04/11/01 -- Ni integrisme, ni capitalisme : appel à une manifestation contre la guerre à Dijon Pour faire suite aux deux premières mobilisations anti-guerre à Dijon, différent-e-s actrices et acteurs de la mouvance libertaire dijonnaise (réuni-e-s au sein d'une interlibertaire) appellent à une manifestation le vendredi 9 novembre 2001, à 18h, place François Rude, sous le slogan "Contre la guerre et ceux qui en profitent, ni busherie, ni integrisme, ni capitalisme, contruisons un autre futur !". Il s'agira non seulement de condamner les bombardements et le massacre des populations civiles, mais aussi l'exploitation économique, médiatique et politique des événements. Ainsi, la toute nouvelle loi sur la sécurité quotidienne, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, marque un pas vers l'avènement d'une société sécuritaire. L'affiche d'appel est trouvable sur le site oueb maloka : http://www.chez.com/maloka. La manifestation sera suivie d'un débat au Local Libertaire (61, rue Jeannin, Dijon) avec Philippe PELLETIER sur le thème "Les enjeux de la guerre", à 21h. Par ailleurs, un journal mural est en cours de réalisation, et sera très prochainement disponible sur le site oueb maloka (http://www.chez.com/maloka). Il développera divers aspects de la situation actuelle (enjeux pétroliers de la guerre, instrumentalisation du terrorisme, terrorisme capitaliste, Bin Laden & USA, mesures liberticides, etc.). Il a pour vocation d'être diffusé, reproduit, (modifié) et collé par qui le souhaite. Ci dessous, en guise d'appel à la manifestation, un texte réalisé à partir d'un document de la revue toulousaine InfoSuds (www.infosuds.org) : Une autre vision de la guerre actuelle Avec la guerre contre l'Afghanistan ressort encore la comédie du monde libre contre la barbarie - hier communiste, aujourd'hui islamiste -, aussi grossière qu'elle puisse paraître. On se focalise sur l'Autre, désigné comme porteur de tous les maux. A partir de là, vivre dans nos 'démocraties', désignées comme la partie 'libre' du monde, nous apparaît comme une chance. Là-bas les femmes sont voilées, ici elles sont juste priées de se faire discrètes ; ici elles ont droit au travail (même sous-payé), là-bas non ; ici on a même le droit de s'exprimer pas trop fort, tant qu'on reste dans le jeu démocratique... Et qu'importe si ces dictatures maintenant honnies ont été à l'époque formées, portées au pouvoir et soutenues pour endiguer le communisme, alors représentant désigné du Mal. Le monde n'est pas divisé en 2 camps. Fascisme et fondamentalismes religieux sont des conséquences internes du monde globalisé, en lien direct avec les conditions économiques et sociales précaires dans lesquelles vivent et meurent la majorité des habitantEs de cette planète. Dans un contexte d'une guerre économique et politique qui tue depuis trop longtemps des millions de personnes, l'attaque de l'Afghanistan ne vient pas comme une énième opération impérialiste, mais pose plutôt le début d'un 'Coup d'État mondial'. En effet, les bombardements sur l'Afghanistan s'intensifient, pendant que les puissances militaires des pays les plus riches de la planète envisagent d'autres pays comme objectifs à leurs bombes. Si d'ores et déjà des centaines de civils sont morts, l'on peut être sûr, que malgré les " bilans officiels et les frappes chirurgicales", le bilan humain s'élèvera très prochainement en centaines de milliers de morts et millions de réfugiés, bloqués aux frontières fermées. A l'initiative des États Unis, le monde 'libre' est en train de faire plonger cette région, et au-delà toute la planète, dans une crise sans précédents. Cette guerre est militaire mais aussi politique et économique, nous y participons quotidiennement. En témoigne l'appel à la guerre et au 'patriotisme économique' de Jospin. Et, toute la gauche plurielle suit. Aucun de ces partis (PS/PC/Verts) ne s'oppose aux bombardements. La France, tout comme les autres gouvernements européens, s'est alignée sur la défense des intérêts économiques (plus particulièrement dans le pétrole et l'armement) des multinationales états-uniennes et européennes dans cette région du globe. Les restrictions aux libertés individuelles et collectives s'y multiplient et la militarisation s'y accentue avec le dispositif « Vichy-Pirate ». Les mouvements sociaux et politiques y sont criminalisés, la liberté de la presse restreinte, et les médias relayent plus que jamais les versions des dirigeantEs. De même, dans toute l'Europe, des mesures liberticides ont lieu ; on assiste à la mise en place d'un véritable État d'Exception, sur le modèle appliqué par les États-Unis depuis le 11 septembre, et dont les populations - plus particulièrement celles issues de l'immigration - payent déjà les frais. Ainsi, partout les mesures d'exception s'installent pour renforcer le sacro-saint ordre économique et social, dans et hors de nos frontières. La justice sociale est un préalable à la paix. Au delà du peuple afghan qui est la première victime de ces attaques, bien des peuples de par le monde sont victimes d'oppressions. L'occupation de la Palestine et du Kurdistan par des troupes étrangères, ou la mort lente du peuple Irakien de l'embargo qu'il subit, n'en sont que quelques exemples. Combien d'actes de barbarie, combien de catastrophes, combien de dictatures, de peuples opprimés, de mortEs de faims, de torturéEs faudra-t-il encore, pour nous ouvrir les yeux ? L'état est une barbarie, l'armée est une barbarie, la soumission est une barbarie, les frontières sont des barbaries, le capitalisme est une barbarie, la spéculation est une barbarie, la société productiviste et industrielle est une barbarie. Les solutions existent, elles sont à rechercher dans la fin des oppressions de toutes sortes, dans la libre détermination des peuples et des individuEs, la solidarité, le partage et plus encore. Sur toute la planète la mobilisation contre la guerre grandit, dans les pays du Nord comme du Sud. Que ce soit sous forme de pressions contre l'intervention militaire, ou aussi, ici comme là bas, une intensification des luttes contre la guerre économique et politique et la création d'alternatives concrètes aux idéologies et systèmes de domination en place.