Que veut vraiment le Père Noël?


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Suite à la journée mondiale contre la consommation et face à l'écoeurante débauche de fric, de publicité et de gaspillage qui caractérise tout particulièrement les fêtes de fin d'année, nous avons décidé d'organiser une campagne contre la consommation avec affichage, diffusion de tracts et un spectacle de rue: le "grand jeu de la consommation", qui était une espèce de plateau de monopoly grandeur nature animé par un père-crado à la hotte pleine d'ordures et par un homme-robot diffusant des publicités en boucle. Nous invitions tous les passants à venir faire un tourner notre "roue de l'infortune", à participer au grand bousillage de la planète, à devenir P.D.G. d'une multinationale et maître du monde, à tronçonner les derniers arbres restant sur la planète, à enfiler un masque pour effectuer leur parcours de voiture quotidien entre le boulot et le centre commercial, à déclencher une pluie acide pour faire pousser leur nourriture, à délocaliser des usines dans le tiers-monde, à aller manger un gros hamburger pourri sur la case McCrado ou encore à dévorer leur part de gâteau symbolisant la répartition des richesses sur la planète, etc...
Tout ça était très fun, dans une grande débauche de faux billets de banque et d'ordures en tout genre.

On compte bien le refaire, ainsi que poursuivre d'autres types d'actions contre la consommation avec divers trucs percutants dans les centres commerciaux par exemple. On pensait aussi pouvoir déplacer et animer notre "grand jeu de la consommation" dans d'autres villes, donc si vous ça vous branche de nous voir débarquer chez vous à l'occasion d'une manif ou d'un truc public, vous pouvez toujours nous contacter. Voici quelques photos prises lors de l'action ainsi qu'un exemple de tract distribué aux bons bourgeois aussi bien qu'aux manants et autres gueux de la bourgade de Dijon.

Hop, un coup d'oeil sur l'article du Bien Public (journal local) sur le sujet.


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Bientôt la fin de l'année... la publicité redouble, toute la famille se plonge dans les catalogues de ventes, les commerces s'apprêtent frénétiquement, leurs chiffres d'affaires vont encore plafoner. Sur l'émisphère riche de la planète, Noël est bel et bien un grande fête... de la consommation. Sans vouloir jouer les rabats-joies, voici donc une bonne occasion de s'interroger sur cette consommation à outrance qui caractérise nos sociétés modernes et qui a des retombées tragiques sur le sort de la planète et de ses habitants.

La culture de la consommation


Les gaspillages que le système capitaliste crée et nous entraîne quotidiennement à faire pour assurer sa prospérité s'étalent à nos yeux: dépenses publicitaires faramineuses, millions de tonnes d'emballages jetables, gâchis de papier, culte de l'automobile, besoin de posséder toujours plus d'objets ridiculeusement perfectionnés, course au confort... On voudrait nous faire croire que la consommation à outrance est la seule et unique forme que peut prendre le progrès, qu'elle va nous assurer la liberté.

Quel progrès, quelle liberté?
Dans le but de nous offrir 50 types différents de rasoirs électriques avec une forme toujours plus ergonomique, un choix infini de vêtements pour chaque jour de la semaine, des vacances au soleil chaque année, des shampoings enrichis en protéines qui nourissent les racines et les mèches, une poudre à laver qui lave plus blanc que la plus blanche des poudres à laver, dans le but de créer des marges de profit encore plus grande, et de nous amener à vouloir toujours plus ce de que nous avons déjà, la consommation nécessite un mode de société aliénant, individualiste, au sein duquel la vraie liberté et le vrai plaisir sont remplacés par le conformisme et le "choix" entre 20 produits différents destinés au même usage.

Après nous le déluge!
Un désastre pour la planète:


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Des crises écologiques graves s'annoncent pour les années à venir. La prospérité des pays industrialisés et notre bien-être sont fondés sur un productivisme excessif et sur une surexploitation de l'environnement. En voici quelques conséquences directes:

   - Selon un rapport récent du Fonds Mondial pour la Nature, depuis 1970 notre planète a perdu 30% de ses richesses naturelles du fait de la surconsommation dans les pays industrialisés occidentaux (W.W.F). Les ressources mondiales en minerais et en pétrole s'épuisent à un rythme insoutenable et la pollution et les modes d'agriculture industrielle portent gravement atteinte à la biodiversité.

   - En 2010, la couverture forestière du globe aura diminué de plus de 40% par rapport à 1990.

   - En 2040, l'accumulation de gaz à effet de serre entrainera un réchauffement de 1 à 2øC de la température moyenne de la planète et une élévation de 0,2 à 1,5 mètres du niveau des océans.

   - Du fait de la surexploitation des terres et du surpâturage, 6 millions d'hectares de terres cultivables disparaissent chaque année. L'agriculture chimique aggrave l'érosion des sols.

   - Le monde croule sous les détritus. A l'échelle de la planète, ce sont plus de 2 milliards de tonnes de déchêts industriels solides et près de 350 millions de tonnes de détritus dangereux - auxquels il faut ajouter 7000 tonnes de produits nucléaires dont on ne sait toujours pas comment se débarasser - qui sont engendrés chaque année. Les pays de l'O.C.D.E. (le club des 28 pays les plus riches de la planète) sont responsables à 90% de la production de ces produits à risques.

Les équilibres écologiques de la planète sont ainsi fondamentalement fragilisés par la pollution industrielle et l'avidité sans limite des pays du Nord.

Le "confort moderne" et les inégalités dans le monde.


Dans cette "société d'abondance", la réduction des injustices sociales devrait être l'impératif catégorique, mais l'absurdité du système fait qu'elles ne cessent de croître, même au sein des pays riches. Les inégalités les plus frappantes se trouvent néanmoins dans les rapports Nord/Sud. Notre prospérité s'appuie en effet directement sur la pauvreté et l'exploitation des pays du Tiers-Monde:

   - 36000 enfants en bas âge meurent chaque jour du fait des conditions de pauvreté dans lesquelles ils vivent (sources UNESCO).

   - 20% de la population consomme 70% des ressources matérielles et détient plus de 90% des richesses.

   - Le cinquième le plus pauvre de la population n'a à se partager qu'1,4% des richesses mondiales. Et la situation ne fait qu'empirer: selon le dernier rapport de l'ONU sur la pauvreté, en 1960 les 20% de la population mondiale vivant dans les pays les plus riches avaient un revenu 30 fois supérieur à celui des 20% les plus pauvres. En 1995, leur revenu était 82 fois supérieur.

gateau-des-richesses Ces inégalités sont maintenues et aggravées de bien des façons par la loi du marché et le processus de mondialisation de l'économie. En effet, toute la machinerie capitaliste oeuvre pour nous assurer ces beaux étalages remplis d'objets haut de gamme et de nourriture aux pris les moins chers et nous permettrede nous adonner à notre perpétuel engloutissement matériel: les multinationales fixent les cours des denrées et matières premières qu'exportent les pays pauvres, elles s'accaparent leurs terres riches en pétrole ou en minerais, elles font fabriquer leurs produits aux pris les plus bas et dans des conditions souvent révoltantes (pas de protection du travail, absence de droit syndical, travail des enfants...).
Ces injustices ne pourront qu'entraîner à une vitesse croissante des conflits graves... Mais nos gouvernements préfèrent actuellement fermer les yeux, profiter et barricader nos frontières plutôt que de prendre le risque de nuire aux puissances financières et d'envisager des rapports de solidarité et de réciprocité avec le tiers-monde...

L'appétit occidental et la faim dans le monde.


La production mondiale est d'ores et déjà suffisante pour nourrir la planète entière, elle assure 2500 calories par jour et par personne, nous produisons tant de nourriture que le gouvernement des Etats-Unis et les responsables de la politique européenne gèlent des terres ou financent la mise en jachère de millions d'hectares, que l'on consomme environ 30% de nourriture en trop dans les pays riches, que les supermarchés et les agriculteurs jettent chaque jour des milliers de tonnes de nourriture...

McShit Au milieu de tout ce gâchis, des conditions sociales, économiques et politiques absurdes font que 800 millions d'êtres humains sont dans un état de malnutrition chronique, que 30 millions meurent de faim chaque année, que 2 milliards souffrent d'anémie.
Dans le tiers-monde, la logique ultra-libérale passe avant la sécurité alimentaire des populations locales. Les petits paysans sont expropriés par les milices des multinationales et les forces gouvernementales et leurs cultures vivrières sont abandonnées au profit des cultures commerciales (cash-crops) pour les pays du Nord. Ainsi, les populations locales crèvent de faim et s'amassent dans les périphéries des grandes villes pendant que leurs propres terres sotn exploitées par les grosses entreprises capitalistes.
De vastes régions du tiers-monde sont utilisées pour l'élevage du bétail ainsi que pour la culture du grain destiné à l'engraisser avant qu'il ne soit mangé en Occident. Il faut 7 Millions de céréales pour ne produire qu'un million de tonnes de viande. Il faut environ 10 kilos de protéines végétales pour produire un kilo de protéines animales sous la forme de viande de boeuf. Un tiers des récoltes mondiales de céréales est destiné au bétail, d'où un gâchis de ressources alimentaires considérable.

La consommation: un mal nécessaire?


Les médias nous répètent à longueur d'année que le monde et la France en particulier vont bien parce que nous consommons beaucoup et qu'il faut continuer à consommer le plus possible pour rester une grande et glorieuse nation et pour ne pas "enrayer" la croissance et provoquer d'abominables catastrophes dans le royaume capitaliste. Mais leur "croissance" est en réalité une catastrophe pour la planète qu'il faut "enrayer" de toute urgence en transformant nos modes de vie. Au niveau écologique par exemple, une notion-clef pour le changement est celle de "développement durable". Le principe général en est simple: le développement est durable si les générations futures héritent d'un environnement d'une qualité au moins égale à celle qu'ont connues les générations précédentes. Voici quelques idées pour commencer:

   - Achetez moins: une idée simple mais efficace!

   - Partager les choses qui sont particulièrement polluantes (dans leur fabrication ou leur utilisation) comme les voitures, les tondeuses à gazon, les congélateurs et beaucoup d'autres petits objets ingénieux, etc...

   - Acheter des produits qui utilisent le moins possible d'emballages (donc pas les produits McDo par exemple).

   - Privilégier les produits locaux (en particulier la nourriture) qui demandent moins de transport et ont donc un coût énergétique beaucoup moins élevé.

Deux ou trois petites questions à se poser avant l'achat d'un objet: ne peut-on pas réutiliser, réparer ou recycler ce qu'on a déjà? Est-ce qu'on ne peut pas le faire nous-mêmes? Est-ce qu'on a vraiment besoin de ce truc là?

   - S'interroger sur les activités de la compagnie qui le met sur le marché (pollution, armement, violation des droits de l'homme ou des droits syndicaux, etc...) et les conditions dans lesquelles il a été produit.

   - Eviter les produits étalés à la télé ou sur les panneaux publicitaires. Ne vous laissez pas manipuler.

   - Si privilégier les produits "verts" ou "éthiques" peut faire évoluer notre attitude de consommateur, seule une attitude de défense plus générale à l'égard de la consommation et une remise en cause plus globale du système capitaliste permettront de développer d'autres modes de vie, de production, d'échange (ce que les systèmes d'échange locaux comme le SEL de Dijon mettent en pratique par exemple) et de travailler de façon à se sentir moin dépendant d'achats dans les magasins pour être heureux et surtout pour parvenir à vivre plus en accord avec l'environnement.

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Fêter Noël


Si l'on se préoccupe du sort de nos enfants et des autres habitants de la terre, plutôt que de se ruer dans un énième magasin, ne faudrait-il pas d'abord passer par une réflexion sur les conséquences de nos actes et les moyens de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins?
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Pour plus d'informations sur les méfaits causés par les multinationales, la consommation et tutti quanti ou même pour vous joindre à nos action, contactez- nous.


- Maloka.


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