Anarchist Black Cross - Dijon
Ecrire aux prisonnier-e-s
Ecrire à des prisonnier-e-s peut paraître très difficile,
surtout lorsque l'on écrit pour la première fois à quelqu'un
qu'on ne connaît pas. On a souvent l'impression de ne pas savoir quoi dire,
ou le sentiment que ce que l'on va écrire ne va pas intéresser
les personnes incarcérées. La plupart d'entre nous y ont déjà
été confronté-e-s et ont dû surmonter cet obstacle.
Voici donc quelques suggestions pour vous aider. Chacun-e a sa propre manière
d'écrire et rien ne vous oblige à suivre ce petit guide à
la lettre, mais vous pourrez probablement y trouver des informations utiles.
Avertissement
Certaines prisons limitent le nombre de lettres qu'un-e prisonnier-e peut envoyer
ou recevoir. L'achat de timbres et d'enveloppes peut également représenter
un problème étant donné que les détenus sont souvent
pauvres. Ne vous attendez donc pas forcément à recevoir une réponse.
Certaines prisons autorisent l'envoi de coupon-réponses internationaux
ou de timbres, mais il vaut mieux vérifier auprès de l'administration
pénitenciaire ou avec le prisonnier. Le courrier est souvent intercepté,
ouvert, lu, retardé, "égaré"... Si vous pensez qu'une lettre
a été ou sera interceptée, vous pouvez envoyer le courrier
en recommandé, ce qui garantit au moins que la lettre sera ouverte en
présence de la/du détenu-e. Nous vous conseillons également
de dater vos lettres, de noter tout ce que contient votre enveloppe, et d'écrire
une lettre auprès du directeur de la prison en cas de "confiscation" de
quelque chose. N'oubliez pas d'écrire l'adresse de l'expéditeur, car
c'est obligatoire dans certaines prisons. Vous pouvez utiliser une fausse adresse,
mais dans ce cas la/le prisonnier-e ne pourra pas vous répondre. Attention,
certaines prisons n'acceptent pas les boŚtes postales!
Si vous écrivez pour la première fois:
- Présentez-vous.
- Précisez éventuellement de quelle façon vous avez entendu
parler de son incarcération.
- Si vous écrivez à un-e prisonnier-e politique que vous croyez
innocent-e, faites le lui savoir. Cela peut mettre la/le détenu-e en confiance.
- En ce qui concerne les personnes emprisonnées des suites de luttes radicales,
il est primordial de les informer sur la poursuite des mouvements à l'extérieur,
de leur parler des actions/campagnes en cours, de leur envoyer des publications
qui pourraient les intéresser, de parler avec elles/eux de théorie
ou de stratégie. Cependant réfléchissez bien à ce
que vous direz: certain-e-s prisonnier-e-s ne demandent qu'à oublier
tout cela et à purger leur peine.
- Si vous voulez le soutenir ou si vous lui proposez d'entamer une campagne de
libération, soyez très clair sur ce que vous pouvez faire. N'exagérez
pas! Vous pouvez apparaître comme une immense lueur d'espoir à
un-e prisonnier-e incarcéré-e pour de nombreuses années.
L'espoit est important mais n'en faîtes surtout pas trop car à l'inverse
vous pourriez sérieusement décevoir et déprimer la personne.
Certaines personnes, lorsqu'elle écrivent à des prisonnier-e-s,
craignent de parler de leur propre vie, de ce qu'elles font, en pensant que cela
pourrait déprimer ou tout simplement ne pas intéresser ces détenu-e-s
incarcéré-e-s pour une longue période. Cela pourrait peut-être
s'avérer vrai dans certains cas, mais la plupart du temps, l'arrivée
d'une lettre est le meilleur moment de la journée. La vie en prison est
caractérisée par l'ennui et la routine, et des nouvelles de l'extérieur,
provenant de gens que le prisonnier connaît ou non, sont généralement
les bienvenues. Attention au contenu des lettres qui pourrait attirer des ennuis
aux détenu-e-s ou à vous-mêmes.
L'arrivée d'une réponse de la part de la/du prisonnier-e vous
réchauffera sûrement le coeur, donc écrivez!!
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