk, JVA Bruchsal, Zelle 3117, Schönbornstr. 32, D - 76646 Bruchsal, Allemagne. URGENT : HAROLD H. THOMPSON A BESOIN DE VOTRE SOUTIEN Harold H. Thompson est un prisonnier anarchiste emprisonné à vie. Il est accusé d'avoir tué un informateur de la police (cet informateur avait lui-même tué l'ex-compagne de Harold et menaçait de tuer son fils une fois libéré sous parole ), d'avoir exproprié une bijouterie à des fins politiques, et d'avoir pris part dans un incident avec des armes à Cleveland. En novembre 1986, suite à une tentative armée d'évasion, il a entamé une peine de 5 ans et 4 mois en quartier d'isolement. Il a poursuivi ses activités derrière les barreaux, notamment en devenant conseiller juridique pour les détenus qui essaient d'obtenir un semblant de justice. Son passé de militant anarchiste révolutionnaire, la poursuite de son travail en prison et le fait qu'il ne soit pas revenu sur ses idées lui a attiré la haine des matons et un harcèlement administratif quasi-continu, sans compter l'hostilité des prisonniers racistes blancs. Le 30 mai dernier à la Turney Center Industrial Prison, Harold a été violemment tabassé et racketté par deux autres détenus supremacistes blancs. Il souffre d'une blessure à le tampe, à l'oeil et à la machoire. Ce tabassage a selon Harold probablement un rapport avec Lorrie Johnston, sa chef de service. Lors du séjour d'une semaine d'Harold à l'hopital pour être soigné de ses blessures, il a reçu la visite de deux enquêteurs qui l'ont questionné sur les activités de Lorrie Johnston. Elle venait de démissionner après avoir été placée sous enquête administrative suite à la découverte par les autorités pénitenciaires de littérature et de propagande raciste qui lui était envoyée par courrier. Selon Harold, elle était paranoïaque et craignait probablement qu'Harold ne la dénonce, étant donné qu'Harold savait qu'elle avait une aventure avec un prisonnier, ce qui est interdit, et qu'elle avait confié un jour à Harold qu'elle avait faussement accusé un collègue de harcèlement sexuel pour "toucher le magot"; sa paranoïa n'était pas fondée car Harold n'avait pas l'intention de la dénoncer, préférant continuer son travail de conseiller juridique en évitant de s'attirer des ennuis avec le personnel de la prison. Ces tabassages ne sont pas les premiers dans cette prison : un prisonnier noir avait été battu à mort et deux autres se sont fait tabasser le même jour qu'Harold. Harold a demandé à être transférer, il ne voulait pas réintégrer sa prison après être allé aux urgences. La probabilité d'agression contre lui-même et d'autres personnes est énorme. Dans une lettre datée du 12 mai, Harold explique qu'il se remet de ses blessures. Il est maintenu dans une sorte de quartier de protection qui revient presque au même que l'isolement. Il est déprimé car il n'est pas libre de ses mouvements, il ne peut poursuivre son travail, et ne peut pas sortir. Harold a maintenant 57 ans et est épileptique suite à une opération cérébrale datant de 1980. Vous pouvez envoyer des lettres pour demander son transfert, il en va de sa vie! : Donal Campbell, Tennessee departement of correction, 4th floor, Rachel Jackson Building, 320 Sixth Avenue north, Nashville, Tennessee 37129, United Fascists States of America. Vous pouvez également contacter Harold, lui envoyer de l'argent. Il est prêt à s'engager dans toute correspondance : Harold H. Thompson, #93992, TCIP Route 1, TN 37140-9709, USA. Une brochure (en anglais) contenant des textes et des poèmes d'Harold sera bientôt disponible en écrivant à ABC-Maloka. BRÈVES - BELGIQUE : La Journée Internationale du Prisonnier Révolutionnaire (3ème année consécutive) aura lieu à Bruxelles le 27 juin prochain. L'ABC-Gand y participe pour la deuxième fois avec l'Association des Parents et Amis des Prisonniers Communistes. Des délégations en provenance d'Allemagne, d'Angleterre et d'Espagne seront présentes. Vous pourrez y trouver des stands d'information, des rencontres internationales, des debats/discussions à partir de 14h au pianofabriek, Fortstraat 35a, Bruxelles. Pour plus d'infos : ABC-Gand, BP 244, 9000 Gent, Belgique ou APAPC, BP 6, St Gilles 1, 1060 Bruxelles - URUGUAY : Des milliers de personnes se sont rassemblées à Montevideo le 20 mai dernier pour exiger de connaître la vérité sur la disparition des prisonniers politiques pendant la dictature militaire entre 1973 et 1985. De nombreuses organisations syndicales, religieuses et autres ont marché au coté des familles des "disparus". Les manifestants ont demandé au président que la question des 170 uruguayiens disparus soit résolue. En 1989, une loi d'amnistie a empêché la poursuite pénale des militaires responsables d'atrocités pendant la dictature. Une centaine de personnes se sont rassemblées le même jour à Paris lors d'une manifestation de solidarité avec celle de Montévidéo. (source : weekly news update on the americas) - IMPORTANT : le collectif "Justice for Mark Barnsley" lance une journée internationale d'action pour exiger la libération de ce détenu d'origine palestinienne victime d'une injustice suite à un procès truffé de mensonges et d'irrégularités. On en parlera de facon plus complète dans la prochaine feuille d'info. Ils appelent tout groupe de soutien aux prisonniers à mener des actions, rassemblements, occupations de batîments officiels de l'Etat anglais. En cas de besoin urgent, on peut vous faxer des infos sur ce prisonnier. La journée est fixée au 8 juin. Toutes initiatives seront les bienvenues. Mark entamera dès le 6 juin une grève de la faim pour accentuer la pression. - KARIM KHALKI en était le jeudi 27 mai dernier à son 75ème jour de grève de la faim. Il est dans un état désastreux. Il est maintenu artificiellement en vie et perdrait maintenant ses dents et ses cheveux. Les politiciens et les juges s'en foutent complètement. Il a humilié une institution que l'on ne remet pas en cause et va payer cher pour cela. Une conférence de presse suivie d'une action symbolique se sont déroulé ce même jour. -ITALIE : Le 10 décembre 1998, deux gateaux Nestlé empoisonnés ont été envoyés aux sièges de deux journaux à Bologne et Florence. Les expéditeurs ont prétendu que d'autres de ces gâteaux actuellement en vente dans des supermarchés étaient également empoisonnés, ce qui était faux mais a fait perdre plus de 150 millions de francs à la multinationale. L'attention de la police se porte sur les "anarcho-écologistes". Une enquête démesurée pour "empoisonnement" est lancée et maintenue bien que les juges aient réalisé que leur principale piste ne les menait nulle par. Lors d'une des nombreuses perquisitions effectuées sur tout le territoire, une liste de 400 adresses de personnes intéréssées par l'ALF a été saisie, ce qui va aider les flics a débuter un grand programme de lutte contre les "éco-terroristes" (ça rappelle quequechose...). Les nombreux suspects suite aux perquisition n'ont toujours pas vu leur matériel restitué. Les services secrets italiens sont dans l'affaire et recrutent des jeunes pour infiltrer le mouvement. COMMUNIQUÉ DES DÉTENUES DE FLEURY MÉROGIS. Cet appel date d'Avril et nous tenions à le publier. Nous avions déjà recopié un texte des prisonnières de Fleury-Mérogis dans le bulletin #1. "Nous, voix de l'ombre, femmes détenues à la M.A.F. de Fleury-Mérogis, tenons à témoigner de notre entière solidarité avec Karim khalki. En effet, nous trouvons scandaleux qu'il soit obligé de mener une grève de a faim depuis plus d'un mois pour dénoncer l'injustice qui lui est faite. Au nom de quelle justice, après 13 ans de détention, continue-t-il à pourrir en prison ? Condamné en même temps que G. Courtois à la même peine de 20 ans, il ne peut lui bénéficier de permission de sortie parce que marocain et donc expulsable en fin de peine. Pour autant le ministère refuse également de lui appliquer une conditioinelle-expulsion, pourtant prévue dans les mesures d'application des peines. Ainsi, Karim Khalki se retrouve par tous les bouts condamné à une double peine. Il ne peut bénéficier d'une conditionnelle sur le territoire français. Il devrait donc finir la fin de sa peine pour, de toute façon, être expulsé à la fin de celle-ci. L'Etat français se vengerait-il de ce qu'il était libre quand, le 19 décembre 1985, il tentait de délivrer son ami G. Courtois ? Le système judiciaire français profiterait-il de la situation, par essence précaire d'un étranger pris dans ses rouages, pour faire payer à Karim Khalki la manière dont G. Courtois, P. Thiolet et lui même avaient alors dénoncé la mort sociale des détenus ? Paye-t-il donc ainsi d'avoir pu expliquer devant les caméras de télévision ce qu'a de mortifère et de destructeur le système carcéral ? Ce serait déjà de bonnes raisons de nous sentir solidaires de Karim Khalki. Mais nous en avons au moins une autre. Nous sommes ainsi parfaitement conscientes que sa situaion est l'illustration de ce dont nombre d'autres prisonniers font l'amère expérience. A savoir, toutes les statistiques le confirment, les mesures de libération conditionnelle sont de moins en moins appliquées. Avec l'allongement des peines prononcées, cela fait même partie des raisons de la surpopulation chronique des prisons françaises. Le fonctionnement est même encore plus soumis aux logiques de la répression puisque ce sont les mêmes textes régissant l'aménagement des peines qui servent aux procureurs de prétexte pour demander des peines toujours plus lourdes. Ils expliquent qu'ils demandent le maximum parce que l'accusé sera libéré à mi-peine. (...) Depuis plus de 10 ans, le nombre de conditionnelles accordées est en baisse constante et plus la peine est lourde, plus leur nombre diminue. Dans une résolution récente, le conseil des ministres de l'Union Européenne recommande aux gouvernements des Etats-membres "D'accorder aux détenus la libération conditionnelle sous réserve des exigences légales concernant les délais, dès le moment où un pronostic favorable peut être formulé; la seule considération de prévention générale ne pouvant justifier le refus de la libération conditionnelle." Si Madame Guigou se décidait à suivre cette recommendation, elle a du travail sur la planche... En attendant qu'il en soit ainsi, Karim Khalki doit être libéré. Le Ministère a en main tous les papiers prouvant qu'il remplit parfaitement les conditions pour ce. Nous, femmes de l'ombre, nous associons à la demande légitime de Karim Khalki de bénéficier d'une conditionnelle-expulsion."