20/08/01 -- Nouveaux communiqués des grévistes de la faim dijonnais-es Voici deux nouveaux communiqués, datés du 19 et du 20 août 2001, relatifs à la grève de la faim solidaire menée par quatre militant-e-s dijonnais-es, en soutien aux prisonnier-e-s politiques de Turquie. Celle-ci prendra fin le 20 août à 24h. Communiqué daté du 19 août 2001 : 2ème jour de grève de la faim solidaire avec les prisonnier-e-s politiques de Turquie et leurs familles, à Dijon, place Wilson. Depuis le vendredi 17 août à minuit, 4 personnes sont en grève de la faim place Wilson à Dijon, à l'appel de TAYAD. Plusieurs dizaines de membres de cette association, qui regroupe des familles et des proches des prisonnier-e-s politiques de Turquie sont en grève de la faim aussi bien en Turquie que dans divers pays d'Europe. À Istanbul, la menace d'un assaut contre les maisons abritant les grévistes se fait de plus en plus pesante. D'heure en heure, l'encerclement du quartier de Kuçukarmutlu par la police et l'armée se resserre. En ce moment-même, les militaires stationnent autour du quartier, avec en attente des camions de pompiers et des ambulances, en dépit des déclarations des familles à la presse nationale et internationale qu'elles s'immoleront à la moindre tentative d'entrer de force dans les maisons où elles se trouvent désormais barricadées. Cet état de siège, véritable reproduction de la situation du 19 décembre qui avait mené au massacre de 28 prisonnier-e-s lors de l'assaut de 20 prisons, ne peut en aucun cas se présenter comme une issue pacifique au conflit. Bien au contraire, une telle situation ne peut que faire peser davantage la menace d'une mort imminente sur l'ensemble de ces grévistes. Au lieu d'accepter leurs revendications où même d'entrer dans des pourparlers, il est clair que l'état turc cherche à liquider ce mouvement de résistance aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des prisons. Tout comme pour l'assaut du 19 décembre, le but de cette opération militaire reste de maintenir artificiellement en vie les grévistes en les perfusant de force, tout en sachant qu'une telle intervention aura des conséquences physiques et psychiques irréversibles. Plusieurs dizaines d'entre eux ont déjà perdu la mémoire, se retrouvent au même stade mental qu'un enfant de cinq ans, où sont dans état d'amnésie irréversibles. Plutôt que résistant-e-s, ils/elles demeureront handicapé-e-s à vie. [...] Communiqué de presse daté du 20 août 2001 : troisième jour de la grève de la faim solidaire avec les prisonniers politiques turcs et kurdes. Au troisième jour de notre grève de la faim, nous nous trouvons toujours sur la place Wilson, Dijon. Parallèlement, la même action est poursuivie à Paris 7 personnes, à Lyon 11 personnes, Bordeaux, Toulouse, ainsi que dans d'autres pays d'Europe, où la grève durera 45 jours. A Istanbul, la situation reste tendue et inchangée. Plus de 25 personnes sont toujours barricadées dans leurs maisons, menaçant de s'immoler en cas d'attaque, encerclées par les forces de la police et de l'armée turques. Dans les prisons, plus de 200 grévistes sont toujours dans la lutte, entre la vie et la mort. 60 d'entre eux sont dans un état de santé critique, tant physique que mental, jugé irréversible par les proches et les médecins. Par notre action, nous affirmons notre solidarité avec les prisonniers et prisonnières politiques en lutte contre les prisons cellulaires et nous manifestons notre indignation face à la politique de répression de l'état turc. Nous dénonçons également l'attitude de l'Europe qui de part sa demande de mise au norme du système carcéral a mené à la situation qui a déclenché cette lutte contre les prisons cellulaires. Nous joignons nos forces pour que la résistance des prisonnier-e-s turcs et kurdes, des familles soient entendue. Nous ne comprenons pas le silence des médias européens si ce n'est pour servir les intérêts économiques européens en Turquie. Nous demandons la reprise des négociations entre l'état turc et les prisonnier-e-s entré-e-s en résistance. Nous soutenons leurs revendications qui sont les suivantes : - l'arrêt immédiat de la médicalisation forcée des grévistes de la faim dans les hôpitaux. - le retrait immédiat des militaires et policiers du quartier de Kuçukarmutlu. - la suppression des prisons cellulaires de type F - l'abolition des lois antiterroriste et la dissolution de la cour de sûreté de l'état. Ce lundi 20 août, nous entendons aussi relayer l'appel qui est lancé mondialement à des manifestations dénonçant la politique répressive de l'état italien, qui lors des manifestations de Gênes a causé la mort d'un manifestant et en a blessé des centaines d'autres. Anarchist Black Cross, Comité de Lutte Contre la Barbarie et l'Arbitraire, des individus.